L’intelligence obscurcie: résultat de l’endurcissement du coeur

Dans sa lettre aux Ephésiens, après avoir parlé de ne plus être de petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur, Paul écrit : « Voici donc ce que je vous dis, ce que je vous déclare au nom du Seigneur: vous ne devez plus vivre comme les païens, qui suivent leurs pensées vides de sens. Ils ont, en effet, l’intelligence obscurcie et sont étrangers à la vie que Dieu donne, à cause de l’ignorance qui est en eux et qui provient de l’endurcissement de leur cœur » (Ephésiens 4: 17-18 BDS). Dans l’original, il y a deux termes derrière le terme païens. Il y a le terme loipoy qui signifie le reste, et le terme ethnos qui signifie multitude, nations. Ainsi, le terme païens ici a le sens suivant : le reste des multitudes. Paul dit que le reste des multitudes, sous-entendu ceux qui ne suivent pas Jésus-Christ, suivent leurs pensées vides de sens. Ils suivent donc des manières de penser qui sont non-conformes à Jésus-Christ, non-conformes à l’amour tel qu’il l’a révélé. Dieu est amour. Et les actions découlent des manières de penser.

Intelligence obscurciePaul laisse comprendre que les pensées vides de sens proviennent du fait d’avoir une intelligence obscurcie et d’être étranger à la vie que Dieu donne. Jésus-Christ est la référence de la vie que Dieu donne, une vie conforme à l’amour. Et Paul nous fait savoir que la cause de l’intelligence obscurcie, et le fait d’être étranger à la vie que Dieu donne, est l’ignorance. Paul continue en disant que:

L’ignorance provient de l’endurcissement du cœur.

Il peut y avoir un certain nombre de raison pour lesquels le cœur s’est endurci, mais la principale est une méconnaissance de l’amour de Dieu et de ses caractéristiques. Dieu est amour. C’est la connaissance de la vérité qui sanctifie, qui libère du péché, c’est-à-dire qui libère des fausses manières de penser. Il faut savoir qu’il y a quatre obstacles principaux à la connaissance de la vérité :

  • Le manque d’information : il s’agit simplement du fait de ne pas être suffisamment informé. Parfois on croit savoir, mais il nous manque des informations. On ne peut tirer des conclusions personnelles qu’à partir de l’information dont on dispose personnellement. Et pour certaines informations, on s’appuie parfois sur d’autres individus qui ne peuvent tirer des conclusions personnelles qu’à partir de l’information dont ils disposent eux-mêmes. Ceci peut amener un grand nombre de gens dans l’erreur lorsque l’information n’est pas vérifiée par les individus eux-mêmes.
  • La tromperie : il s’agit d’avoir reçu des informations fausses. Que ce soit par des gens bien intentionnés ou désireux de tromper les autres, le résultat est le même: une fausse information.
  • Les à priori : ce sont les raisonnements ou conclusions prématurés qui sont établis avant tout examen approfondi. Ces à priori amènent à de faux raisonnements, à de fausses conclusions ou à d’autres à priori.
  • Les préférences : il s’agit là des préférences personnelles, de ce qui nous convient le mieux, ce qui nous arrange bien, même si l’on sait que ce n’est peut être pas conforme à la vérité.

C’est quatre point sont à la fois des obstacles à la connaissance de la vérité mais peuvent aussi contribuer à l’endurcissement du cœur. Par exemple, certaines personnes qui ont été trompées peuvent s’endurcir et avoir tendance à rejeter certaines nouvelles informations par crainte d’être trompées à nouveau. Il y aura là des à priori en provenance de tromperies, par exemple, et possiblement certaines préférences qui viendront faire obstacle à la connaissance de la vérité… Ou par exemple, certaines personnes peuvent rejeter certaines informations nouvelles, simplement par crainte que si ces informations qu’elles n’avaient pas précédemment sont vraies alors cela signifierait qu’elles ont été trompées jusque-là sur ce qu’elles croyaient. C’est pourquoi, il est important de prendre soin de son cœur et de ne pas le laisser s’endurcir. Ceci est fondamental pour la connaissance de la vérité qui sanctifie et ne pas être étranger à la vie que Dieu donne.

Ainsi, lorsqu’il est écrit : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Proverbe 4:23 NEG79), il ne s’agit pas de mettre une carapace de protection qui endurcit le cœur, mais il s’agit de le garder tendre, perméable à Dieu et à son amour démontré en Jésus-Christ, ouvert à la vérité. Car un endurcissement du cœur a pour aboutissement d’être étranger à la vie que Dieu donne, et d’être ignorant avec une intelligence obscurcie.

L’amour: conséquence d’un coeur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère

Coeur pur 1Dans sa première lettre à Timothée, Paul lui rappelle qu’il l’a encouragé à demeurer à Ephèse pour avertir certains de ne pas enseigner de doctrines étrangères à la foi (cf. 1 Timothée 1:3 – BDS). Il faut comprendre que tout ensemble de croyances et de principes qui ne s’appuient pas sur la confiance en Dieu comme le seul moyen de transformation et d’accès aux réalités du règne de Dieu, n’appartient pas à la foi. En réalité, tout enseignement qui ne fait pas intervenir le moyen de la foi, c’est-à-dire des choses à croire au sujet de Dieu, est voué à l’échec et à la déception de ceux qui s’y attachent. Tout enseignement qui s’appuie sur une sagesse tout humaine basée sur les principes de ce monde n’a rien à voir avec la foi, et n’a donc rien à voir avec l’Evangile qui est la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. C’est uniquement par le moyen de la foi qu’on accède à la grâce de Dieu (cf. Ephésiens 2:8). Il s’agit de la faveur de Dieu qui, par définition et par ce qui caractérise l’amour, ne peut faire intervenir aucune notion de mérite (voir aussi La grâce: l’expression de l’amour inconditionnel de Dieu). Paul précise ensuite l’intention de sa lettre à Timothée: « Le but de cet avertissement est d’éveiller l’amour, un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère » (1 Timothée 1:5 – BDS).

L’amour est central dans tout l’Evangile car c’est la nature même de Dieu, il est amour (cf. 1 Jean 4:8, 4:16). Et l’homme est créé précisément, homme et femme, pour être l’image de Dieu (cf. Genèse 1:26-27), c’est-à-dire amour. Cela signifie aimer comme Dieu aime, car Dieu est amour. Christ est l’exemple parfait de cette image visible du Dieu invisible, telle que créée conformément à son intention (cf. Colossiens 1:15). En parlant de l’amour et de Dieu, Jean l’exprime ainsi: « Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c’est en cela que l’amour est parfait en nous » (1 Jean 4:17 – LSG). Toutefois, Jean ne dit pas cela sans avoir précisé d’où vient cet amour qui l’habite : « Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jean 4:16 – LSG), « Mes chers amis, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et il connaît Dieu » (1 Jean 4:7 – BDS). Et Jean fait donc le constat que: « Quant à nous, nous aimons parce que Dieu nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19 – BDS). Paul rappelle aussi que: « la Loi se trouve accomplie tout entière par l’obéissance à cette seule parole: Aime ton prochain comme toi-même » (Galates 5:14 – BDS, cf. aussi Romains 13:9). Jacques appelle cette réalité de l’amour: « la loi du royaume de Dieu » (cf. Jacques 2:8). Paul dit que si nous n’avons pas l’amour en nous, nous ne sommes rien et que même le don de notre vie, sans l’amour, ne nous sert de rien (cf. 1 Corinthiens 13:1-3). Les caractéristiques de l’amour sont celles que Christ a manifestées jusqu’à donner sa propre vie par amour. Ce sont des caractéristiques que Paul connait bien, à cause de l’amour du Christ qu’il a vu naître en lui: « L’amour est patient, il est plein de bonté, l’amour. Il n’est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s’enfle pas d’orgueil. Il ne fait rien d’inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal (il ne tient pas compte du mal). L’injustice l’attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère. L’amour n’aura pas de fin » (1 Corinthiens 13:4-8 – BDS). L’absence de l’amour verra toujours la présence de caractéristiques qui lui sont opposées comme par exemple: de l’impatience, de la méchanceté, de l’envie, le besoin de se faire valoir, de l’orgueil, du cynisme, une recherche de son propre intérêt, de l’irritabilité, du ressentiment, une réjouissance lorsque le mal atteint ceux qui commettent le mal, l’absence de réjouissance face à la faveur imméritée (notamment celle que les autres expérimentent), de l’accusation (envers les autres et envers soi-même), de l’anxiété, de la crainte, du désespoir, de l’inconstance. Ce sont là autant de caractéristiques qui sont un signal qui indique le manque d’amour, c’est-à-dire un manque d’enracinement dans l’amour que Dieu a pour nous. L’amour vient de Dieu. Celui qui n’est pas établi dans l’amour que Dieu a pour lui, ne pourra pas aimer les autres. Il ne pourra pas porter en lui les caractéristiques de l’amour décrites dans 1 Corinthiens 13.

Paul donne des clés importantes pour parvenir à cet amour en disant que l’amour vient à la fois d’un cœur pur, et d’une bonne conscience et d’une foi sincère. Ces composantes sont donc impliquées pour parvenir à l’amour que Paul et Jean ont expérimenté eux-mêmes.

Un cœur pur, une bonne conscience, une foi sincère

Coeur pur 2Jésus a dit « Heureux ceux dont le cœur est pur, car ils verront Dieu » (Matthieu 5:8 – BDS). Après avoir constaté qu’en entendant la Bonne Nouvelle les non-Juifs sont devenus croyants et que Dieu les a marqué en leur donnant son Esprit comme aux Juifs, Pierre s’est exprimé devant d’anciens membres du parti des pharisiens en disant: « Entre eux (non-Juifs) et nous (Juifs), il (Dieu) n’a fait aucune différence puisque c’est par la foi qu’il a purifié leur cœur » (Actes 15:9 – BDS). En devenant croyant en la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ, Dieu marque de son Esprit, et dans ce qui avait été annoncé de l’alliance en Jésus-Christ, il y a cette partie: « je placerai mes lois dans leur cœur et je les graverai dans leur pensée«  (cf. Hébreux 10:16, 8:10). Ceci correspond à ce qui avait été annoncé par la bouche d’Ezéchiel à deux reprises : « Je leur donnerai un cœur qui me sera entièrement dévoué et je mettrai en eux un esprit nouveau, j’ôterai de leur être leur cœur dur comme la pierre, et je leur donnerai un cœur de chair, afin qu’ils vivent selon mes ordonnances, qu’ils obéissent à mes lois, et les appliquent. Ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu » (Ezéchiel 11:19-20 – BDS), « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau, j’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ezéchiel 36:-26 – BDS). Avec les lois de Dieu (les lois de l’amour) dans le cœur, le cœur est purifié, il s’aligne avec celui de Dieu. Ainsi, celui qui a reçu ce cœur nouveau est rendu sensible aux mêmes choses que Dieu. Le moyen de la foi est impliqué puisque c’est en croyant en la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ que ce cœur nouveau est donné par Dieu, avec son Esprit. Mais pour que le cœur reste établi dans cette réalité, il est important de demeurer dans la grâce de Dieu. C’est ce que l’auteur aux Hébreux souligne alors qu’il donne la même mise en garde que la première lettre de Paul à Timothée: « Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines qui sont étrangères à notre foi. Ce qui est bien, en effet, c’est que notre cœur soit affermi par la grâce divine et non par des règles relatives à des aliments. Ces règles n’ont jamais profité à ceux qui les suivent » (Hébreux 13:9 – BDS). Cette réalité des lois de Dieu, gravées dans le cœur du croyant qui est né d’Esprit, n’est pas suffisante pour qu’il puisse vivre conformément à ces lois de l’amour. Il est essentiel de ne pas négliger la deuxième partie de l’alliance: « il ajoute: Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs fautes. Or là où il y a pardon (effacement) des péchés, il n’y a plus à présenter d’offrande pour le péché » (Hébreux 10:17-18 – SG21). Sans cette deuxième partie, il est impossible pour le croyant d’avoir une bonne conscience, car il essaiera de se conformer aux lois de Dieu, qui se trouvent maintenant inscrites dans son cœur avec l’idée d’être justifié devant Dieu par cette conformité et il échouera (cf. Galates 5:4). Cela donne même de la force au péché (cf. 1 Corinthiens 15:56, Romains 3:28, 7:8). L’Accusateur s’appuiera avec plaisir sur ces lois inscrites dans le cœur pour placer alors le croyant sous la culpabilité devant Dieu. Aussi, le croyant ne sera pas rempli d’assurance devant Dieu et aura tendance à se « tenir à distance » de Dieu et se sentir séparé de Lui. Pourtant, Dieu ne lui retire pas son Esprit, les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables (cf. Romains 11:29). C’est ce que Jean laisse percevoir en disant: « si notre cœur ne nous condamne pas, nous sommes pleins d’assurance devant Dieu » (1 Jean 3:21 – BDS) et que l’auteur aux Hébreux souligne de cette manière: « Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur droit, avec la pleine assurance que donne la foi, le cœur purifié de toute mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Hébreux 10:22 – BDS). Le moyen de la foi purifie le cœur de toute mauvaise conscience et cela produit la sanctification, une vie juste et sainte, le corps lavé d’une eau pure comme la réalité du baptême d’eau: nous sommes lavés par l’Esprit.

Coeur pur 3Ce que Dieu a révélé en Christ, à travers ce qu’il a enseigné et fait, c’est ce qui purifie celui qui croit (cf. Jean 15:3). Jésus a dit à Pierre qui ne voulait pas être lavé par Jésus: « Si je ne te lave pas, il n’y a plus rien de commun entre toi et moi » (Jean 13:8 – BDS). Ce que Jésus nous laisse savoir ici, c’est que si c’est lui qui nous lave et nous purifie, alors nous avons tout en commun avec lui. En lavant les pieds de ses disciples Jésus a démontré la valeur de ses disciples à ses yeux, aux yeux de Dieu. Jésus a démontré que ce qui peut être salle chez l’homme et produire le sentiment de honte, ne repousse pas Dieu, au contraire, Dieu le lave pour redonner toute sa dignité à l’homme. Et ce que nous avons en commun avec Jésus c’est en particulier l’amour du Père pour nous: « Comme le Père m’a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés; maintenez-vous donc dans mon amour » (Jean 15:9 – BDS). En saisissant l’amour de Dieu pour nous démontré en Christ, cet amour que rien ne repousse, alors cet amour nous habite. Lorsque c’est ce que Jésus a enseigné et démontré par sa vie jusqu’à accepter la mort sur une croix, ce qui amène la bonne conscience, alors nous avons tout en commun avec Christ qui nous purifie. Lorsque nous avons l’amour en commun, alors nous avons tout en commun avec Lui, car tout découle de l’amour. Lorsque le croyant vit dans la réalité que Dieu ne tient pas compte de ses fautes, il peut alors marcher dans la lumière avec une bonne conscience, d’autant plus que le péché perd alors son emprise sur ce croyant (cf. 1 Jean 1:7, Romains 6:14) et qu’il devient habilité à ne plus être dominé par le mal. Ceci lui permet ainsi de marcher conformément aux lois de Dieu qui sont dans son cœur, dans la communion avec Dieu. « En effet, celui qui fait le mal déteste la lumière, et il se garde bien de venir à la lumière de peur que ses mauvaises actions ne soient révélées. Mais celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement que tout ce qu’il fait, il l’accomplit dans la communion avec Dieu » (Jean 3:20:21 – BDS).

Le fait est qu’une foi sincère, authentique, est nécessaire pour que la conscience soit bonne et que le cœur soit purifié. Sans le moyen de la foi, ni la bonne conscience ni la purification du cœur ne se produise. L’absence d’une bonne conscience démontre que le croyant ne croit pas dans l’effacement de ses fautes sans prérogative de sa part, il ne croit pas au don de la justification, il ne s’en saisit pas par le moyen de la foi. Sa conscience le condamnera en s’appuyant alors sur les lois de Dieu qui sont dans son cœur. En général, un tel croyant continuera à vouloir « présenter une offrande pour le péché« , que ce soit à travers ses œuvres pour Dieu, ou par des demandes de pardon (voir aussi Dossier: Le point sur le pardon des péchés), ou par le regret de ses fautes (voir aussi Dossier: Le point sur la repentance). Et il faut savoir qu’il n’est pas possible de traiter les autres différemment que l’on se traite soi-même. Ainsi, sans une bonne conscience le croyant condamnera les autres à la mesure de sa propre mauvaise conscience. Un tel croyant attendra des autres qu’ils lui fassent des excuses pour leur pardonner et/ou qu’ils soient remplis de regrets avant de leur pardonner. Il ne pourra pas leur faire grâce et les aimer comme Christ les aime. Il aura tendance à juger et condamner les autres d’après les lois de Dieu qui sont dans son cœur et gravées dans ses pensées. Ainsi, il ne peut simplement pas vivre les caractéristiques de l’amour. Ne se saisissant pas de la grâce de Dieu pour lui-même, il sera incapable de manifester la grâce aux autres.

Coeur pur 4C’est pourquoi, en parlant de l’amour qui vient d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère, Paul continue en disant: « Certains se sont écartés de ces principes et se sont égarés dans des argumentations sans aucune valeur. Ils se posent en enseignants de la Loi mais, au fond, ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d’eux-mêmes » (1 Timothée 1:6-8 – BDS). Et la caractéristique inévitable lorsqu’on s’écarte de ces principes évoqués par Paul est alors l’absence de l’amour du Christ chez le croyant. Et Paul se donne en exemple de la transformation que la Bonne Nouvelle produit par le moyen de la foi (cf. 1 Timothée 1:15). Paul a été sauvé et transformé par le moyen de la foi. Il n’y a aucun autre moyen que celui de la foi qui permette l’accès à ces réalités. Paul a été délivré du péché dans lequel il était captif lorsqu’il fonctionnait au mérite (sous le régime de la loi de Moïse) sans le moyen de la foi, cela avant de croire en l’Evangile (cf. Romains 7:8-11). Son expérience passée était à cause d’une mauvaise approche de la Loi (les dix paroles/commandements). La bonne conscience est charnière dans la relation avec Dieu et la vie par le moyen de la foi. Paul en parle en ces termes: « …cette bonne conscience dont certains se sont écartés au point que leur foi a fait naufrage » (1 Timothée 1:19 – BDS). La confiance en Dieu, la foi, cette pleine assurance devant Dieu disparaît lorsque le croyant est habité par une mauvaise conscience. C’est malheureusement, le cas de nombreux croyants aujourd’hui. Ils ne sont pas remplis d’assurance devant Dieu à cause de leur mauvaise conscience.

Ce n’est certainement pas pour rien que Paul place la bonne conscience au centre entre le cœur pur et la foi sincère. Malgré toute la sincérité qui était la sienne et le plaisir dans son être intérieur à la Loi de Dieu qu’il avait dans le passé, sans le moyen de la foi en Christ qui amène la bonne conscience, Paul avait constaté l’impossibilité de se défaire du péché par lui-même (cf. Romains 7). C’est l’union avec le Christ, par le moyen de la foi, qui l’a délivré et qui a produit la vie en lui par l’Esprit. Paul laisse aussi comprendre plus loin dans sa lettre à Timothée qu’une mauvaise conscience est même une des caractéristiques typique des prédicateurs de mensonge (cf. 1 Timothée 4:2). Un prédicateur de mensonge est par définition quelqu’un qui enseignent des choses contraire à la vérité, contraire à la grâce de Dieu qui est l’Evangile, en ne faisant pas appel au moyen de la foi. L’enseignement d’un prédicateur de mensonge, malgré tout le cœur et la bonne volonté qui peut mettre dans ce qu’il enseigne, ne connaît pas la vérité qui délivre du péché, sa conscience en reste chargée de ses fautes. Comme évoqué plus haut, c’est la bonne conscience apportée par le don de la justification (cf. Romains 10:4) qui permet une pleine assurance devant Dieu, d’autant plus que le don de la justification, lorsqu’il est saisi par le moyen de la foi, libère de la loi du péché et produit la droiture. Une mauvaise conscience poussera toujours le croyant vers des formes diverses d’auto-justification (légalisme), une focalisation sur les choses à faire et une tentative inconsciente de sauver sa vie par ses propres efforts et sa discipline. Mais la bonne conscience provient uniquement de la foi dans ce que Christ a enseignée et démontré par sa vie tout entière jusqu’à la croix, et qui permet l’effacement des fautes de la conscience (cf. Hébreux 10). Cette bonne conscience amène une vie pleine de confiance en Dieu et produit la vie que Dieu donne. Un cœur endurci par une mauvaise conscience, non délivré de l’esclavage du péché, ne permet pas d’accéder à la vie que Dieu donne (cf. Ephésiens 4:18). Ainsi, par la grâce à laquelle il a cru, Paul a fait cette expérience: « Dans la surabondance de sa grâce (qui amène notamment la bonne conscience et la transformation), notre Seigneur a fait naître en moi la foi (la confiance en Dieu qui amène une démonstration des choses qui sont invisibles sans ce moyen) et l’amour que l’on trouve dans l’union avec Jésus-Christ » (1 Timothée 1:14 – BDS).

« Voici en quoi consiste l’amour: ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés… » (1 Jean 4:10 – BDS).

Le cœur est affermi par la grâce

Coeur affermi 5« Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines qui sont étrangères à notre foi. Ce qui est bien, en effet, c’est que notre cœur soit affermi par la grâce divine et non par des règles relatives à des aliments. Ces règles n’ont jamais profité à ceux qui les suivent » (Hébreux 13:9 BDS), écrit l’auteur aux Hébreux. Il y a ici une incitation à ne pas se laisser entraîner par toutes sortes de principes ou de croyances qui ne prônent pas la foi, c’est-à-dire la confiance en Dieu lui-même au lieu de la confiance en nos propres efforts ou capacités à se discipliner. L’auteur souligne ici que:

C’est la grâce divine qui affermit le cœur !

C’est précisément la faveur de Dieu imméritée et « imméritable » qui affermit le cœur, qui le remplit et le comble (voir aussi L’amour: clé de la plénitude de Dieu et L’amour fait grandir dans la foi). C’est la grâce à laquelle on accède par le moyen de la foi qui produit le changement du cœur de l’homme. Les doctrines qui promeuvent des règles et une grande discipline au lieu de la confiance en Dieu n’ont jamais profité à ceux qui les suivent, car:

Les règles n’ont aucun pouvoir de changement sur le cœur de l’homme!

Coeur affermi 6C’est ce que l’apôtre Paul souligne aussi à plusieurs reprises comme dans sa lettre aux Romains lorsqu’il dit « ce que la Loi était incapable de faire, parce que l’état de l’homme la rendait impuissante, Dieu l’a fait: il a envoyé son propre Fils avec une nature semblable à celle des hommes pécheurs et, pour régler le problème du péché, il a exécuté sur cet homme la sanction qu’encourt le péché » (Romains 8:3- BDS). Toutefois, il faut faire attention ici à l’idée de sanction venant du Père que Paul véhicule… Car Paul ne tient pas compte des paroles de Jésus au sujet du Père. Il n’avait pas connaissance des paroles de Jésus que l’on retrouve dans les évangiles…! Jésus a enseigné et démontré clairement que ce n’est pas le Père qui est celui qui sanctionne le péché, les hommes le font et leur fausse manière de penser les amène à faire le mal. Regarder à la croix comme à une punition du péché est à l’opposé de la vérité qui est en Christ au sujet du Père, et fait passer le Père céleste pour un meurtrier à la place du diable (cf. Jean 8:44). La Loi gravée sur des pierres (le décalogue), elle-même est sainte et le commandement est saint, juste et bon nous dit Paul (cf. Romains 7:12). Mais la Loi gravée sur des pierres et les commandements de Dieu qui s’y trouvent, ainsi que toutes règles qu’on pourrait y ajouter comme Moïse l’a fait, n’ont aucun pouvoir de changement sur le cœur de l’homme. Et cela est due à la mauvaise manière de penser et de comprendre les choses qui habite l’homme depuis la faute d’Adam. Ce qui délivre du péché et qui sauve l’homme de cet état d’incapacité à faire ce qui est bien, c’est précisément la faveur de Dieu, imméritée et « imméritable », qui est la manifestation de son amour inconditionnel. C’est cette révélation de qui est véritablement Dieu, sa grâce qu’il a démontrée par la vie et la mort de Christ, qui change la manière de penser et de comprendre les choses au sujet de Dieu. C’est ce qui amène le cœur de l’homme à être transformé. Cette faveur imméritée, expression de son amour pour nous, Dieu l’a enseigné et démontré en Jésus-Christ. C’est ce que Paul résume en disant:

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies » (Ephésiens 2:8-9 BDS). « Dans la surabondance de sa grâce, notre Seigneur a fait naître en moi la foi et l’amour que l’on trouve dans l’union avec Jésus-Christ » (1 Timothée 1:14 BDS). Le cœur de Paul a été transformé par la grâce de Dieu dont il a fait l’expérience. Cette grâce a produit en lui la confiance en Dieu et l’amour dans l’union avec Jésus-Christ.

Dans la lettre que Jacques écrit, il dit ceci: « Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez votre cœur, vous qui avez le cœur partagé » (Jacques 4:8 BDS). Il y a une séquence dans ce que Jacques dit ici, et cette séquence est de s’approcher de Dieu en premier lieu! La conséquence de s’approcher de lui est que Dieu s’approche de nous. Dieu ne rejettera jamais celui qui s’approche de lui et ce indépendamment de l’état de celui qui s’approche de Dieu. Christ a démontré qu’il ne rejette pas celui qui vient à Lui. Jacques ne dit pas qu’il faut d’abord nettoyer nos mains et purifier notre cœur partagé pour s’approcher de Dieu. Parce que la vérité est que c’est Dieu seul qui peut faire ce nettoyage et cette purification. Pour être plus précis, c’est la vérité qui est en Jésus-Christ au sujet du Père et de son amour qui nous purifie. C’est par Son Esprit, l’Esprit de vérité, qu’il nous purifie de l’intérieur vers l’extérieur. C’est l’œuvre de Dieu Lui-même et il effectue cette transformation du cœur en nous faisant goûter à sa faveur imméritée et « imméritable » : sa grâce qui est l’expression de son amour inconditionnel.

C’est en goûtant à la grâce de Dieu que notre cœur cesse d’être partagé.

Coeur affermi 4David, qui pourtant vivait sous le régime de la loi de Moïse, c’est-à-dire le régime du mérite avec ses exigences et ses conséquences, avait déjà bien compris une partie du cœur de Dieu et la réalité de sa grâce lorsqu’il s’exprime ainsi: « Tu n’as voulu ni offrande ni sacrifice. Tu m’as ouvert l’oreille, car tu n’as demandé ni holocaustes ni sacrifices pour expier le péché » (Psaume 40:7 BDS). David avait goûté à la bonté de Dieu : « Car c’est lui qui pardonne tous tes péchés, c’est lui qui te guérit de toute maladie, qui t’arrache à la tombe. C’est lui qui te couronne de tendresse et d’amour, et qui te comble de bonheur tout au long de ton existence; et ta jeunesse, comme l’aigle, prend un nouvel essor » (Psaume 103:3-5 BDS). Le psaume 67 le résume aussi merveilleusement dans les deux versets suivant:

« Que Dieu nous fasse grâce! Qu’il nous bénisse! Qu’il nous regarde avec bonté, afin que sur la terre on reconnaisse comment tu interviens, et que dans toutes les nations on voie comment tu sauves! » (Psaume 67:2-3 BDS)

Jésus lui-même, qui est la plénitude de la grâce de Dieu et qui en est la démonstration, affermit les cœurs en exprimant cette réalité de la grâce de Dieu pour celui qui place sa confiance dans le Père: « Oui, vraiment, je vous l’assure: celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné; il est déjà passé de la mort à la vie » (Jean 5:24 BDS).