La grâce rend à la vie

Dans sa lettre aux Colossiens, après leur avoir parlé du fait que tous les trésors de la sagesse et de la connaissance sont en Christ et les avoir mis en garde afin que personne ne les trompe par des discours séduisants s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les principes élémentaires du monde, et non sur Christ, Paul leur écrit : « Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a éliminé en le clouant à la croix; il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » (Colossiens 2:13-15 NEG79)

Ainsi, Paul laisse comprendre que c’est par les offenses et par l’incirconcision de ce qui est charnel que nous sommes morts, c’est-à-dire sans l’abondance de vie que Jésus a promis (cf. Jean 10:10). En effet, il n’est pas possible de vivre de manière charnel, offensante et faisant le mal, et d’être en même temps plein de vie. Mais Paul fait comprendre ensuite que c’est en faisant grâce pour toutes nos offenses que Christ nous rend à la vie. Paul dit que Christ a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous. Cet acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous est la loi mosaïques avec ses prescriptions. On ne parle pas ici des dix paroles appelées dix commandements, mais il s’agit des prescriptions de Moïse en marge des dix commandements. Par exemple, Moïse avait prescrit la lapidation en cas d’adultère, mais dans l’Évangile selon Jean au chapitre 8, on voit Jésus sauver une femme adultère alors que certains hommes voulaient la lapider conformément aux prescriptions de Moïse. C’est par la grâce manifestée envers cette femme, et envers ses accusateurs, que Jésus a rendu cette femme à la vie. Jusqu’à la croix et jusqu’à son ascension auprès du Père, Jésus a annoncé, démontré et enseigné le pardon des péchés. Nul part nous voyons Jésus condamner un fautif. Le fait est que c’est l’expérience de la grâce, l’expérience du pardon des péchés, qui amène le dépouillement de ce qui est charnel.

« Car en lui (Christ) habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair: ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.«  (Colossiens 2:9-12 NEG79) Le dépouillement de ce qui est charnel se produit en Christ, par la foi en la puissance de Dieu qui ressuscite les morts. C’est par la foi en Dieu, par la conscience du pardon des péchés, que le dépouillement de ce qui est charnel se produit afin d’amener à une abondance de vie, une vie juste et sainte. Cette réalité se produit non par des efforts dont on pourrait se venter, mais par le seul moyen de la foi qui est cette assurance des choses que l’on espère, cette démonstration de celles qu’on ne voit pas. « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ephésiens 2:8 NEG79). Malheureusement, ceux qui essaient de se dépouiller de ce qui est charnel à coup d’efforts, mais sans le moyen de la foi, expérimentent bien souvent comme résultat une vie non transformée de manière durable, une conscience chargée de culpabilité marquée par le découragement et la tiédeur, avec une emprise du péché très présente.

Voir aussi La connaissance du salut par le pardon des péchés.

Sortir du stade d’enfant dans l’union avec Jésus-Christ

Lorsqu’on parle de maturité dans l’union avec le Christ, la tendance naturelle est d’évaluer cette maturité avec des critères d’évaluations qui sont modelés par le monde actuel, selon une pensée tout humaine. Dans de nombreux domaines, la pensée du monde se trouve éloignée de la pensée du Christ. Aussi, si l’on veut avoir une sage évaluation de notre maturité en Christ, il est important de savoir quels sont les critères d’évaluation qui nous sont donnés dans la Bible, par les écrits de ceux qui ont été parmi les premiers à vivre dans l’union avec le Christ.

Enfant 3L’évaluation de la maturité est un sujet sensible et demande de l’humilité parce ce que les textes bibliques ne laisse pas beaucoup de place à la prétention. Il est donc nécessaire de s’assoir dans le rappel que notre valeur aux yeux de Dieu et son amour pour nous ne sont en rien liés au résultat de cette évaluation. La Parole de Dieu évalue les pensées et les dispositions du cœur, Dieu n’est pas celui qui condamne si elles ne sont pas correctes, mais Sa Parole les met en lumière (cf. Hébreux 4:12). Lorsque quelque chose est mis en lumière, il est important de le recevoir sans laisser le cœur s’endurcir (cf. Hébreux 3:7-8, Ephésiens 4:18). La Parole de Dieu fait apparaître la vérité concernant ce qui nous habite réellement. Si la culpabilité habite encore le croyant, c’est un signal qu’il est nécessaire pour lui de revisiter l’union avec le Christ et en particulier ce que Dieu a démontré en Christ concernant le pardon des péchés. Aussi, pour ne pas laisser le père du mensonge s’adonner à son occupation favorite qui est l’accusation, il est important de commencer ici en rappelant la vérité que Christ a annulé à la croix, une fois pour toute, l’acte qui établissait nos manquements à l’égard des commandements (cf. Colossiens 2:14). Dieu déclare/rend juste celui qui croit (cf. Romains 8:33). « Puisque nous avons été déclarés/rendus justes en raison de notre foi, nous sommes en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5:1 – BDS), alors nous pouvons entendre ce que les textes bibliques disent, avec un cœur purifié de toute mauvaise conscience (cf. Hébreux 10:22). Et s’il y a une mauvaise conscience, elle est en général liée à de mauvaises intentions du cœur qui a besoin d’être lavé dans la vérité qui est en Jésus-Christ (cf. Jean 13:8, Jean 15:3, Jacques 4:8).

Voici ce que Paul dit aux Corinthiens chez qui il y avait des problèmes d’orgueil, de division et d’immoralité: « Pour ma part, frères et sœurs, je n’ai pas pu vous parler comme à des personnes dirigées par l’Esprit, mais comme à des personnes dirigées par leur nature propre, comme à de petits enfants en ChristJe vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter. D’ailleurs, même maintenant vous ne le pouvez pas parce que vous êtes encore animés par votre nature. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie, des disputes et des divisions, n’êtes-vous pas dirigés par votre nature propre et ne vous conduisez-vous pas d’une manière tout humaine? Quand l’un dit: «Moi, je me rattache à Paul» et un autre: «Moi, à Apollos», n’êtes-vous pas animés par votre nature? » (1 Corinthiens 3:1-4 – SG21).

Paul laisse comprendre que le fait d’être encore dirigé par notre propre nature est ce qui caractérise celui qui est encore un petit enfant dans l’union avec le Christ. Dans les caractéristiques que Paul mentionne ici, on retrouve la jalousie, les disputes, et les divisions qui proviennent par exemple des revendications à une dénomination. Celui qui est au stade d’enfant a typiquement tendance à s’évaluer par son appartenance à une dénomination et par ce qui caractérise cette dénomination. Il s’évalue par comparaison aux autres, dont les autres dénominations. La jalousie, les disputes et les divisions sont là autant de comportements issus du fait d’être dirigé par notre propre nature et non par l’Esprit de Dieu. En ce qui concerne la division, il peut être bon de préciser de quelle division on parle. Parce qu’il y a une division qui vient de la parole même de Christ (cf. Jean 10:19), une division qui est provoquée par sa parole et qui est dans l’intention de Jésus (cf. Luc 12:51-53). Cette division intentionnelle de Jésus vient séparer les « brebis » des « boucs » (cf. Matthieu 25:32-33), c’est-à-dire mettre en évidence ceux qui lui appartiennent et qui connaissent réellement sa voix (cf. Jean 10:14, 26, 27), et qui connaissent ce que sa parole dit véritablement, ce qu’elle signifie. A noter, ce n’est pas parce qu’un groupe de croyants est uni dans un système de pensée que cette unité vient de l’Esprit de Dieu (voir aussi L’unité est donnée par l’Esprit). Satan n’est d’ailleurs pas divisé contre lui-même (cf. Matthieu 12:26), mais il continuera d’essayer de semer de la division parmi ceux qui appartiennent à Dieu. Ceux qui font la promotion d’une même manière de penser sont généralement unis entre eux autour et à cause de cette manière de penser. C’est ce qui fait que les individus ont, par nature, tendance à se regrouper avec ceux qui pensent comme eux, indépendamment du contenu et de la valeur de leur manière de penser. Aussi, l’unité d’un certain groupe de croyants ne signifie pas forcément que cette unité vienne de l’Esprit de Dieu. Car si la manière de penser qui est commune au milieu d’eux n’est pas conforme à la vérité, particulièrement en ce qui concerne le pardon des péchés, alors ce groupe de croyants sera très certainement au stade d’enfant, sans discernement. Jésus suscitait de la division parmi les pharisiens et les spécialistes de la Loi. Ceux-ci, d’après les critères bibliques qui ont fait suite à Jésus-Christ, étaient très loin d’être des adultes spirituellement. Le problème n’était pas Jésus mais la manière de penser qui habitait les religieux qui croyaient en Dieu, mais qui vivaient comme livrés à eux-mêmes et ne discernaient pas la vérité qui était en Christ. De la même manière qu’avec Jésus, la présence d’un croyant qui ne serait plus au stade d’enfant peut provoquer de la division parmi ceux qui sont encore au stade d’enfant et qui ne discernent pas la vérité. Ceux qui sont au stade d’enfant vont alors causer des divisions parmi les croyants parce qu’ils n’ont pas la pensée du Christ, de la même manière que les religieux au temps de Jésus. Paul parle de cette division qui vient de ceux qui n’ont pas la pensée du Seigneur, c’est-à-dire qui ne sont pas conduits par l’Esprit de Dieu mais par leur propre nature, comme Jude le mentionne aussi: « Eh bien! il s’agit de ces gens-là! Ils causent des divisions, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont pas l’Esprit de Dieu » (Jude 1:19 – BDS). Ne pas avoir l’Esprit de Dieu signifie notamment ne pas avoir sa manière de penser. Et Paul pense même que cette division provoquée par les hommes qui vivent comme livrés à eux-mêmes, est nécessaire chez les Corinthiens pour que les chrétiens qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, et qui ont fait leur preuve de la vie de Christ en eux, soient reconnus parmi eux:  « Sans doute faut-il qu’il y ait chez vous des divisions, pour que les chrétiens qui ont fait leurs preuves soient clairement reconnus au milieu de vous! » (1 Corinthiens 11:19 – BDS). Paul rejoint ainsi l’intention de Jésus. Ceux qui sont « la lumière du monde » ne doivent pas échapper aux regards: « Vous êtes la lumière du monde. Une ville au sommet d’une colline n’échappe pas aux regards. Il en est de même d’une lampe: si on l’allume, ce n’est pas pour la mettre sous une mesure à grains: au contraire, on la fixe sur un pied de lampe pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant tous les hommes, pour qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils en attribuent la gloire à votre Père céleste » (Matthieu 5:14-16 – BDS), (voir aussi L’unité est donnée par l’Esprit). Jésus faisait le bien au milieu du peuple qui se disait de Dieu, mais même ce bien qu’il faisait provoquait de la division parmi ceux qui étaient livrés à eux-mêmes, sans discernement malgré leur « connaissance » des Écritures et tout leur zèle pour Dieu. Il y avait des divisions parmi eux parce qu’ils ne comprenaient pas non plus ce que Jésus leur disait (cf. Jean 9:15-16, Jean 10:1-21).

Paul ne dit pas aux Corinthiens que l’Esprit n’habite pas en eux ou que celui-ci les aurait quittés, mais il dit qu’ils ne sont pas dirigés par l’Esprit qui est en eux. Le fait d’être encore dirigé par notre propre nature fait en sorte que l’action du mal reste présente chez celui qui est encore au stade d’enfant dans l’union avec le Christ. Le résultat est par exemple l’immoralité (cf. 1 Corinthiens 5), qu’on peut décrire comme une incapacité à ne pas être dominé par son corps et par sa propre nature. Celui qui est encore au stade d’enfant croit en général que cette parfaite maîtrise de son corps n’est pas possible dans le monde présent, c’est parce que c’est là son expérience par méconnaissance de la vérité (cf. 1 Pierre 1:14). Paul sous-entends clairement qu’une parfaite maîtrise de son corps peut être gagnée et que c’est là une volonté de Dieu (cf. 1 Thessaloniciens 4:3-5). Cette maîtrise provient du renouvellement de la pensée pour l’alignée à la pensée enseignée et démontrée par Jésus-Christ, car c’est la pensée qui amène aux œuvres mauvaises (cf. Colossiens 1:21). Dans sa lettre, Jacques mentionne aussi que cette caractéristique de parfaite maîtrise du corps correspond au stade adulte dans l’union avec le Christ, et que cela va de pair avec la maîtrise de nos paroles (cf. Jacques 3:2). Celui qui ne vit pas encore cette réalité pourra difficilement en parler, car s’il ne le vit pas, en général c’est qu’il ne sait pas comment on y parvient. Paul et Jacques savaient de quoi ils parlaient. Toutes ces choses, telles que jalousie, disputes, divisions, immoralité sous toutes ses formes, ne pas maîtriser nos paroles, etc. sont des caractéristiques du stade d’enfant dans l’union avec le Christ.

Enfant 4Dans la lettre aux Ephésiens, en parlant d’être enseigné correctement, Paul dit: « De cette manière, nous ne serons plus de petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur » (Ephésiens 4:14 – BDS). Le fait d’être ballotté par toutes sortes d’enseignements qui parfois divergent et s’opposent entre eux, ne sachant pas où se positionner et être dans la confusion, cela est aussi une caractéristique de celui qui est encore au stade d’enfant. Il manque de discernement. En réalité, il a de la peine à discerner la vérité par méconnaissance de celle-ci, parce qu’il est mal équipé. Il ne peut donc pas être établi dans la vérité qu’il méconnaît. Sa méconnaissance de la vérité l’empêche de pouvoir faire le tri dans les enseignements. Ainsi, il est facilement ébranlé et ballotté dans ce qu’il croit, et face à ce qu’il entend autour de lui. Son réflexe sera en général de se ranger du côté de l’enseignement de ceux qui sont les plus considérés par la majorité. Il se laisse plus volontiers influencer par des livres écrits par ceux que la majorité considère, et par des témoignages, que par ce qu’il pourrait trouver lui-même dans les textes bibliques avec l’aide de l’Esprit Saint. Ainsi, celui qui est au stade d’enfant aura tendance à voir toute chose avec les lunettes des autres. Le problème est lorsque la majorité qui entoure celui qui est au stade d’enfant se trouve elle-même au stade d’enfant, et manque de discernement par méconnaissance de la vérité contenue dans les Écritures. Il n’y a alors pas de discernement face aux enseignements, face au contenu des livres et des témoignages, dont les auteurs peuvent avoir été eux-mêmes au stade d’enfant, eux-mêmes sans discernement et conduits par leur propre nature. Chaque individu a tendance à promouvoir ce qui lui semble correct. C’est pourquoi, une fois encore, il est essentiel d’évaluer personnellement toute chose à la lueur des Écritures. La tendance du stade d’enfant c’est de s’appuyer en grande partie sur l’interprétation que les autres font des Écritures. Il aura tendance à prendre comme vérité toute « méditation », ou réflexion tirée d’un texte biblique, si cela est publié par un organisme officiel ou par une personne de renommée, ou possédant un titre particulier.

Caractéristiques de la vérité

Lorsque quelque chose qui correspond à la vérité est confirmée par l’Esprit, avec une révélation claire de ce que dit l’ensemble des Écritures, cela devient inébranlable en celui qui croit, car le royaume que nous recevons est inébranlable. La Parole de Dieu est inébranlable, mais ce qui n’est pas la Parole de Dieu est voué à être ébranlé pour que ne demeure que la vérité, ce qui est du royaume de Dieu (cf. Hébreux 12:26-29). « L’inébranlabilité » de la vérité n’est pas à confondre avec une obstination aveugle, souvent arrogante et prétentieuse, qui s’accroche fermement à ce qui est cru, simplement par crainte que cette croyance s’effondre et s’avère erronée. L’insistance convaincue de celui qui connaît la vérité sera d’ailleurs souvent perçue faussement comme de l’arrogance par celui qui est au stade d’enfant. Car, en général l’enfant a tendance à croire qu’il n’est pas possible de connaître la vérité, et que prétendre connaître la vérité est forcément arrogant et prétentieux. Il ne réalise pas que ainsi il fait de tous les auteurs du Nouveau Testament, et même de Jésus, d’arrogants prétentieux. Jésus a même dit que le Saint-Esprit nous conduirait dans la vérité tout entière (cf. Jean 16:13). Une confusion entre l’arrogance et l’assurance que donne l’Esprit, démontre précisément une méconnaissance de la vérité, une méconnaissance des caractéristiques de la vérité par celui qui est au stade d’enfant. Celui qui connaît la vérité présente la vérité parce qu’elle est la vérité démontrée dans les Écritures et dans sa vie par ce que seule la vérité produit. Il ne défend pas son contenu comme si c’était le fait d’avoir en soi de la connaissance qui définirait la valeur de son identité. En réalité, la vérité fait découvrir notre véritable valeur et notre identité de fils (ou fille) adoptif de Dieu qui amène à ne plus être susceptible à l’opinion des autres. C’est pourquoi celui qui est établi dans la vérité peut défendre la vérité sans que son identité et sa valeur soient mises en jeu en exposant ce qu’il croit être la vérité. Il n’a pas son identité et sa valeur dans le fait de connaître quelque chose qui appartient à la vérité. Il y a une assurance paisible qui accompagne la vérité lorsqu’elle est attestée par l’Esprit, démontrée par les Écritures et par ce que seule la vérité produit. La vérité peut ainsi être mise à l’épreuve sans être ébranlée, car « En effet, nous n’avons aucun pouvoir contre la vérité. C’est seulement pour la vérité que nous en avons » (2 Corinthiens 13:8 – BDS). Chaque individu croit que ce qu’il croit est la vérité, car personne ne choisit consciemment de croire à du mensonge. Mais le mensonge donnera toujours lieu à des incohérences qui deviennent inconfortables pour celui qui s’obstine dans une croyance qui appartient au mensonge. Et en fonction du cœur de la personne, il y a deux réactions face à la vérité: soit la personne est conduite à changer sa manière de penser, soit elle prend un chemin de fuite. Ce chemin de fuite peut être animé d’une certaine violence, mais il peut aussi être sous forme d’une simple parole du type: « il faut être d’accord de ne pas être d’accord… » Cette expression est souvent le résultat d’une certaine malhonnêteté lorsque de fausses croyances sont mises en lumière. Le mensonge amène des incohérences entre les interprétations des différents passages bibliques, des incohérences entre ce que quelqu’un dit et ce qu’il vit réellement, etc. Jésus n’a démontré aucune incohérence entre ce qu’il a cité des Écritures, ce qu’il a dit, ce qu’il a enseigné et ce qu’il a démontré par sa propre vie. La vérité est cohérente car Dieu est cohérent, il est la vérité, sa parole est la vérité. C’est ce que les hommes disent de Dieu et font dire à Dieu et à certains textes bibliques qui est parfois mensonger et donc incohérent. Et cela fait apparaître Dieu comme quelqu’un de schizophrène: typiquement un Dieu d’amour qui commet le mal pour enseigner des leçons pour produire le bien, tout en disant de ne pas commettre le mal… Ce n’est pas là le Père que Jésus-Christ nous a fait connaître en révélant la vérité incomprise sans lui.

L’erreur typique que fera quelqu’un qui est au stade d’enfant lorsqu’il constate que ces caractéristiques du stade enfant soulignées par Paul sont présentes dans sa vie, ou si quelqu’un le lui fait remarquer, sera par exemple de vouloir faire des efforts pour faire disparaître ces caractéristiques. Par exemple, il fera cela afin de prouver que selon lui il n’est pas au stade d’enfant, surtout si d’après les critères du monde il est considéré comme au stade adulte par les autres. Les problèmes d’égo sont propre au stade d’enfant, car il n’est pas encore établi dans l’amour qui fait disparaître l’égocentrisme. Ainsi, l’enfant n’a pas encore renoncé à lui-même (cf. Matthieu 16:24, Marc 8:34, Luc 9:23), c’est sa propre nature qui s’exprime et qui le conduit encore. La réalité malheureuse, c’est que par ses efforts il va au-devant d’une grande déception et d’un découragement certain. Car poussé par sa propre nature et l’auto-justification inconsciente qui l’anime, il donnera plein de force au péché. Et en général, celui qui est au stade d’enfant ne sait malheureusement pas comment le péché agit. Alors il renforcera précisément, sans même le savoir, les caractéristiques qu’il cherche pourtant à dissimuler ou à faire disparaître. Le drame, c’est qu’il en éprouvera de la culpabilité qui l’éloigne de Dieu alors que Dieu l’accueille à bras ouverts sans lui faire de reproche. Mais malheureusement, il n’en a pas conscience, souvent par ignorance. Ainsi, en cherchant à « sauver » sa vie, celui qui est au stade d’enfant la perd, de la même manière que ceux qui ne connaissent pas Dieu (cf. Matthieu 10:39, 16:25, Marc 8:35, Luc 9:24). Avec une différence toutefois, c’est que la vérité demeure qu’il appartient à Dieu par l’Esprit qui est en lui. Celui qui est au stade d’enfant dans l’union avec le Christ, peut perdre progressivement et à coup d’efforts l’abondance de vie qui lui a été donnée en Christ par l’Esprit qu’il a reçu. Il se meure et se dessèche, car « le dard de la mort, c’est le péché, et le péché tire sa force de la Loi » (1 Corinthiens 15:56 – BDS). Celui qui est au stade d’enfant, vivant comme livré à lui-même, se laisse tromper par les commandements, et se retrouve avec la même expérience que Paul lorsqu’il n’avait pas la foi: « le péché a pris appui sur le commandement: il m’a trompé et m’a donné la mort en se servant du commandement » (Romains 7:11 – BDS). C’est notamment pour toutes ces raisons qu’il n’est pas bon de demeurer au stade d’enfant dans l’union avec le Christ. C’est sans doute pourquoi Paul insistait sur la crucifixion de Christ (cf. 1 Corinthiens 2:2) et ce qu’elle signifie en ce qui concerne le péché et la justification/droiture (cf. 1 Corinthiens 1:30), si on regarde à la croix avec les lunettes de la loi de Moïse comme Paul l’a fait.

Le stade de « jeunes gens« 

C’est la connaissance correcte de la Parole de Dieu, la Vérité, c’est-à-dire ce que Dieu dit véritablement, et le fait que cette Parole demeure en nous, qui amène à passer du stade d’enfants à celui de « jeune gens » dans l’union avec le Christ. Ce ne sont pas les efforts ni la discipline basée sur les principes de ce monde pour essayer de surmonter notre propre nature qui produit la croissance. Il n’y a pas matière à pouvoir se vanter dans la manière dont Jésus-Christ nous sauve par la Bonne Nouvelle dEnfant 1e la grâce de Dieu qu’il a enseignée et démontrée. Lorsque c’est effectivement la Parole de Dieu qui nous habite, notre manière de penser est renouvelée et notre vie est transformée par cette Parole même (cf. Romains 12:2). La Parole de Dieu est vivante et efficace (cf. Hébreux 4:12). Mais elle est efficace en celui qui croit à cette Parole (cf. 1 Thessaloniciens 2:13). Un verset tiré de la Bible auquel on fait dire autre chose que ce que Dieu dit n’est pas la Parole de Dieu. De même, une parole qui se trouve dans la Bible mais qui est opposée à la vérité qui est en Jésus-Christ n’est pas la Parole de Dieu. Dans ce sens, croire à une parole qui n’est pas la Parole de Dieu est inefficace et ne produit pas les caractéristiques de Jésus-Christ en celui qui croit. Une parole n’appartenant pas à la vérité mais considérée faussement comme la vérité sera inefficace, et ce malgré toute la conviction qui peut habiter celui qui s’y accroche. C’est la Parole véritable qui produit la victoire sur le mal en celui qui croit. Car c’est Dieu lui-même qui agit en nous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour (cf. Philippiens 2:13), et Dieu agit par Sa Parole. C’est ce que Dieu dit qui nous purifie (cf. Jean 15:3, Ephésiens 5:25-26). Lorsque c’est la Parole de Dieu qui nous habite, c’est Dieu lui-même, le même Esprit qui était en Christ qui vit en nous par ce même Esprit. C’est ce que Jean permet de comprendre au sujet de la Parole de Dieu et du stade de « jeunes gens » lorsqu’il dit: « Je vous écris ceci, jeunes gens: vous avez vaincu le diable (ou le mal)… Je vous le confirmejeunes gens: vous êtes forts, la Parole de Dieu demeure en vous et vous avez vaincu le diable (ou le mal) » (1 Jean 2:13-14 – BDS). A noter, la parole de Moïse n’a jamais produit un caractère semblable à Christ, ni la victoire sur le mal chez ceux qui étaient habités par cette parole et y restaient fermement attaché.

La Parole incarnée dans le croyant

Le degré de maturité à partir duquel nous avons la victoire sur le mal vient du fait d’avoir la Parole de Dieu, en nous, c’est-à-dire la Vérité. Il ne s’agit pas juste d’une mémorisation de versets bibliques que l’on interprète faussement à cause d’une manière de penser modelée par le monde actuel et par la tradition. Mais il s’agit d’être imprégné par le sens que Dieu donne véritablement à ce qu’il a dit. Il s’agit d’avoir une manière de penser alignée sur ce que Dieu a véritablement voulu dire, qui nous habite et qui est devenue notre propre manière de penser (cf.1 Corinthiens 2:16, 2 Corinthiens 10:5, 1 Pierre 4:1). C’est la manière de penser que Jésus-Christ a enseignée et démontrée, qui est la Parole de Dieu, et doit devenir notre manière de penser. Cette Parole de Dieu est alors comme incarnée dans notre être tout entier, pour produire les mêmes caractéristiques qui étaient en Jésus-Christ à cause de cette même Parole qui était en lui. Jésus-Christ est la vérité, ce qu’il a enseigné est conforme à Dieu. Et la vérité c’est la grâce de Dieu (voir aussi La vérité c’est la grâce & la grâce c’est la vérité). Le fait d’être habité par la vérité (la grâce), c’est-à-dire solidement établi dans la vérité que nos péchés sont pardonnés/effacés est ce qui amène à passer du stade d’enfants à celui de « jeunes gens » (cf. Romains 6:14). C’est en étant totalement imprégné par cette vérité, au point qu’elle a produit de nouveaux automatismes en nous, que ce stade de « jeunes gens » est atteint. Ce stade est caractérisé par la victoire sur le mal avec une capacité à répondre au mal par le bien (cf. Romains 12:17, 21). Ce stade ne peut pas être atteint si la parole qui nous habite n’est pas la vérité, si l’on croit des choses erronées qui n’appartiennent pas à la vérité. Plus précisément, ce stade ne peut pas être atteint si le pardon des péchés avec le don de la justification/droiture ne sont pas correctement compris et solidement établis dans la vie du croyant et dans sa manière de penser. Ce n’est pas seulement une question de compréhension intellectuelle, cela doit aller jusqu’au point de la pensée qui est inconsciente, c’est ce qui amène de nouveaux automatismes. Pour illustrer cela, un exemple est l’apprentissage de la conduite d’un véhicule. Comprendre la théorie au sujet de la conduite d’un véhicule ne fait pas de nous quelqu’un qui sait conduire. Par la mise en pratique, lorsque notre attention consciente peut se porter entièrement sur ce qui se passe à l’extérieur du véhicule, parce que nous ne sommes plus consciemment en train de réfléchir et penser au changement de vitesses, à l’utilisation des pédales d’embrayage, de frein, d’accélération, aux clignotants etc, mais que leur utilisation est devenue un automatisme, naturel et inconscient, c’est que nous avons intégré ces aspects de la conduite. Il en va de même pour la transformation qui vient du renouvellement de la pensée en lien avec ce qui concerne les choses de Dieu, son amour, et en particulier ce qui touche au pardon des péchés et au don de la justification/droiture. Tant que ces choses ne sont pas intégrées au point d’avoir atteint la pensée inconsciente, les caractéristiques de l’homme livré à lui-même seront encore présentes chez le croyant. Ceci, même s’il a reçu l’Esprit de Dieu et qu’il prétend croire que ses péchés sont pardonnés et qu’il approuvera l’idée d’être déclaré/rendu juste par la foi seule. Son attitude et ses actions démontreront le contraire de ce qu’il prétend croire (cf. Tite 1:16).Enfant 8 Ce sont les réactions face à la culpabilité et à la condamnation potentielles qui démontrent si la personne est réellement établie dans le pardon des péchés et dans le don de la justification/droiture. C’est là qu’on voit si la pensée du croyant a été renouvelée et que l’homme nouveau a été revêtu (cf. Ephésiens 4:23-24) pour laisser place à de nouveaux automatismes, aux caractéristiques de Jésus-Christ, au fruit de l’Esprit. La vérité est le plus visible dans la réaction face au mal, intentionnel ou pas, dont le croyant peut être victime directement ou indirectement. C’est là que l’on voit si le pardon des péchés et le don de la justification/droiture sont effectivement établis dans la vie du croyant. Lorsqu’on presse une orange on s’attend à en voir sortir du jus d’orange. S’il en sort du jus de pomme, on trouverait ça bizarre et penserait que ce n’est pas une orange. On saurait qu’il s’agit d’une pomme, bien qu’elle ait l’apparence d’une orange. De la même manière, quelqu’un qui est né de nouveau (né d’Esprit) et prétend croire que en Jésus-Christ les péchés sont pardonnés, mais si lorsqu’il est « pressé » (confronté, dévalorisé, attaqué, etc.) il en sort de la culpabilité, de la honte, de la condamnation en retour et autre chose que le fruit de l’Esprit dans ses réactions, c’est qu’il ne vit pas dans le pardon des péchés qu’il prétend croire, il ne vit pas dans le don de la justification/droiture… Il peut bien avoir l’apparence de quelqu’un de « mature » en Christ, mais en réalité il est encore au stade d’enfant. Le mal dirigé contre lui continuera de produire le mal en lui.

Le lien entre le don de la justification/droiture et la victoire sur le mal

On peut percevoir ce lien entre le fait d’être déclaré/rendu juste devant Dieu et la victoire sur le mal notamment chez Jésus. Jésus était juste et sans faute devant Dieu (cf. 1 Pierre 2:20-24). Pour cette raison, il était rempli d’assurance et en paix devant les hommes lorsque ceux-ci essayaient de le piéger, ou de lui trouver des fautes, de le condamner ou de lui faire ressentir une quelconque culpabilité, essayant de le prendre à défaut, même par rapport à la loi de Moïse. Le sentiment de culpabilité ne pouvait pas atteindre Jésus ni l’habiter, car il se savait juste devant le Père et connaissait la vérité. Jésus vivait conformément à la vérité. Jésus n’avait nullement besoin de l’approbation des hommes et il ne se laissait influencer par personne (cf. Matthieu 22:16, Marc 12:14). Toutefois, ne se laisser influencer par personne ne signifie pas qu’il faille être imperméable aux enseignements qui seraient conformes à la vérité. Jésus était enseignable et désireux d’apprendre dès son jeune âge (cf. Luc 2:46-49). En ce qui concerne Jésus, le fait d’être juste devant le Père provenait de vivre dans l’union avec le Père, et d’obéir à la loi de Dieu: l’amour. Jésus n’est pas venu pour abolir ce qui est de Dieu dans la Loi, mais pour la compléter (cf. Matthieu 5:17-20). Jésus a complété la Loi, et l’a démontrée sans faute dans sa propre vie, et aujourd’hui il amène la juste exigence de la Loi, l’amour, à être pleinement satisfaite dans la vie de celui qui vit dans la dépendance de l’Esprit (cf. Romains 8:4). C’est Dieu lui-même qui, par son Esprit, vient habiliter le croyant pour que l’obéissance à la Loi, l’amour, soit produite en celui qui croit. Et pour la victoire sur le mal, il s’agit du don de la justification/droiture qu’il est nécessaire de se saisir par le moyen de la foi, comme pour tout ce que Dieu donne. Dans le terme original, il signifie non seulement justification mais aussi droiture. Le terme implique les deux aspects. En se saisissant du don de la justification, on se saisi de la droiture qui en découle. Parallèlement, l’établissement dans l’amour de Dieu pour nous, avec les caractéristiques de l’amour, est essentiel pour que l’obéissance se produise (voir aussi L’obéissance: conséquence de l’amour). L’obéissance à la Loi de Dieu, l’amour, n’est pas quelque chose que le croyant viendrait à produire à coup d’efforts et de discipline, à coup de sagesse humaine et par une compréhension du mal et du bien, ni en subdivisant les commandements pour essayer de les rendre plus accessibles. C’est l’Esprit de Dieu qui conduit vers la manière de penser de Dieu. Lorsque nous avons sa manière de penser, cela produit cette obéissance. Il nous faut être conduit par cet Esprit avec sa manière de penser, au lieu d’être conduit par notre propre nature et une manière de penser tout humaine. Tout ceci les pharisiens et les spécialistes de la loi de Moïse ne l’avaient pas saisi. Ils persévéraient dans des tentatives d’obéir par eux-mêmes, refusant de changer leur manière de penser pour l’aligner à celle de Jésus-Christ. Et de nos jours, nombreux sont ceux qui ont aussi de la difficulté à saisir ces réalités, c’est malheureusement ce qui contribue à les maintenir au stade d’enfant…

Enfant 5L’obéissance sans faille de Jésus s’appuyait sur une connaissance parfaite de la vérité concernant Dieu et les choses de Dieu, et aussi concernant le diable et son œuvre. Aussi, le mal n’a jamais trouvé un accès en Christ, bien qu’il fut tenté comme nous en toutes choses (cf. Hébreux 2:18, 4:15). Aucune suggestion du diable ne pouvait le tromper (cf. Matthieu 4:1-11) ou influencer sa manière de penser dans une direction contraire à Dieu (cf. Matthieu 16:23). Jésus alignait sa pensée sur celle du Père, par le Saint-Esprit. Jésus connaissait la vérité et il n’y avait pas de mensonge en lui, c’est pour cela qu’il est la Vérité (cf. Jean 14:6). Tout ce qu’il a dit, fait ou pensé, était conforme à la vérité. La vérité est la Parole de Dieu (cf. Jean 17:17). L’enseignement de Jésus était conforme à Dieu (cf. Jean 5:19, 7:16-17, 8:45, 8:55, 14:10). La Parole de Dieu l’habitait et demeurait en lui en permanence. C’est ce qui fait que Jésus était incorruptible face au mal, totalement vainqueur sur le mal, sans commettre le moindre mal, sans être influençable même par le mal dirigé contre lui. Il répondait au mal par le bien, car il connaissait la valeur véritable de chaque individu aux yeux de Dieu. Rien ne pouvait atteindre le cœur de Jésus par le mal, pas même la perspective de la mort sur la croix (cf. Luc 23:34). La Parole de Dieu, la Vérité, a été sans cesse manifestée en lui et à travers lui. Jésus savait à quel point le Père l’aimait et à quel point le Père aime chaque individu (cf. Jean 15:9). Il était profondément enraciné dans cet amour dont il débordait, et aucune circonstance ne pouvait remettre en question cet amour, ni la vérité qui est en Dieu et qui était en lui. Il était impossible de tromper ou de piéger Jésus par un quelconque mensonge à propos de Dieu et des choses de Dieu. Lorsqu’on connaît la vérité sur un point, les mensonges du « père du mensonge » ne peuvent pas nous tromper sur ce point. Seule l’ignorance de la vérité amène à ne pas reconnaître un mensonge et à être ainsi trompé. C’est pour cela qu’il est vital de grandir dans la connaissance de la vérité tout entière, parce que lorsque c’est la vérité qui nous habite, c’est la vie de Christ qui est produite en nous qui croyons. Alors nous ne pouvons plus être trompé sur les points que nous savons être la vérité, parce qu’ils ont été confirmés par l’Esprit, par ce que seule la vérité produit. L’abondance de vie que Jésus promet et qui est éternelle, vient de connaître intimement le Dieu unique et véritable, et celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ (cf. Jean 17:3-4). Le caractère de Jésus-Christ ne peut pas être manifesté en dehors de la communion avec Dieu. « Celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement que tout ce qu’il fait, il l’accomplit dans la communion avec Dieu » (Jean 3:21 – BDS). « Celui qui ne reste pas attaché à l’enseignement qui concerne le Christ, mais s’en écarte, n’a pas de communion avec Dieu. Celui qui reste attaché à cet enseignement est uni au Père comme au Fils » (2 Jean 1:9 – BDS).

Parmi ceux à qui Jean écrit dans sa première lettre, il y avait des croyants au stade d’enfants, certains au stade de jeunes gens qui avaient vaincus le mal, et d’autres au stade de pères dont la connaissance du Père céleste était plus qu’évidente (cf. 1 Jean 2:12-14). Jean était lui-même au stade de « père », c’est ce qui lui permet de discerner le stade d’enfants, celui de jeunes gens et de confirmer celui de pères. Et c’est en tant que « père » que Jean est poussé à appeler certains de ses lecteurs « mes chers enfants » (cf. 1 Jean 2:1). Le stade de « père » est lié non seulement au fait d’être au stade adulte, mais d’avoir amené d’autres à la vie en Christ. Il s’agit donc d’avoir engendré des enfants par la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. A noter, quelqu’un qui est au stade d’enfant et qui engendre un autre enfant (un nouveau croyant), bien que devenu « parent », il ne sera pas adulte pour autant. Il ne pourra pas se considérer comme « père » au sens où Jean l’entend dans sa lettre. Jean parle ici des « pères » qui sont au stade adulte. Le terme original pour père inclue ici la notion de celui qui transmet toute chose, dans le sens d’enseignant. Seuls des « pères » peuvent véritablement amener les autres à ce stade de maturité. Au temps de Jean, l’enseignement était donné par ceux qui étaient au stade adulte, ceux qui avaient une connaissance correcte et précise de Dieu et des choses de Dieu, et n’était plus conduit par leur propre nature. A ceux qui sont au stade d’enfant, Jean leur rappelle que leurs péchés sont pardonnés à cause de Jésus-Christ (cf. 1 Jean 2:12). Il cherche ainsi à établir cette vérité en eux afin qu’ils en arrivent à la victoire sur le mal. Car la caractéristique du stade d’enfant dans la foi est d’avoir encore une conscience remplie de culpabilité, avec une incertitude concernant le pardon des péchés. Et ainsi, il ne se saisit pas du don de la justification/droiture par le moyen de la foi. Il a de la peine à croire que toutes ses fautes ont été effacées sans prérogative et que Dieu ne tienne pas compte des fautes. Car, en général, l’enfant méconnait aussi l’œuvre de l’ennemi de Dieu et il mélange les deux (cf. Jean 10:10). C’est difficile pour l’enfant de se saisir simplement de l’effacement de ses fautes, sans prérogative de sa part autre que le prendre personnellement pour lui-même, en croyant dans son cœur et en le confessant de sa bouche. Il aura de la difficulté à confesser de sa bouche qu’il est pardonné, car il regarde à lui-même, à ce qu’il fait encore et à ce que les autres disent, au lieu de regarder à ce que Dieu a dit et démontré en Christ. Le don de la justification/droiture n’est pas encore solidement établi chez celui qui est au stade d’enfant dans la foi. Il est encore sensible aux accusations du « père du mensonge« . Souvent, il va même confondre la voix de l’Accusateur avec celle de Dieu. C’est la raison pour laquelle celui qui est au stade d’enfant n’a pas encore vaincu le mal, et c’est pourquoi il demeure encore esclave de la loi du péché, commettant le mal indésirable et n’arrivant pas à faire le bien désiré. Il est influencé par les autres, dans le sens qu’il est sensible et susceptible à ce que les autres disent, et surtout à ce que les autres disent et pensent de lui (cf. Jean 5:44). Il est facilement offensé et susceptible aux fautes que les autres pourraient relever, ou essayer de relever, chez lui. Il reçoit encore dans son cœur la condamnation que les autres pourraient lui faire porter, indépendamment que ce soit volontaire de leur part ou pas. Typiquement, celui qui est au stade d’enfant est susceptible à beaucoup de choses, en particulier à tout ce qui pourrait le remettre en question d’une manière ou d’une autre, ou démontrer certains manquements, ou mettre en évidence des fautes commises, ou mettre en lumière des incohérences dans ce qu’il croit par méconnaissance de la vérité, ou mettre en évidence des mensonges dans ce qu’il croit. Il cherchera à se justifier, souvent par comparaison avec les autres, de manière ouverte ou dans son cœur. Le sentiment de culpabilité et de condamnation qui l’habitent fait en sorte qu’il est dans un mode de réaction plus ou moins impulsif. Son automatisme sera par exemple de vouloir retourner la culpabilité et une condamnation directement sur ceux qui le remettent en question, sur ceux qui l’offensent ou sur d’autres personnes, à la manière d’Adam (cf. Genèse 3:12) et Eve (cf. Genèse 3:13). En général, celui qui est au stade d’enfant pourra difficilement se contenir. Et s’il se contient, il bouillonne à l’intérieur et n’est pas en paix, car il médite de mauvaises pensées qui le rongent. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que le sentiment de culpabilité qui l’habite et le fait de bouillonner en lui-même est perceptible de l’extérieur par quelqu’un qui n’est plus au stade d’enfant, mais qui a du discernement et connaît la vérité. Comme le propre de quelqu’un qui est au stade d’enfant est d’être conduit par sa propre nature et non par l’Esprit, le fruit de l’Esprit sera quasiment absent et peu observable dans sa vie, c’est-à-dire l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi (cf. Galates 5:22). Ces caractéristiques sont un seul et même fruit. Toutes ces caractéristiques apparaissent simultanément ensembles. Celui qui est au stade d’enfant aura tendance à croire que ce sont là neuf fruits auxquels il doit travailler individuellement avec effort pour les voir grandir. Il pensera qu’il est plus développé dans l’une ou l’autre de ces caractéristiques, malgré le fait que Paul parle d’un seul et même fruit contenant neufs caractéristiques. Celui qui est conduit par l’Esprit, et non plus par sa propre nature, expérimente que toutes les caractéristiques de ce fruit sont présentes en même temps et sont indépendantes des circonstances, de l’opposition ou de la confrontation. C’est même au cœur de l’opposition et face au mal que ce fruit est le plus évident pour celui qui l’a en lui. Aussi, parce que ce fruit contraste fortement avec les opposants qui en seraient dépourvus. Celui qui est conduit par l’Esprit fait alors ce même constat que Paul: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20 – BDS). En général, les caractéristiques du fruit de l’Esprit contribuent même à mettre hors d’eux-mêmes les opposants qui sont encore conduits par leur propre nature, inconsciemment parce qu’ils n’arrivent pas à produire ces caractéristiques et qu’elles ne sont pas en eux. Celui qui est au stade d’avoir vaincu le mal est, quant à lui, rempli d’amour et marche dans la lumière. Dans ce sens, il voit clair et aucun obstacle ne risque de le faire tomber (cf. 1 Jean 2:10). Il sait par quelle vérité il se tient debout et il sait comment résister aux épreuves (cf. 1 Corinthiens 10:12-13), parce qu’il est soumis à Dieu et connaît Sa Parole (voir aussi La foi: le moyen d’être placé sous l’autorité de Dieu).

Enfant 9Dans sa lettre aux Galates, Paul parle encore de certaines caractéristiques de celui qui est enfant dans la foi et il dit: « Aussi longtemps que l’héritier est un enfant, il ne se distingue en rien d’un esclave. Bien qu’il soit le propriétaire de tout le patrimoine, il reste soumis à l’autorité de tuteurs et d’intendants jusqu’au terme fixé par son père. Nous aussi, lorsque nous étions des enfants, nous étions de même asservis aux principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde » (Galates 4:1-3 – BDS). Ce que Paul illustre ici avec une parabole, c’est que celui qui appartient au Seigneur mais qui est au stade d’enfant, est semblable à quelqu’un qui n’est pas un enfant du Seigneur… En d’autres termes, il est difficile de faire la différence entre celui qui est au stade d’enfant dans la foi et un non-croyant. Car en fait l’enfant reste comme un non-croyant, semblable à un « esclave ». Dans les caractéristiques associées au stade d’enfant, il y a l’esclavage de la loi du péché qui agit dans la nature propre, qui a pour résultat de faire le mal indésirable et ne pas arriver à faire le bien désiré, comme évoqué plus haut. Mais Paul parle aussi de l’héritage, que celui qui est au stade d’enfant possède déjà bel et bien, mais dont il ne bénéficie pas. En d’autres termes, celui qui reste au stade d’enfant ne vit pas le bénéfice de l’héritage qu’il a bel et bien déjà reçu en Jésus-Christ, il n’en voit pas la couleur… Pourtant, Dieu lui a déjà donné cet héritage en Christ, il en a même reçu un acompte par l’Esprit qui est en lui (cf. 2 Corinthiens 1:22, 2 Corinthiens 5:5). Mais concrètement, il ne touche pas, ou presque pas, aux trésors surabondants de la grâce de Dieu, comme le « oui » à toutes les promesses (2 Corinthiens 1:20). Il ne goûte pas vraiment aux caractéristiques de l’Esprit et à la puissance de Dieu (1 Corinthiens 4:20). Malheureusement, il n’expérimente pas la libération de la malédiction (cf. Galates 3:10, 13, Deutéronome 28:15-68). Il ne porte pas en lui-même le fruit de l’Esprit (cf. Galates 5:22-23). Il reste souvent en grande partie étranger aux dons de l’Esprit (1 Corinthiens 12:8-11). En résumé, il s’agit de tout l’acompte sur l’héritage, la partie de l’héritage qui nous est donnée dans ce monde présent, qui échappe à celui qui demeure au stade d’enfant. Ces réalités ne font donc parties, ou quasiment pas parties, de la vie de celui qui est au stade d’enfant. C’est ce qui fait qu’en l’observant dans son attitude et ses paroles, dans tout ce qu’il vit au quotidien dans ce monde, on ne voit pas de réelles différences avec quelqu’un qui n’appartient pas au Seigneur. Celui qui est au stade d’enfant aura bien un discours concernant les valeurs morales qui l’habitent, et qui sont différentes de certains non-croyants, car il a reçu un cœur nouveau (cf. Hébreux 10:16). Mais son attitude ne sera guère différente de celle des non-croyants. Bien souvent, il condamne les non-croyants dans son cœur et en paroles, étant lui-même encore sous la condamnation. Il est poussé à parler des valeurs morales qui sont en lui, parce qu’il y trouve inconsciemment une partie de son identité et de sa valeur. Il se compare aux autres d’une manière générale et notamment sur le plan des valeurs morales. Il se justifie par les valeurs morales qui sont en lui, même s’il n’arrive pas à les vivre. C’est là le fonctionnement d’auto-justification propre au stade d’enfant, qui n’est pas encore établi dans le pardon des péchés pour tous les hommes (cf. Romains 5:18, Hébreux 2:9, 1 Jean 2:2), ni établi dans le fait que Dieu ne se souvienne « plus » des péchés (cf. Hébreux 10:17). Dans Galates 4, les tuteurs auxquels l’enfant reste soumis et auxquels Paul fait allusion, c’est la Loi avec ses commandements (cf. Galates 3:24). Il en résulte souvent divers tendances de légalisme et l’auto-justification typiques qui habitent encore celui qui est au stade d’enfant.

Enfant 10L’autre caractéristique que Paul donne encore dans Galates 4 et qui est propre à celui qui est encore au stade d’enfant dans la foi, est le fait de vivre par les seules réalités qui régissent la vie dans ce monde. Il reste asservi aux principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde. En d’autres termes, il reste sous l’emprise des seules réalités visibles de ce monde. Il ne vit pas selon les réalités invisibles, selon les réalités du règne de Dieu telles que Jésus-Christ les a démontrées. Il ne vit pas en ayant les pensées tendues vers les réalités d’en haut (cf. Colossiens 3:1-2). Il se comporte, réfléchi et prend ses décisions essentiellement en fonction des seuls principes de ce monde visible, à la manière des non-croyants, et typiquement selon une sagesse de ce monde. Celui qui est encore au stade d’enfant se laisse facilement séduire par ce qu’il voit, de la même manière qu’Adam et Eve ont réfléchi et agi en fonction des réalités visibles (cf. Genèse 3:6), sans discerner le mensonge (cf. Genèse 3:1, Genèse 3:4-5). Adam et Eve ont les deux réfléchi en fonction des seules réalités visibles.

On pourrait penser que Paul et Jean ne donnent pas des listes identiques de ce qui caractérise celui qui est au stade d’enfant en Christ, mais en réalité aucune contradiction ne se trouve entre Paul et Jean. Les deux parlent des mêmes choses en utilisant un langage différent, à cause des lecteurs à qui ils s’adressent et de leur contexte. Toutes les caractéristiques que Paul évoque, en parlant d’être conduit par sa propre nature au lieu d’être conduit par l’Esprit, démontrent le fait de ne pas encore avoir vaincu le mal, c’est-à-dire que la nature propre est encore active et dominante. Avoir vaincu le mal est la caractéristique du stade de jeunes gens en Christ, mais ce n’est pas la caractéristique du stade d’enfant… Aussi, la présence récurrente de l’une des caractéristiques que Paul donne comme décrivant celui qui est encore au stade d’enfant en Christ, est suffisante pour constater le fait d’être encore au stade d’enfant. Et selon ce que Jean nous permet de savoir, le simple fait de ne pas être établi dans le pardon des péchés démontre d’être encore au stade d’enfant. La vérité que nous révèlent Paul et Jean ne laisse aucune place à la prétention dans notre auto-évaluation. C’est pourquoi il est important de rappeler encore une fois que notre valeur aux yeux de Dieu et son amour pour nous ne sont en rien influencées par le résultat de cette évaluation! Car, de manière continuelle encore aujourd’hui: « voici comment Dieu nous montre l’amour qu’il a pour nous: alors que nous étions encore des pécheurs, le Christ est mort pour nous » (Romains 5:7-8 – BDS).

Connaissant la manière d’agir de celui qui est le menteur dès le commencement et qui se plaît à semer le doute chez ceux qui sont encore au stade d’enfant, il peut être bon de préciser qu’à aucun moment, ni Jean, ni Paul, ne remettent en question la partie du salut qui touche au fait de passer l’éternité avec Dieu. Ils ne le remettent pas en question chez ceux qui sont encore au stade d’enfant et vivent encore dominés par leur nature propre. Le sceau de l’Esprit est irrévocable (cf. Romains 11:29) si on ne rejette pas l’Esprit, même si ceux qui sont encore au stade d’enfant dans leur foi sont encore conduits par leur propre nature au lieu d’être conduit par l’Esprit qui est en eux. Ce fut notamment le cas chez les Corinthiens et chez les Galates. A aucun moment, nous voyons Paul dire aux Corinthiens qu’ils auraient « perdu » leur salut éternel, ou que l’Esprit de Dieu qui est en eux les auraient quitté. Ils leur précisent toutefois que la qualité de l’œuvre de chacun de ceux qui enseignent les autres sera rendue évidente, et que ceux qui amènent de mauvaises fondations seront quand même sauvés, mais tout juste, comme des hommes qui ont réussi à échapper au feu (cf. 1 Corinthiens 3:13-15). De même avec les Galates qui mélangeaient la loi de Moïse et la grâce, ce qui avait pour conséquence d’être au bénéfice ni de la grâce, ni de la vie de Christ en eux (cf. Galates 5:4 – BDS), et aussi de ne pas bénéficier de l’héritage en Christ. Au contraire, dès l’introduction de sa lettre où il adresse les problèmes, Paul rappelle aux Corinthiens qu’ils ont été purifiés de leurs péchés dans leur union avec le Christ (cf. 1 Corinthiens 1:1-2). C’est là comme le rappel de Jean au sujet du pardon des péchés à ceux qui sont encore au stade d’enfant. Et aussi, Paul leur rappelle qu’ils sont le temple du Saint-Esprit: « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous? » (1 Corinthiens 3:16 – BDS). Paul mentionne ici le temple de Dieu à l’échelle communautaire*, mais il le redit aussi à l’échelle individuelle: « Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes » (1 Corinthiens 6:19 – BDS). Et il rappelle aux Galates: « Je ne vous poserai qu’une seule question: A quel titre avez-vous reçu le Saint-Esprit? Est-ce parce que vous avez accompli la Loi, ou parce que vous avez accueilli avec foi la Bonne Nouvelle que vous avez entendue? Manquez-vous à ce point d’intelligence? Après avoir commencé par l’Esprit de Dieu, est-ce en comptant sur vos propres ressources que vous allez parvenir à la perfection? » (Galates 3:2-3 – BDS). Si ce n’est pas par l’accomplissement de la Loi que l’Esprit est donné, ce n’est pas par un manquement à la Loi que l’Esprit pourrait être ôté. Et Paul ne laisse place à aucune suggestion comme quoi l’Esprit les aurait quitté parce qu’ils mélangeaient le régime de la Loi et celui de la grâce, au contraire il leur dit: « Je vous dis donc ceci: laissez le Saint-Esprit diriger votre vie, et vous n’obéirez pas aux désirs qui animent l’homme livré à lui-même » (Galates 5:16 – BDS). En disant cela, Paul sous-entend que c’est une manière de penser saine, conforme à un esprit Saint, c’est-à-dire selon la pensée de Dieu donnée par l’Esprit, que l’on doit laisser diriger notre vie. Celui qui n’a pas reçu l’Esprit de Dieu, ou qui vit livré à lui-même, ne reçoit pas cette manière de penser de Dieu, pour lui c’est une folie.

Enfant 11« Or nous, nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit même qui vient de Dieu pour que nous comprenions tous les bienfaits que Dieu nous a accordés par grâce. Et nous en parlons, non avec les termes qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit. Ainsi nous exposons les réalités spirituelles dans des termes inspirés par l’Esprit. Mais l’homme livré à lui-même ne reçoit pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu; à ses yeux, c’est «pure folie» et il est incapable de le comprendre, car seul l’Esprit de Dieu permet d’en juger » (1 Corinthiens 2:12-14 – BDS). La difficulté de celui qui est au stade d’enfant, en étant conduit par sa propre nature avec ses propres raisonnements au lieu d’être conduit par l’Esprit de Dieu qui est en lui, est qu’il ne comprend pas tous les bienfaits que Dieu nous a accordés par grâce. Il a encore de la difficulté à se saisir de ces bienfaits, qu’il ne comprend pas et qui lui semblent encore une folie, comme c’est aussi le cas pour ceux qui n’ont pas reçu l’Esprit de Dieu. Chez celui qui est au stade d’enfant dans la foi, cela vient en grande partie de son manque de compréhension/révélation au niveau du pardon des péchés. Dans son raisonnement, il fonctionne encore au mérite. Le scandale de la grâce de Dieu, comme par exemple le fait que Dieu manifeste sa bonté envers des pécheurs, lui est difficilement acceptable. Pourtant, la vérité qui est en Jésus-Christ c’est que Dieu est bon avec ceux qui sont non-miséricordieux et avec ceux qui sont hostiles à Dieu (cf. Luc 6:35-36).

Propre critique

Paul lance cette invitation aux Corinthiens: « Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous? à moins peut-être que vous ne soyez désapprouvés » (2 Corinthiens 13:5 NEG79). Faisant suite à toutes les caractéristiques propres au stade d’enfant dans l’union avec le Christ, il est important d’avoir une sage évaluation de soi-même, afin de permettre la croissance et que: « Ainsi, il ne vous manque aucun don de la grâce divine tandis que vous attendez le moment où notre Seigneur Jésus-Christ apparaîtra » (1 Corinthiens 1:7 BDS). Le cœur de Paul, comme de tous ceux qui sont sortis du stade d’enfant, languit à voir ceux qui appartiennent au Seigneur sortir du stade d’enfant dans leur union avec le Christ, pour qu’ils soient au plein bénéfice de l’héritage qui est le leur, goûtant à la plénitude qui est en Christ et à tous les bienfaits de Dieu. Et que ainsi ils soient correctement équipés pour faire face au dominateur de ce monde et arrêter la destruction que celui-ci opère en maintenant les gens dans l’ignorance de la vérité. Parce que celui qui reste au stade d’enfant passe à côté de la grâce et de la paix qui devraient être multipliées dans sa vie, il passe à côté de connaître le salut qui vient du pardon des péchés (voir aussi La connaissance du salut par le pardon des péchés). Le salut consiste à être délivré, libéré, restauré, placé en sécurité, guéri, béni et rétabli dans la condition originelle voulue par Dieu. Et ensuite, c’est aussi parce que celui qui reste au stade d’enfant ne goûte pas à la joie qui vient de la manifestation du règne de Dieu en vivant comme le Christ dans ce monde, conduit par l’amour (cf. 1 Jean 4:17) et faisant les mêmes œuvres que Christ. Il ne goûte rarement aux mêmes œuvres que Christ, comme des fils et filles du Dieu vivant. Et s’il touche à la réalité des dons de l’Esprit et manifeste par ces dons la puissance de Dieu, celui qui est au stade d’enfant y placera facilement son identité et sa valeur, nourrissant un égo caractéristique du stade d’enfant. Il en viendra facilement à se justifier par ces œuvres qui manifestent la puissance de Dieu, et ses motifs seront rapidement corrompus face à la puissance de Dieu qui se manifeste à travers lui. Ces œuvres qui sont bonnes en soi, risquent de le desservir (cf. Matthieu 7:22-23). Celui qui est encore au stade d’enfant ne vit pas pleinement dans sa position de fils, il ignore en grande partie qui il est en Christ. Aussi, Christ n’est pas pleinement manifeste en lui. Ceci est malheureux déjà pour celui qui reste au stade d’enfant, et ensuite pour ceux qui pourraient bénéficier de l’eau vive dont il devrait déborder (cf. Jean 7:37-38).

feather and stone balanceLa vérité ne laisse aucune place à la prétention, et c’est avec humilité qu’il est important de faire sa propre évaluation. La tendance du stade d’enfant dans l’union avec le Christ est aussi typiquement de vouloir prendre tous les critères de maturité donnés dans les textes bibliques pour évaluer les autres avant de s’évaluer soi-même. Ce fonctionnement ne permet pas de sortir du stade d’enfant, car « Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles » (cf. Jacques 4:6, 1 Pierre 5:5). Ceci dit, après avoir fait sa propre évaluation, l’évaluation des autres peut avoir sa place. Notamment, aujourd’hui l’évaluation de ceux qui enseignent est importante. Non par esprit de comparaison (cf. Matthieu 18:1-3, Marc 9:35) avec un désir de rabaisser ceux qui enseignent, ni dans une justification qui serait par le stade de maturité, mais parce qu’un enseignant qui est au stade d’enfant ne peut pas amener quelqu’un à sortir du stade d’enfant, tant que l’enseignant n’est pas lui-même sorti de ce stade. Car, en réalité il n’en connaît pas encore les clés. Un enfant ne peut pas enseigner à devenir adulte, ni enseigner ce que seuls des adultes comprennent. Ce qu’enseignera un enfant sera avec une perspective et une compréhension qui correspondent au stade d’enfant, amenant un certain nombre d’hérésies malheureusement fondamentales. Avoir conscience de cela est d’autant plus important pour un croyant qui est encore au stade d’enfant, s’il veut véritablement grandir sans être trompé par ce qui sonne juste à la pensée humaine mais qui est contraire à la vérité qui est en Jésus-Christ. Ceci dit, il est important de le redire: aux yeux de Dieu un enfant n’a pas moins de valeur et n’est pas moins considéré qu’un adulte! Un adulte dans l’union avec le Christ considérera les autres comme plus important que lui-même (cf. Philippiens 2:3-4).

Au temps de Paul, ceux qui enseignaient ainsi que les dirigeants étaient au stade d’adulte dans leur union avec le Christ. Ils étaient d’ailleurs choisis par des croyants qui étaient eux-mêmes au stade adulte. Et le choix était fait selon les caractéristiques correspondant au stade adulte dans l’union avec le Christ (cf. 1 Timothée 3:1-13, Tite 1:5-2:1). Malheureusement de nos jours, avec une grande majorité de croyants qui ne connaissent que le stade d’enfant (sans même en avoir conscience), il y a une grande incompréhension de ces caractéristiques demandées par Paul. Ces caractéristiques qui sont un acquis pour celui qui est au stade adulte, sont alors approchées avec légalisme et comme quelque chose d’attendu à coup d’efforts et de discipline de la part de ceux qui dirigent et enseignent alors qu’ils sont encore eux-mêmes au stade d’enfant… Tristement, la mauvaise conscience et la condamnation ne peuvent que les attendre au contour de leurs manquements face à ces caractéristiques qui ne correspondent pas au stade d’enfant dans lequel il se trouve. Avec les caractéristiques propres au stade d’enfant que Paul nous donne, on comprend mieux le défi immense et lourd à porter que peut représenter aujourd’hui le fait pour certains d’être dirigeants et/ou enseignants lorsqu’ils sont eux-mêmes au stade d’enfant et que toute leur assemblé est au stade d’enfant. On comprend mieux les causes de burnout parmi ceux qui dirigent/enseignent alors qu’ils sont encore eux-mêmes au stade d’enfant… C’est le résultat malheureux et douloureux d’enfants qui conduisent/enseignent des enfants au sein du Corps de Christ, l’Eglise. Pour celui qui est sorti du stade d’enfant, ce constat fait déborder de compassion avec un cri du cœur qui saigne pour tous ses frères et sœurs en Christ qui demeurent à ce stade d’enfant dans leur maturité… Paul va jusqu’à comparer avec les douleurs de l’enfantement cette douleur de l’attente de voir Christ être formé en ceux qu’il a amenés à la foi en Jésus-Christ (cf. Galates 4:19). Que cet article et tous les autres de ce site puissent aider beaucoup à voir Christ être formé en eux et sortir du stade d’enfant pour goûter à toute la plénitude qui est en Christ.

Le pardon des péchés avec le don de la justification/droiture sont fondamentaux!

Aussi, à la lumière de la première lettre de Jean et de ce que Paul nous laissent comprendre, il ne faut pas être surpris d’observer que là où l’enseignement en ce qui concerne le pardon des péchés (avec le don de la justification/droiture) et le renouvellement de la pensée (Metanoia, mal traduit par « repentance« ) n’est pas correctement enseigné, la communauté de croyants ne peut pas sortir du stade d’enfant dans leur union avec le Christ. Ce ne sont pas les caractéristiques modelées par la pensée du monde comme les titres, le niveau d’études, le niveau de responsabilité, les capacités humaines ou le nombre d’années de conversion qui déterminent la maturité dans l’union avec Jésus-Christ et l’aptitude à enseigner ou à diriger au sein du Corps de Christ. De nos jours, le nombre de croyants qui sont sortis du stade d’enfant semble très faible, y compris parmi ceux qui enseignent ou dirigent… Et malheureusement, s’ils ne prennent pas soin d’eux-mêmes et de leur enseignement, mais s’ils restent avec les lunettes de la tradition, ils passent à côté du salut pour eux-mêmes et pour ceux qu’ils enseignent (cf. 1 Timothée 4:16). Ce qui est malheureux, c’est que si un croyant au stade d’enfant est dans un environnement où l’enseignement n’est pas correct, en particulier en ce qui concerne le pardon des péchés et le renouvellement de la pensée, et qu’il reçoit un enseignement qui mélange la grâce et la Loi, il est peu probable que ce croyant arrive un jour à sortir du stade d’enfant.

Mais Dieu est à l’œuvre par son Esprit et l’enseignement authentique duquel Paul invite Tite à parler, est redécouvert par de nombreux croyants de par le monde qui ont soif de vérité et qui se plongent dans les textes bibliques, cherchant la vérité de tout leur cœur pour connaître intimement le seul vrai Dieu, et celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ. De plus en plus de croyants sortent du stade d’enfant, et voient Christ être formé en eux pour en amener d’autres à goûter à l’acompte sur l’héritage et manifester au monde l’amour du Christ, en vivant les réalités du règne de Dieu au quotidien, comme on peut l’observer dans le livre des Actes.

Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance, correcte et précise, de Dieu et de Jésus-Christ, notre Seigneur.

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* A noter: bien que dans le contexte de ce chapitre Paul fasse clairement allusion à l’assemblée des croyants lorsqu’il parle du « temple de Dieu« , il leur dit que l’Esprit habite en eux. Ceci est valable aussi pour l’individu, car l’Esprit est donné aux individus. Il s’agit d’ailleurs exactement du même Esprit pour chacun, le même qui était en Jésus-Christ. Jésus-Christ a parlé de lui-même en utilisant cette même expression du temple de Dieu (cf. Jean 2:19-21). C’est précisément parce que l’Esprit de Dieu était en lui. C’est pour cela que Paul utilise l’expression du « temple » à la fois pour les individus, mais aussi pour l’assemblée en tant que « Corps de Christ« .

La connaissance du salut par le pardon des péchés

Dans l’évangile que nous transmet Luc, suite à la naissance de son fils Jean, Zacharie retrouve la parole, il est rempli du Saint-Esprit et prophétise en ces termes :

9073525179_1a9b46be8c_o« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité et racheté son peuple. Il nous a donné un puissant Sauveur dans la famille de son serviteur David. C’est ce qu’il avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens: un Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la domination de tous ceux qui nous détestent! Ainsi, il manifeste sa bonté envers nos ancêtres et se souvient de sa sainte alliance, conformément au serment qu’il avait fait à Abraham, notre ancêtre: il avait juré qu’après nous avoir délivrés de nos ennemis il nous accorderait de le servir sans crainte, en marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras sous le regard du Seigneur pour préparer ses chemins et pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, à cause de la profonde bonté de notre Dieu. Grâce à elle, le soleil levant nous a visités d’en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour diriger nos pas sur le chemin de la paix » (Luc 1:68-79 SG21).

Zacharie est en train de parler de Jésus lorsqu’il dit que Dieu a visité et racheté son peuple. Le sens original des termes parle ici de rendre visite, dans le sens de prendre soin et aussi de la rédemption, c’est-à-dire de la délivrance. Dieu est venu lui-même, en Jésus-Christ, parmi les hommes (cf. Jean 1:1, 14) pour apporter cette délivrance. La salut dont Zacharie parle ici, consiste à être délivré de ceux qui sont hostiles à Dieu, qui poursuivent et détestent ceux qui marchent avec Dieu. Celui qui caractérise le mieux ces critères d’hostilité reste Satan, qui est la source du mal, celui qui inspire le mal chez l’homme. Satan est le père du mensonge, le meurtrier dès le commencement (cf. Jean 8:44). Aussi, la lutte à mener n’est pas contre les hommes eux-mêmes (cf. Ephésiens 6:12). C’est cette délivrance apportée par Jésus-Christ qui est la manifestation de la bonté de Dieu et de sa fidélité à l’alliance qu’il a faite avec Abraham. La délivrance que donne Jésus-Christ est ce qui permet de servir Dieu sans crainte, car Dieu est amour (cf. 1 Jean 4:8) et l’amour bannit toute crainte (cf. 1 Jean 4:18). Lorsqu’on connait intimement l’amour de Dieu, il n’y a plus de crainte, parce qu’on sait que Dieu est avec nous et pas contre nous (cf. Romains 8:31). Cette délivrance dont parle Zacharie est ce qui permet de marcher dans la sainteté tous les jours de notre vie, c’est-à-dire mener une vie sainte dont l’esclavage du péché est absent. Cette délivrance est aussi ce qui permet de marcher dans la justice de Dieu tous les jours de notre vie. Cela consiste à être au plein bénéfice de la bonté de Dieu et de la manifester aux autres, tel que Christ l’a fait lui-même. Sa justice est ainsi manifestée parce que l’esclavage du péché, et le mal qu’il produit, est une injustice qui est entrée dans le monde par la faute d’un seul homme (cf. Romains 5:16-17). Dieu vient rétablir la justice dans la vie de celui qui se confie en lui par Jésus-Christ. Aussi, il n’est plus victime de cette injustice du péché, et le mal contre lui ne produit plus le mal en lui, il est habilité à l’amour.

Et alors que Zacharie prophétise ensuite sur son propre fils, il nous laisse savoir ceci:

La connaissance du salut vient par le pardon des péchés.

Connaissance du salut 1Zacharie nous dit que le pardon des péchés découle de la profonde bonté de Dieu. Dieu est amour et l’amour pardonne tout (cf. 1 Corinthiens 13:7). Dieu est venu en Jésus-Christ pour faire connaître le fait qu’il pardonne les péchés. D’autant plus que le péché agissant dans la nature de l’homme est une injustice entrée dans le monde à cause de la faute d’un seul qui a fait entrer le mensonge dans le monde et déformer l’image de Dieu dans la pensée de l’homme. La manière de penser des hommes a été corrompue par l’ignorance de la vérité au sujet de Dieu en suivant la pensée du père du mensonge. L’homme est déclaré juste par sa confiance en Dieu, uniquement par sa foi en Lui. Mais l’homme est rendu juste, transformé pour mener une vie juste et sainte, par la foi en la vérité qui est en Christ. Christ et le Père ne font qu’un (cf. Jean 10:30). Il s’agit donc aujourd’hui de la foi en Christ, car c’est Lui la vérité au sujet du Père. En vérité, il ne s’agit pas uniquement d’une déclaration de la part de Dieu, mais il s’agit aussi d’une libération du péché par la vérité que Christ a révélée. Cela se produit lorsqu’on s’en saisit, par le moyen de la foi en ce que Jésus a dit et démontré.

Connaître le salut ne signifie pas seulement en avoir une vague connaissance dans le sens général, mais une bonne compréhension, et c’est Jésus qui apporte cette compréhension. Mais connaître le salut n’est pas juste une théorie, car la délivrance est réelle et véritable, elle est concrète et pratique dans le présent. Le terme original pour salut ici est « soteria » (en grec σωτηρίαν) et il nous parle de délivrance, de conservation, de sûreté et de sécurité. En réalité, il inclut la somme des bienfaits et bénédictions promises par Dieu. Car en Jésus-Christ, Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il avait promis (cf. 2 Corinthiens 1:20). C’est par le moyen de la foi que l’on est déclaré juste (cf. Romains 3:21-24). Celui qui est déclaré juste à cause de sa foi en Jésus-Christ est au bénéfice de tout ce que Dieu a promis pour le juste, et la liste de ses promesses est longue. Le salut, cette délivrance et accès à toutes les promesses de Dieu, est obtenu par le moyen de la foi, c’est un don de Dieu par sa grâce, cette faveur imméritée donnée par amour (cf. Ephésiens 2:8).

Sans croire que les péchés sont pardonnés une fois pour toute, il n’est pas possible de connaître et comprendre pleinement le salut qui touche profondément la vie présente. Sans cette connaissance, cela signifie alors rester étranger à la vie que Dieu donne véritablement.

Il est ainsi possible de connaître des choses sur Dieu et d’entretenir une relation avec lui, tout en ne goûtant pas pleinement au salut, à la délivrance.

Zacharie souligne que la bonté de Dieu est ce qui l’a poussé à venir vers nous pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. En Christ réside la vie, c’est lui qui est la lumière (cf. Jean 1:4-5). Les ténèbres n’ont aucun pouvoir face à la lumière. Aussi, lorsque la lumière brille, les ténèbres ne sont pas. L’éclairage que Jésus a apporté est pour être dirigé sur le chemin de la paix. La paix est apportée par le pardon des péchés qui est une fois pour toute (cf. Romains 5:1-2). C’est sur ce chemin de la paix que le croyant est invité à marcher, c’est-à-dire vivre en pleine confiance en Dieu à cause de la vérité de la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. Jésus est celui par qui est venu le pardon des péchés d’une manière claire, c’est aussi pourquoi Jésus a dit: « Le chemin, c’est moi, parce que je suis la vérité et la vie » (cf. Jean 14:6). Le terme original pour la paix est « eirene » (en grec εἰρήνης) et il contient la notion de tranquillité, de paix entre les individus*, d’harmonie et de concorde. Il nous parle aussi de sûreté et de sécurité, mais il inclut également la prospérité  qui consiste à cet état favorable tant au niveau de la santé que de la réussite dans ce qui est entrepris. Ce terme « eirene » inclut aussi la félicité, ce grand bonheur et contentement intérieur rempli de joie. Il s’agit aussi de la paix avec Dieu qui amène à ne rien craindre de sa part, ce qui pousse à s’attendre à sa bonté qui est manifestée dans le salut qui vient par la connaissance du pardon des péchés.

* Note sur la paix entre les individus: cette paix n’a pas lieu sans le moyen de la foi. Celui qui vit dans la foi sera habité lui-même par la paix dans ses relations, même avec ceux qui n’ont pas eux-mêmes la foi. Car sa paix ne dépend pas des autres, elle vient de Dieu et fait partie du salut, de ce que Jésus a apporté. Ainsi personne ne peut la lui prendre, sauf s’il se laisse influencer dans sa manière de penser et dans ce qu’il croit en lien avec le pardon des péchés et l’amour de Dieu. Jésus a précisé: « Je pars, mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne » (Jean 14:27 BDS). Pour celui qui vit par le moyen de la foi, en paix avec Dieu parce que déclaré juste par sa foi, la paix l’habitera face aux autres. Car la paix vient du fait d’être établi dans la grâce de Dieu, dans l’assurance de son amour. Ceci est le garant de sa bienveillance et de sa justice, Dieu prenant soin lui-même de ceux qui lui appartiennent.

La foi sans les actes: méconnaissance de la vérité et/ou incrédulité

Dans la lettre qu’il adresse aux douze tribus dispersées du peuple de Dieu, alors qu’il dénonce le favoritisme Jacques écrit: « Mes frères, à quoi servirait-il à un homme de dire qu’il a la foi s’il ne le démontre pas par ses actes? Une telle foi peut-elle le sauver? » (Jacques 2:14 BDS). Ce que Jacques évoque dans ce deuxième chapitre peut laisser croire faussement qu’il n’est pas en accord avec ce que dit Paul, lorsqu’il parle aussi d’être sauvé. Dans sa lettre aux Ephésiens Paul écrit: « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter » (Ephésiens 2:8-9 BDS).

Il peut être bon de souligner que dans ces deux passages, Paul et Jacques ne sont pas en train de parler de la partie du salut qui consiste à la vie après la mort. Ces deux passages parlent du présent, d’être sauvé du péché dans le quotidien. On parle d’être libéré de la loi du péché qui pousse à commettre le mal indésirable et empêche de faire le bien désiré. Il s’agit de ce qui empêche d’aimer véritablement son prochain.

La foi c’est la confiance en Dieu et en ce qu’il a dit.

foi & actions 4Lorsqu’on parle de la foi, il faut entendre: confiance en la personne de Dieu qui inclue la confiance en ce qu’il a dit. Paul dit clairement aux Ephésiens que ce n’est pas le résultat d’efforts et par des moyens humains que nous sommes sauvés, c’est-à-dire libérés du péché (en terme de force agissante). En réalité, ce que dit Paul est aussi valable pour ce qui est de la résurrection et de l’éternité. La différence pour ce qui est de la vie après la mort est que le constat de cette partie du salut par la foi ne se fait pas de notre vivant. Il n’est pas possible de vérifier ici-bas la validité des promesses de Dieu concernant cette partie du salut qui touche à la vie après la mort. Par contre, pour la partie du salut qui concerne la libération de la loi du péché, qui a pour résultat une vie juste et sainte, le constat est direct. Il en est de même pour toutes les promesses et les aspects du Royaume de Dieu qui sont déjà pour aujourd’hui, tel que Christ les a démontrées.

Jacques laisse entendre dans sa lettre que si la foi est présente chez quelqu’un, ses actions le démontrent forcément, ce n’est pas possible autrement. La foi en la vérité qui est en Jésus-Christ est ce qui libère de la loi du péché. Cette libération n’est effectivement pas le résultat d’efforts, ni d’un accomplissement de quelque chose à faire, mais la conséquence de connaître et de croire la vérité de la grâce de Dieu qui est: Dieu ne tient « plus » compte de nos fautes et de nos péchés (cf. Hébreux 10), il ne nous traite pas selon ce que méritent nos fautes (cf. Psaumes 103:10), Christ l’a enseigné et démontré, jusqu’à sa mort à la croix. Jacques écrit au début du chapitre: « Mes frères, gardez-vous de toutes formes de favoritisme: c’est incompatible avec la foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ » (Jacques 2:1 BDS). Le favoritisme consiste à faire une différence entre les gens dans la manière dont on les considère.

Toutes formes de favoritisme est incompatible avec la foi.

foi & actions 6Il dit ceci parce que le favoritisme est simplement incompatible avec la grâce de Dieu, faveur imméritée et « imméritable » envers tous, et qui est donnée en Jésus-Christ. Dieu lui-même ne fait pas de favoritisme (cf. Romains 2), il traite tout le monde selon les mêmes critères, « car Dieu a enfermé tout homme dans la désobéissance afin de faire grâce à tous » (Romains 11:32 BDS). Aussi, quelqu’un qui tend à faire une différence entre les gens et à les considérer différemment les uns des autres, démontre par là qu’il ne vit lui-même pas sous le régime de la grâce de Dieu. En réalité, il vit encore sous le régime de la loi de Moïse, c’est-à-dire sous une forme quelconque d’autojustification. Il y a là un signal concernant la vérité. Pourquoi? Parce que quelqu’un qui vit lui-même sous le régime de la grâce ne peut que traiter les autres sans favoritisme ni différence entre les gens, ce régime étant pour tous sans différence entre les gens. Le fait est que chaque individu applique aux autres les mêmes principes sous lesquels il vit lui-même. S’il vit pleinement sous la grâce de Dieu par la foi, il appliquera le principe de la grâce. S’il vit sous le principe du mérite (la loi de Moïse), il traitera les autres en fonction de ce qu’il juge qu’ils méritent, et étant lui-même sous la condamnation de cette même loi, il portera un jugement de condamnation sur les autres.

Ainsi, faire une différence entre les gens est une démonstration de l’absence de foi en la vérité que Christ a démontrée au sujet de l’amour du Père, et du fait qu’il ne fait pas de favoritisme. C’est aussi une démonstration que le don de la justification/droiture n’a pas été saisi par la personne au moyen de la foi. Le don de la justification/droiture n’a pas été reçu par le moyen de la foi chez celui qui traite les gens en faisant une différence entre les uns et les autres. Une fois encore, il est important en toute humilité d’entendre cette indication sans culpabilité. Il y a là une information précieuse pour vérifier la substance de la foi, pour ce qui touche à la justification.

Maintenant, Jacques dit encore: « Il en est ainsi de la foi: si elle reste seule, sans se traduire en actes, elle est morte » (Jacques 2:17 BDS), et en parlant d’Abraham il dit: « Tu le vois, sa foi et ses actes agissaient ensemble et, grâce à ses actes, sa foi a atteint son plein épanouissement. Ainsi s’accomplit ce que l’Écriture déclare à son sujet: Abraham a eu confiance en Dieu, et Dieu, en portant sa foi à son crédit, l’a déclaré juste, et il l’a appelé son ami. Vous le voyez donc: on est déclaré juste devant Dieu à cause de ses actes, et pas uniquement à cause de sa foi » (Jacques 2:22-24 BDS). Le fait est qu’on ne peut pas prétendre avoir la foi et ne pas agir en conséquence de cette confiance en Dieu et dans Sa Parole véritable: Jésus-Christ. La foi ne peut pas être silencieuse et dépourvue d’actions, parce qu’on s’exprime et agit inévitablement en fonction de ce qu’on croit réellement.

Nos actions démontrent la substance de ce qu’on croit.

Croissance d'une pâquerette, fond nature et soleilPar exemple, quelqu’un qui prétend croire que ses péchés sont pardonnés à cause de Jésus-Christ, mais qui, s’il commet une faute demande à Dieu de le pardonner pour la faute commise, démontre qu’en réalité il ne croit pas que ses péchés ont déjà été pardonnés à cause de ce que Jésus-Christ a enseigné et démontré. En réalité, il démontre qu’il croit qu’il est pardonné en réponse à sa demande d’être pardonné, et pas parce que Dieu est amour et que l’amour pardonne. Ceci démontre qu’il ne croit pas qu’il est déclaré juste par sa foi. Aussi, il agit en conséquence… Dans les faits, il n’a pas confiance dans ce que Dieu a enseigné et démontré en Christ. La triste réalité est que c’est exactement ce qui maintient un grand nombre de croyants sous la loi du péché et l’esclavage de celui-ci. C’est pour cela que Jean dit à ceux qu’il a amené à la foi en Christ: « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire (attention le terme original signifie ici un apaisement. La notion de victime est contraire à la parole de Christ) pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu » (1 Jean 2:1-3 NEG79). Jean donne ici un rappel de ce que Christ a démontré et son « rôle auprès du Père ». Toutefois Jésus et le Père ne sont qu’un (voir Jean 10:30). Jean ne donne aucune indication de quelque chose à faire pour que ce soit effectif, aucune demande à Dieu pour être pardonné. Et Jean donne même le moyen pour vérifier que le pardon des péchés est bien compris, et donc que la connaissance de Christ est correcte: l’obéissance à ses commandements.

Dans Romains 10, Paul parle de la justice (à comprendre par justification et droiture) reçue par le moyen de la foi et il dit que cette foi s’exprime. « Que dit-elle donc? La Parole de Dieu est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole est celle de la foi, et c’est celle que nous annonçonsEn effet, si de ta bouche, tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé, car celui qui croit dans son cœur, Dieu le déclare juste; celui qui affirme de sa bouche, Dieu le sauve » (Romains 10:8-10 BDS).

foi & actions 3Dans ce passage Paul parle de la partie du salut qui touche la vie après la mort et il confirme ce que dit Jacques: la foi et les actes agissent ensemble. L’action ici c’est l’affirmation, c’est-à-dire verbaliser ce qu’on croit. Paul dit que quelqu’un qui croit dans son cœur, Dieu le déclare juste. Ceci est un verdict établi par Dieu, mais sans résultat visible dans ce monde à ce stade. Mais Paul dit que lorsque celui qui croit dans son cœur affirme de sa bouche, alors Dieu le sauve (voir aussi Matthieu 12:37). On peut illustrer cela en disant: Croire a pour conséquence un statut et agir en fonction de ce qu’on croit a pour conséquence l’action de Dieu. C’est ainsi qu’il faut percevoir que la foi qui ne se traduit pas en action est morte, elle ne porte aucun résultat. Croire sans agir en fonction de ce qu’on croit est vain. En ce qui concerne la vie après la mort, l’action est une affirmation verbalisée qui traduit ce qui est cru dans le cœur. Nous avons dans les évangiles un exemple concret de ce passage de Romains 10. En une phrase, le brigand sur la croix démontre à la fois qu’il croit dans son cœur que Dieu va ressusciter Jésus, et il confesse que Jésus est Seigneur: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner » (Luc 23:42 BDS). Ce n’est pas par des « œuvres », un accomplissement de quelque chose, que le brigand est déclaré juste, mais par ce qu’il croit dans son cœur. Son affirmation démontre ce qu’il croit, c’est là une action en fonction de ce qu’il croit. Les péchés de cet homme lui sont déjà pardonnés, sans aucune demande. C’est précisément pour scellé une fois pour toute ce pardon, le fait que Dieu est pour les hommes et pas contre les hommes, que Jésus est cloué à côté de lui. Et la réponse de Jésus à ce que dit le brigand est claire: « Vraiment, je te l’assure: aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis« (Luc 23:43 BDS). On pourrait résumer ainsi:

La foi c’est croire et agir en fonction.

La foi se traduit par des actions parce que tout individu agit en fonction de ce qu’il croit. Le fond de ce que les gens croient est démontré par leurs actions et leurs affirmations. La Bible décrit tout ce que croire en Jésus-Christ produit et qui pourrait se résumer ainsi: la vie de Christ, par Son Esprit, en celui qui croit avec les mêmes œuvres (et même de plus grandes) qu’il a pratiquées lui-même par ce même Esprit (cf. Jean 14:12-13). Jean le résume ainsi: « Qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4:8 BDS). Toutes ces choses ne sont pas le fruit d’efforts humains, mais bien l’œuvre de Dieu lui-même, car c’est lui qui produit à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour (cf. Philippiens 2:13). Il fait cela par son Esprit, qui est donné à celui qui croit en la Bonne Nouvelle de la grâce en Jésus-Christ (cf. Galates 3:5). La totalité de ce que Dieu fait et donne est le fruit de sa grâce, faveur imméritée et « imméritable ». Le moyen d’y accéder est celui de la foi: croire dans son cœur ce que Dieu a dit en Christ et agir en fonction de ce qu’on croit. Le piège pour de nombreux croyants, c’est lorsqu’ils essaient de vivre comme Christ a vécu et qu’il attend de ses disciples (parce que Jésus sait ce que la vérité produit), mais sans discerner que s’ils n’y arrivent pas, ce n’est pas à cause d’un manque d’efforts, de volonté ou de prière, mais par méconnaissance de la vérité concernant la justification/droiture, ou parce qu’ils ne croient pas cette vérité de la justification/droiture par le seul moyen de la foi*. Ils pourront toutefois expérimenter des dons de l’Esprit (1 Corinthiens 12) mais le fruit de l’Esprit (Galates 5:22-23) sera très peu présent. Ils pourront expérimenter les trésors surabondants de la grâce de Dieu dans de nombreux domaines de leur vie, où ils ont confiance dans les promesses de Dieu sans faire intervenir le mérite. Mais ils ne pourront pas expérimenter pleinement la vie juste et sainte, ni l’entière protection de Dieu que produit la vérité de la justification/droiture saisie par le moyen de la foi (voir aussi La foi: le moyen d’être placé sous l’autorité de Dieu). Et, surtout ils n’arriveront pas à aimer véritablement leur prochain, d’autant plus si ce prochain est leur ennemi, ou si ce prochain mène une vie caractérisée par le péché. Même un frère ou une sœur dans la foi qui ferait une faute leur sera détestable.

Ainsi, lorsque quelqu’un prétend avoir la foi en Jésus-Christ et que ses actions ne démontrent pas les réalités que la Bible décrit comme conséquences de la foi, cela indique deux possibilités:

  • une méconnaissance de la vérité: la personne croit quelque(s) chose(s) concernant Dieu, Jésus-Christ, et les choses de Dieu qui est inexact, imprécis, ou qui n’est simplement pas la vérité. Il peut aussi s’agir simplement d’ignorance, la personne ne sait pas car elle n’a pas eu connaissance de certains éléments inclus dans la vérité concernant Dieu, Jésus-Christ et les choses de Dieu. Cette méconnaissance peut venir d’enseignements incorrects que la personne a reçus (par des prédications, des lectures, l’opinion des autres etc.) et croit des choses sans savoir qu’il y a des erreurs dans ce qu’elle croit. En général, c’est déjà au niveau de la fondation concernant le pardon des péchés qu’il y a une méconnaissance de la vérité.
  • il y a incrédulité: la personne ne croit pas la vérité qu’elle prétend. En réalité ce cas semble assez improbable, parce que quelqu’un qui prétend que ce qu’il dit concernant Dieu, Jésus-Christ et les choses de Dieu est la vérité, agit en fonction de ce qu’il croit. Et si ce qu’il croit est effectivement la vérité, alors c’est la plénitude de Christ et des choses de Dieu qui sera expérimenté et constaté par la personne elle-même. Cette personne expérimentera les réalités invisibles du Royaume de Dieu qui deviennent visibles par la foi, et l’accomplissement des promesses de Dieu qu’elle connait. Cette expérience de la vérité va même renforcer sa foi, confirmer la vérité, la remplir d’assurance et augmenter sa confiance en Dieu, donc supprimer son incrédulité concernant les choses qu’elle connait, parce que « grâce à ses actes, sa foi a atteint son plein épanouissement » (Jacques 2:22). Aussi, elle sera plein d’assurance concernant ce qu’elle connait de la vérité.

 

*Note: « par le seul moyen de la foi » veut dire agir conformément au fait de croire que ce ne sont pas nos œuvres bonnes, l’absence de mal avec une vie juste et sainte, ni le fait d’avoir de bonnes valeurs morales etc, ni même une demande de pardon, par lesquels nous sommes pardonnés et déclarés justes, mais uniquement par la foi en Dieu par Jésus-Christ (voir aussi Dossier: Le point sur le pardon des péchés).

 

Demander le pardon à Dieu: une hérésie…

Où est-il dit de demander le pardon à Dieu pour recevoir son pardon ?

La question du pardon que Dieu donne est essentielle et fondamentale parce qu’elle est une question de vie ou de mort, une question de salut pour le présent et pour l’éternité. Le salut consiste à être délivré, libéré, restauré, placé en sécurité, guéri, rétabli, béni. Aussi, en ce qui concerne le pardon, la question ne peut pas être prise à la légère, on ne peut pas se contenter de ce qu’on croit être vrai parce que d’autres y adhèrent aussi, sans avoir vérifié que cela soit véritablement ce que Dieu dit. Le pardon des péchés est la fondation des fondations et si cette fondation n’est pas correcte et saine, tout ce qui est construit dessus est voué à être bancal (voir aussi Apologétique).

Forgiveness 1Une notion qui revient très régulièrement dans de nombreuses prédications aujourd’hui et qui habite beaucoup de gens qui confessent Jésus comme Seigneur et croient dans leur cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, est celle de devoir demander à Dieu de nous pardonner afin qu’il nous pardonne. Cela avec l’idée, plus ou moins consciente, que tant qu’on ne lui a pas demandé de nous pardonner pour les fautes dont on a conscience (ou pas), celles-ci ne sont pas pardonnées par Dieu et qu’il en tient compte jusqu’à ce qu’une demande de pardon soit formulée, et dans cette attente la conscience reste chargée de culpabilité et la condamnation demeure active.

Mais où se trouve cette idée dans la Bible, sur quoi cette notion se fonde-t-elle ?

Premièrement, il faut regarder ce que signifient le pardon et l’action de pardonner. La définition du pardon correspond au fait de ne pas tenir rigueur d’une faute. L’action de pardonner consiste à ne pas sanctionner une faute, une erreur ou ce qui pourrait être considérer comme un manquement à un règlement, une règle morale. Le terme original dans le Nouveau Testament pour l’action de pardonner est « aphiemi » (en grec ἀφῆτε), qui a le sens d’envoyer au loin, de laisser aller, de ne tenir aucune compte de quelque chose, de ne pas en discuter maintenant, d’oublier, de remettre une dette. Concrètement, cela consiste donc à agir, ou réagir, envers le fautif comme si la faute n’avait pas eu lieu, et même plus encore, à effacer sa dette, à prendre sur soi les conséquences de la faute de l’autre. On entend parfois la « sagesse » humaine dire qu’on pardonne mais qu’on n’oublie pas. Ceci est à l’opposé de ce qu’est le pardon, car le pardon oublie la faute, il efface, il ne tient pas compte des fautes. C’est ce que Dieu a cherché à faire comprendre à l’homme à travers toute la vie de Christ et ce qu’il a fait en Lui et à travers Lui, jusqu’à sa mort à la croix (cf. 2 Corinthiens 5 :19) pour mettre un terme aux prescriptions de Moïse qui condamnaient le fautif, prescriptions contraires à l’amour, données en marge du décalogue, qui lui, correspond à la loi de l’amour. Car Dieu est amour et l’amour véritable ne tient pas compte des fautes de l’autre, il ne les sanctionne pas, il les efface et n’est pas habité de ressentiment, Jésus l’a démontré dans sa vie et par sa vie. L’amour véritable ne se sent pas offensé par les offenses envers lui, car l’amour ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il pardonne tout, il supporte tout (cf. 1 Corinthiens 13 :5-7). L’amour pardonne sans aucune condition, sans attendre une manifestation de l’autre pour ce faire. L’amour n’aime pas pour soi-même, mais il aime pour l’autre, l’amour donne, il ne reprend pas. L’amour aime l’autre indépendamment que l’autre soit aimable ou pas, c’est la définition même de l’amour et Dieu est amour (cf. Luc 6:35). Il n’y a pas d’égocentrisme dans l’amour, pas plus qu’il n’y a d’amour dans l’égocentrisme. C’est pourquoi l’amour ne peut pas se sentir offensé par personne, car seul l’égocentrisme peut se sentir offensé. Jésus l’a démontré, lui qui est le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression parfaite de son être (cf. Hébreux 1 :3). Même à la croix, au point culminant de la méchanceté manifestée par les hommes envers lui, au sommet du rejet et au milieu d’une souffrance extrême, Jésus ne s’offense pas, il ne s’irrite pas contre les hommes, il leur pardonne encore, il ne tient pas compte de leurs fautes, car il a conscience qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, à cause de leur ignorance de la vérité. Dieu est amour, Christ est l’expression parfaite de Dieu ! La définition et les caractéristiques de l’amour devraient être suffisant pour comprendre le non-sens de demander à l’amour de pardonner, et le non-sens de l’idée que sans demander à être pardonné l’amour ne pardonne pas et tient compte des fautes. C’est un non-sens car l’amour pardonne sans aucune demande. L’amour ne tient pas compte des fautes.

Mais regardons tout ce que le Nouveau Testament a d’écrit concernant le pardon. Dans l’ordre classique des écrits du N.T., la première apparition de ce qui touche au pardon arrive dans ce que Jésus enseigne à ses disciples sur la prière dans Matthieu 6.

Matthieu 6:12 – « … pardonne-nous nos torts envers toi comme nous pardonnons nous-mêmes les torts des autres envers nous. » Matthieu 6 BDS (chapitre)

  • Le terme original traduit ici par torts est « opheilema » (en grec ὀφειλήματα) qui signifie ce qu’on doit à quelqu’un, une dette, métaphoriquement une offense ou péché. Le texte original ne contient pas l’idée des torts envers Dieu dans ce verset. Même si, toute la création dont l’humanité fait partie appartient à Dieu (cf. Deutéronome 10:14). Et ainsi, toute atteinte envers les hommes est donc une atteinte à ce qui est à Dieu. C’est un manquement à l’amour. Mais il est important de garder en tête que, même si on porte atteinte contre Dieu lui-même, à sa réputation ou à ce qui lui appartient, Dieu ne peut pas s’irrité dans le sens où les hommes livrés à eux-mêmes le sont, car Dieu est amour (cf. 1 Jean 4:8). L’amour ne cherche pas son propre intérêt. Christ a démontré cette « inoffensabilité » de l’amour. Il n’y a pas d’égo dans l’amour, seul l’égo peut être offensé. Tout ce que Dieu a créé n’est pas pour nourrir un égo, mais il a créé depuis l’amour, par amour, pour exprimer et manifester cet amour qui est sa propre nature. Dieu a créé les hommes pour qu’ils soient son image, pour que les hommes soient amour, à son image (cf. Genèse 1:26-27). Il désire que les hommes soient participants à sa propre nature divine (cf. 2 Pierre 1:3-4), à l’exemple de Jésus. Dieu a créé pour aimer et non pour être adulé (cf. Matthieu 9:13), car il n’y a pas d’égocentrisme dans l’amour. L’Amour n’a pas un besoin de reconnaissance. La souffrance que peut ressentir l’Amour (Dieu) lorsque l’être aimé rejette l’Amour, n’est pas une blessure d’un égo qui aime l’autre pour soi-même et qui perd quelque chose parce que l’autre ne l’aime pas. Non, l’Amour souffre de voir l’autre rejeter l’Amour, parce que c’est l’autre qui perd quelque chose par ce rejet, et ce que l’autre perd c’est l’Amour ! Et l’Amour souffre de ce que l’autre se trouve alors privé des caractéristiques de l’Amour et vive dans l’expérience des caractéristiques qui sont à l’opposé de l’Amour…
  • Très souvent, les gens prennent la moitié du verset 12 pour en faire une demande : « pardonne-nous nos torts envers toi », pourtant il n’y a aucune séparation à cette endroit dans cette phrase. Certaines traductions vont même jusqu’à placer une virgule à cet endroit qui n’existe pas dans le texte original. Concernant toute cette prière de Matthieu 6:9-13, Jésus n’ajoute qu’une seule explication, un seul commentaire, un seul, comme pour s’assurer qu’on ait bien compris une chose, et son commentaire concerne précisément la signification du verset 12. Jésus explique clairement le sens de ce qu’il veut dire : « En effet, si vous pardonnez aux autres leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes » (Matthieu 6:14-15 BDS).
  • Le sens du verset 12 doit être compris conformément à l’explication que Jésus en donne lui-même, en incluant la définition réelle du pardon qui consiste à l’effacement des fautes, à ne pas en tenir compte. Jésus lie clairement l’effacement des fautes par Dieu au fait de pardonner aux autres et non pas à une demande nécessaire qui serait une condition pour que Dieu pardonne comme si, sans cette demande Dieu ne voudrait pas le faire… Et il faut relever qu’il s’agit ici (versets 14-15) de ne pas tenir compte des torts des autres, implicitement tous les autres, peu importe si ces torts sont envers nous ou uniquement envers d’autres. Cela s’applique sans même que nous soyons directement concernés par les fautes commises. Comme évoqué plus haut, le fait est que toute faute commise envers des hommes est envers ce qui est à Dieu, et tout le bien commis aussi (cf. Matthieu 25:33-46).
  • Il est fondamental de comprendre ce qu’il se passe ici au sujet du pardon, avec en tête la définition du pardon qui est l’effacement des fautes. Le fait est qu’il est impossible de traiter les autres différemment de soi-même. Et il est impossible de se traiter soi-même différemment que l’on traite les autres ! Le traitement qu’on utilise pour les autres et toujours celui qu’on utilise pour soi-même. Par exemple, si l’on considère la valeur de quelqu’un en fonction de ce qu’il fait et de ce qu’il possède, c’est uniquement parce qu’on considère notre propre valeur en fonction de ce qu’on fait et de ce qu’on possède (A noter: ceci est le modèle du monde qui établit sa valeur sans tenir compte de ce que Dieu a démontré de notre valeur absolue). Le fait est que si quelqu’un ne fait pas grâce aux autres pour leurs fautes, mais qu’il retient leurs fautes au lieu de les effacer, il continuera naturellement aussi à tenir compte de ses propres fautes. Cela uniquement parce qu’il ne reçoit pas la grâce pour lui-même, il ne s’en saisit pas. Aussi, sa propre conscience restera coupable et chargée de ses propres fautes, il vit dans une autojustification. Et ainsi, le péché en tant que force agissante garde de l’emprise sur lui, le poussant même à la faute. C’est parce qu’une personne a une conscience chargée de ses propres fautes qu’elle va instinctivement et par automatisme tenir compte des fautes des autres. C’est parce qu’une personne vit sous la condamnation (l’expérience du mal) qu’elle condamne les autres et, sans en avoir conscience, en condamnant les autres elle se condamne elle-même. C’est ce que Jésus dit clairement dans l’évangile de Luc: « Ne vous posez pas en juges d’autrui, et vous ne serez pas vous-mêmes jugés. Gardez-vous de condamner les autres, et, à votre tour, vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez vous-mêmes pardonnés » (Luc 6:37 BDS). Jésus ne place même pas Dieu dans son explication, il ne dit pas ici que ce serait Dieu qui juge, qui accuse, qui condamne, qui ne pardonne pas et qui tient compte des fautes. Dieu ne le fait pas et Jésus l’a enseigné et démontré. Jésus et le Père ne sont qu’un (cf. Jean 10:30). Ce n’est pas que Dieu ne veuille pas effacer les fautes de celui qui ne pardonne pas, car Dieu est amour et l’amour pardonne tout, il pardonne d’avance, il efface, il ne tient pas compte des fautes. Mais celui qui juge les autres, qui ne pardonne pas leurs fautes et qui les condamne, le fait parce qu’il continue de se juger lui-même, de tenir compte de ses propres fautes, et de se placer ainsi sous la condamnation qui devient son expérience. Ou encore, cela se produit parce qu’il prend sur lui le jugement des autres, la culpabilité et le non-pardon envers lui. Ainsi, il se sent jugé, pas pardonné et rempli d’un sentiment de culpabilité. Aussi, pour un tel croyant, même la démonstration du pardon de Christ jusqu’à la mort sur une croix, en vue que sa conscience puisse être purifiée de ses fautes et être libéré de l’esclavage du péché, sera inefficace malgré la volonté de Dieu de l’en libérer. Le fait est que ce que Dieu a enseigné et démontré en Christ ne peut pas effacer les fautes de la conscience de celui qui continue lui-même d’en tenir compte pour lui-même et pour les autres (les deux sont indissociables). Dieu est amour et l’Amour ne peut pas forcer l’autre à croire ce qu’il a dit et fait, il ne peut pas forcer à croire la vérité au sujet de l’Amour et de ses caractéristiques. En réalité, celui qui tient compte des fautes des autres le fait parce qu’il tient compte de ses propres fautes, et il le fait parce qu’il croit que Dieu tient compte de ces fautes… Ou alors, il le fait parce qu’il a supprimé l’existence de Dieu dans son système de croyance. En vérité, c’est donc une auto-condamnation qui se produit pour l’incrédule. Cela se produit lorsqu’on ne croit pas la vérité que Dieu a démontrée en Christ: l’amour pardonne tout, sans prérogative demandée. Jésus décrit ce problème de l’auto-condamnation en disant: « Ne condamnez pas les autres, pour ne pas être vous-mêmes condamnés. Car vous serez condamnés vous-mêmes de la manière dont vous aurez condamné, et on vous appliquera la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer les autres » (Matthieu 7:1-2 BDS). Encore ici, Jésus n’attribue pas cette condamnation comme en provenance de Dieu (cf. Jean 3:17-18). En vérité, c’est une auto-condamnation qui se produit par un maintien des fautes dans la conscience de la personne elle-même, et sa mauvaise conscience la pousse à condamner les autres alors que Dieu dit à celui qui a péché : « Je ne te condamne pas… » (cf. Jean 8:10-11). Par incrédulité, la condamnation se produit pour la personne, au lieu qu’elle cesse définitivement d’avoir une conscience chargée de culpabilité afin que le péché perde son emprise sur elle, qu’elle en soit délivrée dans l’union avec le Christ, ce qui est en partie ce que Dieu est venu accomplir en Christ (cf. Colossiens 2:14).
  • Au verset 12, le temps utilisé pour « pardonne-nous » est un temps aoriste, qui n’existe pas dans le français et qui désigne un événement situé dans le passé, utilisé ici dans un mode impératif. Cette demande n’est pas à percevoir comme une demande au bon vouloir de Dieu à laquelle il pourrait vouloir dire non. Dieu est amour et l’Amour efface les fautes, c’est lié à sa nature même. Dieu ne peut pas dire non à ce qu’il est venu dire au monde et démontrer en Christ. Le temps utilisé pour « comme nous pardonnons nous-mêmes » est, quant à lui, un présent continue… La part de Dieu est déjà accomplie et définitive, alors que notre part est continue. Le pardon que Dieu donne est permanent et lié à sa nature, il est Amour. Dieu ne peut pas sortir de l’amour car l’Amour est sa propre nature. Son pardon est donc permanent, c’est-à-dire que Dieu ne tient pas compte des fautes. Pour être à notre tour amour et pardonner comme Dieu pardonne, il est nécessaire de demeurer dans son amour et dans le pardon qu’il nous a révélé et démontré en Jésus-Christ. C’est une nécessité qui est continue pour l’homme, à cause de la faute d’Adam qui a amené la corruption de la manière de penser, par le mensonge qui est entré dans le monde. Sans demeurer dans l’amour de Dieu et dans l’effacement des fautes, nécessitant un changement de la manière de penser, le croyant ne peut pas aimer véritablement en ne tenant pas compte des fautes de son prochain, d’autant plus si ce prochain est son ennemi… Et le croyant incrédule face au pardon des péchés ne peut pas non plus être délivré de l’esclavage du péché (cf. Colossiens 1:14, Ephésiens 1:7). Un tel croyant reste dominé par le mal en lui, et le mal commis envers lui continuera de produire le mal en lui.
  • On ne trouve pas non plus dans le Nouveau Testament une invitation à demander aux autres de nous pardonner nos fautes, cela n’existe pas. On trouve l’incitation à reconnaître ouvertement nos fautes (Jacques 5:16), mais pas de demande aux autres pour qu’ils nous pardonnent. Mais il est clairement dit que nous devons pardonner aux autres, c’est-à-dire effacer leurs fautes et ne pas en tenir compte, et ils doivent nous pardonner, sans prérogatives : « Supportez-vous les uns les autres, et si l’un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous mutuellement; le Seigneur vous a pardonné: vous aussi, pardonnez-vous de la même manière » (Colossiens 3:13 BDS). Il s’agit de pardonner comme Christ a démontré le pardon: il n’a pas tenu compte des fautes, même jusqu’à subir la mort par ses ennemis… A noter aussi ici, le terme original pour « supportez-vous » c’est anechomai qui signifie soutenir, porter, endurer, tenir fermement quelqu’un pour ne pas qu’il tombe. Il n’a pas le sens qu’on lui donne dans l’usage courant dont l’idée que si l’autre agit mal, alors il est détestable et il faut prendre son mal en patience et garder la rancune en silence comme si rien n’était. Le terme parle de se soutenir les uns les autres, ce qui est très différent. Jésus a même dit clairement avant de retourner auprès du Père que le pardon des péchés sur terre est entre les mains des hommes : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean 20:23 LSG).
  • Ainsi, la prière « pardonne-nous nos offenses comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Matthieu 6:12 NEG79), revient à demander à Dieu d’effacer et de jeter au loin les offenses que nous avons pu commettre, indépendamment des personnes offensées, et ce de la même manière que nous-mêmes nous le faisons envers ceux qui ont commis des offenses envers nous. Il s’agit pour nous d’effacer les fautes des autres envers nous, et de s’attendre à Dieu pour qu’il efface les fautes que nous avons pu commettre envers d’autres. Cette prière ne revient pas à demander à Dieu de ne plus retenir contre nous un quelconque ressentiment, sans quoi il serait en colère, car cela n’existe pas dans sa nature (A noter: l’expression « la colère de Dieu » ne se retrouve pas dans la bouche de Jésus). Mais en vérité, celui qui est établi dans l’amour de Christ et dans l’union avec lui, ne s’irrite pas contre ceux qui agissent mal envers lui, il ne tient pas compte de leurs fautes, à l’image de Jésus-Christ. L’amour ne s’irrite pas contre les autres (cf. 1 Corinthiens 13:5).
  • On pourrait s’arrêter là dans l’explication. Mais il est bon d’aller au fond des choses, par préoccupation de la vérité, d’autant plus lorsqu’on touche à la fondation des fondations de l’Évangile, la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. (voir le dossier complet avec la totalité des passages du Nouveau Testament qui parlent du pardon Dossier: Le point sur le pardon des péchés)

Forgiveness 4Bien que la question du pardon de Dieu soit essentielle et fondamentale, une question de vie ou de mort, à aucun moment Jésus invite quelqu’un à demander le pardon à Dieu dans les évangiles, jamais il ne dit quelque chose qui suggère « en effet, si vous demandez à Dieu de vous pardonner, il vous pardonnera, et si vous ne demandez pas à Dieu de vous pardonner, alors il ne vous sera pas pardonné ». On ne trouve pas non plus Jésus dire à quelqu’un: « Demande-moi pardon et fais-moi des excuses et alors je te pardonnerai… ». Ce pourrait-il que Jésus ait omis quelque chose dans son enseignement concernant la prière et qu’il ait été à ce point négligeant concernant le pardon que Dieu donne, comment il le donne et comment on le reçoit ? Se pourrait-il que Jésus ait oublié de mettre en pratique en rappelant au gens ce qu’il a lui-même enseigné dans Matthieu 6:12 ?

Jésus met en pratique toute la vérité qu’il enseigne. Aussi, il faut voir comment Jésus agit dans la pratique, et l’on ne trouve aucun exemple où Jésus dit à quelqu’un de demander le pardon à Dieu pour ses fautes. Il y a deux situations intéressantes où Jésus montre clairement le pardon et/ou la non-condamnation:

  • La scène du paralytique (Matthieu 9:1-8): Le contexte nous montre que les spécialistes de la Loi (théologiens) considèrent comme un blasphème la prétention de Jésus à pardonner les péchés. Mais Jésus souligne le fait que le fils de l’homme, c’est-à-dire tout fils d’homme, a sur la terre ce pouvoir de pardonner les péchés. Et Jésus le démontre par la guérison du paralytique. C’est ainsi qu’il atteste ce pouvoir de pardonner. Il n’y a aucune intervention du paralytique dans le pardon annoncé par Jésus. Jésus annonce le pardon des péchés au paralytique, sans aucune mention ni suggestion d’une demande de pardon, et sans même que le paralytique dise quelque chose, ni ne manifeste un quelconque regret des fautes dont Jésus dit qu’elles sont pardonnées.
  • La scène de la femme adultère (Jean 8:1-11): Le contexte nous montre que les spécialistes de la Loi (théologiens) et les chefs religieux sont ceux qui viennent avec le péché de la femme et veulent la condamner (où est l’homme impliqué? car la loi de Moïse ordonnait que les deux soient lapidés…). Jésus met en lumière la culpabilité de tous à cause de leurs fautes, sans toutefois les condamner, ni pointer directement leurs fautes. Ceux qui condamnaient la femme se retrouvent désarmés. Jésus démontre la non-condamnation envers la femme, ce qui démontre qu’elle est déjà pardonnée. Mais il n’y a aucune mention, ni suggestion, d’une demande de pardon. C’est même grâce à la non-condamnation qui libère, et l’amour qu’il lui témoigne, que Jésus peut dire ensuite à la femme: « Va, et ne pèche plus« . Et cette parole de Jésus est davantage une proclamation dans la vie de cette femme, comparable à la parole donnée au paralytique « lève-toi… », qu’une simple invitation à ne plus pécher.

Jésus a enseigné et démontré le pardon des péchés. Il a démontré que l’amour pardonne sans prérogative. Dans Matthieu 26, Jésus exprime clairement: « ceci est mon sang, par lequel est scellée l’alliance. Il va être versé pour beaucoup d’hommes, afin que leurs péchés soient pardonnés » (Matthieu 26:28 BDS). Jésus dit que son sang est ce qui scelle l’alliance, c’est-à-dire l’alliance de Dieu avec les hommes. Il utilise le langage dans lequel la pensée modelée par les hommes de l’ancien testament réfléchissait. Jésus dit que son sang va être versé pour “beaucoup d’hommes, afin que leurs péchés soient pardonnés“. Le terme traduit par “beaucoup” est le terme polus qui signifie un grand nombre, il ne signifie pas “tous les hommes“… En effet, d’une part le fait est que seuls ceux qui croient au pardon des péchés et qui s’en saisissent, par le moyen de la foi, voient leurs fautes effacées de leur conscience et en être libéré, et être ainsi habilité à ne plus répondre au mal par le mal. Et d’autre part, Jésus a démontré que le Père ne tient pas compte des fautes et que ce n’est pas Lui qui condamne. Mais tous ne le croient pas, tous ne croient pas dans la vérité qui est en Jésus. Et ceux qui croyaient que les prescriptions de sacrifices demandés par Moïse pour le pardon des péchés étaient demandées par Dieu, ceux-là n’arrivent pas à se saisir du pardon des péchés sans concevoir la nécessité d’un sacrifice. Ces hommes-là croient à la nécessité d’une punition pour le péché, et à la nécessité d’une effusion de sang pour le pardon des péchés. Ils en arrivent à croire au pardon des péchés uniquement en regardant la mort de Jésus à la croix comme un sacrifice prétendument demandé par Dieu, et en identifiant Jésus à ce que demandait Moïse pour le pardon des péchés. C’est ainsi que Paul, par exemple, modelé par la loi de Moïse en est arrivé à accepter et à se saisir du pardon des péchés et à en être délivré. Cette perspective l’a poussé à voir toute chose de la loi de Moïse comme une préfiguration, mais ceci va à l’encontre de la vérité que Christ a démontrée au sujet du caractère même de Dieu. D’ailleurs on ne voit nul part dans les évangiles, Jésus se présenter lui-même comme “le sacrifice demandé par Dieu”, ni comme “l’Agneau de Dieu”, ce sont les hommes qui ont regardé à Christ de cette manière-là, à cause des prescriptions que Moïse avaient demandées pour le pardon des péchés. Toutefois, il faut relever que Moïse avait exclu tout pardon pour certains péchés comme l’adultère, ou déshonorer père et mère… Alors que Christ a démontré le pardon et la non-condamnation de sa part, et au nom du Père, même pour ces péchés-là. Car le Père n’est pas un meurtrier, ce n’est pas Lui qui condamne. Lorsque Jésus parle à son propre sujet, il ne prend pas l’image des sacrifices demandés par Moïse, mais il prend l’exemple du serpent que Moïse a élevé dans le désert et vers lequel il avait suffi de regarder pour être sauvé (cf. Nombres 21:8-9). “Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui” (Jean 3:14-17 NEG79). Jésus a donc voulu qu’on regarde à Lui comme à celui qu’il suffit de regarder. Et Jésus a dit: “Celui qui m’a vu a vu le Père” (cf. Jean 14:9). Jésus a montré comment le Père agit. Jésus a fait tout ce que le Père fait (cf. Jean 5:19-20): il n’a pas lapidé pour l’adultère (cf. Jean 8)… il n’a pas puni de mort pour le fait de déshonorer père et mère (cf. Marc 7)… alors que Moïse l’avait ordonné au nom de l’Éternel… Jésus n’a jamais condamné personne, il n’a jamais enseigné ou réclamé qu’il y ait effusion de sang pour le pardon des péchés. Car l’effusion de sang n’est pas une demande qui vient de Dieu, mais c’est une soif de vengeance qui apparaît depuis la première mort d’un être humain, et c’est un cri de vengeance qui vient de la terre envers Dieu en réponse au sang versé (cf. Genèse 4:10). Ce cri de vengeance n’existe pas en Dieu. Il ne vient pas de Lui, il vient de la terre sous l’inspiration de celui qui est le meurtrier dès le commencement. Jésus a montré qu’il aime le Père et qu’il n’agit pas conformément au père du mensonge qui est le meurtrier dès le commencement (cf. Jean 8:44). Mais Jésus agit conformément au Père céleste (cf. Jean 14:30-31) qui donne sa vie pour ses brebis (cf. Jean 10:11). Il l’a donne de son propre gré alors que personne n’a le pouvoir de la lui prendre (cf. Jean 10:18). L’Amour ne condamne pas, il ne punit pas, il est prêt à mourir sans frapper ses ennemis, car il ne cherche pas à sauver sa propre vie mais celles des autres. “En effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés” (Jean 8:24 BDS). C’est intéressant de relever que Jésus n’a pas dit “c’est par mon sang que le Père pardonne les péchés…”, car Dieu est amour et l’amour pardonne sans prérogative. Jésus a encore dit en citant Osée: “Allez donc apprendre quel est le sens de cette parole: Je désire que vous fassiez preuve d’amour envers les autres plutôt que vous m’offriez des sacrifices” (Matthieu 9:13 BDS). “Ah! si vous aviez compris le sens de cette parole: Je désire que vous fassiez preuve d’amour envers les autres plutôt que vous m’offriez des sacrifices, vous n’auriez pas condamné ces innocents” (Matthieu 12:7 BDS). La perspective de la croix comme un sacrifice demandé par Dieu pour qu’il accepte de pardonner est une pensée tout humaine. C’est une pensée opposée à Dieu et que l’Esprit avait déjà essayé de faire comprendre par la bouche de Jérémie: “Non! je n’ai rien prescrit à vos ancêtres, je ne leur ai rien ordonné concernant les holocaustes et autres sacrifices quand je les ai fait sortir d’Égypte. Mais voici ce que je leur ai commandé: «Ecoutez-moi et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple; suivez toutes les voies que je vous prescrirai, afin que vous soyez heureux.» Mais eux, ils n’ont pas écouté, non, ils n’ont pas prêté l’oreille. Mais ils se sont conduits selon leurs propres raisonnements et selon les penchants de leur mauvais cœur. Ils sont devenus pires au lieu de devenir meilleurs. Depuis le jour où vos ancêtres sont sortis d’Égypte jusqu’à aujourd’hui, j’ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, jour après jour, inlassablement. Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille. Ils ont raidi leur nuque, et ils ont fait plus de mal que leurs ancêtres. Dis-leur toutes ces choses, mais ils ne t’écouteront pas; appelle-les, mais ils ne te répondront pas. Alors tu leur diras: Vous êtes une nation qui n’a pas obéi à l’Éternel son Dieu et qui n’a pas voulu accepter sa leçon. La vérité n’est plus, elle a été retirée de leur bouche” (Jérémie 7:22-28 BDS) et l’Esprit l’avait aussi exprimé par la bouche de David qui en avait même fait l’expérience: “Tu n’as voulu ni offrande ni sacrifice. Tu m’as ouvert l’oreille, car tu n’as demandé ni holocaustes ni sacrifices pour expier le péché” (Psaume 40:7 BDS).

Jésus a annoncé le pardon des péchés à des hommes et l’a enseigné, alors qu’il n’y avait pas eu le moindre sacrifice, ni effusion de sang pour ce faire, et que lui-même n’était même pas encore passé par la mort.. Toutefois, malheureusement c’est seulement par le sang versé de Jésus, que “beaucoup” d’hommes sont d’accords d’accepter de croire que leurs péchés sont pardonnés sans prérogative de leur part, parce que leur manière de penser a été modelée par les prescriptions de Moïse… Jésus a mis fin à ces prescriptions qui demandaient des sacrifices et du sang versé pour le pardon des péchés. Jésus a démontré le pardon, même pour les fautes pour lesquelles Moïse avait ordonné la mort. Jésus a démontré ce pardon sans effusion de sang. Les dispositions que Dieu a démontrées en Christ sont scellées par le sang de Jésus. Jésus s’adressait à des hommes dont la manière de penser et de réfléchir au sujet de Dieu, et en particulier au sujet du pardon, était modelée par les prescriptions de Moïse, qu’ils avaient placé à l’égal de Dieu… C’est pourquoi Jésus a dit clairement: “Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance” (Jean 5:45 NEG79). Et pour rappel, celui qui détient le pouvoir de la mort n’est pas Dieu (cf. Hébreux 2:14-15), mais il est la résurrection et la vie (cf. Jean 11:25).

 

Lorsque Jésus se révèle à Saul (qui deviendra Paul), il lui dit: « Tu devras leur ouvrir les yeux et les faire passer des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu pour qu’en croyant en moi, ils reçoivent le pardon de leurs péchés et une part d’héritage avec ceux qui appartiennent à Dieu » (Actes 26:18 BDS). C’est en croyant en Jésus, c’est-à-dire croire à ce qu’il a dit, enseigné et démontré par sa vie que le pardon est reçu. C’est Jésus qui amène la compréhension du pardon et à le saisir dans la manière de penser des croyants. Il s’agit de se saisir par la foi de ce qu’il a enseigné et démontré. C’est ainsi, en croyant, que les péchés sont effacés et que la conscience est purifiée, par ce que Dieu a enseigné et démontré en Christ.

Le pardon est déjà donné, mais le moyen de le recevoir c’est de le croire.

C’est de la même manière que la part d’héritage donnée est reçue, en croyant en Jésus, c’est-à-dire à ce qu’il a démontré comme accessible par le moyen de la foi. C’est par la confiance en Lui, et en ce qu’il a démontré, que nous avons accès à cet héritage. Cette réalité fait passer des ténèbres à la lumière, alors on y voit clair. Cette réalité, à laquelle on accède par le moyen de la foi, fait passer du pouvoir de Satan à Dieu, Satan n’a ainsi plus de pouvoir. Les yeux ont besoin d’être ouverts pour voir clair et voir la vérité que nous révèle Jésus-Christ, et qui n’était pas enseignée précédemment.

Dans tout ce qui concerne le pardon dans le Nouveau Testament, le constat qui s’impose est le suivant:

Demander le pardon à Dieu pour être pardonné est… une hérésie !

Cette notion ne se trouve pas dans le Nouveau Testament. C’est la tradition qui maintient ce mensonge vivant, et le fait que l’idée semble à priori sage, mais elle est une folie car en réalité elle nie l’œuvre de la vie de Christ ! Cette notion de demande de pardon est le résultat d’une pensée toute humaine, mais pas celle de Christ. Ce mensonge maintient les gens sous la condamnation et sous l’emprise du péché, car il ne peuvent pas se saisir du pardon des péchés de cette manière, c’est-à-dire par le moyen d’une demande. Le pardon est déjà donné et il est à saisir par la foi. Il s’agit d’accepter que Dieu ne tient pas compte des fautes, parce qu’il est amour. Il l’a démontré en Christ.

Et il est d’ailleurs inutile de demander pardon à Dieu dans l’idée qu’il soit réconcilié avec nous, comme si Dieu était irrité contre l’humanité. Jésus n’a pas enseigné ni démontré une telle pensée. Ce sont les hommes qui ont besoin d’être eux-mêmes réconciliés avec Dieu (cf. 2 Corinthiens 5:20), en acceptant le moyen par lequel Dieu déclare les hommes justes (cf. Romains 10:2-4) et les amène à une vie juste et sainte: la foi en la vérité qui est en Christ. Mais beaucoup ignorent la vérité que Christ a enseignée et démontrée. Car pour ce qui est de la part de Dieu envers nous, l’amour pardonne tout, il ne s’irrite pas, il ne tient pas compte des fautes. Lorsqu’on saisit ce que Dieu nous a montré en Christ jusqu’à donner sa vie, c’est nous qui sommes réconciliés avec Dieu et délivrés pour entrer dans les mêmes réalités qui étaient celles de Paul : « Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis de Dieu par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés par la mort de son Fils dans son corps de chair pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche. Mais il faut que vous restiez fondés et inébranlables dans la foi » (Colossiens 1 :21-23 SG21). Ce n’est pas qu’une apparence de sainteté, cela devient une réalité que Dieu produit lui-même chez celui qui croit à la vérité qui est en Christ, et qui se saisit du pardon tel que Christ l’a enseigné et démontré. La délivrance de l’esclavage du péché, délivrance qui produit une vie juste et sainte, vient de comprendre à travers la vie de Jésus jusqu’à sa mort, que les fautes sont effacées sans prérogative de notre part. La délivrance vient de se saisir personnellement de cette vérité pour soi-même et de l’appliquer aussi aux autres: « Ne vous posez pas en juges d’autrui, et vous ne serez pas vous-mêmes jugés. Gardez-vous de condamner les autres, et, à votre tour, vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez vous-mêmes pardonnés » (Luc 6:37 BDS). Et cette vérité permet de libérer les autres en les amenant à s’en saisir pour eux-mêmes, ce que Jésus a fait lui-même en disant : « tes péchés sont pardonnés » ou « je ne te condamne pas non plus« . « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean 20:23 SG21). Sur terre, le pardon des péchés est entre les mains des hommes ! (cf. Marc 2:10, Matthieu 9:6, Luc 5:24).

Forgiveness 2L’enseignement de Jésus purifie, lave du péché. Jésus a dit à ses disciples: « Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée » (Jean 15:3 NEG79). Jésus est venu ôter les péchés, comme Jean en a fait l’expérience et l’enseigne : « Or, vous le savez: Jésus est apparu pour ôter les péchés, et il n’y a pas de péché en lui. Par conséquent, celui qui demeure uni à lui ne pèche pas et celui qui pèche ne l’a jamais vu et ne l’a jamais connu » (1 Jean 3:5-6 BDS). Même avec une perspective modelée par les prescriptions de Moïse sans tenir compte des paroles de Jésus, l’auteur aux Hébreux en est arrivé à recevoir ce que le sang de Christ à scellé comme alliance : « Par une offrande unique, en effet, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il purifie du péché (littéralement ceux qui sont sanctifiés, c’est un présent continue!). C’est là ce que le Saint-Esprit nous confirme de son côté. Car il dit d’abord: Mais voici quelle alliance je vais établir avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur: je placerai mes lois dans leur cœur et je les graverai dans leur pensée. Puis il ajoute: Je ne tiendrai plus compte ni de leurs péchés, ni de leurs fautes. Or, lorsque les péchés ont été pardonnés, il n’est plus nécessaire de présenter une offrande pour les ôter. » (Hébreux 10:14-18 BDS).

Celui qui continue de croire et de véhiculer l’idée qu’il n’est pas pardonné tant qu’il n’a pas demandé le pardon à Dieu, fait Jésus-Christ menteur. Un tel croyant ne vit pas dans la nouvelle alliance scellée par le sang de Christ, mais il vit dans un équivalent aux prescriptions de Moïse qui sont inefficaces. Dieu ne tient pas compte des péchés, il les a « oubliés », comme si ces péchés n’avaient jamais eu lieu. En vérité, celui qui ne vit pas dans le pardon établi sans demande, démontre ainsi qu’il ne croit pas à ce que Christ a enseigné, démontré, et que son sang versé a scellé à la croix une fois pour toute. Un tel croyant ne peut pas connaître pleinement le salut, c’est-à-dire être délivré, libéré de la loi du péché (voir aussi La connaissance du salut par le pardon des péchés). Il ne peut pas recevoir et connaître pleinement la sanctification qui se produit dans l’union avec le Christ, en celui qui croit.

Ce mensonge de la demande de pardon empêche de recevoir le don de la justification (droiture) et les trésors surabondant de la grâce par lesquels le chrétien règne dans la vie par Jésus-Christ, lui seul (cf. Romains 5:17). Avec ce mensonge de la demande de pardon, il est impossible de vivre la vie juste et sainte que Dieu appelle à vivre, et impossible de vivre toute la plénitude qui se trouve dans l’union avec le Christ. La conséquence est d’être étranger à la vie que Dieu donne véritablement et qu’on observe dans le livre des Actes. Que la grâce et la paix vous soient données en abondance par la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur.

« Quel est le Dieu semblable à toi, qui efface les fautes et qui pardonne les péchés du reste de ton peuple qui t’appartient? Toi, tu ne gardes pas ta colère à jamais, mais tu prends ton plaisir à faire grâce » (Michée 7:18 BDS).

« Mais toi, Seigneur notre Dieu, tu as de la pitié et tu pardonnes, alors que nous nous sommes révoltés contre toi » (Daniel 9:9 BDS).

« Que tout mon être loue l’Eternel, sans oublier aucun de ses bienfaits. Car c’est lui qui pardonne tous tes péchés, c’est lui qui te guérit de toute maladie, qui t’arrache à la tombe… Il ne nous traite pas selon le mal que nous avons commis, il ne nous punit pas comme le méritent nos fautes. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant l’amour de Dieu dépasse tous ceux qui le révèrent » (Psaume 103:2-11 BDS).

Voir le dossier complet avec tous les passages du Nouveau Testament qui parlent du pardon, sur la page Approche théologique : Dossier: Le point sur le pardon des péchés.

Péchés pardonnés à cause de son nom – 2ième Partie

…suite de l’article précédent.

« Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. 13 Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin* » (1 Jean 2:12-13 NEG79).

En s’adressant ainsi aux « enfants« , aux « pères » et aux « jeunes gens« , Jean n’est pas en train de parler en termes de catégories sur le plan humain, mais en termes de maturité sur le plan spirituel, c’est-à-dire de maturité dans la connaissance de Dieu, et de celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ.

Réconcilié 4Jean nous dit que ce qui qualifie et démontre l’état spirituel de « jeunes gens« , c’est la victoire sur le diable, ou sur le mal selon la traduction. La victoire sur le diable, ou sur le mal, signifie qu’il n’a plus aucune emprise sur nous, qu’il est vaincu. En réalité, il n’est pas possible de devenir « jeunes gens« , c’est-à-dire d’avoir vaincu l’ennemi de Dieu, le mal, sans croire au fait que les péchés sont pardonnés uniquement à cause du nom de Celui qui est de toute éternité. Il a donné et envoyé son Fils avec le nom Yahshua (Jésus) qui signifie Yahweh (Dieu) sauve.

Dans l’Évangile selon Jean, il rapporte ces paroles de Jésus:

« Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur[1] ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché[2], (et concernant) la justice[3], et (concernant) le jugement[4]: en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. » (Jean 16:7-11 NEG79)

[1] Le terme original parakletos signifie convoqué, appelé aux côtés, appelé à l’aide, celui qui plaide la cause d’un autre.

[2] Le terme original hamartia signifie ce qui est mal, faux état d’esprit.

[3] Le terme original dikaiosune signifie l’état de celui qui est comme il doit être, qui vient de dikaios qui signifie droit, juste, vertueux.

[4] Le terme original krisis signifie séparation, sélection, jugement (décision donnée concernant toute chose).

Jésus dit à ses disciples que le rôle du Consolateur, c’est-à-dire du Saint-Esprit, est de convaincre le monde en ce qui concerne le péché, et ce précisément parce que le monde ne croit pas en Jésus-Christ. Le terme original pour convaincre est elegcho qui signifie réfuter, trouver une faute, corriger. Les faux raisonnements concernant le péché, c’est-à-dire le faux état d’esprit, notamment l’idée du pardon des péchés en réponse à une demande de pardon, provient de ne pas croire en ce que Jésus-Christ a fait connaître : Dieu sauve, Dieu pardonne, à cause de son nom[5]. Jésus-Christ est né et venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Lorsqu’on ne croit pas que c’est uniquement à cause des caractéristiques du seul vrai Dieu, tel que Jésus-Christ l’a fait connaître, que nous sommes pardonnés, mais qu’on continue de croire que cela dépend de ce qu’on pourrait dire ou faire, on s’égare dans nos raisonnements. Il en résulte que la victoire sur le mal ne se produit pas. Le rôle du Saint-Esprit est précisément de réfuter et de corriger les faux raisonnements au sujet du péché. Il y a une nécessité de rétablir la vérité entre ce qui appartient au bien et ce qui appartient au mal, et de ne pas confondre les deux. Et la vérité qui est en Jésus-Christ, c’est que rendre le mal pour le mal appartient au mal. Autrement dit, ne pas pardonner appartient au mal. Et celui qui ne vit pas dans le pardon des péchés, tel que Jésus-Christ l’a enseigné et démontré, n’arrivera pas à vivre dans le pardon des péchés des autres envers lui.

[5] « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. » – Esaïe 43 :25 NEG79, « De loin l’Éternel se montre à moi: Je t’aime d’un amour éternel; c’est pourquoi je te conserve ma bonté. » – Jérémie 31 :3 NEG79

C’est important de constater que le nom donné par Jésus-Christ au Saint-Esprit est parakletos qui signifie convoqué, appelé aux côtés, appelé à l’aide, celui qui plaide la cause d’un autre.

Marcher-dans-la-lumière1Une raison pour laquelle la victoire sur le mal ne se produit pas chez de nombreux croyants vient notamment de continuer de croire que le pardon de Dieu pour une faute commise est là seulement si nous lui avons demandé pardon pour cette faute. Cette méconnaissance, cet égarement au sujet du pardon de Dieu, garde généralement l’individu sous la culpabilité et le maintien sous la condamnation parce qu’il croit, injustement, qu’il n’est pas pardonné tant qu’il n’a pas demandé pardon à Dieu pour la faute commise. Alors cela peut l’amener à prendre du temps, voir des jours avant de s’adresser à Dieu, à cause du poids de la faute, de la honte et de la culpabilité qui s’y rattachent. Avec cette croyance dans ce qui est un mensonge, l’adversaire de Dieu, l’Accusateur, possède une autorité sur l’individu et le maintien captif du mal et sous son emprise. L’individu aura tendance à rester focalisé sur le péché et dans un cycle interminable de demande de pardon sans une libération durable de l’esclavage du péché.

Mais l’encouragement est une fois de plus important, conséquent et libérateur, parce que la vérité demeure :

Vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom: Dieu sauve !

Jésus-Christ a annoncé, enseigné et démontré le pardon des péchés. Car la vérité c’est que Dieu est amour et l’amour pardonne. Il ne tient pas compte des fautes. Lorsque Dieu a donné et envoyé son Fils parmi les hommes, celui-ci est venu avec le nom : Dieu sauve (Yahshua). C’est précisément le pardon des péchés, avec toute la faveur de Dieu, imméritée et « imméritable », totalement liée à la nature de Dieu, telle que Jésus-Christ a démontré une fois pour toutes, qui permet la libération de l’esclavage du péché. C’est ce que Paul a aussi expérimenté, et qui l’a amené à dire aux Romains : « Car le péché ne sera plus votre maître puisque vous n’êtes plus sous le régime de la loi (régime du mérite) mais sous celui de la grâce » (Romains 6:14 BDS). Sous le régime de la grâce, l’adversaire de Dieu n’a plus la possibilité de maintenir l’accusation envers celui qui vit sous ce régime pour lui-même, et pour les autres.
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« En effet, Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même, sans tenir compte de leurs fautes, et il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation » (2 Corinthiens 5:19 BDS). Aucune faute n’éloigne Dieu des hommes, Jésus-Christ l’a démontré en se tenant en compagnie des pécheurs les plus dévalorisés par les religieux. Ce sont les hommes qui ont tendance à se tenir à distance de Dieu à cause de leurs fautes, lorsqu’ils ne croient pas au pardon de celles-ci. Mais Dieu a démontré en Jésus-Christ, jusqu’à la mort à la croix, qu’il ne tient pas compte de leurs fautes. C’est cette démonstration de l’amour et de la grâce de Dieu qui nous amène à être réconciliés avec Lui. Car l’image que nous avions de Dieu, qui nous était présenté comme celui qui juge et qui condamne les hommes, nous éloignait de Lui. La Bonne Nouvelle en Jésus-Christ dépasse de loin la sagesse tout humaine et sa manière de penser à l’encontre de Dieu. Mais cette nouvelle n’est bonne que pour celui qui croit véritablement en Jésus-Christ et à ce qu’il a fait : enseigné et démontré que Dieu est amour et que l’amour ne tient pas compte des fautes, mais que les hommes sont jugés et condamnés par leurs fausses manières de penser et d’agir…
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* Autre traduction: le mal
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Péchés pardonnés à cause de son nom – 1ère Partie

PardonnésDes douze apôtres, Jean est probablement celui qui avait la plus profonde conscience de l’amour de Jésus (voir aussi L’amour: clé de la plénitude de Dieu). Cette conscience de l’amour de Dieu, qui vient d’une connaissance approfondie de l’amour de Jésus-Christ, conduit à une compréhension du pardon de Dieu à la mesure de son amour.

Dans la première lettre de Jean, il s’adresse soudainement aux enfants, aux pères et aux jeunes gens, et il commence par les enfants: « Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père » (1 Jean 2:12-13 NEG79).

En s’adressant ainsi aux « enfants« , aux « pères » et aux « jeunes gens« , Jean n’est pas en train de parler en termes de catégories sur le plan humain, mais en termes de maturité sur le plan spirituel, c’est-à-dire dans la connaissance de Dieu, et de celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ. Ces termes s’adressent à ceux qui se sont tournés vers Dieu par Jésus-Christ. Et ce qu’il écrit à ceux qui sont au stade « enfants« , c’est que:

Les péchés sont pardonnés à cause de son nom.

La lettre de Jean ne rajoute rien ici concernant le pardon des péchés, aucune condition particulière, aucune chose à faire. La réalité de cette vérité c’est que l’être humain n’a absolument aucune part « à faire » dans le pardon que Dieu donne. Les péchés ne sont pas pardonnés à cause de ce que l’être humain pourrait faire ou ne pas faire, mais uniquement à cause du nom de Celui qui est de toute éternité. Le terme traduit par nom est onoma. Il s’agit des noms propres à chacun utilisés pour tout ce qu’il recouvre, tout ce qui est pensé ou ressenti quand il est amené à l’esprit par sa mention, en entendant ce nom, en s’en rappelant, tant par le rang, l’autorité, les actions etc. Lorsque Celui qui est de toute éternité a donné et envoyé son Fils, celui-ci est venu avec le nom Yahshua (Jésus) qui signifie Yahweh (Dieu) sauve. Jésus-Christ est celui qui a fait connaître le nom du Père, aux hommes qu’il a choisi du milieu du monde (cf. Jean 17:6) et il a dit au Père: « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux » (Jean 17:26 NEG79). Jésus-Christ a démontré que Dieu sauve, Dieu pardonne. C’est lui qui a fait connaître les caractéristiques de son Père, le seul vrai Dieu, celui que personne n’a jamais vu (cf. Jean 1:18, 1 Jean 4:12). Jésus-Christ a démontré d’autres caractéristiques de Dieu que ce qui venait à l’esprit avant lui lorsque le nom de Dieu était mentionné. Dieu sauve, Dieu pardonne. Et la réalité de ce pardon est qu’il est pour tout être humain. Mais ce pardon, sans aucune intervention de l’homme, devient véritablement effectif avec ses conséquences, uniquement par le moyen de la foi. Il est nécessaire de croire que Dieu pardonne et de s’en saisir par la foi, pour en voir le fruit.

Croire n’est pas une part à faire parce que c’est un choix.

Toute notion de mérite dans ce choix reste exclue. Le pardon et ses conséquences ne sont pas effectifs parce qu’on aurait fait une demande de pardon à Dieu, mais parce qu’on croit que nous sommes pardonnés à cause de son nom. Et le chemin de la droiture/justification passe par croire le Fils, Jésus-Christ, lorsqu’il dit à cause du nom de son Père : « tes péchés sont pardonnés« . C’est là la réalité immense de la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu, l’expression de l’amour que Jésus-Christ a démontré. Dans ce sens, c’est intéressant de relever que lorsque Jésus dit au paralytique « tes péchés sont pardonnés » (Luc 5:17-26 ; Matthieu 9:2-8 ; Marc 2:1-12), ou à la femme adultère qu’il ne la condamne pas (Jean 8:1-11), il n’est relaté aucune demande de pardon de leur part, aucune chose qu’ils auraient faites pour mériter le pardon, l’effacement de leurs fautes, que Jésus le leur annonce. Jésus-Christ annonce et démontre simplement le pardon, tel que le fait et le vit l’homme à l’image de Dieu.

Dans la première lettre de Jean, il laisse comprendre que ce qui qualifie un croyant d’enfant spirituellement, c’est donc d’avoir encore des doutes sur le fait que les péchés sont pardonnés. Il ajoute même « Je vous le confirme, enfants: vous connaissez le Père… » (1 Jean 2:14 BDS). Cette connaissance du pardon de Dieu, dans toute son ampleur, sans intervention de l’homme autre que le moyen de la foi, démontre la connaissance du Père tel qu’il est véritablement, dans son amour dont la grâce en est l’expression. Et cette connaissance au sujet du pardon, saisi par le moyen de la foi, est la fondation nécessaire sans laquelle la croissance spirituelle vers l’état de « jeunes gens« , puis vers celui de « pères« , ne peut pas se produire.

A suivre