Que signifie la « repentance« , « se repentir » ? En quoi cela consiste ?
Tout comme la question du pardon des péchés, comprendre ce qu’est la « repentance », et surtout ce qu’elle n’est pas, est fondamental parce que cela touche profondément au salut. Le salut dans son sens original signifie être délivré, libéré, restauré, placé en sécurité, guéri, rétabli, béni. Dans le vocabulaire biblique, il y a un certain nombre de mots utilisés qui sont fondamentaux et on ne peut pas se contenter d’idées préconçues ou de l’usage courant que les gens en font, sans se soucier ni de leur définition, ni de leur sens biblique véritable, ni de savoir si ces mots sont correctement utilisés lorsqu’ils apparaissent dans certaines traductions de la Bible, ou lorsqu’ils sont utilisés dans des prédications, ou dans le partage du message biblique par des personnes qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur.
Qu’en est-il de la « repentance » et « se repentir » ? Ces termes reviennent souvent dans la bouche de nombreuses personnes et il y a toutes sortes d’idées dans la pensée des gens derrière ces termes. Ces idées vont de la demande de pardon à se détourner de ses péchés, de se tourner vers Dieu à d’autres idées encore. Toutefois, la définition actuelle du Larousse pour la repentance est le regret douloureux de ses péchés. Le Larousse définit l’action de se repentir comme la manifestation d’un regret sincère de ses péchés, de sa faute, accompagnée de l’intention de réparer. C’est là ce que ces termes signifient officiellement aujourd’hui dans la langue française. C’est la définition qui s’y rattache et colore ainsi la pensée de beaucoup de gens lorsqu’ils entendent ces termes. Mais est-ce que la Bible utilise cette notion-là?
Contrairement à des termes comme l’amour (cf. 1 Corinthiens 13), le péché (cf. 1 Jean 3 :4) ou la vie éternelle (cf. Jean 17:3), on ne trouve pas directement dans la Bible une définition claire de ce qu’elle entend par la « repentance » et « se repentir« . Ainsi, on ne peut pas vérifier de cette manière si ces termes sont corrects, tels que définis dans les dictionnaires et dans l’usage que les gens en font en lien avec le message biblique. Il est donc nécessaire d’aller voir les termes originaux qui sont utilisés derrière les termes traduits dans certaines versions de la Bible par « repentance » et « se repentir« .
Dans l’Ancien Testament, le terme original est « Nacham« , utilisé essentiellement dans un mode (radical, nifal) qui signifie être désolé, regretter, souffrir de chagrin, mais aussi se consoler, être rempli de pitié, avoir compassion. La définition de la repentance, elle, parle principalement de regret et lie ce regret à des péchés, à des fautes commises. Aussi, on constate rapidement qu’utiliser « se repentir » pour traduire le terme « Nacham » amène des incohérences dans de nombreux passages bibliques. La définition de « se repentir » sous-entend alors dans certains passages que Dieu commet des fautes et des péchés, et qu’il regrette ses actes (voir exemple ci-dessous avec Genèse 6:6). Déjà, cela voudrait dire que Dieu désobéi à sa propre loi et qu’il regrette ses actions. Ceci signifierait aussi que Dieu commet le mal, alors qu’il n’y a pas de mal en lui parce qu’il est Amour. D’ailleurs, l’absence de mal est ce qui caractérise précisément la sainteté et Dieu est Saint. Jésus nous a clairement révélé le Père, ce qui est de Dieu et ce qui ne l’est pas : « Le voleur vient seulement pour voler, pour tuer et pour détruire. Moi, je suis venu afin que les hommes aient la vie, une vie abondante. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jean 10:10-11 BDS). Jésus est la Vérité (Jean 14:6), il est l’image visible du Dieu invisible (Colossiens 1:15), Jésus et le Père sont un (Jean 10:30), Jésus est dans le Père et le Père est en lui (Jean 14:11), celui qui a vu Jésus a vu le Père (Jean 14:9), Jésus ne fait rien de lui-même, il juge et agit conformément à la volonté du Père (Jean 5:30), Jésus est la Parole même de Dieu (Jean 1:1-5, 14), Jésus agit comme il a toujours vu le Père agir (Jean 5:19-20). Jésus est le rayonnement de la gloire de Dieu, l’expression parfaite de son être (Hébreux 1 :3). Jésus nous a montré le Père. Aussi, dès Genèse, on voit déjà le problème de l’utilisation de « se repentir » comme traduction de « Nacham« . Cette traduction laisse alors croire faussement que Dieu commet des fautes, comme dans cet exemple : « L’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur » (Genèse 6:6 LSG). Une traduction plus proche du sens originale est: « Alors l’Eternel fut peiné d’avoir créé l’homme sur la terre, et il en eut le cœur très affligé » (Genèse 6:6 BDS). En vérité, ce verset ne veut pas dire que Dieu ait regretté d’avoir créé l’homme comme si c’était une erreur. Ce verset signifie que le fait d’avoir créé l’homme sur la terre a apporté à l’Éternel de la peine, de la tristesse, et qu’il éprouve de la compassion envers l’homme. Ce ressenti de Dieu est directement lié à l’amour véritable. Et sa peine vient du fait de voir l’homme qu’il aime, être sous le pouvoir de l’emprise du péché, victime du mal, suite à la faute d’un seul (cf. Romains 5 :12). Ceci est une injustice et l’injustice attriste l’amour (cf. 1 Corinthiens 13 :6). C’est précisément cette injustice que Jésus est venu anéantir, en montrant aux hommes la vérité concernant l’amour de Dieu, son pardon et son règne, afin que ceux-ci placent leur confiance en lui, pour que la justice soit rétablie dans leur vie. Celui qui ne place pas sa confiance en Jésus-Christ à propos de Dieu, reste sous l’emprise du mal et commet lui-même le mal. Aussi, il reste lui-même victime de l’injustice à laquelle il continue aussi de prendre part. Cela se produit en restant sous l’emprise du mal, parce qu’il ne vit pas dans la confiance en Dieu et ne se saisit pas de ce que Christ a enseigné et démontré (cf. Jean 3 :16-21).
L’utilisation de la repentance pour traduire le terme « Nacham » dans l’Ancien Testament est une erreur qui amène des incohérences et contribue à l’image d’un Dieu schizophrène: un Dieu d’amour qui commet le mal qu’il veut arrêter. L’incompréhension concernant qui est Dieu, et le manque de discernement de ce qui est de lui et ce qui ne l’est pas, étaient déjà présents auprès du peuple « de Dieu » et aussi auprès des prophètes dans l’Ancien Testament. « A bien des reprises et de bien des manières, Dieu a parlé autrefois à nos ancêtres par les prophètes… Et maintenant, dans ces jours qui sont les derniers, c’est par son Fils qu’il nous a parlé… Ce Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression parfaite de son être » (Hébreux 1 :1-3 BDS). La manière de penser de l’homme a été corrompue depuis Eden. Pour que l’homme comprenne qui est Dieu, ce qui est de lui et ce qui ne l’est pas, il a été nécessaire que Dieu vienne Lui-même en la personne de Jésus-Christ, et révèle tel qu’il est véritablement dans son caractère, dans ce qu’il fait et ce qu’il ne fait pas. Il a clairement montré et dit ce qui est l’œuvre de Dieu et ce qui est l’œuvre de l’Adversaire. Et l’Adversaire s’appelle à juste titre le père du mensonge et qui est le meurtrier dès le commencement (cf. Jean 8:43-45). Celui qui a vu Jésus a vu le Père (cf. Jean 14:9), Jésus est la vérité et la vie (cf. Jean 14:6) qui caractérisent le Père, il est l’expression parfaite de son être.
Dans le Nouveau Testament, les termes originaux utilisés sont « Metanoia » (le nom) et « Metanoeo » (le verbe) qui signifient un changement de mentalité, de manière de penser, changer son esprit pour le mieux. Étymologiquement, ils se composent des mots suivants:
- « meta » (en grec ancien μετά) qui veut dire « au-delà, après, avec ». Il exprime la réflexion, le changement, le fait d’aller au-delà, à côté de.
- « noeo » qui veut dire percevoir avec l’esprit, comprendre, avoir de la compréhension. Penser, faire attention à, réfléchir, considérer. On peut traduire par comprendre, faire attention, considérer, se représenter, penser reconnaître, intelligence. L’origine du mot vient de « noos » : L’esprit, c’est-à-dire toutes les facultés de perception et de compréhension et celles de sentiment, de jugement, de détermination. Cela fait appel à la faculté intellectuelle, c’est-à-dire la compréhension. Mais aussi à la raison dans son sens le plus étroit, comme capacité de la vérité spirituelle, le plus haut pouvoir de l’âme, la faculté de perception des choses divines, la reconnaissance du bien et la désapprobation du mal. Un autre aspect est le pouvoir de considérer et de juger sobrement, calmement et d’une façon impartiale. C’est aussi un mode particulier de pensée et de jugement, c’est-à-dire de pensées, de sentiments, de desseins, de désirs. On peut traduire par esprit, sens, entendement, pensée, intelligence, bon sens.
À la lumière des termes originaux, on perçoit mieux ce que la Bible entend réellement derrière les termes « Metanoia » et « Metanoeo« . Dans ces termes originaux, on ne trouve pas la notion de regret douloureux de ses péchés que l’on trouve dans la définition des termes « repentance » et « se repentir« . Le sens premier des termes originaux nous parle de quelque chose de très différent. Il nous parle d’un changement dans la manière de penser et de comprendre les choses. C’est ce changement de manière de penser et de compréhension concernant Dieu qui aura pour conséquence de se tourner vers l’Eternel pour faire appel à lui à cause de son immense bonté. De ce changement de manière de penser se produira un changement de vie, résultat de la vérité qui est en Jésus-Christ et qui nous révèle l’amour du Père. Ce changement de vie est la conséquence de la bonté de Dieu qui réduit le mal à néant dans la vie du croyant. La bonté de Dieu, sa faveur imméritée, provoque la transformation du cœur. En réalité, il s’agit de remplacer une manière de penser et de comprendre qui est fausse concernant Dieu, par la vérité que Jésus a enseignée et démontrée. Pour certains, il pourrait s’agir d’arrêter de penser à la repentance dans sa définition, ou dans l’usage que certains en font, lorsque la Bible parle de « Metanoia » (N.T.) ou de « Nacham » (A.T.). Un passage qui résume bien ce changement de manière de penser, qui a pour conséquence un changement de vie, une transformation de l’intérieur vers l’extérieur, est donné par Paul aux Romains : « Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée (noos – parfois traduit par intelligence), pour pouvoir discerner la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Romains 12 :2 BDS).
Aussi, le constat qui s’impose est le suivant:
En vérité, de par leur définition dans la langue française (mais aussi en anglais), les termes de « repentance » ou « se repentir » sont une erreur de traduction dans quasiment la totalité des versets où ils sont utilisés. Car ces mots ne correspondent simplement pas au sens des termes originaux, que ce soit « Nacham » dans l’Ancien Testament ou « Metanoia » et « Metanoeo » dans le Nouveau Testament.
C’est probablement pour cette raison que certaines traductions récentes de la Bible ont abandonné en grande partie ces termes. La difficulté pour la traduction vient du fait qu’il n’y a pas de mot équivalent dans la langue française correspondant au sens des termes originaux « Metanoia » et « Metanoeo« . Ceci veut dire que pour traduire correctement leur sens il faut au minimum plusieurs mots, voir une phrase, ce que certaines traductions qui se veulent très littérales cherchent à éviter, malheureusement au prix de la vérité[1]. Cette erreur est de poids parce qu’elle touche à la fondation de l’Évangile et ce qui en fait sa force. Au lieu de contribuer à la révélation de la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu, cette erreur tend à contribuer au renforcement des efforts humains, dans un mélange de grâce et de mérite qui ne permet ni à la Loi de faire son effet, ni le plein bénéfice de la grâce. La Loi est là pour amener les gens à comprendre le péché en termes de fausses manières de penser qui agit en eux, et dont ils ne peuvent se défaire par eux-mêmes sans connaître la vérité qui est en Christ.
[1] A noter: il est possible que le terme « repentance » était, à son origine, ce qui correspondait précisément à la « Metanoia » et que son sens, ainsi que son utilisation, se soient déformés au fil du temps pour en arriver à la définition que l’on trouve aujourd’hui dans les dictionnaires, mais qui ne correspond pas (ou plus) à la « Metanoia« . Aussi, à moins de faire changer les définitions qui se trouvent aujourd’hui dans les dictionnaires et servent de références pour les mots de la langue française, il est aujourd’hui problématique d’utiliser les termes « repentance » et l’action de « se repentir » pour traduire « Metanoia » et « Metanoeo« .
Le seul moyen d’accéder au changement que Dieu produit, c’est uniquement par les moyens qui sont les siens.
Le changement de vie, d’attitude et de comportement est une conséquence de la « Metanoia« . C’est une conséquence du changement de la pensée et de la compréhension apporté par la vérité en Jésus-Christ concernant Dieu et les choses de Dieu. La repentance aussi, dans le sens de regret sincère de ses péchés, est une conséquence de la « Metanoia« . Quelqu’un ne peut pas regretter sincèrement ses fautes par un simple choix, sans que sa manière de penser et de comprendre les choses ait été précédemment radicalement changée. Ainsi, on ne peut pas demander à quelqu’un de se repentir, son regret serait non sincère et superficiel. Le Nouveau Testament ne fait quasiment pas allusion à la repentance dans sa définition de regret sincère des péchés.
Ce qui est dramatique, c’est que les traductions de la Bible qui utilisent faussement le terme « repentance » et l’action de « se repentir » sont encore très répandues, voir majoritaires. Ainsi, on voit de nombreuses personnes insister sur la repentance et vivre de « repentance » en « repentance » pour les mêmes fautes, sans jamais être libérées de la problématique du péché, cette force qui agit dans leur être (cf. Romains 7 :23). En fait, bien souvent cette « repentance » ne l’est même pas, car elle n’est pas un regret sincère des péchés. Elle est tout au plus un regret en paroles, une expression du désir de regretter, mais pas un regret sincère qui vient du cœur. Car pour ce faire, il faut la « Metanoia« . De plus, bien souvent la « repentance » est comprise comme exprimer à Dieu le désir de ne plus pécher, accompagné d’une « demande de pardon » à Dieu pour les péchés, ce qui est une hérésie qui empêche de se saisir du don de la droiture/justification qui se produit par le moyen de la foi. Et le drame c’est que le don de la droiture/justification est précisément ce qui permet la libération de l’esclavage du péché. C’est ce qui réduit la force du péché à néant et amène une vie juste et sainte dans la communion avec Dieu (voir aussi Dossier: Le point sur le pardon des péchés). Ainsi, de nombreux croyants continuent de se retrouver dans le descriptif de Romains 7, continuant à commettre le mal indésirable et n’arrivant pas à faire le bien que leur cœur désire. Dans les caractéristiques de cette problématique se trouve une conscience empreinte de culpabilité, un sentiment d’indignité, avec une tendance à se sentir à distance de Dieu, avec l’idée qu’il est déçu, ou même en colère, à chaque manquement ou faute commise. D’une manière générale, ceci produit une relation à Dieu avec des hauts et des bas qui sont alignés sur les réussites et les échecs face aux commandements et face à ce que Jésus attend de ses disciples. Et à cela se rajoutent encore les tribulations de la vie face auxquels celui qui est dans ce fonctionnement est mal équipé. Le résultat est une tiédeur chez le croyant, son cœur a tendance à s’endurcir avec le temps et les circonstances qui l’atteignent et dont il reste victime. Le découragement face à la lutte, sans solution, contre le péché agissant dans sa propre vie aura tendance à l’amener au découragement et à comprendre faussement Romains 7 comme l’état normal du croyant, comme la seule réalité possible, puisqu’il n’arrive pas à s’en défaire et que ses efforts ne changent rien. Ceci démontre une incompréhension non seulement du chapitre 7, mais aussi des chapitres 5, 6 et 8 de la lettre de Paul aux Romains. Mais cette incompréhension vient aussi du fait que dans la problématique de ce croyant, la lecture de la Bible est quelque chose de peu attrayant. Car c’est une conscience des manquements qui a tendance à se produire lors de ses lectures bibliques, le Saint-Esprit agissant pour le pousser à constater son incapacité à se sauver lui-même, et il le fera jusqu’à ce que le croyant arrive au bout de lui-même et appel à l’aide à Dieu. Toutefois, le Saint-Esprit n’est pas celui qui accuse et condamne le croyant, c’est « l’Accusateur de nos frères » qui le fait (cf. Apocalypse 12 :10), et Moïse par ses prescriptions (cf. Jean 5:45). Parfois, ce croyant se retrouvera comme au fond du gouffre, au bout de lui-même et criera à Dieu. Dieu peut alors le rejoindre, il lui rappellera alors son amour et son pardon démontrés jusqu’à la croix. Mais si le croyant ne se met pas alors à chercher la vérité et que son système de croyance reste le même, il ne sortira jamais de cette seule réalité qui est la sienne, et qui est celle des croyants qui ont les mêmes croyances que lui. Aussi, pour ce croyant, la lecture biblique est naturellement en souffrance et nécessite des efforts et une forte discipline. Mais sa lecture de la Bible ne lui permet pas de découvrir la vérité, s’il ne la cherche pas et continue de lire avec les mêmes lunettes de croyance qu’il a toujours eues. Dans un mélange de grâce et de mérite, ceci peut durer des années avant que le croyant en vienne à chercher la vérité, voir même, cela peut ne jamais se produire…
Dans sa lettre aux Ephésiens, Paul parle du problème des pensées (noos) et de la vie de ceux qui vivent sans Dieu, c’est-à-dire livrés à eux-mêmes (ce qui est parfois aussi le cas des croyants) : « Voici donc ce que je vous dis, ce que je vous déclare au nom du Seigneur: vous ne devez plus vivre comme les païens, qui suivent leurs pensées (noos) vides de sens. Ils ont, en effet, l’intelligence obscurcie et sont étrangers à la vie que Dieu donne, à cause de l’ignorance qui est en eux et qui provient de l’endurcissement de leur cœur. Ayant perdu tout sens moral, ils se sont livrés à l’inconduite pour se jeter avec frénésie dans toutes sortes de vices » (Ephésiens 4 :18-20 BDS). Mais celui qui s’est tourné vers Dieu au moyen de la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ possède, inscrit dans son cœur, le sens moral de Dieu par l’Esprit qu’il a reçu (cf. Hébreux 10 :16). Connaître la vérité au sujet de Dieu et de Jésus-Christ est essentiel dans le processus de transformation par le renouvellement de la pensée. « Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris ce que signifie pour vous le Christ, puisque vous avez compris ce qu’il est et qu’on vous a enseigné, à vous qui êtes chrétiens, ce qui est conforme à la vérité qui est en Jésus. Cela consiste à vous débarrasser de votre ancienne manière de vivre, celle de l’homme que vous étiez autrefois, et que les désirs trompeurs mènent à la ruine, à être renouvelés par le changement de ce qui oriente votre pensée (noos), et à vous revêtir de l’homme nouveau, créé conformément à la pensée de Dieu, pour mener la vie juste et sainte que produit la vérité » (Ephésiens 4 :20-24 BDS). Les traductions françaises le reflètent mal, mais le texte original donne ici le renouvellement de la pensée comme le moyen qui débarrasse de l’ancienne manière de vivre. Se débarrasser de l’ancienne manière de vivre et se revêtir de l’homme nouveau se fait par le renouvellement de la pensée, par le changement de ce qui l’oriente, par la « Metanoia« . La nouvelle nature est revêtue en remplaçant la manière tout humaine de penser par la manière de penser que Christ a enseignée et démontrée. Il s’agit de croire ce que Dieu a dit en Jésus-Christ, il est la vérité, la manière de penser de Dieu. Paul connaissait bien ce processus de transformation pour l’avoir vécu lui-même, et il a dit : « Qui donc connaît la pensée (noos) du Seigneur et qui pourrait l’instruire? Mais nous, nous avons la pensée (noos) du Christ » (1 Corinthiens 2:16 BDS). A cause du mensonge qui est entré dans le monde au sujet de Dieu, la pensée de Dieu ne se trouve pas dans l’homme livré à lui-même. Seul le Saint-Esprit, l’Esprit de Dieu, conduit dans la vérité tout entière qui correspond à la pensée du Seigneur. C’est la pensée que Christ nous a montrée, lui qui est la vérité. Lorsque c’est la pensée du Christ qui devient la manière de penser, c’est la vie de Christ qui est produite par l’Esprit Saint. Et l’Esprit Saint est source de vie parce que nous avons été rendu justes ! (cf. Romains 8:10). Celui qui ne vit pas dans la vérité d’être rendu juste par le moyen de la foi, ne pourra pas voir l’Esprit Saint produire la vie de Christ dans sa propre vie. Et tous ses efforts n’y changeront rien.
La peur du péché et l’inefficacité de la repentance
Comme dit précédemment, la repentance est une conséquence de la « Metanoia » et non une cause de changement. L’insistance sur la repentance par de nombreuses personnes est souvent motivée par une méconnaissance de ce qu’elle est véritablement, mais aussi, parfois, par une peur d’une « légalisation du péché ». Ainsi, ces personnes insistent sur le regret des fautes commises et l’intention de changer, afin de s’assurer de la « bonne intention » des gens. Mais la « bonne intention » n’a jamais délivré de l’esclavage du péché. Si tel était le cas, la venue de Christ aurait été inutile. La peur du péché vient en général du fait d’être encore soi-même esclave du péché. Cette peur est liée à l’ignorance de comment en être libéré, et l’ignorance qu’il est possible d’en être libéré. Il est important de rappeler qu’il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour bannit la crainte (cf. 1 Jean 4 :18). Jésus n’a pas témoigné de crainte que ses disciples pèchent. Et aux autres qui se savaient pécheurs et sans solution, il leur a clairement dit que leurs péchés étaient pardonnés. Il est important de constater aussi, en lien avec l’idée répandue de la « repentance » en termes de regret des péchés, qu’on ne trouve aucun passage des évangiles où l’on voit Jésus inviter quelqu’un, qui a commis un péché, à regretter sa faute. Non, il leur a dit que leurs péchés étaient pardonnés et que lui, il ne les condamne pas pour leurs fautes. Ceci est une partie importante de la substance du renouvellement de la pensée: Dieu n’est pas celui qui accuse, juge et condamne, il est celui qui sauve. Ceci fait partie du rétablissement de l’image conforme à la vérité au sujet de Dieu Lui-même, telle que Christ l’a démontrée. C’est ensuite seulement qu’on voit Jésus dire « va et ne pèche plus » (cf. Jean 8:11). Et cette parole de Jésus n’est pas une simple invitation à essayer de ne plus pécher, mais c’est une parole de vie, c’est une parole comparable à dire à un paralytique : « lève-toi et marche » (cf. Matthieu 9:5-6). De la même manière que le paralytique a été habilité à se lever et à marcher suite à cette parole de Jésus, la femme adultère a été habilitée par les paroles de Jésus pour aller et ne plus commettre l’adultère. La non-condamnation par Dieu lui-même, l’annonce du pardon des péchés, est ce qui délivre de l’esclavage du péché et produit la vie. Mais à ceux qui vivaient dans l’autojustification, c’est-à-dire dans une justification par l’obéissance à la loi, ou une justification par leurs valeurs morales, Jésus les a renvoyés systématiquement au décalogue. Parfois, il l’a fait à travers des paraboles qui en illustrent les commandements. Pourtant, Jésus savait certainement que la loi est intervenue dans la prolifération du péché (cf. Romains 5:20), à cause de la mauvaise manière de penser des hommes à l’approche de la loi. Jésus est dans le Père et le Père est en lui, c’est lui qui a écrit la loi sur les tablettes de pierre données à Moïse. Jésus souligne cela subtilement en écrivant avec son doigt sur le sol de la cours du temple[2], dans l’histoire avec la femme adultère (cf. Jean 8 :2-6). Ainsi, ceux qui sont dans l’autojustification, dans l’illusion de pouvoir obéir par eux-mêmes aux commandements sans changer leur manière de penser et de comprendre les choses, Jésus les pousse même indirectement à la faute en les renvoyant au décalogue. C’est sans doute en vue d’un constat pour eux-mêmes de leur incapacité à obéir aux commandements, à cause du péché, cette fausse manière de penser agissante dans la nature de l’homme et qui nécessite l’intervention de Dieu pour en être délivré. Cette délivrance n’a lieu que par le moyen de la foi dans la vérité que Christ a enseignée et démontrée. Cela se produit par l’intervention de Son Esprit et en se saisissant du don de la droiture/justification par le moyen de la foi.
[2] A noter: Le sol de la cours du temple n’était pas en terre comme on le voit dans certains films à propos de Jésus, ou dans certaines traductions de la Bible, mais le sol était en pierre.
Ensuite, il est toujours important de laisser la Bible interpréter la Bible pour définir ce dont elle parle. Jean nous dit que le péché par définition c’est la désobéissance à la Loi de Dieu (cf. 1 Jean 3 :4), c’est-à-dire la désobéissance à la Loi de l’amour, la Loi du royaume (cf. Marc 12:29-31, Galates 5:14, Romains 13:9, Jacques 2:8). Il peut être utile de préciser que la notion de « péché » n’a pas de sens en dehors de l’existence de Dieu. Aussi, quand on parle de « péché » on parle de désobéissance à la Loi de Dieu, désobéissance à ses préceptes qui définissent un état approuvé par lui. Jean est très clair dans ce qu’il dit ensuite: « Or, vous le savez: Jésus est apparu pour ôter les péchés, et il n’y a pas de péché en lui. Par conséquent, celui qui demeure uni à lui ne pèche pas (présent continue) et celui qui pèche (présent continue) ne l’a jamais vu et ne l’a jamais connu » (1 Jean 3:5-6 BDS). Ainsi, Jean dit que celui qui continue de pécher, d’être esclave du péché, c’est-à-dire dominé par le mal, ne vit pas dans l’union à Christ et ne le connait pas… En d’autres termes, sa connaissance de Christ n’est pas correcte. Et dans ce passage, « voir Jésus » signifie, d’après le terme original (en grec ἑώρακεν, horao), voir avec l’esprit, percevoir, savoir, devenir familier avec l’expérience.
La solution de Dieu
La Bible dit que la solution donnée par Dieu lui-même à la problématique du péché (en tant que force agissante) est Jésus-Christ. Paul a connu la problématique de l’esclavage du péché lorsqu’il vivait livré à lui-même sans le moyen de la foi. C’est ce qu’il décrit dans Romains 7. Et il considère que Dieu a réglé le problème en exécutant sur Christ la « sanction » qu’encourt le péché (cf. Romains 8 :3). Attention toutefois à la perspective de Paul ici. C’est un regard modelé par les prescriptions de Moïse et par la pensée toute humaine de l’Ancien Testament, et qui ne tient pas compte des paroles de Jésus que l’on retrouve dans les évangiles. Paul n’en avait pas connaissance. Car en réalité, la vérité qui est en Christ a démontré que l’Éternel ne tient pas compte des fautes. Il n’est pas celui qui condamne et il n’exige pas de « sanction pour le péché », Christ l’a plus que démontré. Le péché est déjà en soi une sanction. Ceci dit, en regardant à la croix comme Paul l’a fait, il en est venu à se saisir du pardon des péchés et à expérimenter la délivrance de l’esclavage du péché, pour mener une vie juste et sainte. C’est pourquoi Paul a dit aux Corinthiens qu’il n’a pas estimé devoir leur apporter autre chose que Jésus-Christ crucifié (cf. 1 Corinthiens 2:2). A noter, si Paul avait eu connaissance de toutes les paroles de Jésus contenues dans les Evangiles, il aurait certainement estimé important de leur apporter ces paroles. Mais le fait est que Christ a démontré la non-condamnation de Dieu envers ses ennemis et les caractéristiques de l’amour qui sont dans le Père. Jésus a démontré les caractéristiques d’un Fils du Très Haut, créé à l’image de Dieu. Il l’a démontré jusqu’à donner sa vie, sans riposter contre ses ennemis. Jésus a démontré jusqu’à la croix ce qu’il a enseigné: « aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez sans espoir de retour. Alors votre récompense sera grande, vous serez les fils du Très-Haut, parce qu’il est lui-même bon pour les ingrats et les méchants » (Luc 6:35 BDS), « Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent; appelez la bénédiction divine sur ceux qui vous maudissent; priez pour ceux qui vous calomnient » (Luc 9:27-28 BDS), « Ne résistez pas à celui qui vous veut du mal; au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre » (Matthieu 5:39 BDS)… Et Jésus a même mis indirectement un terme, par son sang versé, à la fausse manière de penser des prescriptions de Moïse avec les sacrifices. Cette idée humaine de sacrifices offerts à Dieu se retrouve d’ailleurs depuis la première génération d’enfants d’Adam & Eve. Moïse a repris pas mal d’idées des hommes qui l’ont précédé et qui étaient déjà dans le monde… Et cette manière de penser, l’idée d’offrir des sacrifices au Dieu auquel ils croient sans le voir, se trouvait aussi chez les peuples païens. La fin que Jésus a mis indirectement aux sacrifices demandés par Moïse vient confirmer la parole de Jérémie: « Non! je n’ai rien prescrit à vos ancêtres, je ne leur ai rien ordonné concernant les holocaustes et autres sacrifices quand je les ai fait sortir d’Egypte. Mais voici ce que je leur ai commandé: «Ecoutez-moi et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple; suivez toutes les voies que je vous prescrirai, afin que vous soyez heureux.» Mais eux, ils n’ont pas écouté, non, ils n’ont pas prêté l’oreille. Mais ils se sont conduits selon leurs propres raisonnements et selon les penchants de leur mauvais cœur. Ils sont devenus pires au lieu de devenir meilleurs. Depuis le jour où vos ancêtres sont sortis d’Egypte jusqu’à aujourd’hui, j’ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, jour après jour, inlassablement. Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille. Ils ont raidi leur nuque, et ils ont fait plus de mal que leurs ancêtres. Dis-leur toutes ces choses, mais ils ne t’écouteront pas; appelle-les, mais ils ne te répondront pas. Alors tu leur diras: Vous êtes une nation qui n’a pas obéi à l’Eternel son Dieu et qui n’a pas voulu accepter sa leçon. La vérité n’est plus, elle a été retirée de leur bouche » (Jérémie 7:22-28 BDS). Et cela confirme aussi la parole de David : « Tu n’as voulu ni offrande ni sacrifice. Tu m’as ouvert l’oreille, car tu n’as demandé ni holocaustes ni sacrifices pour expier le péché… » (Psaume 40:7 BDS). C’est ce que Jésus a sous-entendu lorsqu’il a dit en reprenant une parole d’Osée: « Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Matthieu 9:13 NEG79), « Si vous saviez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n’auriez pas condamné des innocents… » (Matthieu 12:7 NEG79).
Jésus-Christ amène la substance, l’enseignement, pour le renouvellement de la pensée, pour saisir la pensée véritable de Dieu et lire les choses à travers sa pensée. Il est la vérité concernant Dieu et les choses de Dieu. Jésus-Christ est l’image visible du Dieu invisible, l’expression parfaite de Son être. La solution n’est pas dans ce que l’homme peut faire par lui-même : « Car c’est par la grâce (faveur imméritée et « imméritable ») que vous êtes sauvés (délivré de la loi du péché et de la mort), par le moyen de la foi (croire et agir en conséquence d’une pleine confiance en Dieu). Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter » (Ephésiens 2 :8-9 BDS). Aussi, en comparaison, ce qui est frappant dans l’action de « se repentir« , c’est qu’avec sa définition, elle ne fait pas intervenir Dieu comme une solution. Dans la « repentance« , Dieu est là uniquement à travers la connaissance de la loi avec ses commandements qui définissent les manquements, alors que même la perspective de Paul considère que Dieu a précisément annulé et effacé l’acte qui établissait nos manquements à l’égard des commandements, et Paul considère que cela s’est produit à la croix (cf. Colossiens 2:14). La loi (le décalogue) ne fait que donner la connaissance du péché (cf. Romains 3 :20), cette fausse manière de penser qui habite l’homme et le rend incapable de se conformer au décalogue. En d’autres termes, la repentance revient à un constat de l’homme concernant ses propres échecs dans l’obéissance face à la loi de Dieu, la loi de l’amour. En soi, la repentance dans sa définition n’offre aucune solution pour la raison suivante : comment la prise de conscience avec un profond regret des fautes, qui proviennent d’une fausse manière de penser (le péché), pourrait-elle en soi libérer quelqu’un de la fausse manière de penser qui l’habite et produit ces fautes ? En aucune manière. Au contraire, la repentance contribue même au maintien de la fausse manière de penser. La repentance n’est pas la solution, elle n’en fait pas partie. C’est pour cela qu’il se produit, chez de nombreux croyants, un cycle interminable de repentance en repentance sans véritable libération de l’esclavage du péché.
Quel est le problème généré par l’utilisation erronée de la repentance ?
Non seulement c’est une erreur d’utiliser les termes « repentance » et « se repentir » comme traduction des termes « Metanoia » et « Metanoeo« , mais ce qui est dramatique dans cette erreur, c’est qu’elle contribue même à maintenir sous l’esclavage du péché ceux qui sont désireux de mener une vie conforme à Dieu, mais qui ignorent ou rejettent la vérité. Au lieu de renouveler leur pensée avec la vérité du pardon des péchés qui est en Jésus-Christ, et se saisir du don de la droiture/justification par le moyen de la foi et pouvoir ainsi se débarrasser de leur ancienne nature, ils contribuent à maintenir leur ancienne nature pleine de vie par une focalisation sur leurs manquements et leurs efforts pour essayer d’y remédier. Car le terme « repentance » et l’action de « se repentir » centrent les choses sur le pécheur lui-même : son regret sincère et douloureux de ses péchés, de ses fautes et son intention de réparation pour ceux-ci. La repentance a tendance à présenter la croix en vue d’une conscience de la gravité du péché et a tendance à véhiculer l’idée d’une sanction que Jésus a reçue à la place des hommes. La repentance a tendance à présenter la mort de Jésus comme conséquence des fautes de celui qui se repent, même deux mille ans plus tard… Au lieu de présenter la croix comme la démonstration extrême de l’amour de Dieu même pour des injustes (cf. Romains 5 :7-8). La mort de Jésus n’est pas là pour déclarer l’homme coupable, c’est la loi de Moïse qui le fait (cf. Romains 3:19). Jésus a d’ailleurs été clair en disant: « Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance » (Jean 5:45 NEG79). Jésus n’est pas mort à la croix à cause des hommes, bien que ce soit eux qu’ils l’aient mis en croix, mais il a donné sa vie pour les hommes. Jésus est mort pour les hommes. Il a clairement dit: « En effet, personne ne peut m’ôter la vie: je la donne de mon propre gré. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre. Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père« ( Jean 10:18 BDS). Si quelqu’un approche la repentance comme une solution au péché, il propose donc le sincère regret douloureux comme une cause de changement, alors que même Paul décrit les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu comme étant la cause de changement (cf. Romains 2 :4). La repentance suggère aussi une réparation par le pécheur et, si l’on considère la repentance comme la cause de changement, elle laisse ainsi sous-entendre que le pécheur aurait la possibilité de se libérer lui-même du péché et de changer les choses, poussé par un profond regret et une conscience coupable. Cette idée est à l’opposé de l’Évangile. Elle est à l’opposé de la vérité qui est en Jésus-Christ, et elle rend même sa mort inutile et sans puissance.
La repentance montre en elle-même qu’elle ne peut pas être en soi une solution. Elle laisse percevoir en quoi elle produit un cycle de repentance en repentance pour les mêmes fautes sans libération, par le fait qu’elle va précisément à l’opposé de ce que décrit Hébreux 10 concernant la conscience du péché et l’œuvre du Saint-Esprit. En parlant du Saint-Esprit, Jésus l’appelle « le Défenseur« (Jean 16 :7) et non pas « le culpabilisateur » ou « le juge ». Jésus dit que le diable est « le père du mensonge et le meurtrier » (Jean 8 :44) et celui-ci est appelé « l’Accusateur de nos frères », celui qui, jour et nuit, accuse devant Dieu ceux qui sont enfants de Dieu (cf. Apocalypse 12 :10). L’Accusateur accuse ceux qui sont enfants de Dieu, et il le fait en s’appuyant sur les lois de Dieu qui sont gravées dans leur cœur. Mais Jésus dit en parlant du « Défenseur » : « Et quand il sera venu, il prouvera au monde[3] qu’il s’égare au sujet du péché, de ce qui est juste et du jugement de Dieu: au sujet du péché, parce qu’il ne croit pas en moi« (Jean 16 :8-9 BDS).
[3] Par opposition à ceux qui appartiennent à Dieu.
Les raisonnements et la compréhension concernant le péché, concernant la justice de Dieu et concernant le jugement de Dieu sont erronés chez ceux qui ne tiennent pas compte des paroles que Jésus a prononcées et de ce qu’il a démontré dans la pratique. Leur approche du péché, de la justice et du jugement de Dieu est erronée. En réalité, la définition usuelle de la « repentance« , si elle est perçue comme une solution, va à l’encontre même de la solution offerte par Dieu lui-même: Jésus-Christ. La solution de Dieu qui délivre de l’esclavage du péché se trouve dans le rétablissement de la vérité à son sujet dans la manière de penser des hommes. Et c’est Dieu Lui-même, en la personne de Jésus-Christ, qui a amené ce qui est nécessaire au rétablissement de la vérité à propos de Dieu. Ce sont les paroles et les actes de Jésus qui l’ont fait. Jésus a dit à des Juifs qui avaient foi en lui: « Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres » (Jean 8:31-32 BDS). « Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres » (Jean 8 :36 BDS). Jésus parle dans ce passage de ne plus être esclave du péché. Cette libération, il la donne au moyen de son Esprit, par la non-condamnation (non-culpabilité) par Dieu attestée par le don de son Esprit pour ceux qui croient. Mais ce fait établi et bien réel ne peut pas produire son fruit, ses effets, dans la vie du croyant si celui-ci ne s’en saisit pas par le moyen de la foi. Cela ne se produit pas si le croyant ne croit pas la vérité qui est en Christ, et qu’il ne la met pas en pratique dans sa manière de penser en sorte que ses actions soient différentes.
La confusion suscitée par un cœur nouveau
Ceci dit, par méconnaissance de la vérité, il y a une confusion que certains peuvent ressentir et qui vient de l’œuvre de Dieu dans le cœur de celui qui s’est tourné vers lui par Jésus-Christ : « Mais voici quelle alliance je vais établir avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur: je placerai mes lois dans leur cœur et je les graverai dans leur pensée » (Hébreux 10 :16 BDS). Le prophète Ézéchiel avait déjà annoncé cette parole: « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau, j’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ezéchiel 36 :26 BDS). Ainsi, à celui qui s’est tourné vers lui par la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ, Dieu donne un cœur nouveau avec ses lois et préceptes inscrits, il n’a plus besoin des tablettes de pierre. Mais Dieu lui donne aussi son Esprit qui lui transmet la vie de Christ, et confère la capacité de ne plus être esclave du péché. Sans cette délivrance, ce serait une torture morale infligée par Dieu, par le fait d’avoir ses lois gravées dans le cœur mais une incapacité à s’y conformer. C’est ce que vivent malheureusement de nombreux croyants qui ont reçu ce cœur nouveau, mais ne vivent pas sous le régime de la grâce par le moyen de la foi (cf. Galates 5 :4, Romains 6:14). Ce cœur nouveau fait en sorte que celui qui appartient à Dieu, marqué par le sceau de son Esprit (cf. 2 Corinthiens 1 :22), est par son nouveau cœur sensible aux préceptes de Dieu. Il sait dans son cœur ce qui, en termes de pensées, de paroles et d’actions, n’est pas en ligne avec la loi de l’amour. Il n’a plus besoin de la Loi écrite pour le savoir. La Loi écrite est là pour ceux qui n’ont pas reçu un cœur nouveau (cf. 1 Timothée 1:9-10). C’est ce qui fait que celui qui a reçu un cœur nouveau ne peut pas continuer à pécher (cf. 1 Jean 3:9) et mener une vie semblable à ceux qui ne connaissent pas Dieu, sans que son cœur soit troublé. Mais il est ajouté dans la nouvelle alliance en Christ: « Je ne tiendrai plus compte ni de leurs péchés, ni de leurs fautes » (Hébreux 10 :17 BDS), qui a même ici le sens de « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs fautes » (Hébreux 10:17 SG21). L’œuvre du « Défenseur » est d’attester cela dans la conscience des enfants de Dieu, afin que le péché ne les domine plus : « Car le péché ne sera plus votre maître puisque vous n’êtes plus sous le régime de la Loi mais sous celui de la grâce » (Romains 6 :14 BDS), et qu’ils puissent avoir le cœur rempli d’assurance devant le Dieu de grâce (cf. Hébreux 4:16), avec une totale confiance en lui, fondés et enracinés dans l’amour du Christ, pour être eux-mêmes amour pour les autres.
Le cœur est transformé par l’amour de Dieu, dont la grâce, faveur imméritée et « imméritable », en est l’expression (voir aussi Le cœur est affermi par la grâce). La transformation se passe de l’intérieur vers l’extérieur, c’est le changement intérieur (le changement de la manière de penser et de comprendre, la « Metanoia« ) qui produit le changement extérieur (le changement de vie, d’attitude et de comportement). Face à la grâce de Dieu et son immense bonté manifestée en Jésus-Christ, il se peut effectivement que le cœur soit bouleversé par une forte conscience de la faveur imméritée, mais il s’agit plutôt d’un émerveillement qui saisit le cœur et le rend tendre. A la conversion à Jésus-Christ, il peut se produire une profonde tristesse face aux manquements, un profond chagrin pour les péchés passés, une désolation du cœur par une prise de conscience du mal commis jusque-là. Cette tristesse-là correspond relativement à la définition usuelle de la repentance, mais dont le Nouveau Testament parle peu, voir pas. Car les lettres du Nouveau Testament s’adressent majoritairement à ceux qui sont devenus enfants de Dieu et dont la Bonne Nouvelle est que leurs péchés sont pardonnés, effacés. Toutefois, il y a bien une tristesse dont parle Paul aux Corinthiens, et qui est celle qui a été produite chez eux par sa première lettre, dans laquelle il leur adressait de sérieux reproches. Le terme original de cette tristesse est « Lupe » qui signifie douleur, peine, chagrin. Paul en parle de cette manière : « En effet, la tristesse (Lupe) qui est bonne aux yeux de Dieu produit un changement d’attitude (Metanoia, un changement de mentalité!) qui conduit au salut (délivré, libéré, restauré, placé en sécurité, guéri, rétabli, béni) et qu’on ne regrette pas (Ametameletos). La tristesse (Lupe) du monde, elle, produit la mort » (2 Corinthiens 7 :10 BDS). Ici, le verbe « ne pas regretter » est le mot « Ametameletos« , et ce terme correspond précisément à la repentance dans sa définition, mais au sens négatif, c’est-à-dire de non-repentance. Ce terme n’apparaît que deux fois dans la Bible, la deuxième apparition est dans Romains 11:29 qui dit que « Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel« . Il y a un verbe qui correspond effectivement à « se repentir » dans le Nouveau Testament et c’est « Metamellomai« , qui se trouve à cinq reprises: dans Matthieu 21:29, Matthieu 21:32, Matthieu 27:3, 2 Corinthiens 7:8 et Hébreux 7:21. Dans aucun de ces passages on ne trouve une invitation à la repentance, ni la repentance comme un chemin du salut.
Concernant la tristesse, ce que Paul dit clairement dans 2 Corinthiens 7, c’est que la tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu produit la « Metanoia » qui conduit au salut et sans repentance ! Cette tristesse dont parle Paul ne parle pas de regret des péchés. La tristesse qui est liée à la « Metanoia » est une conséquence d’être exposé à l’immense bonté de Dieu, à son amour et son pardon démontrés dans toute la vie de Jésus-Christ jusqu’à sa mort. Il ne s’agit pas de chercher soi-même à ressentir cette tristesse à travers un sentiment de culpabilité, pour les manquements face à la loi de Dieu. Car le sentiment de culpabilité produit la mort, parce qu’il tient à l’écart de Dieu celui que ce sentiment habite et il le centre sur lui-même. D’autant plus que le péché tire sa force de la loi et s’appuie sur les commandements (cf. 1 Corinthiens 15:56, Romains 7:8-11, Romains 5:20-21). Le péché est plein de force si au lieu de se saisir du don de la droiture/justification par le moyen de la foi, indépendamment des œuvres (pensées, paroles et actions), quelqu’un essaie d’obéir pour être déclaré juste. Mais aussi, le péché sera à nouveau plein de force chez celui qui vit dans l’autojustification. L’autojustification consiste, par exemple, à penser (souvent inconsciemment) qu’on est juste non à travers le moyen de la foi mais parce que, libéré de la loi du péché, nous sommes maintenant habilités à mener une vie juste et sainte (ou plus sainte que d’autres). Ceci revient à un oubli que c’est par le moyen de la foi que la libération de la loi du péché s’est produite. Mais le péché sera aussi plein de force chez celui qui se considère juste devant Dieu parce qu’il a dans son cœur les valeurs morales de Dieu que les non-croyants n’ont pas. Ceci est aussi de l’autojustification. Un des symptômes typiques de l’autojustification est la comparaison avec les autres au niveau des œuvres et des fautes commises pour s’évaluer soi-même et se justifier, consciemment ou inconsciemment. Paul dit clairement : « Car, bien que je n’aie rien à me reprocher, ce n’est pas cela qui fait de moi un juste. Celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1 Corinthiens 4:4 BDS).
Avec la compréhension de tout ce qui précède, il est intéressant de parcourir dans le Nouveau Testament les versets qui contiennent les mots « Metanoia » et « Metanoeo« , traduits dans la version du Semeur par « changement de vie« , « changement d’attitude« , ou par le verbe « changer« . Bien que supprimant l’erreur des traductions utilisant les termes « repentance » et « se repentir« , cette traduction ne retransmet toutefois pas pleinement la notion de changement de manière de penser et de compréhension qu’exprime les termes originaux. C’est le changement de la manière de penser qui produit un changement de vie et d’attitude. C’est là une conséquence du renouvellement de la pensée, c’est-à-dire une conséquence de la « Metanoia« . La transformation se produit d’elle-même, sans efforts : « …mais laissez-vous transformer par le renouvellement de la pensée… » (cf. Romains 12:2). Le problème si l’on confond la conséquence et la cause de la transformation, c’est que les gens essayent de produire la conséquence sans y arriver, malgré leurs efforts, leur bonne volonté et leurs prières. Car c’est au niveau de la cause qu’il faut agir. C’est la manière de penser, la manière de comprendre les choses, ce qui est cru concernant Dieu et Jésus-Christ, qui doit être changé pour qu’un changement de vie se produise et faire l’expérience de la vie que Dieu donne lui-même. « Car c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour » (Philippiens 2:13 BDS). En réalité, il s’agit de connaître la vérité, et le Saint-Esprit est là notamment pour conduire dans la vérité tout entière (cf. Jean 16:13) et enseigner toutes choses (cf. Jean 14:26).
Matthieu 3:2 Il disait: Changez (Metanoeo), car le règne des cieux est proche. Matthieu 3 (chapitre)
- Jésus, par ses enseignements et ses œuvres, a apporté ce qui est nécessaire à la compréhension de qui est véritablement Dieu, et ce en quoi consiste le règne de Dieu sur terre. C’est même du royaume de Dieu que Jésus a parlé le plus. Annonçant que le règne de Dieu s’était approché (en Jésus-Christ), l’invitation que lançait Jean ici est celle de changer la manière de penser et de comprendre les choses afin d’entrer dans ce qui est le règne de Dieu pour la vie du croyant et à travers la vie du croyant.
Matthieu 3:8 Montrez plutôt par vos actes que vous avez changé de vie (Metanoia). Matthieu 3 (chapitre)
- Pour exemple, il serait plus correct de dire: « Montrer plutôt par vos actes que vous avez changé votre manière de penser et de comprendre les choses« , sous-entendu que la pensée s’est alignée avec celle de Dieu. Parce que le changement de vie, les actes, est ce qui démontre le changement de la manière de penser, un changement de compréhension avec une pensée alignée sur celle de Dieu. A noter, dans ce passage, il n’est pas encore question de Jésus. Tous venaient se faire baptiser par Jean, reconnaissant ainsi leurs péchés. Mais Jean s’adresse ici aux Pharisiens et aux Sadducéens qui, semble-t-il, venaient se faire baptiser davantage par conformisme extérieur que par un réel changement de manière de penser. D’ailleurs, on le voit à travers les évangiles, dans leurs échanges avec Jésus, que ceux-ci (Pharisiens et Sadducéens) n’étaient pas désireux de changer leur manière de penser concernant Dieu et les choses de Dieu. Jésus leur dira d’ailleurs : « Vous êtes dans l’erreur, et en voici la raison: vous ne connaissez pas les Ecritures ni quelle est la puissance de Dieu » (Marc 12 :24 BDS).
Matthieu 3:11 Moi, je vous baptise dans l’eau, en signe de votre changement de vie (Metanoia). Mais quelqu’un vient après moi: il est bien plus puissant que moi et je ne suis même pas digne de lui enlever les sandales. C’est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit et le feu. Matthieu 3 (chapitre)
- Le baptême d’eau que pratiquait Jean était un signe de la « Metanoia« , un changement de manière de penser et de comprendre les choses.
Matthieu 4:17 A partir de ce moment, Jésus commença à prêcher en public en disant: Changez (Metanoeo), car le règne des cieux est proche. Matthieu 4 (chapitre)
- Après avoir résisté à l’épreuve du diable dans le désert et avoir appris l’emprisonnement de Jean le baptiste, Jésus a commencé à prêcher avec les mêmes paroles que Jean le baptiste: Changez (Metanoeo), car le règne des cieux est proche. A noter: le temps qui est utilisé pour « le règne des cieux est proche« , est un temps parfait! Cela signifie que le règne des cieux est là! Et Jésus va dès lors démontrer jusqu’à son retour vers le Père, par la puissance du Saint-Esprit, que c’est Dieu qui règne et non pas l’adversaire. Et ses disciples ont continué à démontrer cela en pratiquant les mêmes œuvres que lui, guérissant les malades, chassant les démons, annonçant la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. Toutefois, on accède à ces réalités du règne des cieux uniquement par le moyen de la foi.
Matthieu 11:20-21 Alors Jésus adressa de sévères reproches aux villes où il avait fait la plupart de ses miracles, parce que leurs habitants n’avaient pas changé de vie (Metanoeo). Malheur à toi, Chorazin! Malheur à toi, Bethsaïda! Car si les miracles qui se sont produits au milieu de vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient changé de vie (Metanoeo) et l’auraient manifesté, en revêtant des habits de toile de sac et en se couvrant de cendre. Matthieu 11 (chapitre)
- Le reproche de Jésus est que malgré les miracles, les gens n’avaient pas changé leur manière de penser et de comprendre qui est Dieu, ce qui aurait eu pour conséquence une manifestation de ce changement dans leur vie. Ici, se revêtir d’habits de toile de sac et se couvrir de cendre correspond à quelque chose proche de la repentance dans sa définition. Mais il s’agit d’une conséquence de la « Metanoia« .
Matthieu 12:41 Au jour du jugement, les habitants de Ninive se lèveront et condamneront les gens de notre temps, car ils ont changé de vie (Metanoeo) en réponse à la prédication de Jonas. Or, il y a ici plus que Jonas. Matthieu 12 (chapitre)
- Le changement des habitants de Ninive est qu’ils ont pensé et compris les choses différemment. C’est la prédication de Jonas qui avait suscité ce changement de manière de penser. La conséquence fut de se tourner vers Dieu et ils ont été épargnés. Mais Jésus relève que les Ninivites condamneront les autres, précisément à cause de la prédication de Jonas. Jonas avait présenté Dieu comme celui qui les accusait et voulait les condamner s’ils ne changeaient pas. Ils se sont tournés vers Dieu avec une image tordue de qui est Dieu. Bien qu’ils aient été épargnés, leur manière de penser fut qu’il est normal de condamner ceux qui ne changent pas… et cela n’est pas conforme à Dieu. C’est ce que Jésus relève ici! A noter : dans l’histoire de Jonas, celui-ci a fui à Tarsis, loin de la présence de l’Eternel, parce qu’il trouvait insupportable l’idée que Dieu allait faire grâce aux Ninivites et avoir compassion pour eux, alors que jusque-là leur comportement était déplorable (cf. Jonas 4 :1-2).
Matthieu 18:3 et dit: Vraiment, je vous l’assure: si vous ne changez (Strepho) pas d’attitude et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Matthieu 18 (chapitre)
- Le terme original ici est « Strepho« . Il signifie tourner, retourner, se détourner (c’est-à-dire tourner le dos à quelqu’un), se détourner de son ancienne conduite, c’est-à-dire changer son esprit. A noter: Jésus précise qu’il faut devenir comme des enfants pour entrer dans le royaume des cieux, c’est-à-dire pour avoir une vie où c’est Dieu qui règne dans la vie du croyant et non pas l’ennemi. Il dit que, pour ce faire, il faut devenir comme des petits enfants. Cela nécessite un changement de mentalité, de manière de penser et de comprendre les choses. La caractéristique du petit enfant est de croire sans tenir uniquement compte de ce qu’il voit, il croit sans un raisonnement basé sur les principes des seules réalités du monde visible. Étonnement, devenir comme un petit enfant est la caractéristique nécessaire pour devenir un adulte dans la foi.
Marc 1:4 Jean parut. Il baptisait dans le désert. En effet, il appelait les gens à se faire baptiser pour indiquer qu’ils changeaient de vie (Metanoia), afin de recevoir le pardon de leurs péchés. Marc 1 (chapitre)
- Idem à Matthieu 3 :2. A noter: le texte original parle ici d’un baptême de changement de mentalité, de compréhension pour la rémission (l’oubli) des péchés.
Marc 1:15 Il disait: Le temps est accompli. Le règne de Dieu est proche. Changez (Metanoeo) et croyez à la Bonne Nouvelle. Marc 1 (chapitre)
- Croire à la Bonne Nouvelle est ce changement de la manière de penser et de comprendre qui est suggéré ici. C’est là l’invitation en vue de vivre la réalité du règne de Dieu que Jésus annonce comme présent. Ce règne a été démontré par Jésus durant son ministère et dans toute son ampleur à la croix. Dieu règne même sur la mort qui est le dernier ennemi de l’homme (cf. 1 Corinthiens 15:26). Le règne de Dieu est rendu manifeste par la puissance du Saint-Esprit au moyen de la foi. C’est ainsi que Jésus lui-même l’a manifesté.
Marc 6:12 Ils partirent donc et proclamèrent qu’il fallait changer de vie (Metanoeo). Marc 6 (chapitre)
- La proclamation est toujours : « Metanoeo« , changez de manière de penser et de comprendre les choses. Alignez votre manière de penser avec celle de Dieu que Jésus-Christ a enseignée et démontrée !
Luc 3:3 Jean se mit à parcourir toute la région du Jourdain. Il appelait les gens à se faire baptiser pour indiquer qu’ils changeaient de vie (Metanoia) afin de recevoir le pardon de leurs péchés. Luc 3 (chapitre)
- Idem à Matthieu 3 :2 et Marc 1 :4
Luc 3:8 Montrez plutôt par vos actes que vous avez changé (Metanoia). Ne vous contentez pas de répéter en vous-mêmes: «Nous sommes les descendants d’Abraham!» Car, regardez ces pierres: je vous déclare que Dieu peut en faire des enfants d’Abraham. Luc 3 (chapitre)
- Idem à Matthieu 3:8. C’est le changement de la manière de penser qui produit des actes différents. Aujourd’hui, on pourrait actualiser cette parole de Jean le baptiste de cette manière : « Ne vous contentez pas de répéter en vous-mêmes : « Nous sommes chrétiens ! », mais montrez par vos actes que votre manière de penser et de comprendre les choses est alignée avec la pensée de Christ et la vérité qui est en lui ».
Luc 5:32 Ce ne sont pas des justes, mais des pécheurs que je suis venu appeler à changer de vie (Metanoia). Luc 5 (chapitre)
- L’esclavage du péché est lié à une mauvaise compréhension de qui est Dieu. Jésus est venu montrer qui est véritablement Dieu. Ceci avec le but que les pécheurs se tournent sans crainte vers Dieu pour être libéré. Jésus invite à changer la compréhension de qui est Dieu, il invite les pécheurs à penser différemment en sorte d’être délivré. A noter : Celui qui mène une vie juste et sainte, possède forcément une connaissance de Dieu conforme à la vérité au sujet du péché et de la droiture/justification (cf. Ephésiens 4 :24).
Luc 10:13 Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda! Car si les miracles qui se sont produits au milieu de vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient changé de vie (Metanoeo) et l’auraient manifesté en revêtant des habits de toile de sac et en se couvrant de cendre. Luc 10 (chapitre)
- Idem à Matthieu 11 :20-21
Luc 11:32 Au jour du jugement, les habitants de Ninive se lèveront et condamneront les gens de notre temps, car ils ont changé de vie (Metanoeo) en réponse à la prédication de Jonas. Or, il y a ici plus que Jonas. Luc 11 (chapitre)
- Idem à Matthieu 12 :41
Luc 13:3 Non, je vous le dis; mais vous, si vous ne changez (Metanoeo) pas, vous périrez tous, vous aussi. Luc 13 (chapitre)
- C’est le non-changement de la manière de penser et de comprendre qui amène à périr…
Luc 13:5 Non, je vous le dis; mais vous aussi, si vous ne changez (Metanoeo) pas, vous périrez tous. Luc 13 (chapitre)
- Jésus se répète. Il appuie doublement que c’est le non-changement de la manière de penser et de comprendre les choses qui amène à périr. Osée avait déjà transmis ce constat de Dieu : « Oui, mon peuple périt faute de connaissance… » (Osée 4 :6 BDS).
Luc 15:7 Je vous assure qu’il en est de même au ciel: il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui change de vie (Metanoia), que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’en ont pas besoin. Luc 15 (chapitre)
- Ce qu’il est nécessaire pour celui qui pèche, et qu’il a besoin, c’est de comprendre qui est Dieu et changer sa manière de penser et de comprendre les choses, parce que c’est ainsi qu’il sera libéré. La « Metanoia » est ce qui suscite la joie dans le ciel.
Luc 15:10 De même, je vous le déclare, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui change de vie (Metanoeo). Luc 15 (chapitre)
- Encore la « Metanoia« .
Luc 16:30 «Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront (Metanoeo).» Luc 16 (chapitre)
- Dans ce passage, il ne s’agit pas d’une parabole ! Jésus parle apparemment d’une histoire véritable qui semble se situer avant sa venue sur terre, et qui se passe dans l’au-delà. Face à la requête du riche, envers Abraham, d’envoyer Lazare sur terre dans la maison de son père pour avertir ses frères, afin qu’ils n’aboutissent pas dans le même lieu de tourment éternel que lui, Abraham lui répond : « Tes frères ont les écrits de Moïse et des prophètes, qu’ils les écoutent! ». A noter: Jésus n’était pas encore descendu sur terre, ils n’avaient donc pas ses paroles. Puis Abraham ajoute après l’insistance du riche : « S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie!» (cf. Luc 16 :19-31).
- Pour beaucoup, si leur cœur est endurci, même un retour à la vie d’une personne décédée ne sera pas suffisant pour leur faire changer de manière de penser et de comprendre les choses et se tourner vers Dieu. On voit cela dans les évangiles, malgré tous les miracles que Jésus réalisait, tous ceux qui en ont été témoin n’ont pas changé leur manière de penser et de comprendre les choses à propos de l’Éternel. Pourtant les écrits de Moïse parlaient de Jésus, mais de nombreux croyants ne voulaient pas écouter Jésus. Malheureusement, beaucoup sont restés obstinés dans l’enseignement qu’ils avaient reçu de leurs pères et se refusaient de changer de manière de penser et de comprendre les choses à propos de Dieu… Celui qui a vu Jésus a vu le Père !
Luc 17:3-4 Prenez donc bien garde à vous-mêmes! Si ton frère s’est rendu coupable d’une faute, reprends-le et, s’il change d’attitude (Metanoeo), pardonne-lui. Et même s’il se rend coupable à ton égard sept fois au cours de la même journée, et que sept fois il vienne te trouver en disant qu’il change d’attitude (Metanoeo), pardonne-lui. Luc 17 (chapitre)
- Le changement de la manière de penser ici est par rapport à la faute commise envers quelqu’un. Le rappel est celui de pardonner aux autres, indépendamment du nombre de fautes. Le fait est que tant que celui qui fait des fautes n’a pas changé sa manière de penser concernant Dieu, et pas seulement concernant ses propres fautes envers les gens, il continuera à faire les mêmes fautes, encore et encore. Parce que seule la « Metanoia » produit le changement véritable et durable.
Luc 24:47 et qu’on annoncera de sa part aux hommes de toutes les nations, en commençant par Jérusalem, qu’ils doivent changer (Metanoia) pour obtenir le pardon des péchés. Luc 24 (chapitre)
- La traduction du Semeur ici laisse un peu à désirer. Le sens du texte original dit que la « Metanoia » et le pardon des péchés seraient publiés, proclamés ouvertement à toutes les nations par, à travers, le nom de Jésus. Il s’agit d’une annonce, l’annonce du pardon des péchés et l’annonce d’un changement de manière de penser et de comprendre les choses qui vient de ce que Jésus a enseigné et démontré. A noter : Dieu ne change pas, il n’a jamais changé et il ne changera jamais. C’est la compréhension des hommes concernant qui est Dieu et les choses de Dieu qui change, et qui doit changer pour s’aligner avec la vérité qui est en Jésus-Christ.
Actes 2:38 Pierre leur répondit: Changez (Metanoeo), et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés. Alors, vous recevrez le don du Saint-Esprit. Actes 2 (chapitre)
- Le baptême illustre que nous sommes « morts avec Christ pour le péché » (cf. Romains 6 :3-4), donc que nous sommes pardonnés et lavés. Par le baptême nous démontrons que nous avons changé notre manière de comprendre les choses et que nous comprenons que nous sommes pardonnés/lavés une fois pour toute. Le Saint-Esprit vient attester le pardon des péchés.
Actes 3:19 Maintenant donc, changez (Metanoeo) et tournez-vous vers Dieu pour qu’il efface vos péchés. Actes 3 (chapitre)
- La séquence ici est importante: changer sa manière de penser et de comprendre les choses, puis se tourner vers Dieu. C’est le changement de manière de penser concernant Dieu qui amène à se tourner vers lui. Nombreux ne se tournent pas vers Dieu parce que leur manière de penser à son sujet est fausse et les maintient à distance. Et en réalité, le texte original dit ici : tournez-vous vers Dieu afin que vos péchés soient effacés. C’est Dieu qui efface les péchés, il le fait par l’Esprit qu’il donne à celui qui se tourne vers Lui par Jésus-Christ. Les hommes livrés à eux-mêmes, eux, tiennent compte des péchés, mais Dieu ne le fait pas. Aussi se tourner vers lui est ce qui efface les péchés. Le nettoyage et la réparation sont l’œuvre de Dieu.
Actes 5:31 Et c’est lui que Dieu a élevé pour siéger à sa droite, comme Chef suprême et Sauveur, pour accorder à Israël la grâce de changer (Metanoia) et de recevoir le pardon de ses péchés en. Actes 5 (chapitre)
- Idem à Actes 3 :19, il faut changer la manière de penser et comprendre comment on reçoit le pardon des péchés. C’est en comprenant ce que Jésus a enseigné et démontré que notre manière de penser est changée. A noter: la traduction ici ne transmet pas bien le sens original qui est « …pour donner à Israël la Metanoia et le pardon des péchés ». Les choses sont déjà données. Jésus a donné ce qui est nécessaire pour comprendre les choses différemment et avoir une manière de penser conforme à Dieu, et le pardon des péchés a déjà été démontré en Christ. Il s’agit de s’en saisir en croyant.
Actes 11:18 Ce récit les apaisa et ils louèrent Dieu et dirent: Dieu a aussi donné aux non-Juifs de changer (Metanoia) pour recevoir la vie. Actes 11 (chapitre)
- Les Juifs devaient passer du régime de la loi de Moïse à une nouvelle alliance qui est scellée par le sang de Christ. C’est une nouvelle compréhension qui est nécessaire pour les Juifs. Certains ont accepté de changer leur manière de penser et la conséquence est qu’ils ont reçu la vie, au lieu de rester dans le dépérissement de l’esclavage du péché et l’œuvre de l’adversaire, dont les prescriptions de Moïse sont incapables de délivrer.
Actes 13:24 Avant sa venue, Jean avait appelé tous les Israélites à se faire baptiser pour indiquer qu’ils changeaient de vie (Metanoia). Actes 13 (chapitre)
- Encore la « Metanoia« . On parle toujours du changement de la manière de penser, en d’autres termes le changement de ce qu’on croit.
Actes 17:30 Or Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes ne le connaissaient pas. Aujourd’hui, il leur annonce à tous, et partout, qu’ils doivent changer (Metanoeo). Actes 17 (chapitre)
- Tout homme doit changer sa manière de penser et de comprendre les choses. C’est ce qui est cru concernant Dieu qui doit changer !
Actes 19:4 Oui, reprit Paul, Jean baptisait les Israélites pour indiquer qu’ils changeaient de vie (Metanoia), mais il leur disait aussi de croire en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Actes 19 (chapitre)
- Idem à Actes 13 :24
Actes 26:20 Mais je me suis adressé d’abord aux habitants de Damas et à ceux de Jérusalem, puis à ceux de toute la Judée, et enfin aux païens, et je leur ai annoncé qu’ils devaient changer (Metanoeo), se convertir à Dieu et traduire ce changement (Metanoia) par des actes. Actes 26 (chapitre)
- Le changement de la manière de penser amène à se convertir à Dieu, c’est-à-dire se tourner vers lui pour faire appel à lui. Ce changement se traduit par des actes et par ce que produit la vie de Christ dans le croyant. La séquence est dans cet ordre (idem à Actes 3:19). Les actes qui ont la couleur de ce que produit la vie de Christ chez le croyant ne peuvent être obtenus que par un changement de compréhension et de manière de penser. C’est la vérité qui est en Christ qui le produit.
Romains 2:4 Ou alors, méprises-tu les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu, sans te rendre compte que sa bonté veut t’amener à changer (Metanoia)? Romains 2 (chapite)
- C’est les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu qui amène le changement de la manière de penser et de comprendre Dieu. C’est la manière dont Dieu procède pour produire le changement de la manière de penser et de comprendre qui il est : Amour. La croix en est l’expression la plus extrême, l’amour donne jusqu’à sa propre vie pour sauver celle de ses ennemis.
Romains 2:5 Par ton entêtement et ton refus de changer (Ametanoetos), tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifesteront la colère et le juste jugement de Dieu. Romains 2 (chapitre)
- Le terme original « Ametanoetos » signifie : n’admettant aucun changement de son esprit, impénitent. Paul parle ici de ceux qui jugent les autres. Il dit précédemment qu’ils sont inexcusables et se placent eux-mêmes sous la condamnation en faisant cela. Leur refus de changer leur esprit, leur manière de penser, est une préparation au jugement. Attention toutefois à la perspective de Paul avec le « jugement de Dieu », car il ne tient pas compte des paroles de Jésus. Paul n’en avait pas connaissance ! Jésus a démontré que Dieu ne juge pas, mais que c’est le fait de ne pas tenir compte de ses paroles qui est « le juge » (cf. Jean 12:48). De plus, l’expression « la colère de Dieu » ne se trouve pas dans la bouche de Jésus. Il a d’ailleurs enseigné que celui qui se met en colère contre son frère est responsable, lié et sujet au jugement (séparation). L’amour ne s’irrite pas contre l’autre.
- Ce terme « Ametanoetos » est aussi faussement traduit par « se repentir » dans certaines traductions.
2 Corinthiens 7:9-10 Mais maintenant je me réjouis, non pas de votre tristesse, mais de ce que cette tristesse vous ait amenés à changer d’attitude (Metanoia). Car la tristesse que vous avez éprouvée était bonne aux yeux de Dieu, si bien qu’en fait nous ne vous avons causé aucun tort. En effet, la tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu produit un changement d’attitude (Metanoia) qui conduit au salut et qu’on ne regrette pas. La tristesse du monde, elle, produit la mort. 2 Corinthiens 7 (chapitre)
- Passage déjà expliqué plus haut.
2 Timothée 2:25 Il doit instruire avec douceur les contradicteurs. Qui sait si Dieu ne les amènera pas ainsi à changer d’attitude (Metanoia) pour connaître la vérité? 2 Timothée 2 (chapitre)
- Paul donne ici à Timothée de précieux conseils : Instruire les contradicteurs avec douceur afin qu’ils comprennent qui est véritablement Dieu. Il s’agit ici de changer leur manière de penser, afin qu’ils en viennent à penser conformément à la vérité. Le changement de la manière de penser amène à connaître (epignosis) la vérité, il s’agit d’une connaissance correcte et précise. La vérité n’est pas qu’une théorie à croire et une manière de penser, puisqu’elle permet d’accéder aux promesses de Dieu, à la réalité du règne de Dieu que Jésus a non seulement annoncé mais aussi démontré, et pas seulement lui, mais aussi ses disciples après lui. Sans cette expérience concrète de la vérité, celle-ci reste incomplète. Car l’accès au royaume de Dieu, qui est une conséquence du changement de la manière de penser et de comprendre les choses, fait partie de la vérité.
Hébreux 6:6 et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, ne peuvent être amenés de nouveau à changer d’attitude (Metanoia), car ils crucifient le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement. Hébreux 6 (chapitre)
- L’auteur parle ici de ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don du ciel, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont expérimenté combien la Parole de Dieu est bienfaisante et fait l’expérience des forces du monde à venir, c’est-à-dire la puissance de Dieu et son règne, mais qui, pourtant, se sont détournés de la foi (confiance en Dieu). Pour eux, la « Metanoia » devient extrêmement difficile, car il s’agit alors d’un rejet de la vérité en toute bonne connaissance de celle-ci. A noter, il ne faut pas inclure dans ces gens ceux qui se sont détournés de la foi parce qu’ils n’ont pas connu la vérité, n’ont pas fait l’expérience des réalités du royaume de Dieu, ni la libération durable de l’esclavage du péché. Parmi ceux qui ont quitté la foi par déception, nombreux sont le résultat de ne pas avoir connu la vérité. Pour beaucoup ils ont vécu sous la loi, au mérite, ou dans un mélange grâce/mérite sans le savoir, et le découragement les a atteints. Pour ceux-là, dont le cœur était désireux mais la volonté a été anéanti par le découragement due à l’ignorance de la vérité, lorsque la vérité leur est prêchée, la « Metanoia » se produit, la vérité les ramène à Dieu et la libération se produit.
Apocalypse 2:5 Allons! Rappelle-toi d’où tu es tombé! Change (Metanoeo) et reviens à ta conduite première! Sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place si tu ne changes (Metanoeo) pas. Apocalypse 2 (chapitre)
- C’est la « Metanoia » qui permet de revenir à la première conduite. A noter, le terme original pour tomber est « Ekpipto » et métaphoriquement il signifie aussi perdre une chose, perdre une position. L’endroit où les gens tombent correspond souvent à une faute commise… Mais la véritable chute n’est pas la faute en soi, mais l’oubli du pardon des péchés après la faute. Ainsi, au lieu de demeurer sous le régime de la grâce et établi dans le don de la droiture/justification par le moyen de la foi, pour ne pas redevenir esclave du péché, ils perdent leur droiture/justification dans leur croyance et redeviennent esclave. C’est la raison pour laquelle Jean, fils de Zébédée, (différent de celui qui a écrit l’apocalypse) insiste auprès de ceux qu’il a conduit au Seigneur et qui sont encore des enfants dans la foi, et leur rappelle ceci : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2 :1-2 NEG79). Ce Jean, fils de Zébédée, qui a écrit l’évangile de Jean, rappelle ce qu’il ne faut pas oublier, ce qu’il faut garder comme manière de penser. Il ne donne aucune chose à faire, mais uniquement quelque chose à croire et à garder précieusement dans la manière de penser. Attention toutefois avec la traduction ici. Le terme « victime expiatoire » est une mauvaise traduction du terme Hilasmos qui signifie apaisement. La notion de considérer Jésus comme « victime expiatoire« , même si elle peut aider un esprit modelé par les prescriptions de Moïse à accepter le pardon des péchés, est en contradiction avec la vérité que Christ a démontrée au sujet du don volontaire de sa vie et concernant les sacrifices, et aussi au sujet du pardon des péchés…
Apocalypse 2:16 Change (Metanoeo) donc, sinon je viens à toi sans tarder et je vais combattre ces gens-là avec l’épée qui sort de ma bouche. Apocalypse 2 (chapitre)
- Encore « Metanoeo« , le verbe pour la « Metanoia« . A noter, l’épée qui sort de la bouche est la Parole de Dieu, c’est-à-dire une parole conforme à l’enseignement de Jésus-Christ.
Apocalypse 2:21-22 Je lui ai laissé du temps pour qu’elle change (Metanoeo), mais elle ne veut pas renoncer (Metanoeo) à son immoralité (Porneia). Voici: je la jette, elle et ses compagnons de débauche, sur un lit de grande détresse, à moins qu’ils ne changent (Metanoeo) en renonçant à agir selon son enseignement. Apocalypse 2 (chapitre)
- Encore « Metanoeo« , le verbe pour la « Metanoia« . Il ne s’agit pas premièrement de renoncer, mais de changer la manière de penser concernant l’immoralité. Le terme original « Porneia » évoque les questions liées à la sexualité, mais aussi à l’idolâtrie. Le texte parle ici de la femme de Jézabel qui se prétend prophétesse, enseigne et séduit les serviteurs du Seigneur (cf. Apocalypse 2 :20). Il s’agit encore une fois de changer la manière de penser et de comprendre les choses, et de se revêtir de la pensée de Christ. Les enseignements étaient tordus par cette femme de Jézabel et ne correspondaient pas à la vérité qui est en Christ. Le renoncement à l’immoralité et à l’idolâtrie se produit par la « Metanoia« , il est une conséquence. A noter : Inviter simplement les gens à renoncer à l’immoralité est inefficace, même s’ils le souhaiteraient. Parce que sans la « Metanoia » et la libération de l’esclavage du péché que produit la vérité, les gens demeurent sans force face au péché qui agit dans leur être, malgré leur volonté. De plus, l’Esprit de Dieu est nécessaire. Et placer des croyants sous la loi, au lieu de les placer sous la grâce, ne fait que donner de la force au péché qui s’appuie alors sur le commandement (cf. Romains 7 :8, 7 :11; 1 Corinthiens 15 :56). A relever dans ce verset, Dieu laisse du temps pour que la « Metanoia » se produise. Il peut y avoir plusieurs mensonges à rectifier dans ce que croient les gens et cela peut demander un peu de temps, surtout pour les croyants qui vivent sous un mélange grâce/mérite qui les aveugle. Ca prend du temps aussi pour ceux qui sont fortement attachés à des traditions erronées qu’ils ont reçues des autres, et qui n’arrivent pas à se défaire de ce que croit la majorité qui les entoure…
Apocalypse 3:3 Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu la Parole: Obéis et change (Metanoeo)! Car, si tu n’es pas vigilant, je viendrai comme un voleur et tu n’auras aucun moyen de savoir à quelle heure je viendrai te surprendre. Apocalypse 3 (chapitre)
- Il y a ici une invitation à se souvenir de la Bonne Nouvelle telle qu’elle a été reçue et entendue en premier lieu. C’est un retour à la fondation qui est suggéré ici. C’est cette fondation qui doit être retrouvée et être le contenu du changement de la manière de penser. A noter: De nos jours, peu nombreux sont ceux qui ont entendu la Parole, dans toute sa vérité, telle que prêchée à l’époque de ce Jean, auteur de l’Apocalypse, qui n’est pas celui de l’évangile de Jean. Aujourd’hui, si les croyants ne se préoccupent pas de rechercher la vérité dans la Bible par eux-mêmes, la plupart restent avec les croyances qu’ils ont reçues par tradition. Et si cette tradition n’est pas conforme à la vérité, un retour à la parole qu’ils ont reçue et entendue ne produira pas le changement véritable.
Apocalypse 3:19 Moi, ceux que j’aime, je les reprends et je les corrige. Fais donc preuve de zèle, et change (Metanoeo)! Apocalypse 3 (chapitre)
- Le terme original pour reprendre est « Elegcho » et signifie aussi amener avec conviction à la lumière. Le terme pour corriger est « Paideuo » et signifie aussi exercer un enfant, dans le sens de l’instruire, d’enseigner, d’apprendre. Il s’agit de corriger les fausses manières de penser. Jésus a montré comment Dieu reprend et corrige, c’est rempli d’amour. La manière de Jésus ne correspond pas à la manière de l’homme livré à lui-même, qui corrige poussé par la colère et non par l’amour. Le zèle ici doit être utilisé pour changer la manière de penser et de comprendre les choses.
Apocalypse 16:9 Les hommes furent atteints de terribles brûlures, et ils insultèrent Dieu qui a autorité sur ces fléaux, mais ils refusèrent de changer (Metanoeo) et de lui rendre hommage. Apocalypse 16 (chapitre)
- Dieu a autorité sur tous les fléaux. On le voit déjà dans l’Ancien Testament, mais Jésus a démontré la volonté de Dieu en passant une bonne partie de son temps à détruire les œuvres du diable: il a guéri les malades et les infirmes, purifié les lépreux, chassé les démons pour en libérer les gens, il a ressuscité des morts et accompli toutes sortes de miracles. Jésus a aussi démontré que Dieu ne tient pas compte des péchés, mais qu’il tient compte de la foi, du fait de placer sa confiance en lui. Jésus est lui-même la démonstration de la vie qui résulte de la foi, cette confiance totale dans le Père. Jésus pensait comme le Père lui-même. Le refus de changer de mentalité, c’est-à-dire de manière de penser et de comprendre qui est Dieu, pour s’aligner avec la pensée de Dieu et la vérité qui est en Jésus-Christ, empêche les hommes d’être libérés de la condamnation déjà présente, ce fait d’être sous le pouvoir de l’autorité de Satan à cause d’une fausse manière de penser. Certains insulteront Dieu, alors que ce qu’ils subissent, ou ont subi, n’est pas l’œuvre de Dieu mais de son ennemi. Le cœur peut avoir été tellement endurci par l’œuvre du mal, due à une vie sans la confiance en Dieu, que cette damnation sera définitive pour certains, à cause de leur rejet de la grâce de Dieu et de son amour. Car Dieu est Amour et l’amour ne peut pas s’imposer à l’autre. L’Amour ne peut pas faire autrement que tenir compte du choix de l’être aimé. Tristement, c’est donc une auto-condamnation qui se produit pour l’incrédule, celui qui ne croit pas à la vérité que Christ nous a révélée. C’est son incrédulité qui condamne l’homme, qui le place et le maintien dans la condamnation…
Tout est accompli
Les paroles de Jésus à la croix ont été: « Tout est accompli » (cf. Jean 19:30). Tout ce qui parlait de Lui dans les Écritures a été accompli. L’œuvre de la vie de Christ est pleinement suffisante. Par notre union avec lui, nous sommes pleinement comblés, car il est le chef de toute Autorité et de toute Puissance (cf. Colossiens 2 :10). A la croix, par la démonstration du caractère de Dieu, de l’amour et de la grâce qui sont en Lui, Jésus a désarmé toute Autorité, tout Pouvoir (cf. Colossiens 2 :13-15). Mais le plein bénéfice de tout ce qu’il a enseigné et démontré se trouvent libéré uniquement par le moyen de la foi: croire et agir en conséquence d’une pleine confiance en Dieu. Il s’agit de connaître la vérité et de se saisir de tout ce que Christ a enseigné et démontré. Il s’agit de se saisir de toutes les promesses de Dieu, car en Christ Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il a promis (cf. 2 Corinthiens 1 :20). Ainsi, « la foi, c’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1 SG21). Sans le moyen de la foi, il est impossible de plaire à Dieu (cf. Hébreux 11 :6), le juste sera plein de vie à travers la foi (cf. Hébreux 10 :38). Mais si ce qu’on croit n’est pas la vérité, et que notre manière de penser et de comprendre les choses est erronée, on continuera de croire et d’agir en conséquence de fausses manières de penser. Et malgré toute la conviction dans ce qui est cru le résultat ne sera alors pas le règne de Dieu dans la vie du croyant, malgré le fait que Dieu lui ait donné le royaume (cf. Luc 12 :32). Le croyant qui reste avec une manière fausse de penser restera, dans la vie présente, en grande partie sous la malédiction de la loi (cf. Deutéronome 28 :15-69), à cause d’une mauvaise écoute (cf. Deutéronome 28 :1) de ce que Dieu est venu dire Lui-même, en chair et en os en la personne de Christ. Il s’agit notamment de ce qu’il a dit à son propre sujet (cf. Jean 10:30) et au sujet de son règne. Christ a libérés les croyants de la malédiction que la loi faisait peser sur eux. Celui qui ne change pas sa manière de comprendre les choses pour s’aligner avec la pensée de Christ, restera en grande partie étranger à la vie que Dieu donne véritablement. Il restera étranger à tout ce que Dieu a promis et donné en Jésus-Christ. Il sera préoccupé de sauver sa vie et de plaire à Dieu par des efforts et de la discipline, et même par des prières, mais en réalité, il perdra sa vie (cf. Marc 8 :35). Il ne sera pas plein de vie et ne connaîtra pas l’abondance de vie que Jésus a promis de donner et dont il est l’exemple. Un tel croyant restera un enfant dans la foi, qui ne se distingue en rien de quelqu’un qui ne connait pas Dieu. Il aura beau avoir un héritage colossal en Christ, mais il n’y touche pas, malgré que tout le patrimoine lui appartienne (cf. Galates 4 :1-3). Alors, « Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée« .
« A celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut réaliser infiniment au-delà de ce que nous demandons ou même pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ pour toutes les générations et pour l’éternité. Amen! » (Ephésiens 3:20-21 – BDS)
Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur.