Dans le livre des proverbes, qu’il est toutefois nécessaire de filtrer avec la vérité qui est en Christ, se trouvent un bon nombre de joyaux, parmi ceux-ci: « Chacun goûtera à satiété les fruits de ses paroles et se rassasiera de ce que ses lèvres ont produit. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue: vous aurez à vous rassasier des fruits que votre langue aura produits » (Proverbe 18:20-21 BDS).
Qu’on en ait conscience ou pas, la réalité est que toutes les paroles que l’on prononce ont du poids, car elles produisent quelque chose. Jésus lui-même a démontré la puissance potentielle de la parole qui sort de nos bouches. Il l’a fait dans de nombreuses manifestations de la puissance du Saint-Esprit, qui agissait à travers lui, comme par exemple avec la tempête (voir Marc 4:39), ou dans l’histoire avec le figuier (cf. Matthieu 21:18-22). Lorsque le lendemain matin, Pierre est tout étonné de voir que le figuier que Jésus avait maudit la veille a séché jusqu’aux racines, Jésus répondit: « Ayez foi en Dieu. Vraiment, je vous l’assure, si quelqu’un dit à cette colline: «Soulève-toi de là et jette-toi dans la mer», sans douter dans son cœur, mais en croyant que ce qu’il dit va se réaliser, la chose s’accomplira pour lui. C’est pourquoi je vous le déclare: tout ce que vous demandez dans vos prières, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé » (Marc 11:22-24 BDS).
Jésus place la foi en Dieu comme point de départ de l’impact de ses propres paroles. Mais ensuite, de cette position de foi en Dieu, Jésus place les conséquences comme le résultat de ce qu’on dit et croit. Jésus invite à avoir foi en Dieu, et il définit ici les conséquences de cette foi: la foi dit sans douter, parce qu’elle croit que ce qu’elle dit va se réaliser. Et alors cette chose s’accomplira pour celui qui croit. L’auteur aux Hébreux a d’ailleurs résumé cela ainsi: « La foi, c’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1 SG21). La réalité de la foi se reflète dans le langage. Un exemple de cette réalité de la foi, qui croit que ce qu’elle dit va se réaliser, se trouve lorsque Pierre guérit un paralytique dans la cours du temple. Le paralytique ne s’attend pas à ce que Pierre le guérisse, mais il s’attend à recevoir l’aumône. Pierre lui dit: « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche! » et il joint son geste à sa parole. Pierre prend le paralytique par la main droite et le fait se lever. Et le résultat est selon ce que Pierre s’attendait (cf. Actes 3:6-8 BDS). Un exemple similaire est lorsque Pierre guérit un autre paralytique du nom d’Enée et lui dit: « Enée, Jésus-Christ te guérit, lève-toi et fais ton lit!« , et il nous est dit qu’il se leva aussitôt (cf. Actes 9:33-34). C’est intéressant de relever que Pierre ne formule pas une prière du genre qui demande à Dieu, ou à Jésus, de guérir la personne. Pierre ordonne lui-même les choses à cause de sa foi en Christ. Toutefois, Pierre dit clairement que ce n’est pas par son propre pouvoir que ce qu’il a ordonné s’est produit (cf. Actes 3:12-13). De la même manière, Jésus n’a pas fait les œuvres qui étaient les siennes par son propre pouvoir, il s’en est dépouillé en se revêtant d’une nature semblable à l’homme. Mais Jésus a agit par l’Esprit qui était en lui et qui est le même qu’il nous a donné. Et, le moyen que Jésus a utilisé pour agir, c’est le moyen de la foi en Dieu, la confiance dans l’Esprit qui était en Lui. Jésus avait foi en Dieu, et de cette position de confiance en Dieu, croyant sans douter que ce qu’il disait lui était donné, il ordonnait par exemple la guérison ou la résurrection (cf. par exemple Marc 2:9, Marc 3:5, Luc 7:14, Luc 8:54, Jean 5:8…). Et les disciples ont suivi l’exemple que Jésus a montré (cf. Actes 9:36-43).
Les signes miraculeux, par la puissance de Dieu que Jésus a démontrée, ont tous des éléments qui nous enseignent d’une part au sujet des réalités du règne de Dieu, et d’autre part au sujet de la vérité concernant Dieu. Il s’agit de la vérité concernant les œuvres qui sont de Dieu et celles qui sont de son adversaire. Jésus semble se servir de l’exemple du figuier pour démontrer la puissance des paroles, lorsqu’on croit ce qu’on dit et qu’on dit ce qu’on croit. Dans l’exemple du figuier, la parole de Jésus était une parole qui peut être associée à une « parole de mort »: « Tu ne porteras plus jamais de fruit! » et ce que le texte nous dit, c’est qu’à l’instant même, le figuier devint tout sec (Matthieu 21:19 BDS). Mais cette « parole de mort » était dirigée envers un arbre. Il faut préciser qu’à aucun moment dans les évangiles, on voit Jésus maudire et produire la mort d’un être humain, même si certains qu’il a rencontré étaient des hommes qu’on qualifie de « mauvais » (hostile à Dieu) et qui ne produisaient aucun bon fruit. En réalité, ils étaient déjà « mort » (cf. ex. Ephésiens 2:1). Non, Jésus n’a produit lui-même ni la mort d’un être humain, ni maladie, ni infirmité… et n’a verbalisé aucune malédiction envers des hommes (Remarque: lorsque certaines traductions place dans la bouche de Jésus l’expression « Malheur à vous », le terme original signifie « Hélas » et n’a rien à voir avec un proclamation de malheur). Jésus a démontré ce que le Père fait et ce qu’il ne fait pas ! Jésus montre et enseigne ici, avec le figuier, la puissance de nos paroles, lorsqu’on croit que ce qu’on dit va se réaliser. Jésus connaît la puissance de vie et de mort contenue dans la parole, et il ne l’a jamais utilisée envers des hommes pour voler, détruire ou tuer (cf. Luc 9:55). Jésus, qui a semé la vie par ses paroles, démontre avec le figuier que nos paroles ont aussi le pouvoir de mort… ! Dieu a tout créé par sa parole (cf. Genèse 1:3, 6, 9, 11,14, 20, 22, 24, 26, 28, 29). Dieu créé en disant, et il bénit en disant. Par sa parole, il a créé les hommes, homme et femme, pour être son image. Il a mis cette même puissance dans la bouche des hommes. Lorsqu’on croit ce qu’on dit, nos paroles ont du poids dans notre propre vie, et nos paroles ont même du poids sur la création, à l’exemple du figuier ou de la tempête (cf. Marc 4:39). Il est important de réaliser aussi, que des paroles qu’on ne croirait pas mais qu’on exprime quand même, ont un impact sur ceux qui les entendent et les croient ! Toutefois, si les gens qui entendent ces paroles ne les croient pas, ces paroles n’ont pas forcément du poids. D’une manière générale, les gens croient ce qu’ils disent, bien plus que ce qu’ils veulent bien reconnaître. Malheureusement, surtout pour les paroles négatives qui sortent de leur bouche ou qu’ils entendent des autres…
La croyance des gens est souvent déterminée par leur seule observation du visible et l’expérience se trouve alors modelée par le visible. Mais pour les réalités du règne de Dieu, la foi précède toujours le visible. La foi amène les réalités invisibles du règne de Dieu à devenir visibles. La foi aligne ses paroles et ses actes en fonction de ce que Dieu a enseigné et démontré en Jésus-Christ. La foi, c’est croire ce que Dieu a dit, puis s’exprimer et agir en conséquence. Malheureusement, on voit beaucoup de croyants vivre par les observations qu’ils font dans le monde actuel, et vivre par les seuls principes élémentaires de ce monde, sans tenir compte des réalités invisibles démontrées en Christ. Cela vient d’un manque d’expérience de la foi, celle qui rend visible les réalités invisibles du règne de Dieu. Ce manque d’expérience de la foi trouve bien souvent sa cause dans une méconnaissance de la grâce de Dieu. Cette méconnaissance amène une expérience de la grâce de Dieu qui semble aléatoire et au bon vouloir d’un Dieu qui semble faussement avoir une volonté aléatoire et des sauts d’humeur… Mais lorsque notre expérience est d’avoir vu, par exemple, des malades être guéris à travers nos mains et selon nos paroles exprimées avec foi, la croyance se trouve aussi modelée par ce qu’on a vu, mais modelée par ces réalités du règne de Dieu qui ont été rendues visibles par le moyen de la foi, et qui font partie de notre expérience. Le langage du croyant qui a fait l’expérience du règne de Dieu, va alors refléter ces réalités là.
Bien que le système de croyance des gens ne soit pas forcément lié à ce qu’ils voient faire par d’autres, même par Jésus (cf. Jean 12:37), les gens ont tendance à croire uniquement ce qu’ils voient par eux-mêmes, ou ce dont ils ont fait eux-mêmes l’expérience. Par exemple, les autres disciples qui ont dit à Thomas que Jésus était ressuscité, l’ont vu de leurs propres yeux. Mais Thomas qui n’était pas avec eux, ne croit pas ce qu’ils disent. Il doute même de leur témoignage. Pourtant, Thomas devait bien connaître certains de ces disciples, avec qui il a tout partagé avec Jésus pendant trois années (cf. Jean 20:24-31). Ce qu’on observe dans les évangiles, c’est que beaucoup de ceux qui n’avaient pas fait eux-mêmes l’expérience du règne de Dieu, mais qui croyaient pourtant dans le Dieu d’Abraham et de Moïse, inclus tous les miracles décrits dans les Écritures, ne croyaient pas dans les réalités du règne de Dieu que Jésus leur démontrait. Et ils croyaient encore moins dans la possibilité de faire eux-mêmes les mêmes œuvres que Jésus…
La tendance des gens est d’avoir leur croyance modelée par ce qui concerne la présence de ce qui est en lien avec le mal: maladies, infirmités, catastrophes, événements malheureux, etc. Une des raisons, c’est que tous ont été victime à un moment ou un autre de ce mal et, en général, sans pouvoir l’expliquer ni en comprendre ses causes et son origine, par méconnaissance des réalités invisibles et par méconnaissance de Dieu. Et bien souvent, les paroles des croyants sont alors alignées sur les seules réalités visibles, qu’ils croient dans leur cœur comme seule réalité, et ils confessent sans cesse de leur bouche ces réalités là. Même si parfois, ils essaient d’aligner leur confession sur les promesses de Dieu, leur cœur reste rempli de doutes. Ils confessent le mal qu’ils ont expérimenté, ils confessent les principes de ce monde, bien davantage que la possibilité qu’il puisse en être autrement. Parce qu’ils ne croient pas dans leur cœur qu’il puisse en être autrement. Ils alignent alors naturellement, sans en avoir forcément conscience, leurs paroles sur ces réalités visibles, au lieu de vivre dans la foi en Christ et d’aligner leurs paroles sur les promesses de Dieu, sur la Parole de Christ, sur les réalités possibles qui sont en Christ. En Christ, Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il a promis, « oui » aux réalités du règne de Dieu. Ces réalités sont possibles que par le moyen de la foi: croire et agir en conséquence, langage inclus. Les réalités du règne de Dieu ont été démontrées par Christ. Il s’en est saisi par le moyen de la foi. Et ces réalités ne se limitent pas aux principes élémentaires de ce monde (cf. Matthieu 14:14-21, 14:22-33, 8:23-27, Jean 2:1-12, …). Mais toutes ses réalités du règne de Dieu sont considérées comme une folie par le monde, et par l’homme livré à lui-même avec sa propre manière de penser… (cf. 1 Corinthiens 2:14). Malheureusement, il en est souvent de même pour le croyant qui est au stade d’enfant dans son union avec le Christ.
Le fait est que nos paroles proviennent de ce qui nous habite réellement. La puissance de la parole, qui sort de nos bouches, s’observe dans la vie de chacun. La vie d’un individu est le reflet des paroles qui sortent de sa bouche. Et ces mêmes paroles sont celles qui produisent la vie qui est la sienne… Les gens croient ce qu’ils disent et ils disent ce qu’ils croient. Parfois, les gens vont contrebalancer, avec des paroles opposées, ce qu’ils viennent d’exprimer de « destructeur ». C’est parce qu’ils se rendent compte de ce qu’ils viennent d’exprimer. Mais la vérité de ce qu’ils croient dans leur cœur se trouve dans ce qu’ils venaient d’exprimer en premier lieu… Aussi, c’est ce qu’ils croient véritablement qui se produit. L’observation est la suivante: « Ce que le méchant (celui qui est hostile à Dieu) redoute lui arrive, mais ce que le juste (celui qui vit dans la foi en Dieu) désire lui sera accordé » (Proverbes 10:24 BDS). Jésus a enseigné que Dieu est bon avec les justes et avec les injustes (cf. Luc 6:35-36). Le problème ne vient pas du côté de Dieu. Le « juste » comme le « méchant » s’expriment en fonction de ce qu’ils croient. La tendance c’est que l’un exprime ce qu’il redoute, à cause de sa mauvaise manière de penser, et l’autre exprime son assurance dans l’avenir, à cause de sa confiance en Dieu. Ce qu’ils croient se produit pour chacun (cf. Matthieu 8:13, 9:30, 15:21-28). A noter: Le croyant qui ne vit pas dans le don de la justification par la foi et sous le régime de la grâce de Dieu, aura naturellement tendance à s’exprimer comme quelqu’un qui est hostile à Dieu, et à redouter le malheur. Ces paroles le reflèteront. Ce que Jésus nous permet de percevoir dans Marc 11, c’est que:
Les paroles ont du poids seulement à la mesure de ce qu’on croit!
Les paroles des autres ont la même puissance que nos propres paroles, si nous croyons ce qu’ils disent. Lorsque quelqu’un croit ce que d’autres ont dit, il va aligner ses paroles sur ce qui a été dit par les autres et qu’il croit. Ainsi, on voit malheureusement, par exemple, un grand nombre de personnes se dénigrer et se dévaloriser elles-mêmes dans leurs paroles, parce qu’elles se sont alignées sur ce que d’autres ont dit et qui est maintenant devenu ce qu’elles croient dans leur cœur. Malheureusement, par ces mêmes paroles ces personnes produisent leur vécu, à cause de ce qu’elles croient. L’adversaire de Dieu se plaît même à s’appuyer sur leurs paroles pour œuvrer, ainsi ce qu’ils croient et verbalisent leur arrive. C’est pourquoi, il est important de comprendre quelle est la source de ce qui sort de la bouche, car il n’est pas suffisant de dire à quelqu’un de changer son langage, bien qu’il soit important d’être attentif à la puissance des paroles. Mais la puissance des paroles se trouve dans ce qui est cru par la personne. Il est donc nécessaire d’agir et de changer ce qui est cru dans le cœur.
Aux pharisiens qui étaient remplis de mauvaises pensées, Jésus leur dit: « Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, mauvais comme vous l’êtes? En effet, la bouche exprime ce dont le cœur est plein » (Matthieu 12:34 SG21). A noter, l’expression « races de vipères« , n’est pas une insulte que Jésus lance aux Pharisiens, mais elle souligne le fait que la nature de l’homme a été revêtue de la même nature que le Serpent (le père du mensonge) depuis la faute d’Adam en Eden. Et c’est une manière de penser conforme au père du mensonge qui est maintenant présente dans la pensée des hommes et qui produit son fruit. Il ne faut pas imaginer Jésus entrain de crier sur les pharisiens et de dévaloriser la nature humaine, comme le font les hommes livrés à eux-mêmes. Mais il faut percevoir Jésus rempli d’un cœur compatissant, qui s’exprime avec les caractéristiques de l’amour. Il met en lumière le problème de l’homme, sa manière fausse de penser, auquel Jésus apporte la solution: il s’agit de connaître la vérité qu’il enseigne et démontre au sujet du Père et de son amour. A ses disciples, Jésus leur dit aussi: « L’homme qui est bon tire le bien du bon trésor de son cœur; celui qui est mauvais tire le mal de son mauvais fonds. Ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur » (Luc 6:45 BDS). Ainsi, c’est à la source de ce qu’on dit qu’il faut agir, c’est-à-dire au niveau du cœur (voir aussi Le cœur est affermi par la grâce). On retrouvait déjà cette observation dans les Proverbes, avec cette invitation: « Par-dessus tout: veille soigneusement sur ton cœur, car il est à la source de tout ce qui fait ta vie » (Proverbe 4:23 BDS).
A suivre…