Péché

Les mots comprenant cause et conséquence (voir l’introduction)

péché (en grec ἁμαρτιῶν – « hamartia » qui vient du verbe « hamartano » et en hébreux  חטאת – « chatta’ah« ): Dans le sens du mot original, il y a une notion d’erreur, de faux état d’esprit. Il inclue la notion de « ne pas avoir part à ». Il implique l’idée de manquer la cible, dans le sens de se tromper et d’être trompé. Il s’agit de manquer le chemin de la droiture et de l’honneur, il s’agit de faire le mal, de s’égarer de la loi de Dieu, c’est-à-dire s’égarer des principes et préceptes divins (l’amour). Il y a aussi une notion d’infraction, dans le sens de violation de la loi divine (l’amour) dans la pensée ou en acte.

  • Le péché en tant que cause: en générale lorsque le texte sous-entend la cause, il est traduit en français par un singulier utilisant les prépositions « de » ou « du« , comme par exemple: « Car personne ne sera déclaré juste devant lui parce qu’il aura accompli les œuvres demandées par la Loi. En effet, la Loi donne seulement la connaissance du péché » (Romains 3:20 BDS). Paul dit que la Loi donne la connaissance « du péché« . La Loi, gravée sur les tablettes de pierre, ne fait pas connaître une liste exhaustive d’actions qualifiées de « péchés« . Jésus va d’ailleurs plus en profondeur dans l’étendue des valeurs de Dieu concernant le décalogue gravé sur les tablettes de pierre (ex: cf. Matthieu 5:21-22, 27-28), qui sont un peu comme des têtes de chapitre. Dans Romains 3:20, Paul parle « du péché » en terme de force agissante qu’il appelle « la loi du péché« , quand il écrit: « Car la loi de l’Esprit qui nous donne la vie dans l’union avec Jésus-Christ t’a libéré de la loi du péché et de la mort » (Romains 8:2 BDS). Dans Romains 7, Paul décrit le résultat de « la loi du péché« , c’est-à-dire le résultat qui se produit quand cette force est agissante dans l’homme qui vit livré à lui-même avec une fausse manière de penser. Le péché puise même sa force dans la Loi et les commandements, si ceux-ci sont approchés comme les conditions à remplir par l’homme pour être « déclaré juste » devant Dieu, et que l’homme essaie d’y arriver sans changer sa manière de penser et sa compréhension des choses pour l’aligner à la manière de penser que Christ a révélée, enseignée et démontrée. Sans la vérité qui est en Christ, l’approche des 10 commandements est tordue dans la pensée de l’homme. Il se condamne alors lui-même et condamne les autres en se servant des 10 commandements, de la même manière que Moïse et ceux qui l’ont suivi l’ont fait.
  • Le péché en tant que conséquence: en générale lorsque le texte sous-entend la conséquence qui résulte de « la loi du péché« , il est souvent traduit par un pluriel, ou alors c’est le verbe « pécher » qui est utilisé. Il s’agit là alors non plus du péché en tant que force agissante, mais de la conséquence lorsque cette force agit, c’est-à-dire du péché en terme d’action et de parole. Les actions et les paroles sont la partie visible d’une fausse manière de penser et d’une mauvaise compréhension des choses. Par exemple: « car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matthieu 26:28 LSG). Ces paroles de Jésus disent que ce sont les péchés en termes d’actions et de paroles dont son sang répandu libère, c’est-à-dire délivre des mauvaises actions. Jésus dit que c’est pour « plusieurs« , le terme est polus qui signifie un grand nombre, ce n’est donc pas tous que son sang délivre des péchés. En fait, il s’agit de ceux qui pensent selon les prescriptions de Moïse en matière de sacrifices pour le pardon des péchés et qui n’arrivent pas à s’en défaire dans leur manière de penser. Ceux-ci réclament du sang versé pour le pardon des péchés. Mais en vérité, Jésus a démontré jusqu’à donner sa propre vie, que Dieu ne tient pas compte des fautes, car l’amour ne le fait pas. La vérité qui est en Christ est la substance pour changer le péché en tant que cause, c’est-à-dire changer la fausse manière de penser, changer le mauvais état d’esprit de l’homme. La mort de Jésus-Christ, sans manifester aucun mal à l’encontre même de ses ennemis, est ce qui scelle une fois pour toute la vérité au sujet de Dieu: Dieu est amour et l’amour ne tient pas compte des fautes, il ne condamne pas. Beaucoup d’hommes regardaient, et regardent encore, à la mort de Jésus à la croix avec les lunettes des prescriptions de Moïse en matière de sacrifices pour le pardon de certains péchés (à noter: certains péchés comme l’adultère étaient considérés par Moïse comme impardonnable par Dieu, mais Christ a démontré le contraire). Malheureusement, ces lunettes de la loi de Moïse (à ne pas confondre avec la loi de Dieu) ne permettent pas de croire au pardon des péchés sans effusion de sang, à cause de ce que Moïse a prescrit et que les hommes suivaient aveuglément et sans discernement. Ainsi, pour ceux-ci, c’est le sang versé de Christ, qu’ils considèrent à l’image des prescriptions de Moïse en termes de sacrifice, qu’ils en viennent à accepter l’idée que leurs péchés puissent être pardonnés. Ceux-ci sont aussi ceux qui considèrent comme blasphème l’annonce du pardon des péchés sans prérogative, tel que Christ l’a fait. Jésus-Christ a enseigné et démontré le pardon des péchés sans effusion de sang, et ce bien avant sa mort. (voir aussi Dossier: Le point sur le pardon des péchés)

cause&conséquence3Cette distinction est importante à faire entre le péché en tant que cause et le péché en tant que conséquence. La cause est cette force agissante dans la nature de l’être humain par une fausse manière de penser, et face à laquelle celui-ci n’a aucun pouvoir par lui-même (cf. Romains 8:7), si sa manière de penser n’est pas corrigée par la vérité qui est en Christ et dont l’Esprit-Saint conduit et convainc. Le péché est une fausse manière de penser qui s’introduit jusque dans le subconscient. Et c’est le subconscient qui produit la majorité des réactions d’un individu. C’est pourquoi le péché est comme une force agissante « malgré » la personne. Les péchés en tant que conséquences sont les actions (actes et paroles) qui résultent de cette force lorsqu’elle agit à cause d’une fausse manière de penser non-conforme à la vérité qui est en Christ. Cette distinction est vitale et fondamentale, parce que le péché ne peut pas être réduit en termes d’actions (actes et paroles). Il va de soi qu’il n’y a pas d’action sans cause. Sans cette distinction entre la cause (force agissante par un faux état d’esprit, une fausse manière de penser) et la conséquence (actes et paroles), la tendance naturelle est de vouloir chercher la solution à ce qui est visible: aux mauvaises actions (actes et paroles), et de le faire par des moyens humains qui n’agissent pas sur la cause (fausse manière de penser). Cette focalisation sur la partie visible amène souvent à croire faussement que l’homme peut y arriver par lui-même, à coup de prières, d’efforts, de discipline et de bonne volonté, sans aligner sa manière de penser sur la vérité qui est en Christ. Cette ignorance est une garantie de « mort » pour le croyant, comme ce fut le cas des hommes qui ont suivi aveuglément la loi de Moïse. Il faut comprendre que la cause qui produit ces actions mauvaises est indépendante de la volonté de l’être humain qui ne peut pas se défaire de cette cause par lui-même. L’intervention de Dieu est nécessaire pour changer la manière de penser de l’homme. Jésus a amené ses disciples, par ses enseignements et sa vie, à changer leur manière de penser. L’homme sans l’intervention de l’Esprit de vérité (le même qui était en Christ), et sans la vérité que Jésus-Christ a enseignée et démontrée, reste avec une fausse manière de penser qui est modelée par le père du mensonge. L’homme n’arrive pas par lui-même à penser autrement. C’est ce que Paul a expérimenté lorsqu’il vivait livré à lui-même face à la Loi de Dieu, le décalogue gravé sur des pierres (cf. Romains 7:15-17). Mais dans l’union avec le Christ, cette force perd son pouvoir, car c’est l’Esprit de Dieu qui libère de la « loi du péché » (cf. Romains 7:24-8:2) et qui est la solution véritable pour annuler l’emprise de la cause (force agissante par une fausse manière de penser) et faire disparaître ainsi les conséquences (actions et paroles), pour mener la vie juste et sainte que produit la vérité qui est en Christ. A noter: Pour brièvement évoquer ici la solution, elle passe par recevoir le « don de la justification/droiture ». Et cela se produit dans l’union avec le Christ, en croyant à la vérité qui est en Lui au sujet du pardon des péchés pour nous-mêmes et pour les autres. L’enseignement de Christ purifie la manière de penser pour l’aligner avec celle de Dieu: la vérité. C’est ainsi, par un changement de la manière de penser qu’il nous lave du péché et nous en purifie, à l’aide du Saint-Esprit qui est l’Esprit de vérité. Notre esprit devient saint, animé d’une saine manière de penser conforme à l’amour. Cela ne se produit ni à force de prières, ni à coup d’efforts et de discipline, mais par le renouvellement de la pensée en croyant la vérité qui est en Jésus-Christ, notamment au sujet du pardon des péchés (passés, présents et aussi futurs, s’il devait y en avoir), uniquement à cause de son nom (cf. 1 Jean 2:1-2, 1 Jean 2:12). Cela est reçu personnellement par le moyen de la foi, c’est par la foi qu’on s’en saisit. Il s’agit de le croire dans notre cœur et de le confesser de notre bouche (cf. Romains 10:10). En comprenant que le péché est par définition un faux état d’esprit, une fausse manière de penser introduite jusque dans le subconscient, qui a pour résultat des actions contraires à l’amour, il devient évident que la transformation pour en être délivré passe par un changement d’état d’esprit, c’est-à-dire un changement de manière de penser et de compréhension des choses jusque dans le subconscient. Ce changement s’appelle la metanoia (voir aussi Dossier: Le point sur la repentance).