L’intelligence obscurcie: résultat de l’endurcissement du coeur

Dans sa lettre aux Ephésiens, après avoir parlé de ne plus être de petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur, Paul écrit : « Voici donc ce que je vous dis, ce que je vous déclare au nom du Seigneur: vous ne devez plus vivre comme les païens, qui suivent leurs pensées vides de sens. Ils ont, en effet, l’intelligence obscurcie et sont étrangers à la vie que Dieu donne, à cause de l’ignorance qui est en eux et qui provient de l’endurcissement de leur cœur » (Ephésiens 4: 17-18 BDS). Dans l’original, il y a deux termes derrière le terme païens. Il y a le terme loipoy qui signifie le reste, et le terme ethnos qui signifie multitude, nations. Ainsi, le terme païens ici a le sens suivant : le reste des multitudes. Paul dit que le reste des multitudes, sous-entendu ceux qui ne suivent pas Jésus-Christ, suivent leurs pensées vides de sens. Ils suivent donc des manières de penser qui sont non-conformes à Jésus-Christ, non-conformes à l’amour tel qu’il l’a révélé. Dieu est amour. Et les actions découlent des manières de penser.

Intelligence obscurciePaul laisse comprendre que les pensées vides de sens proviennent du fait d’avoir une intelligence obscurcie et d’être étranger à la vie que Dieu donne. Jésus-Christ est la référence de la vie que Dieu donne, une vie conforme à l’amour. Et Paul nous fait savoir que la cause de l’intelligence obscurcie, et le fait d’être étranger à la vie que Dieu donne, est l’ignorance. Paul continue en disant que:

L’ignorance provient de l’endurcissement du cœur.

Il peut y avoir un certain nombre de raison pour lesquels le cœur s’est endurci, mais la principale est une méconnaissance de l’amour de Dieu et de ses caractéristiques. Dieu est amour. C’est la connaissance de la vérité qui sanctifie, qui libère du péché, c’est-à-dire qui libère des fausses manières de penser. Il faut savoir qu’il y a quatre obstacles principaux à la connaissance de la vérité :

  • Le manque d’information : il s’agit simplement du fait de ne pas être suffisamment informé. Parfois on croit savoir, mais il nous manque des informations. On ne peut tirer des conclusions personnelles qu’à partir de l’information dont on dispose personnellement. Et pour certaines informations, on s’appuie parfois sur d’autres individus qui ne peuvent tirer des conclusions personnelles qu’à partir de l’information dont ils disposent eux-mêmes. Ceci peut amener un grand nombre de gens dans l’erreur lorsque l’information n’est pas vérifiée par les individus eux-mêmes.
  • La tromperie : il s’agit d’avoir reçu des informations fausses. Que ce soit par des gens bien intentionnés ou désireux de tromper les autres, le résultat est le même: une fausse information.
  • Les à priori : ce sont les raisonnements ou conclusions prématurés qui sont établis avant tout examen approfondi. Ces à priori amènent à de faux raisonnements, à de fausses conclusions ou à d’autres à priori.
  • Les préférences : il s’agit là des préférences personnelles, de ce qui nous convient le mieux, ce qui nous arrange bien, même si l’on sait que ce n’est peut être pas conforme à la vérité.

C’est quatre point sont à la fois des obstacles à la connaissance de la vérité mais peuvent aussi contribuer à l’endurcissement du cœur. Par exemple, certaines personnes qui ont été trompées peuvent s’endurcir et avoir tendance à rejeter certaines nouvelles informations par crainte d’être trompées à nouveau. Il y aura là des à priori en provenance de tromperies, par exemple, et possiblement certaines préférences qui viendront faire obstacle à la connaissance de la vérité… Ou par exemple, certaines personnes peuvent rejeter certaines informations nouvelles, simplement par crainte que si ces informations qu’elles n’avaient pas précédemment sont vraies alors cela signifierait qu’elles ont été trompées jusque-là sur ce qu’elles croyaient. C’est pourquoi, il est important de prendre soin de son cœur et de ne pas le laisser s’endurcir. Ceci est fondamental pour la connaissance de la vérité qui sanctifie et ne pas être étranger à la vie que Dieu donne.

Ainsi, lorsqu’il est écrit : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Proverbe 4:23 NEG79), il ne s’agit pas de mettre une carapace de protection qui endurcit le cœur, mais il s’agit de le garder tendre, perméable à Dieu et à son amour démontré en Jésus-Christ, ouvert à la vérité. Car un endurcissement du cœur a pour aboutissement d’être étranger à la vie que Dieu donne, et d’être ignorant avec une intelligence obscurcie.

La mort et la vie: au pouvoir de la langue – 1ière Partie

Dans le livre des proverbes, qu’il est toutefois nécessaire de filtrer avec la vérité qui est en Christ, se trouvent un bon nombre de joyaux, parmi ceux-ci: « Chacun goûtera à satiété les fruits de ses paroles et se rassasiera de ce que ses lèvres ont produit. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue: vous aurez à vous rassasier des fruits que votre langue aura produits » (Proverbe 18:20-21 BDS).

Mortetvie3Qu’on en ait conscience ou pas, la réalité est que toutes les paroles que l’on prononce ont du poids, car elles produisent quelque chose. Jésus lui-même a démontré la puissance potentielle de la parole qui sort de nos bouches. Il l’a fait dans de nombreuses manifestations de la puissance du Saint-Esprit, qui agissait à travers lui, comme par exemple avec la tempête (voir Marc 4:39), ou dans l’histoire avec le figuier (cf. Matthieu 21:18-22). Lorsque le lendemain matin, Pierre est tout étonné de voir que le figuier que Jésus avait maudit la veille a séché jusqu’aux racines, Jésus répondit: « Ayez foi en Dieu. Vraiment, je vous l’assure, si quelqu’un dit à cette colline: «Soulève-toi de là et jette-toi dans la mer», sans douter dans son cœur, mais en croyant que ce qu’il dit va se réaliser, la chose s’accomplira pour lui. C’est pourquoi je vous le déclare: tout ce que vous demandez dans vos prières, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé » (Marc 11:22-24 BDS).

Jésus place la foi en Dieu comme point de départ de l’impact de ses propres paroles. Mais ensuite, de cette position de foi en Dieu, Jésus place les conséquences comme le résultat de ce qu’on dit et croit. Jésus invite à avoir foi en Dieu, et il définit ici les conséquences de cette foi: la foi dit sans douter, parce qu’elle croit que ce qu’elle dit va se réaliser. Et alors cette chose s’accomplira pour celui qui croit. L’auteur aux Hébreux a d’ailleurs résumé cela ainsi: « La foi, c’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1 SG21). La réalité de la foi se reflète dans le langage. Un exemple de cette réalité de la foi, qui croit que ce qu’elle dit va se réaliser, se trouve lorsque Pierre guérit un paralytique dans la cours du temple. Le paralytique ne s’attend pas à ce que Pierre le guérisse, mais il s’attend à recevoir l’aumône. Pierre lui dit: « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche! » et il joint son geste à sa parole. Pierre prend le paralytique par la main droite et le fait se lever. Et le résultat est selon ce que Pierre s’attendait (cf. Actes 3:6-8 BDS). Un exemple similaire est lorsque Pierre guérit un autre paralytique du nom d’Enée et lui dit: « Enée, Jésus-Christ te guérit, lève-toi et fais ton lit!« , et il nous est dit qu’il se leva aussitôt (cf. Actes 9:33-34). C’est intéressant de relever que Pierre ne formule pas une prière du genre qui demande à Dieu, ou à Jésus, de guérir la personne. Pierre ordonne lui-même les choses à cause de sa foi en Christ. Toutefois, Pierre dit clairement que ce n’est pas par son propre pouvoir que ce qu’il a ordonné s’est produit (cf. Actes 3:12-13). De la même manière, Jésus n’a pas fait les œuvres qui étaient les siennes par son propre pouvoir, il s’en est dépouillé en se revêtant d’une nature semblable à l’homme. Mais Jésus a agit par l’Esprit qui était en lui et qui est le même qu’il nous a donné. Et, le moyen que Jésus a utilisé pour agir, c’est le moyen de la foi en Dieu, la confiance dans l’Esprit qui était en Lui. Jésus avait foi en Dieu, et de cette position de confiance en Dieu, croyant sans douter que ce qu’il disait lui était donné, il ordonnait par exemple la guérison ou la résurrection (cf. par exemple Marc 2:9, Marc 3:5, Luc 7:14, Luc 8:54, Jean 5:8…). Et les disciples ont suivi l’exemple que Jésus a montré (cf. Actes 9:36-43).

Mortetvie2Les signes miraculeux, par la puissance de Dieu que Jésus a démontrée, ont tous des éléments qui nous enseignent d’une part au sujet des réalités du règne de Dieu, et d’autre part au sujet de la vérité concernant Dieu. Il s’agit de la vérité concernant les œuvres qui sont de Dieu et celles qui sont de son adversaire. Jésus semble se servir de l’exemple du figuier pour démontrer la puissance des paroles, lorsqu’on croit ce qu’on dit et qu’on dit ce qu’on croit. Dans l’exemple du figuier, la parole de Jésus était une parole qui peut être associée à une « parole de mort »: « Tu ne porteras plus jamais de fruit! » et ce que le texte nous dit, c’est qu’à l’instant même, le figuier devint tout sec (Matthieu 21:19 BDS). Mais cette « parole de mort » était dirigée envers un arbre. Il faut préciser qu’à aucun moment dans les évangiles, on voit Jésus maudire et produire la mort d’un être humain, même si certains qu’il a rencontré étaient des hommes qu’on qualifie de « mauvais » (hostile à Dieu) et qui ne produisaient aucun bon fruit. En réalité, ils étaient déjà « mort » (cf. ex. Ephésiens 2:1). Non, Jésus n’a produit lui-même ni la mort d’un être humain, ni maladie, ni infirmité… et n’a verbalisé aucune malédiction envers des hommes (Remarque: lorsque certaines traductions place dans la bouche de Jésus l’expression « Malheur à vous », le terme original signifie « Hélas » et n’a rien à voir avec un proclamation de malheur). Jésus a démontré ce que le Père fait et ce qu’il ne fait pas ! Jésus montre et enseigne ici, avec le figuier, la puissance de nos paroles, lorsqu’on croit que ce qu’on dit va se réaliser. Jésus connaît la puissance de vie et de mort contenue dans la parole, et il ne l’a jamais utilisée envers des hommes pour voler, détruire ou tuer (cf. Luc 9:55). Jésus, qui a semé la vie par ses paroles, démontre avec le figuier que nos paroles ont aussi le pouvoir de mort… ! Dieu a tout créé par sa parole (cf. Genèse 1:3, 6, 9, 11,14, 20, 22, 24, 26, 28, 29). Dieu créé en disant, et il bénit en disant. Par sa parole, il a créé les hommes, homme et femme, pour être son image. Il a mis cette même puissance dans la bouche des hommes. Lorsqu’on croit ce qu’on dit, nos paroles ont du poids dans notre propre vie, et nos paroles ont même du poids sur la création, à l’exemple du figuier ou de la tempête (cf. Marc 4:39). Il est important de réaliser aussi, que des paroles qu’on ne croirait pas mais qu’on exprime quand même, ont un impact sur ceux qui les entendent et les croient ! Toutefois, si les gens qui entendent ces paroles ne les croient pas, ces paroles n’ont pas forcément du poids. D’une manière générale, les gens croient ce qu’ils disent, bien plus que ce qu’ils veulent bien reconnaître. Malheureusement, surtout pour les paroles négatives qui sortent de leur bouche ou qu’ils entendent des autres…

La croyance des gens est souvent déterminée par leur seule observation du visible et l’expérience se trouve alors modelée par le visible. Mais pour les réalités du règne de Dieu, la foi précède toujours le visible. La foi amène les réalités invisibles du règne de Dieu à devenir visibles. La foi aligne ses paroles et ses actes en fonction de ce que Dieu a enseigné et démontré en Jésus-Christ. La foi, c’est croire ce que Dieu a dit, puis s’exprimer et agir en conséquence. Malheureusement, on voit beaucoup de croyants vivre par les observations qu’ils font dans le monde actuel, et vivre par les seuls principes élémentaires de ce monde, sans tenir compte des réalités invisibles démontrées en Christ. Cela vient d’un manque d’expérience de la foi, celle qui rend visible les réalités invisibles du règne de Dieu. Ce manque d’expérience de la foi trouve bien souvent sa cause dans une méconnaissance de la grâce de Dieu. Cette méconnaissance amène une expérience de la grâce de Dieu qui semble aléatoire et au bon vouloir d’un Dieu qui semble faussement avoir une volonté aléatoire et des sauts d’humeur… Mais lorsque notre expérience est d’avoir vu, par exemple, des malades être guéris à travers nos mains et selon nos paroles exprimées avec foi, la croyance se trouve aussi modelée par ce qu’on a vu, mais modelée par ces réalités du règne de Dieu qui ont été rendues visibles par le moyen de la foi, et qui font partie de notre expérience. Le langage du croyant qui a fait l’expérience du règne de Dieu, va alors refléter ces réalités là.

Bien que le système de croyance des gens ne soit pas forcément lié à ce qu’ils voient faire par d’autres, même par Jésus (cf. Jean 12:37), les gens ont tendance à croire uniquement ce qu’ils voient par eux-mêmes, ou ce dont ils ont fait eux-mêmes l’expérience. Par exemple, les autres disciples qui ont dit à Thomas que Jésus était ressuscité, l’ont vu de leurs propres yeux. Mais Thomas qui n’était pas avec eux, ne croit pas ce qu’ils disent. Il doute même de leur témoignage. Pourtant, Thomas devait bien connaître certains de ces disciples, avec qui il a tout partagé avec Jésus pendant trois années (cf. Jean 20:24-31). Ce qu’on observe dans les évangiles, c’est que beaucoup de ceux qui n’avaient pas fait eux-mêmes l’expérience du règne de Dieu, mais qui croyaient pourtant dans le Dieu d’Abraham et de Moïse, inclus tous les miracles décrits dans les Écritures, ne croyaient pas dans les réalités du règne de Dieu que Jésus leur démontrait. Et ils croyaient encore moins dans la possibilité de faire eux-mêmes les mêmes œuvres que Jésus…

La tendance des gens est d’avoir leur croyance modelée par ce qui concerne la présence de ce qui est en lien avec le mal: maladies, infirmités, catastrophes, événements malheureux, etc. Une des raisons, c’est que tous ont été victime à un moment ou un autre de ce mal et, en général, sans pouvoir l’expliquer ni en comprendre ses causes et son origine, par méconnaissance des réalités invisibles et par méconnaissance de Dieu. Et bien souvent, les paroles des croyants sont alors alignées sur les seules réalités visibles, qu’ils croient dans leur cœur comme seule réalité, et ils confessent sans cesse de leur bouche ces réalités là. Même si parfois, ils essaient d’aligner leur confession sur les promesses de Dieu, leur cœur reste rempli de doutes. Ils confessent le mal qu’ils ont expérimenté, ils confessent les principes de ce monde, bien davantage que la possibilité qu’il puisse en être autrement. Parce qu’ils ne croient pas dans leur cœur qu’il puisse en être autrement. Ils alignent alors naturellement, sans en avoir forcément conscience, leurs paroles sur ces réalités visibles, au lieu de vivre dans la foi en Christ et d’aligner leurs paroles sur les promesses de Dieu, sur la Parole de Christ, sur les réalités possibles qui sont en Christ. En Christ, Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il a promis, « oui » aux réalités du règne de Dieu. Ces réalités sont possibles que par le moyen de la foi: croire et agir en conséquence, langage inclus. Les réalités du règne de Dieu ont été démontrées par Christ. Il s’en est saisi par le moyen de la foi. Et ces réalités ne se limitent pas aux principes élémentaires de ce monde (cf. Matthieu 14:14-21, 14:22-33, 8:23-27, Jean 2:1-12, …). Mais toutes ses réalités du règne de Dieu sont considérées comme une folie par le monde, et par l’homme livré à lui-même avec sa propre manière de penser… (cf. 1 Corinthiens 2:14). Malheureusement, il en est souvent de même pour le croyant qui est au stade d’enfant dans son union avec le Christ.

Mortetvie4Le fait est que nos paroles proviennent de ce qui nous habite réellement. La puissance de la parole, qui sort de nos bouches, s’observe dans la vie de chacun. La vie d’un individu est le reflet des paroles qui sortent de sa bouche. Et ces mêmes paroles sont celles qui produisent la vie qui est la sienne… Les gens croient ce qu’ils disent et ils disent ce qu’ils croient. Parfois, les gens vont contrebalancer, avec des paroles opposées, ce qu’ils viennent d’exprimer de « destructeur ». C’est parce qu’ils se rendent compte de ce qu’ils viennent d’exprimer. Mais la vérité de ce qu’ils croient dans leur cœur se trouve dans ce qu’ils venaient d’exprimer en premier lieu… Aussi, c’est ce qu’ils croient véritablement qui se produit. L’observation est la suivante: « Ce que le méchant (celui qui est hostile à Dieu) redoute lui arrive, mais ce que le juste (celui qui vit dans la foi en Dieu) désire lui sera accordé » (Proverbes 10:24 BDS). Jésus a enseigné que Dieu est bon avec les justes et avec les injustes (cf. Luc 6:35-36). Le problème ne vient pas du côté de Dieu. Le « juste » comme le « méchant » s’expriment en fonction de ce qu’ils croient. La tendance c’est que l’un exprime ce qu’il redoute, à cause de sa mauvaise manière de penser, et l’autre exprime son assurance dans l’avenir, à cause de sa confiance en Dieu. Ce qu’ils croient se produit pour chacun (cf. Matthieu 8:13, 9:30, 15:21-28). A noter: Le croyant qui ne vit pas dans le don de la justification par la foi et sous le régime de la grâce de Dieu, aura naturellement tendance à s’exprimer comme quelqu’un qui est hostile à Dieu, et à redouter le malheur. Ces paroles le reflèteront. Ce que Jésus nous permet de percevoir dans Marc 11, c’est que:

Les paroles ont du poids seulement à la mesure de ce qu’on croit!

Les paroles des autres ont la même puissance que nos propres paroles, si nous croyons ce qu’ils disent. Lorsque quelqu’un croit ce que d’autres ont dit, il va aligner ses paroles sur ce qui a été dit par les autres et qu’il croit. Ainsi, on voit malheureusement, par exemple, un grand nombre de personnes se dénigrer et se dévaloriser elles-mêmes dans leurs paroles, parce qu’elles se sont alignées sur ce que d’autres ont dit et qui est maintenant devenu ce qu’elles croient dans leur cœur. Malheureusement, par ces mêmes paroles ces personnes produisent leur vécu, à cause de ce qu’elles croient. L’adversaire de Dieu se plaît même à s’appuyer sur leurs paroles pour œuvrer, ainsi ce qu’ils croient et verbalisent leur arrive. C’est pourquoi, il est important de comprendre quelle est la source de ce qui sort de la bouche, car il n’est pas suffisant de dire à quelqu’un de changer son langage, bien qu’il soit important d’être attentif à la puissance des paroles. Mais la puissance des paroles se trouve dans ce qui est cru par la personne. Il est donc nécessaire d’agir et de changer ce qui est cru dans le cœur.

Aux pharisiens qui étaient remplis de mauvaises pensées, Jésus leur dit: « Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, mauvais comme vous l’êtes? En effet, la bouche exprime ce dont le cœur est plein » (Matthieu 12:34 SG21). A noter, l’expression « races de vipères« , n’est pas une insulte que Jésus lance aux Pharisiens, mais elle souligne le fait que la nature de l’homme a été revêtue de la même nature que le Serpent (le père du mensonge) depuis la faute d’Adam en Eden. Et c’est une manière de penser conforme au père du mensonge qui est maintenant présente dans la pensée des hommes et qui produit son fruit. Il ne faut pas imaginer Jésus entrain de crier sur les pharisiens et de dévaloriser la nature humaine, comme le font les hommes livrés à eux-mêmes. Mais il faut percevoir Jésus rempli d’un cœur compatissant, qui s’exprime avec les caractéristiques de l’amour. Il met en lumière le problème de l’homme, sa manière fausse de penser, auquel Jésus apporte la solution: il s’agit de connaître la vérité qu’il enseigne et démontre au sujet du Père et de son amour. A ses disciples, Jésus leur dit aussi: « L’homme qui est bon tire le bien du bon trésor de son cœur; celui qui est mauvais tire le mal de son mauvais fonds. Ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur » (Luc 6:45 BDS). Ainsi, c’est à la source de ce qu’on dit qu’il faut agir, c’est-à-dire au niveau du cœur (voir aussi Le cœur est affermi par la grâce). On retrouvait déjà cette observation dans les Proverbes, avec cette invitation: « Par-dessus tout: veille soigneusement sur ton cœur, car il est à la source de tout ce qui fait ta vie » (Proverbe 4:23 BDS).

A suivre

L’unité est donnée par l’Esprit

Dans sa première lettre aux Corinthiens, parmi lesquels il y avait des divisions, Paul leur écrit la recommandation suivante: « Je vous supplie, frères et sœurs, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de tenir tous le même langage. Qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez parfaitement unis dans le même état d’esprit et dans la même pensée » (1 Corinthiens 1:10 SG21).

Le texte original pour tenir le même langage (« lego », en grec λέγητε) parle de dire les mêmes choses, d’enseigner les mêmes choses, d’avoir les mêmes affirmations, les mêmes exhortations. Paul souligne ici que l’unité vient en ayant une même conviction et une même façon de penser, en d’autres termes: le même Esprit. Dans sa lettre aux Ephésiens, il leur dit: « Efforcez-vous de conserver l’unité que donne l’Esprit, dans la paix qui vous lie les uns aux autres » (Ephésiens 4:3 BDS). A noter, la paix qui lie les croyants les uns aux autres est la paix avec Dieu que Christ a apportée (cf. Romains 5:1, Galates 3:26-28, Galates 5:22, Actes 10:36, Romains 8:6, Romains 14:17, Romains 15:33, Ephésiens 2:14-15). Ainsi, Paul dit que:

L’unité est donnée par l’Esprit!

unité4Cette unité dont parle Paul ne peut pas exister en dehors de Jésus-Christ. Bien souvent, ce ne sont pas ces discours de Paul cités plus haut qui sont véhiculés aujourd’hui concernant l’unité des croyants qui confessent Jésus-Christ. La recherche de la vérité autour des textes bibliques est même parfois évitée, afin de maintenir une prétendue unité… Une pensée modelée par le monde actuel amène de nombreux croyants à véhiculer l’idée que l’unité vient en faisant abstraction des différences de convictions et des différentes façons de penser au sein de la communauté des croyants qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur. Mais cela est à l’opposé de ce que même Paul enseigne et recommande.
L’unité est donnée par l’Esprit de Dieu, qui s’appelle l’Esprit de vérité (cf. Jean 14:16-17, Jean 15:26, Jean 16:13, 1 Jean 4:6). Cet Esprit ne correspond pas à l’esprit du monde, ses désirs sont opposés à ceux de l’homme livré à lui-même (cf. Galates 5:16-17). C’est la pensée de Christ qui doit habiter chaque croyant, c’est-à-dire une manière de penser et de comprendre les choses selon la pensée donnée par la vérité qui est en Jésus-Christ. Il s’agit de la vérité que Christ a révélée concernant Dieu et les choses de Dieu. Dans la vérité, il y a notamment trois volets qui sont importants et pour lesquels l’Esprit-Saint joue un rôle majeur de conviction pour permettre de s’aligner avec la pensée de Christ. Jésus appelle l’Esprit-Saint le « Défenseur« . Et l’Esprit-Saint convainc le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement (cf. Jean 16:8-11). Jésus parle de convaincre le monde concernant ces trois volets. Cela à cause de la manière des hommes de penser qui est modelée par le monde :

  • L’Esprit-Saint doit convaincre en ce qui concerne le péché, parce que le monde ne croit pas en Jésus-Christ (cf. Jean 16:9). Le terme original pour péché est « hamartia » (en grec ἁμαρτίας) qui parle d’erreur, de faux état d’esprit, de manquer le but, de s’éloigner des lois de Dieu. La loi de Moïse a établi la culpabilité de tous les hommes devant Dieu, car tous ont péché (cf. Romains 3:19-20). La culpabilité demeure dans la conscience de celui qui est incrédule, à cause du fait de ne pas croire en Jésus-Christ qui a démontré le pardon, le fait que Dieu ne tient pas compte des péchés. Mais l’histoire a démontré que les hommes qui en tiennent compte. Paul considère même qu’à la croix Jésus a annulé l’acte qui établissait les manquements des hommes à l’égard de Dieu (cf. Colossiens 2:14). En effet, Christ a démontré que Dieu ne tient même pas compte des fautes, même de ses ennemis. Dieu déclare les hommes justes à cause de leur foi en Jésus-Christ (cf. Romains 5:1). Les péchés sont effacés de leur conscience et cela semble une folie aux yeux du monde (cf. 1 Corinthiens 1:21). Celui qui vit sans croire à la vérité au sujet du péché, continuera de vivre avec un certain rejet de Dieu, et restera esclave du péché, condamnant les autres et se condamnant ainsi lui-même. Sans l’intervention du Saint-Esprit pour comprendre et être convaincu de la vérité, qui s’oppose à la pensée tout humaine, les gens restent sous la culpabilité du péché qui les maintient à l’écart de Dieu. Et ce malgré le fait que Jésus-Christ a enseigné et démontré de manière parfaite, totale et une fois pour toute jusqu’à sa mort à la croix, l’amour et le pardon véritable de Dieu (cf. Romains 5:7-8) – (voir aussi Dossier: Le point sur la pardon des péchés).
  • L’Esprit-Saint doit convaincre en ce qui concerne la justice de Dieu, parce que Christ est auprès du Père et qu’on ne le voit plus (cf. Jean 16:10). Le terme original pour justice est « dikaiosune » (en grec δικαιοσύνης) qui signifie, au sens large, l’état de celui qui est comme il doit être, la condition acceptable par Dieu et, au sens étroit, la justice qui donne à chacun ce qui lui est dû. Sans la conviction donnée par l’Esprit, le fait d’être déclaré juste devant Dieu à cause de la foi en Lui est insaisissable et semble une folie, parce que cela va à l’encontre de la pensée tout humaine modelée par le monde actuel qui fonctionne au mérite, et qui rend le mal pour le mal. Par ailleurs, il est aussi difficile d’observer la justice de Dieu dans ce monde, d’une manière semblable à ce que Jésus a démontré en faisant les œuvres du Père (cf. Jean 10:25, Jean 14:11, Jean 10:30, Jean 10:37-38, Jean 5:19-30). La justice de Dieu est difficile à observer, notamment parce que le nombre de croyants qui pratique les mêmes œuvres que Jésus, et qui démontrent la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu et le pardon des péchés, est encore trop infime. Mais ceux qui en côtoient peuvent observer le rétablissement de la justice de Dieu dans la vie de ces croyants et à travers eux, par la puissance du même Esprit par lequel Jésus a agit. Le monde vivant sans Dieu reste victime de l’injustice de l’œuvre du mal, et sous une justice des hommes qui donne le mal pour le mal. Ainsi, le mal dirigé contre eux produit le mal en eux. L’injustice qui est dans le monde vient du fait qu’à travers la faute d’Adam, en croyant à l’image déformée de Dieu que le serpent a suggérée, la manière de penser des hommes a été corrompue au sujet de Dieu Lui-même. Jésus-Christ est venu rétablir la justice (cf. Romains 5:12, 5:18), en rétablissant la vérité au sujet du Père. Jésus-Christ est retourné auprès du Père, comme à l’image du « grand-prêtre » dans les prescriptions de Moïse, et intercède en notre faveur (cf. Hébreux 8-10). Mais il ne faut pas oublié que Jésus et le Père ne sont qu’un! (cf. Jean 10:30). C’est donc là une image pour aider à se saisir de la grâce de Dieu. Et Jésus est retourné auprès du Père pour envoyer l’Esprit-Saint (cf. Jean 16:7), qui confère chez celui qui vit par le moyen de la foi, la vie de Christ avec les mêmes œuvres que lui (cf.Jean 14:12, Marc 16:15-18, Romains 8:11). Lorsque Jésus annonçait le pardon des péchés à quelqu’un qui n’était pas dans l’autojustification*, il rétablissait ainsi la justice de Dieu dans la vie de cette personne et il lui donnait ainsi ce qui lui est dû. Lorsque Jésus guérissait un infirme, un malade ou chassait un démon d’une personne, il rétablissait la justice de Dieu dans la vie de la personne en question, il lui donnait ainsi ce qui lui est dû. Jésus a démontré ainsi l’amour, le règne et la justice de Dieu. Le don du Saint-Esprit permet de rétablir la justice dans la vie de la personne qui le reçoit par la foi en Jésus-Christ, pour autant que cette personne vive ensuite par le moyen de la foi. Sans cela la justice n’est pas rétablie dans la vie de cette personne. Le Saint-Esprit permet aussi à cette personne de manifester la justice de Dieu dans la vie des autres, dont ceux qui ne connaissent pas Dieu, en faisant les mêmes œuvres que Christ, avec un même amour, et la proclamation du règne de Dieu (voir Matthieu 10:7-8). Mais pour que ces réalités soient présentes dans la vie d’un croyant, il est nécessaire qu’il ait une foi cohérente (qui agit en fonction de la Parole de Christ), que ce soit pour voir la justice de Dieu dans sa propre vie, ou dans celle des autres par ses propres mains et ses paroles.
  • L’Esprit-Saint doit convaincre en ce qui concerne le jugement de Dieu, parce que le dominateur de ce monde est déjà condamné (cf. Jean 16:11, 3:17-19). Le terme original pour jugement est « krisis » (en grec κρίσεως) qui parle de séparation, de décision donnée concernant toute chose, notamment en ce qui concerne la justice et l’injustice. Le monde est dominé par le mal, c’est l’œuvre du diable, celui dont Jésus a dit qu’il est le père du mensonge et le meurtrier dès le commencement (cf. Jean 8:44). C’est lui, le diable, qui détient le pouvoir de la mort (cf. Hébreux 2:14). Mais la condamnation du diable est déjà là, il est déjà jugé et condamné. Il subit déjà sa propre condamnation par son rejet de Dieu. Ce rejet est une séparation de l’amour et de ses caractéristiques. Cette séparation lui fait déjà subir pour lui-même tout ce qui est opposé aux caractéristiques de l’amour, c’est-à-dire la haine, la peur, la culpabilité, la honte, la dépression, la souffrance émotionnelle et autre, en résumé: la mort spirituelle. C’est de cette position là, envahi par les caractéristiques de cette séparation d’avec l’amour de Dieu, que le diable agit et qu’il rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu’un à dévorer (cf. 1 Pierre 5:8). Toutefois, il ne peut donc pas dévorer qui il veut…

unité2Sans l’éclairage que donne le Saint-Esprit au sujet du péché, de la justice et du jugement de Dieu, ces choses sont incomprises et approchées avec une pensée modelée par le monde actuel et la pensée des hommes de l’ancien testament. Pourtant Jésus a été clair en disant: « Tous ceux qui sont venus avant moi étaient des voleurs et des brigands » (Jean 10:8 BDS). La pensée du monde sur ces trois sujets est pour ainsi dire à l’opposé de la pensée de Christ. Ces trois volets, que Jésus a souligné comme nécessitant une conviction par le Saint-Esprit, sont déjà trois domaines où l’on peut observer de profondes divergences parmi ceux qui se réclament de Jésus-Christ. Car la tendance est de réfléchir et d’approcher les choses avec la pensée du monde, sans connaître l’ensemble des Écritures, et sans tenir pleinement compte des paroles et des actes de Jésus. Les Écritures sont alors lues avec les lunettes du monde, ou avec celles des hommes de l’Ancien Testament, au lieu de la vérité qui est en Jésus-Christ concernant Dieu et les choses de Dieu. Il y a une séquence dans ces trois domaines que sont le péché, la justice et le jugement. Le jugement de Dieu peut difficilement être compris sans comprendre correctement ce qui touche à la justice de Dieu, et la justice de Dieu peut difficilement être comprise correctement sans une compréhension correcte au niveau de ce qui est en lien avec le péché. Ainsi, si la fondation en ce qui concerne le péché n’est pas correcte, il y a aura une mauvaise compréhension de la justice de Dieu, et une mauvaise compréhension du jugement de Dieu, et donc l’unité dont parle Paul est fortement compromise, pour ne pas dire impossible pour ceux qui n’ont pas la pensée du Christ. Aussi parce que sans une compréhension correcte du pardon des péchés, l’amour du prochain (au sens bibliques cf. 1 Corinthiens 13) ne peut pas habiter le croyant. Son « amour » du prochain, et des frères et sœurs en Christ, ne pourra pas dépasser le stade de la sympathie envers ceux qui sont aimables aux yeux des hommes. Et sans l’amour, l’unité sera toujours retenue par un égocentrisme qui cherche à être applaudit par les hommes.

L’unité découle de l’Esprit de Dieu, qui conduit dans la vérité tout entière. Mais seuls ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu qu’ils ont reçu, et non par leur propre nature, parviennent à la pensée de Christ. Une des caractéristiques de celui qui est encore un enfant en Christ est d’être encore conduit par sa propre nature, comme quelqu’un livré à lui-même. Il est encore esclave du péché, avec des jalousies, des rivalités, des divisions, etc. que Paul va souligner dans cette première lettre aux Corinthiens, lorsqu’il leur dit: « C’est pourquoi je vous ai donné du lait et non de la nourriture solide; car vous n’auriez pas pu l’assimiler alors. Et même aujourd’hui, vous êtes encore incapables de la supporter, parce que vous êtes comme des hommes livrés à eux-mêmes. En effet, lorsque vous vous jalousez les uns les autres et que vous vous disputez, n’êtes-vous pas semblables à des hommes livrés à eux-mêmes, ne vous comportez-vous pas d’une manière tout humaine? Lorsque vous dites: «Moi je suis pour Paul!» ou: «Moi pour Apollos!», n’agissez-vous pas comme les autres hommes? » (1 Corinthiens 3:2-4 BDS).

Il est donc difficile aujourd’hui d’observer globalement l’unité dont parle Paul, car une grande partie des croyants se retrouvent dans ces caractéristiques, encore conduits par leur propre nature, même ceux qui ont reçu l’Esprit-Saint. Ceux qui sont encore au stade d’enfant dans leur union avec le Christ, et cela peut être le cas toute leur vie durant, ne peuvent pas parvenir à l’unité telle que décrite par Paul. Ils essaieront de vivre une unité qui est approchée sur le modèle du monde actuel, et qui n’est pas l’unité dans la foi ni l’unité dans la connaissance du Fils de Dieu. Le monde actuel cherche typiquement une unité entre les hommes par une acceptation de toutes les croyances, sans distinction, et en évitant de chercher ou de parler de la vérité. Paul parle aussi de la revendication à une certaine dénomination, comme étant une caractéristique de celui qui est encore livré à lui-même, se comportant d’une manière tout humaine. L’unité dont parle Paul ne peut pas exister parmi des croyants qui définissent leur identité par une dénomination, en d’autres termes, qui se définissent par la dénomination à laquelle ils sont affiliés. Les revendications de dénominations, et prises de positions comparatives de ces dénominations, sont une démonstration d’un état d’enfant en Christ, qui vient du fait d’être livré à soi-même, conduit par l’égo au lieu d’être conduit par l’Esprit. Mais cela démontre aussi un Évangile qui n’est pas celui que Paul prêchait, parce que des enseignements corrects amènent à l’unité dans la foi et l’unité dans la connaissance du Fils de Dieu, à un état d’adulte, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ (cf. (Ephésiens 4:11-13 BDS). Ainsi, ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu et non par leur propre nature, devraient parvenir à une même manière de penser: la manière de Christ.

Dans sa lettre d’encouragement aux Philippiens, Paul leur dit: « N’avez-vous pas trouvé dans le Christ un réconfort, dans l’amour un encouragement, par l’Esprit une communion entre vous? N’avez-vous pas de l’affection et de la bonté les uns pour les autres? Rendez donc ma joie complète: tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au même but » (Philippiens 2:1-2 BDS). Paul souligne encore que:

La communion entre croyants est donnée par l’Esprit.

unité1Il y a encore ici des indications précieuses concernant l’unité. Paul laisse comprendre que chacun est sensé combler son besoin de réconfort dans le Christ, et son besoin d’encouragement dans l’amour de Dieu, car Dieu déverse son amour dans nos cœurs par l’Esprit-Saint (cf. Romains 5:5). Ceci est ce qui produit la communion fraternelle avec de l’affection et de la bonté les uns pour les autres. Comblés par Dieu, nous pouvons être là pour les autres, sans que l’égo soit présent (cf. Philippiens 2:3-4). Mais cette réalité ne peut pas avoir lieue pour les individus qui s’attendent, souvent inconsciemment, à être comblés par les autres dans leur besoin de réconfort et d’encouragement, parce qu’ils ne trouvent pas cela en Christ. Ce manque trouve en général son origine dans une méconnaissance de la vérité qui est en Jésus-Christ. Cette méconnaissance produit déception et frustration, caractéristique de l’homme livré à lui-même. Mais lorsque le réconfort et l’encouragement sont trouvés en Christ, alors il est possible de vivre en accord les uns avec les autres, parce qu’on ne cherche plus à recevoir ces choses par les autres. Toutefois, pour que cette réalité soit collective au sein des croyants, il doit en être ainsi pour chaque individu. Paul dit aussi aux Philippiens qu’il faut avoir le même amour, une même pensée et tendre au même but. Le même amour est l’amour de Dieu (cf. 1 Jean 4:7-21), la même pensée est la pensée de Christ (cf. 1 Corinthiens 2:16, 2 Corinthiens 10:5, Ephésiens 4:24, Romains 12:2, Colossiens 1:21, Romains 1:28), et le même but résulte de ce même amour et de cette même pensée : faire du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux notre préoccupation première et faire les mêmes œuvres que Christ (cf. Matthieu 6:33, Matthieu 28:18-20, Ephésiens 2:10).

L’amour et la pensée de Christ produisent l’unité donnée par l’Esprit, car il s’agit du même Esprit qui était en Christ. Dans cette unité dont parle Paul, il y a un même amour, une même manière de penser et les mêmes œuvres que Christ, donnés par le même Esprit que celui qui était en Christ. Nous sommes uns avec Christ (cf. Galates 3:28 BDS) et cette unité se manifeste chez ceux qui demeurent en Christ : « Celui qui prétend qu’il demeure en Christ doit aussi vivre comme le Christ lui-même a vécu » (1 Jean 2:6 BDS).

unité3Un constat de l’absence des caractéristiques de l’unité en Christ ne doit pas faire naître un sentiment de culpabilité chez celui qui le constate pour lui-même, ce sentiment de culpabilité n’est pas inspiré par l’Esprit de Dieu. Et pour ceux qui ressentiraient le besoin de condamner les croyants qui ne vivent pas cette unité, cela dénote d’une pensée qui n’est pas celle de Christ. Ils ne sont donc eux-mêmes pas conduit par l’Esprit qui donne l’unité, mais ils sont encore conduits par leur propre nature. Il n’y a pas de sentiment de culpabilité à recevoir pour eux non plus, mais une indication de la nécessité de revoir la manière de penser et de comprendre les choses. Il y a dans les caractéristiques de l’unité en Christ des indications précieuses pour une saine autoévaluation, en vue d’être amené à un état d’adulte, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ. Il est important de noter encore, que vivre l’unité dont parle Paul, ne nécessite pas que tous aient le même degré de connaissance de la vérité contenue dans les Écritures, ni la même maturité en Christ. En ce qui concerne la connaissance de la vérité, la pensée essentielle pour vivre l’unité, c’est une préoccupation réelle de la vérité. Mais pour que cette préoccupation soit réelle chez quelqu’un, il est essentiel que son identité et sa valeur soit véritablement en Christ, fondée dans la grâce de Dieu. Car si son identité est encore définie d’une certaine manière par sa connaissance, ou par son degré de maturité en Christ, ou par ses œuvres ou autres, l’égo fera toujours obstacle à l’unité et à l’amour.

« A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jean 13:35 BDS).

En parlant au Père, Jésus s’est fait entendre ainsi: « Bientôt, je ne serai plus dans le monde, car je vais à toi, mais eux, ils vont rester dans le monde. Père saint, garde-les par le pouvoir de ton nom, celui que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous le sommes… Je te demande qu’ils soient tous un. Comme toi, Père, tu es en moi et comme moi je suis en toi, qu’ils soient un en nous pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme toi et moi nous sommes un, moi en eux et toi en moi. Qu’ils soient parfaitement un et qu’ainsi le monde puisse reconnaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les aimes comme tu m’aimes!«  (Jean 17:11, 21-23 BDS).

 

* A noter: dans les évangiles, on ne voit pas Jésus dire à des pharisiens (courant religieux) ou à des spécialistes de la Loi (théologiens) que leurs péchés sont pardonnés. Les pharisiens comme les spécialistes de la Loi avaient tendance à vivre dans une autojustification, dans une justification par les œuvres de la Loi, se justifiant par leurs propres actions et leur piété. Ce fonctionnement est ce qui s’appelle le légalisme. Cette manière de penser empêche d’accepter le pardon des péchés sans prérogatives. On voit dans les évangiles que lorsque Jésus proclame le pardon des péchés sans prérogatives, les pharisiens et les spécialistes de la Loi, non seulement ne le reçoivent pas, mais cela les met hors d’eux-mêmes (cf. Marc 2:1-12). Ce n’est pas que Dieu tenait compte de leurs péchés, mais ils étaient incapables d’accepter et de se saisir du pardon des péchés sans prérogatives. Ceci à cause de leur manière de penser et de comprendre les choses, à cause de leur rejet de la vérité que Jésus-Christ apportait et qui était contraire à l’enseignement qu’ils avaient reçu et auquel ils s’attachaient obstinément. Leur autojustification les privaient de goûter à la grâce de Dieu que Jésus démontrait.

Notre pensée: clé de la transformation

« Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. » (Romains 12:2 BDS)

Pensée 1Ce que Paul laisse entendre ici, c’est que notre transformation ne se produit pas par de grands efforts, mais par le complet changement de notre pensée! La tendance naturelle est de croire que notre transformation est le résultat de nos efforts, dans un apprentissage souvent difficile à essayer de faire différemment, à se comporter autrement, à essayer d’avoir une attitude semblable Jésus-Christ… Le constat est alors souvent le même pour beaucoup : impossible et décourageant. Les changements sont souvent mineurs, de courte durée ou dépendant des circonstances, et il demeure un certain nombre d’automatismes qui semblent incontrôlables, et la transformation semble être un processus lent et en dents-de-scie, dont la tendance n’est pas forcément une pente montante… La raison vient principalement de la manière de penser, de ce qui occupe les pensées en général, ou en réponse à des situations. Voici ce que Paul dit aux Colossiens:

« Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres » (Colossiens 1:21 NEG79)

Le comportement, les œuvres sont le résultat des pensées.

C’est pour cela que Paul dit qu’il faut justement ne pas se laisser modeler par le monde actuel, et que la manière de penser doit être renouvelée. Si notre manière de penser est conforme à celle du monde (par opposition à celle de Jésus-Christ), alors nous ne pouvons pas discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît et qui est parfait.

Pensée 2Comment renouveler les pensées?

« Enfin, frères, nourrissez vos pensées de tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, digne d’amour ou d’approbation, de tout ce qui mérite respect et louange. » (Philippiens 4:8 BDS)

Si nous n’en prenons pas conscience, nos pensées sont alimentées par les choses du monde qui nous entoure, par les circonstances défavorables, par toutes sortes de « films » qu’on projette dans nos pensées, soucis, fantasmes, ou choses négatives, scénarios catastrophes et autres que nous imaginons et sur quoi nous méditons, ou aussi, conformément à la pensée du monde, les pensées sont remplis d’une soif de vengeance, méditant le mal, etc. C’est la raison de l’exhortation de Paul aux Philippiens, car :

Les pensées transforment d’après leur contenu ! 

La bonne nouvelle c’est que nous pouvons choisir de penser différemment, d’orienter notre pensée en permanence et en réponse aux situations, et d’alimenter notre pensée avec les vérités de Dieu, avec la vérité qui est en Jésus-Christ, avec ses réalités, ses perspectives, avec la manière de penser qu’il a démontrée, nourrissant des pensées louables, etc. En nourrissant nos pensées de la bonne manière, avec un contenu sain aligné sur la pensée de Jésus-Christ, une transformation saine se produit. Tout ce que nous sommes est transformé, et de nouveaux automatismes prennent place. (voir aussi Connaître la vérité: clé de la sanctification et de la liberté).

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* ce qu’il faut entendre ici par « tout ce qui est vrai« , ce n’est pas la simple réalité de nos fautes, de nos limites et de nos manquements et s’y apitoyer, même s’ils peuvent être vrais. Mais dans la transformation par le renouvellement de la pensée, « tout ce qui est vrai » implique la vérité que Jésus-Christ a révélée : les péchés sont pardonnés, celui qui croit en Jésus-Christ ne sera pas condamné, la vérité de l’amour inconditionnel de Dieu (Colossiens 1:22), la vérité de l’amour inconditionnel de Dieu (par exemple Romains 5:6-8), la vérité du salut par la grâce à laquelle on accède par le moyen de la foi (Ephésiens 2:8-9), etc.