L’unité est donnée par l’Esprit

Dans sa première lettre aux Corinthiens, parmi lesquels il y avait des divisions, Paul leur écrit la recommandation suivante: « Je vous supplie, frères et sœurs, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de tenir tous le même langage. Qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez parfaitement unis dans le même état d’esprit et dans la même pensée » (1 Corinthiens 1:10 SG21).

Le texte original pour tenir le même langage (« lego », en grec λέγητε) parle de dire les mêmes choses, d’enseigner les mêmes choses, d’avoir les mêmes affirmations, les mêmes exhortations. Paul souligne ici que l’unité vient en ayant une même conviction et une même façon de penser, en d’autres termes: le même Esprit. Dans sa lettre aux Ephésiens, il leur dit: « Efforcez-vous de conserver l’unité que donne l’Esprit, dans la paix qui vous lie les uns aux autres » (Ephésiens 4:3 BDS). A noter, la paix qui lie les croyants les uns aux autres est la paix avec Dieu que Christ a apportée (cf. Romains 5:1, Galates 3:26-28, Galates 5:22, Actes 10:36, Romains 8:6, Romains 14:17, Romains 15:33, Ephésiens 2:14-15). Ainsi, Paul dit que:

L’unité est donnée par l’Esprit!

unité4Cette unité dont parle Paul ne peut pas exister en dehors de Jésus-Christ. Bien souvent, ce ne sont pas ces discours de Paul cités plus haut qui sont véhiculés aujourd’hui concernant l’unité des croyants qui confessent Jésus-Christ. La recherche de la vérité autour des textes bibliques est même parfois évitée, afin de maintenir une prétendue unité… Une pensée modelée par le monde actuel amène de nombreux croyants à véhiculer l’idée que l’unité vient en faisant abstraction des différences de convictions et des différentes façons de penser au sein de la communauté des croyants qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur. Mais cela est à l’opposé de ce que même Paul enseigne et recommande.
L’unité est donnée par l’Esprit de Dieu, qui s’appelle l’Esprit de vérité (cf. Jean 14:16-17, Jean 15:26, Jean 16:13, 1 Jean 4:6). Cet Esprit ne correspond pas à l’esprit du monde, ses désirs sont opposés à ceux de l’homme livré à lui-même (cf. Galates 5:16-17). C’est la pensée de Christ qui doit habiter chaque croyant, c’est-à-dire une manière de penser et de comprendre les choses selon la pensée donnée par la vérité qui est en Jésus-Christ. Il s’agit de la vérité que Christ a révélée concernant Dieu et les choses de Dieu. Dans la vérité, il y a notamment trois volets qui sont importants et pour lesquels l’Esprit-Saint joue un rôle majeur de conviction pour permettre de s’aligner avec la pensée de Christ. Jésus appelle l’Esprit-Saint le « Défenseur« . Et l’Esprit-Saint convainc le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement (cf. Jean 16:8-11). Jésus parle de convaincre le monde concernant ces trois volets. Cela à cause de la manière des hommes de penser qui est modelée par le monde :

  • L’Esprit-Saint doit convaincre en ce qui concerne le péché, parce que le monde ne croit pas en Jésus-Christ (cf. Jean 16:9). Le terme original pour péché est « hamartia » (en grec ἁμαρτίας) qui parle d’erreur, de faux état d’esprit, de manquer le but, de s’éloigner des lois de Dieu. La loi de Moïse a établi la culpabilité de tous les hommes devant Dieu, car tous ont péché (cf. Romains 3:19-20). La culpabilité demeure dans la conscience de celui qui est incrédule, à cause du fait de ne pas croire en Jésus-Christ qui a démontré le pardon, le fait que Dieu ne tient pas compte des péchés. Mais l’histoire a démontré que les hommes qui en tiennent compte. Paul considère même qu’à la croix Jésus a annulé l’acte qui établissait les manquements des hommes à l’égard de Dieu (cf. Colossiens 2:14). En effet, Christ a démontré que Dieu ne tient même pas compte des fautes, même de ses ennemis. Dieu déclare les hommes justes à cause de leur foi en Jésus-Christ (cf. Romains 5:1). Les péchés sont effacés de leur conscience et cela semble une folie aux yeux du monde (cf. 1 Corinthiens 1:21). Celui qui vit sans croire à la vérité au sujet du péché, continuera de vivre avec un certain rejet de Dieu, et restera esclave du péché, condamnant les autres et se condamnant ainsi lui-même. Sans l’intervention du Saint-Esprit pour comprendre et être convaincu de la vérité, qui s’oppose à la pensée tout humaine, les gens restent sous la culpabilité du péché qui les maintient à l’écart de Dieu. Et ce malgré le fait que Jésus-Christ a enseigné et démontré de manière parfaite, totale et une fois pour toute jusqu’à sa mort à la croix, l’amour et le pardon véritable de Dieu (cf. Romains 5:7-8) – (voir aussi Dossier: Le point sur la pardon des péchés).
  • L’Esprit-Saint doit convaincre en ce qui concerne la justice de Dieu, parce que Christ est auprès du Père et qu’on ne le voit plus (cf. Jean 16:10). Le terme original pour justice est « dikaiosune » (en grec δικαιοσύνης) qui signifie, au sens large, l’état de celui qui est comme il doit être, la condition acceptable par Dieu et, au sens étroit, la justice qui donne à chacun ce qui lui est dû. Sans la conviction donnée par l’Esprit, le fait d’être déclaré juste devant Dieu à cause de la foi en Lui est insaisissable et semble une folie, parce que cela va à l’encontre de la pensée tout humaine modelée par le monde actuel qui fonctionne au mérite, et qui rend le mal pour le mal. Par ailleurs, il est aussi difficile d’observer la justice de Dieu dans ce monde, d’une manière semblable à ce que Jésus a démontré en faisant les œuvres du Père (cf. Jean 10:25, Jean 14:11, Jean 10:30, Jean 10:37-38, Jean 5:19-30). La justice de Dieu est difficile à observer, notamment parce que le nombre de croyants qui pratique les mêmes œuvres que Jésus, et qui démontrent la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu et le pardon des péchés, est encore trop infime. Mais ceux qui en côtoient peuvent observer le rétablissement de la justice de Dieu dans la vie de ces croyants et à travers eux, par la puissance du même Esprit par lequel Jésus a agit. Le monde vivant sans Dieu reste victime de l’injustice de l’œuvre du mal, et sous une justice des hommes qui donne le mal pour le mal. Ainsi, le mal dirigé contre eux produit le mal en eux. L’injustice qui est dans le monde vient du fait qu’à travers la faute d’Adam, en croyant à l’image déformée de Dieu que le serpent a suggérée, la manière de penser des hommes a été corrompue au sujet de Dieu Lui-même. Jésus-Christ est venu rétablir la justice (cf. Romains 5:12, 5:18), en rétablissant la vérité au sujet du Père. Jésus-Christ est retourné auprès du Père, comme à l’image du « grand-prêtre » dans les prescriptions de Moïse, et intercède en notre faveur (cf. Hébreux 8-10). Mais il ne faut pas oublié que Jésus et le Père ne sont qu’un! (cf. Jean 10:30). C’est donc là une image pour aider à se saisir de la grâce de Dieu. Et Jésus est retourné auprès du Père pour envoyer l’Esprit-Saint (cf. Jean 16:7), qui confère chez celui qui vit par le moyen de la foi, la vie de Christ avec les mêmes œuvres que lui (cf.Jean 14:12, Marc 16:15-18, Romains 8:11). Lorsque Jésus annonçait le pardon des péchés à quelqu’un qui n’était pas dans l’autojustification*, il rétablissait ainsi la justice de Dieu dans la vie de cette personne et il lui donnait ainsi ce qui lui est dû. Lorsque Jésus guérissait un infirme, un malade ou chassait un démon d’une personne, il rétablissait la justice de Dieu dans la vie de la personne en question, il lui donnait ainsi ce qui lui est dû. Jésus a démontré ainsi l’amour, le règne et la justice de Dieu. Le don du Saint-Esprit permet de rétablir la justice dans la vie de la personne qui le reçoit par la foi en Jésus-Christ, pour autant que cette personne vive ensuite par le moyen de la foi. Sans cela la justice n’est pas rétablie dans la vie de cette personne. Le Saint-Esprit permet aussi à cette personne de manifester la justice de Dieu dans la vie des autres, dont ceux qui ne connaissent pas Dieu, en faisant les mêmes œuvres que Christ, avec un même amour, et la proclamation du règne de Dieu (voir Matthieu 10:7-8). Mais pour que ces réalités soient présentes dans la vie d’un croyant, il est nécessaire qu’il ait une foi cohérente (qui agit en fonction de la Parole de Christ), que ce soit pour voir la justice de Dieu dans sa propre vie, ou dans celle des autres par ses propres mains et ses paroles.
  • L’Esprit-Saint doit convaincre en ce qui concerne le jugement de Dieu, parce que le dominateur de ce monde est déjà condamné (cf. Jean 16:11, 3:17-19). Le terme original pour jugement est « krisis » (en grec κρίσεως) qui parle de séparation, de décision donnée concernant toute chose, notamment en ce qui concerne la justice et l’injustice. Le monde est dominé par le mal, c’est l’œuvre du diable, celui dont Jésus a dit qu’il est le père du mensonge et le meurtrier dès le commencement (cf. Jean 8:44). C’est lui, le diable, qui détient le pouvoir de la mort (cf. Hébreux 2:14). Mais la condamnation du diable est déjà là, il est déjà jugé et condamné. Il subit déjà sa propre condamnation par son rejet de Dieu. Ce rejet est une séparation de l’amour et de ses caractéristiques. Cette séparation lui fait déjà subir pour lui-même tout ce qui est opposé aux caractéristiques de l’amour, c’est-à-dire la haine, la peur, la culpabilité, la honte, la dépression, la souffrance émotionnelle et autre, en résumé: la mort spirituelle. C’est de cette position là, envahi par les caractéristiques de cette séparation d’avec l’amour de Dieu, que le diable agit et qu’il rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu’un à dévorer (cf. 1 Pierre 5:8). Toutefois, il ne peut donc pas dévorer qui il veut…

unité2Sans l’éclairage que donne le Saint-Esprit au sujet du péché, de la justice et du jugement de Dieu, ces choses sont incomprises et approchées avec une pensée modelée par le monde actuel et la pensée des hommes de l’ancien testament. Pourtant Jésus a été clair en disant: « Tous ceux qui sont venus avant moi étaient des voleurs et des brigands » (Jean 10:8 BDS). La pensée du monde sur ces trois sujets est pour ainsi dire à l’opposé de la pensée de Christ. Ces trois volets, que Jésus a souligné comme nécessitant une conviction par le Saint-Esprit, sont déjà trois domaines où l’on peut observer de profondes divergences parmi ceux qui se réclament de Jésus-Christ. Car la tendance est de réfléchir et d’approcher les choses avec la pensée du monde, sans connaître l’ensemble des Écritures, et sans tenir pleinement compte des paroles et des actes de Jésus. Les Écritures sont alors lues avec les lunettes du monde, ou avec celles des hommes de l’Ancien Testament, au lieu de la vérité qui est en Jésus-Christ concernant Dieu et les choses de Dieu. Il y a une séquence dans ces trois domaines que sont le péché, la justice et le jugement. Le jugement de Dieu peut difficilement être compris sans comprendre correctement ce qui touche à la justice de Dieu, et la justice de Dieu peut difficilement être comprise correctement sans une compréhension correcte au niveau de ce qui est en lien avec le péché. Ainsi, si la fondation en ce qui concerne le péché n’est pas correcte, il y a aura une mauvaise compréhension de la justice de Dieu, et une mauvaise compréhension du jugement de Dieu, et donc l’unité dont parle Paul est fortement compromise, pour ne pas dire impossible pour ceux qui n’ont pas la pensée du Christ. Aussi parce que sans une compréhension correcte du pardon des péchés, l’amour du prochain (au sens bibliques cf. 1 Corinthiens 13) ne peut pas habiter le croyant. Son « amour » du prochain, et des frères et sœurs en Christ, ne pourra pas dépasser le stade de la sympathie envers ceux qui sont aimables aux yeux des hommes. Et sans l’amour, l’unité sera toujours retenue par un égocentrisme qui cherche à être applaudit par les hommes.

L’unité découle de l’Esprit de Dieu, qui conduit dans la vérité tout entière. Mais seuls ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu qu’ils ont reçu, et non par leur propre nature, parviennent à la pensée de Christ. Une des caractéristiques de celui qui est encore un enfant en Christ est d’être encore conduit par sa propre nature, comme quelqu’un livré à lui-même. Il est encore esclave du péché, avec des jalousies, des rivalités, des divisions, etc. que Paul va souligner dans cette première lettre aux Corinthiens, lorsqu’il leur dit: « C’est pourquoi je vous ai donné du lait et non de la nourriture solide; car vous n’auriez pas pu l’assimiler alors. Et même aujourd’hui, vous êtes encore incapables de la supporter, parce que vous êtes comme des hommes livrés à eux-mêmes. En effet, lorsque vous vous jalousez les uns les autres et que vous vous disputez, n’êtes-vous pas semblables à des hommes livrés à eux-mêmes, ne vous comportez-vous pas d’une manière tout humaine? Lorsque vous dites: «Moi je suis pour Paul!» ou: «Moi pour Apollos!», n’agissez-vous pas comme les autres hommes? » (1 Corinthiens 3:2-4 BDS).

Il est donc difficile aujourd’hui d’observer globalement l’unité dont parle Paul, car une grande partie des croyants se retrouvent dans ces caractéristiques, encore conduits par leur propre nature, même ceux qui ont reçu l’Esprit-Saint. Ceux qui sont encore au stade d’enfant dans leur union avec le Christ, et cela peut être le cas toute leur vie durant, ne peuvent pas parvenir à l’unité telle que décrite par Paul. Ils essaieront de vivre une unité qui est approchée sur le modèle du monde actuel, et qui n’est pas l’unité dans la foi ni l’unité dans la connaissance du Fils de Dieu. Le monde actuel cherche typiquement une unité entre les hommes par une acceptation de toutes les croyances, sans distinction, et en évitant de chercher ou de parler de la vérité. Paul parle aussi de la revendication à une certaine dénomination, comme étant une caractéristique de celui qui est encore livré à lui-même, se comportant d’une manière tout humaine. L’unité dont parle Paul ne peut pas exister parmi des croyants qui définissent leur identité par une dénomination, en d’autres termes, qui se définissent par la dénomination à laquelle ils sont affiliés. Les revendications de dénominations, et prises de positions comparatives de ces dénominations, sont une démonstration d’un état d’enfant en Christ, qui vient du fait d’être livré à soi-même, conduit par l’égo au lieu d’être conduit par l’Esprit. Mais cela démontre aussi un Évangile qui n’est pas celui que Paul prêchait, parce que des enseignements corrects amènent à l’unité dans la foi et l’unité dans la connaissance du Fils de Dieu, à un état d’adulte, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ (cf. (Ephésiens 4:11-13 BDS). Ainsi, ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu et non par leur propre nature, devraient parvenir à une même manière de penser: la manière de Christ.

Dans sa lettre d’encouragement aux Philippiens, Paul leur dit: « N’avez-vous pas trouvé dans le Christ un réconfort, dans l’amour un encouragement, par l’Esprit une communion entre vous? N’avez-vous pas de l’affection et de la bonté les uns pour les autres? Rendez donc ma joie complète: tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au même but » (Philippiens 2:1-2 BDS). Paul souligne encore que:

La communion entre croyants est donnée par l’Esprit.

unité1Il y a encore ici des indications précieuses concernant l’unité. Paul laisse comprendre que chacun est sensé combler son besoin de réconfort dans le Christ, et son besoin d’encouragement dans l’amour de Dieu, car Dieu déverse son amour dans nos cœurs par l’Esprit-Saint (cf. Romains 5:5). Ceci est ce qui produit la communion fraternelle avec de l’affection et de la bonté les uns pour les autres. Comblés par Dieu, nous pouvons être là pour les autres, sans que l’égo soit présent (cf. Philippiens 2:3-4). Mais cette réalité ne peut pas avoir lieue pour les individus qui s’attendent, souvent inconsciemment, à être comblés par les autres dans leur besoin de réconfort et d’encouragement, parce qu’ils ne trouvent pas cela en Christ. Ce manque trouve en général son origine dans une méconnaissance de la vérité qui est en Jésus-Christ. Cette méconnaissance produit déception et frustration, caractéristique de l’homme livré à lui-même. Mais lorsque le réconfort et l’encouragement sont trouvés en Christ, alors il est possible de vivre en accord les uns avec les autres, parce qu’on ne cherche plus à recevoir ces choses par les autres. Toutefois, pour que cette réalité soit collective au sein des croyants, il doit en être ainsi pour chaque individu. Paul dit aussi aux Philippiens qu’il faut avoir le même amour, une même pensée et tendre au même but. Le même amour est l’amour de Dieu (cf. 1 Jean 4:7-21), la même pensée est la pensée de Christ (cf. 1 Corinthiens 2:16, 2 Corinthiens 10:5, Ephésiens 4:24, Romains 12:2, Colossiens 1:21, Romains 1:28), et le même but résulte de ce même amour et de cette même pensée : faire du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux notre préoccupation première et faire les mêmes œuvres que Christ (cf. Matthieu 6:33, Matthieu 28:18-20, Ephésiens 2:10).

L’amour et la pensée de Christ produisent l’unité donnée par l’Esprit, car il s’agit du même Esprit qui était en Christ. Dans cette unité dont parle Paul, il y a un même amour, une même manière de penser et les mêmes œuvres que Christ, donnés par le même Esprit que celui qui était en Christ. Nous sommes uns avec Christ (cf. Galates 3:28 BDS) et cette unité se manifeste chez ceux qui demeurent en Christ : « Celui qui prétend qu’il demeure en Christ doit aussi vivre comme le Christ lui-même a vécu » (1 Jean 2:6 BDS).

unité3Un constat de l’absence des caractéristiques de l’unité en Christ ne doit pas faire naître un sentiment de culpabilité chez celui qui le constate pour lui-même, ce sentiment de culpabilité n’est pas inspiré par l’Esprit de Dieu. Et pour ceux qui ressentiraient le besoin de condamner les croyants qui ne vivent pas cette unité, cela dénote d’une pensée qui n’est pas celle de Christ. Ils ne sont donc eux-mêmes pas conduit par l’Esprit qui donne l’unité, mais ils sont encore conduits par leur propre nature. Il n’y a pas de sentiment de culpabilité à recevoir pour eux non plus, mais une indication de la nécessité de revoir la manière de penser et de comprendre les choses. Il y a dans les caractéristiques de l’unité en Christ des indications précieuses pour une saine autoévaluation, en vue d’être amené à un état d’adulte, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ. Il est important de noter encore, que vivre l’unité dont parle Paul, ne nécessite pas que tous aient le même degré de connaissance de la vérité contenue dans les Écritures, ni la même maturité en Christ. En ce qui concerne la connaissance de la vérité, la pensée essentielle pour vivre l’unité, c’est une préoccupation réelle de la vérité. Mais pour que cette préoccupation soit réelle chez quelqu’un, il est essentiel que son identité et sa valeur soit véritablement en Christ, fondée dans la grâce de Dieu. Car si son identité est encore définie d’une certaine manière par sa connaissance, ou par son degré de maturité en Christ, ou par ses œuvres ou autres, l’égo fera toujours obstacle à l’unité et à l’amour.

« A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jean 13:35 BDS).

En parlant au Père, Jésus s’est fait entendre ainsi: « Bientôt, je ne serai plus dans le monde, car je vais à toi, mais eux, ils vont rester dans le monde. Père saint, garde-les par le pouvoir de ton nom, celui que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous le sommes… Je te demande qu’ils soient tous un. Comme toi, Père, tu es en moi et comme moi je suis en toi, qu’ils soient un en nous pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme toi et moi nous sommes un, moi en eux et toi en moi. Qu’ils soient parfaitement un et qu’ainsi le monde puisse reconnaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les aimes comme tu m’aimes!«  (Jean 17:11, 21-23 BDS).

 

* A noter: dans les évangiles, on ne voit pas Jésus dire à des pharisiens (courant religieux) ou à des spécialistes de la Loi (théologiens) que leurs péchés sont pardonnés. Les pharisiens comme les spécialistes de la Loi avaient tendance à vivre dans une autojustification, dans une justification par les œuvres de la Loi, se justifiant par leurs propres actions et leur piété. Ce fonctionnement est ce qui s’appelle le légalisme. Cette manière de penser empêche d’accepter le pardon des péchés sans prérogatives. On voit dans les évangiles que lorsque Jésus proclame le pardon des péchés sans prérogatives, les pharisiens et les spécialistes de la Loi, non seulement ne le reçoivent pas, mais cela les met hors d’eux-mêmes (cf. Marc 2:1-12). Ce n’est pas que Dieu tenait compte de leurs péchés, mais ils étaient incapables d’accepter et de se saisir du pardon des péchés sans prérogatives. Ceci à cause de leur manière de penser et de comprendre les choses, à cause de leur rejet de la vérité que Jésus-Christ apportait et qui était contraire à l’enseignement qu’ils avaient reçu et auquel ils s’attachaient obstinément. Leur autojustification les privaient de goûter à la grâce de Dieu que Jésus démontrait.