« Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines qui sont étrangères à notre foi. Ce qui est bien, en effet, c’est que notre cœur soit affermi par la grâce divine et non par des règles relatives à des aliments. Ces règles n’ont jamais profité à ceux qui les suivent » (Hébreux 13:9 BDS), écrit l’auteur aux Hébreux. Il y a ici une incitation à ne pas se laisser entraîner par toutes sortes de principes ou de croyances qui ne prônent pas la foi, c’est-à-dire la confiance en Dieu lui-même au lieu de la confiance en nos propres efforts ou capacités à se discipliner. L’auteur souligne ici que:
C’est la grâce divine qui affermit le cœur !
C’est précisément la faveur de Dieu imméritée et « imméritable » qui affermit le cœur, qui le remplit et le comble (voir aussi L’amour: clé de la plénitude de Dieu et L’amour fait grandir dans la foi). C’est la grâce à laquelle on accède par le moyen de la foi qui produit le changement du cœur de l’homme. Les doctrines qui promeuvent des règles et une grande discipline au lieu de la confiance en Dieu n’ont jamais profité à ceux qui les suivent, car:
Les règles n’ont aucun pouvoir de changement sur le cœur de l’homme!
C’est ce que l’apôtre Paul souligne aussi à plusieurs reprises comme dans sa lettre aux Romains lorsqu’il dit « ce que la Loi était incapable de faire, parce que l’état de l’homme la rendait impuissante, Dieu l’a fait: il a envoyé son propre Fils avec une nature semblable à celle des hommes pécheurs et, pour régler le problème du péché, il a exécuté sur cet homme la sanction qu’encourt le péché » (Romains 8:3- BDS). Toutefois, il faut faire attention ici à l’idée de sanction venant du Père que Paul véhicule… Car Paul ne tient pas compte des paroles de Jésus au sujet du Père. Il n’avait pas connaissance des paroles de Jésus que l’on retrouve dans les évangiles…! Jésus a enseigné et démontré clairement que ce n’est pas le Père qui est celui qui sanctionne le péché, les hommes le font et leur fausse manière de penser les amène à faire le mal. Regarder à la croix comme à une punition du péché est à l’opposé de la vérité qui est en Christ au sujet du Père, et fait passer le Père céleste pour un meurtrier à la place du diable (cf. Jean 8:44). La Loi gravée sur des pierres (le décalogue), elle-même est sainte et le commandement est saint, juste et bon nous dit Paul (cf. Romains 7:12). Mais la Loi gravée sur des pierres et les commandements de Dieu qui s’y trouvent, ainsi que toutes règles qu’on pourrait y ajouter comme Moïse l’a fait, n’ont aucun pouvoir de changement sur le cœur de l’homme. Et cela est due à la mauvaise manière de penser et de comprendre les choses qui habite l’homme depuis la faute d’Adam. Ce qui délivre du péché et qui sauve l’homme de cet état d’incapacité à faire ce qui est bien, c’est précisément la faveur de Dieu, imméritée et « imméritable », qui est la manifestation de son amour inconditionnel. C’est cette révélation de qui est véritablement Dieu, sa grâce qu’il a démontrée par la vie et la mort de Christ, qui change la manière de penser et de comprendre les choses au sujet de Dieu. C’est ce qui amène le cœur de l’homme à être transformé. Cette faveur imméritée, expression de son amour pour nous, Dieu l’a enseigné et démontré en Jésus-Christ. C’est ce que Paul résume en disant:
« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies » (Ephésiens 2:8-9 BDS). « Dans la surabondance de sa grâce, notre Seigneur a fait naître en moi la foi et l’amour que l’on trouve dans l’union avec Jésus-Christ » (1 Timothée 1:14 BDS). Le cœur de Paul a été transformé par la grâce de Dieu dont il a fait l’expérience. Cette grâce a produit en lui la confiance en Dieu et l’amour dans l’union avec Jésus-Christ.
Dans la lettre que Jacques écrit, il dit ceci: « Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez votre cœur, vous qui avez le cœur partagé » (Jacques 4:8 BDS). Il y a une séquence dans ce que Jacques dit ici, et cette séquence est de s’approcher de Dieu en premier lieu! La conséquence de s’approcher de lui est que Dieu s’approche de nous. Dieu ne rejettera jamais celui qui s’approche de lui et ce indépendamment de l’état de celui qui s’approche de Dieu. Christ a démontré qu’il ne rejette pas celui qui vient à Lui. Jacques ne dit pas qu’il faut d’abord nettoyer nos mains et purifier notre cœur partagé pour s’approcher de Dieu. Parce que la vérité est que c’est Dieu seul qui peut faire ce nettoyage et cette purification. Pour être plus précis, c’est la vérité qui est en Jésus-Christ au sujet du Père et de son amour qui nous purifie. C’est par Son Esprit, l’Esprit de vérité, qu’il nous purifie de l’intérieur vers l’extérieur. C’est l’œuvre de Dieu Lui-même et il effectue cette transformation du cœur en nous faisant goûter à sa faveur imméritée et « imméritable » : sa grâce qui est l’expression de son amour inconditionnel.
C’est en goûtant à la grâce de Dieu que notre cœur cesse d’être partagé.
David, qui pourtant vivait sous le régime de la loi de Moïse, c’est-à-dire le régime du mérite avec ses exigences et ses conséquences, avait déjà bien compris une partie du cœur de Dieu et la réalité de sa grâce lorsqu’il s’exprime ainsi: « Tu n’as voulu ni offrande ni sacrifice. Tu m’as ouvert l’oreille, car tu n’as demandé ni holocaustes ni sacrifices pour expier le péché » (Psaume 40:7 BDS). David avait goûté à la bonté de Dieu : « Car c’est lui qui pardonne tous tes péchés, c’est lui qui te guérit de toute maladie, qui t’arrache à la tombe. C’est lui qui te couronne de tendresse et d’amour, et qui te comble de bonheur tout au long de ton existence; et ta jeunesse, comme l’aigle, prend un nouvel essor » (Psaume 103:3-5 BDS). Le psaume 67 le résume aussi merveilleusement dans les deux versets suivant:
« Que Dieu nous fasse grâce! Qu’il nous bénisse! Qu’il nous regarde avec bonté, afin que sur la terre on reconnaisse comment tu interviens, et que dans toutes les nations on voie comment tu sauves! » (Psaume 67:2-3 BDS)
Jésus lui-même, qui est la plénitude de la grâce de Dieu et qui en est la démonstration, affermit les cœurs en exprimant cette réalité de la grâce de Dieu pour celui qui place sa confiance dans le Père: « Oui, vraiment, je vous l’assure: celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné; il est déjà passé de la mort à la vie » (Jean 5:24 BDS).