Méchant (ou pécheur)

Les mots comprenant cause et conséquence (voir l’introduction)

méchant ou pécheur (en grec πονηρῶν – « poneros » et en hébreux רשעים – « rasha` »): Dans le sens du mot original, il y a le sens d’être rebelle, ou hostile, à Dieu. Il implique la position de coupable envers Dieu ou envers les hommes. Il comprend aussi l’idée d’un caractère malsain, une condition mauvaise, la notion d’aveuglement. Il y a aussi une notion de privation, et de ce qui apporte des difficultés et des périls.

  • Le méchant (pécheur) en tant que cause: il s’agit d’une position envers Dieu, c’est ce sens d’être hostile à Dieu qui est dans le mot original. C’est le rejet de Dieu, le rejet de sa grâce, de cette faveur imméritée caractéristique de l’amour. Le terme original n’implique pas en lui-même une action. Ce ne sont pas ses actions qui définissent le « méchant » ou le « pécheur« , mais sa prise de position envers Dieu. Les actions mauvaises du « méchant » sont la conséquence qui résulte de sa prise de position. Par sa prise de position hostile à Dieu, le « méchant » reste sous le pouvoir de l’autorité de l’Adversaire. On observe déjà dans l’Ancien Testament que Dieu ne considère pas comme des « pécheurs » et refuse de dire du mal d’eux, ceux qui ne lui sont pas hostiles, mais placent leur confiance en lui, et sont donc considérés comme « son peuple » (exemple cf. Nombres 23-24). De même, dans le Nouveau Testament, ceux qui sont en Christ apparaissent comme saint, irréprochable et sans faute devant Dieu (cf. Colossiens 1:21-22). On ne voit pas Paul, ni les autres rédacteurs du Nouveau Testament, appeler « pécheurs » ceux qui appartiennent à Dieu. Même les Corinthiens, chez qui il y avait des problèmes d’orgueil, de division et d’immoralité, Paul en parle en ces termes: « ceux qui ont été purifiés de leurs péchés dans l’union avec Jésus-Christ » (cf. 1 Corinthiens 1:2). Paul commence dans son introduction par leur rappeler la valeur du sang de Christ, avant même d’adresser les problèmes. Il commence par reposer la fondation: L’amour ne tient pas compte des fautes.
  • Le méchant (pécheur) en tant que conséquence: il s’agit de ce qui résulte de la position d’hostilité à Dieu: le status de coupable. Ce status est inclus dans le sens du mot original. C’est la position choisie d’hostilité à Dieu qui a pour conséquence d’être coupable devant lui. La cause c’est l’hostilité à Dieu et la conséquence c’est la culpabilité devant Dieu. Ce status de coupable a pour résultat la condamnation, c’est-à-dire être sous la damnation collective (qui est là depuis Adam) avec ses conséquences produites par l’ennemi de Dieu. En réalité, l’hostilité à Dieu revient à rester sous le pouvoir de l’autorité de l’Adversaire. Dans cet exemple: « Car l’Eternel veille sur la voie des justes; mais le sentier des méchants les mène à la ruine » (Psaumes 1:6 BDS), le « juste » est celui qui place sa confiance en Dieu et le « méchant » est celui qui est hostile à Dieu. Le principe suivant n’a jamais changé: « Le juste vivra grâce à sa foi » (Habacuc 2:4 BDS). C’est ce qui pousse Paul à rappeler aux Romains en citant le prophète Joël: « Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés » (Romains 10:13 BDS). Être hostile à Dieu c’est être hostile à l’amour et à ses caractéristiques telles que Christ les a enseignées et démontrées.

MotsCause&Conséquence1Dans le terme original traduit par « pécheur » ou « méchant« , ce ne sont pas les actions mais le choix d’être hostile à Dieu qui est la cause de la position de coupable. Cette position amène les conséquences qui y sont rattachées (à noter, ces conséquences ne sont pas l’œuvre de Dieu mais de son ennemi! cf. Jean 10:10, Jean 3:18-19). Ceci laisse déjà percevoir, dans le terme original, la notion d’être sauvé par le moyen de la foi, c’est-à-dire être délivré, libéré, restauré, placé en sécurité, rétabli, guéri, béni en se tournant vers Dieu et en faisant appel à lui pour ce faire. Ce qui revient à lui faire confiance. Il s’agit d’un changement dans la manière de penser et de percevoir Dieu. A travers cette confiance en Dieu, il y a un changement de status et une intervention de Dieu qui libère du caractère malsain, de la condition mauvaise et des conséquences qui sont l’œuvre de l’ennemi de Dieu. En réalité, l’hostilité à Dieu est souvent le résultat d’une méconnaissance de la vérité concernant Dieu et Jésus-Christ. Cette hostilité est souvent le résultat d’une confusion/méconnaissance entre ce qui vient de Dieu (ce qui est bon) et ce qui vient de son ennemi (le mal). C’est ce qui suscite ce cri du cœur exprimé par Paul lorsqu’il écrit: « Nous faisons donc fonction d’ambassadeurs au nom du Christ, comme si Dieu adressait par nous cette invitation aux hommes: C’est au nom du Christ que nous vous en supplions: soyez réconciliés avec Dieu » (2 Corinthiens 5:20 BDS). En d’autres termes: ne soyez pas hostiles à Dieu et placez votre confiance en lui, car Dieu est amour et il n’y a pas de mal en lui. Le désir de Dieu c’est de vous libérer de l’œuvre de l’Adversaire qui est aussi vôtre ennemi. Bien que l’Adversaire de Dieu soit aussi l’ennemi des hommes, cet ennemi ne peut toutefois pas « dévorer » qui il veut (cf. 1 Pierre 5:8). Il ne peut agir que dans la mesure où une personne ne se saisit pas, par le moyen de la foi, de la vérité qu’il a enseignée et démontrée en Jésus-Christ à son propre sujet. En Christ, par la vérité qui est en Lui, Dieu donne: le don de la justification/droiture et les trésors surabondants de la grâce (cf. Romains 5:17). Ainsi, tristement, les deux raisons qui permettent encore l’œuvre de l’ennemi de Dieu dans la vie des gens sont l’ignorance et l’incrédulité…