La mort et la vie: au pouvoir de la langue – 2ième Partie

…suite de l’article précédent.

L’apôtre Jacques qui écrit à une église avec apparemment un bon nombre de croyants qui sont au stade d’enfant dans leur union avec le Christ, va souligner la puissance des paroles dans le sens du bien comme dans le sens du mal: « De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Mes frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi » (Jacques 3:10 BDS). Jacques dit même que les paroles donnent une indication de maturité dans l’union avec le Christ: « Celui qui ne commet jamais de faute dans ses paroles est un homme parvenu à l’état d’adulte, capable de maîtriser aussi son corps tout entier » (Jacques 3:2 BDS). 

Mortetvie6De même, Paul invite les Ephésiens à prendre soin de leurs paroles, notamment envers les autres: « Ne laissez aucune parole blessante franchir vos lèvres, mais seulement des paroles empreintes de bonté. Qu’elles répondent à un besoin et aident les autres à grandir dans la foi. Ainsi elles feront du bien à ceux qui vous entendent. N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu car, par cet Esprit, Dieu vous a marqués de son sceau comme sa propriété pour le jour de la délivrance finale » (Ephésiens 4:29-30 BDS). Paul laisse même comprendre ici que ce sont nos paroles qui ont le potentiel d’attrister le Saint-Esprit. L’Esprit de Dieu est l’Esprit de vérité, la vérité est la Parole de Dieu, et c’est Jésus qui est la vérité, la Parole de Dieu faite homme. Jésus n’a dit que la vérité, la vérité se trouve en Christ, elle l’habitait. Il a démontré ce que la vérité dit et aussi, ce qu’elle ne dit pas mais que les hommes ont prétendu que Dieu dit… Il a démontré ce que la vérité fait et aussi, ce qu’elle ne fait pas mais que les hommes ont prétendu que Dieu fait… Des paroles blessantes dans leurs intentions et dépourvues de bonté sont à l’opposé de la vérité. Elles sont à l’opposé de la valeur des hommes aux yeux de Dieu. Elle sont à l’opposé de son amour qui l’a amené jusqu’à donner sa vie pour nous alors que nous étions encore des pécheurs (cf. Romains 5:7-8), c’est-à-dire hostiles à Dieu et commettant le mal. Des paroles qui ramènent la vérité qui est en Christ au sujet des hommes et de leur valeur véritable que Dieu a démontrée en Christ jusqu’à la croix, ces paroles aident à grandir dans la foi. Ces paroles aide à grandir dans la confiance en Dieu, à cause de son amour et de sa bonté véritable démontrée par l’enseignement et la vie de Christ. Ce sont des paroles qui parlent de l’amour de Dieu et de la réalité de sa grâce qui amènent le changement du cœur (voir aussi Le cœur est affermi par la grâce). Ces paroles sont la vérité qui rend libre. Ces paroles sont la vérité qui délivre du péché en tant que force agissante dans la nature de l’homme, et le délivre de l’œuvre du mal dans sa vie et à travers sa vie. Ceci se passe pour celui qui croit ces paroles conformes à la vérité qui est en Christ. Jésus a dit lui-même à ses disciples : « Vous aussi, vous avez déjà été purifiés grâce à l’enseignement que je vous ai donné«  (Jean 15:3 BDS). C’est aussi pourquoi, Paul dit aux Colossiens: « Que votre parole soit toujours empreinte de la grâce de Dieu et pleine de saveur pour savoir comment répondre avec à-propos à chacun » (Colossiens 4:6 BDS). Il s’agit de démontrer la bonté de Dieu, mais:

On ne peut démontrer la bonté de Dieu aux autres, seulement à la mesure de notre propre révélation et expérience personnelle de sa bonté.

La confiance en Dieu vient de la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ. C’est cette connaissance, si elle est correcte, qui amène une connaissance intime de l’amour de Dieu. La connaissance correcte nous est donnée à travers Jésus-Christ qui est la vérité (cf. Jean 14:6). Et « la foi naît du message que l’on entend, et ce message c’est celui qui s’appuie sur la parole du Christ«  (Romains 10:17 BDS). La parole du Christ est la parole véritable conforme à la vérité au sujet de Dieu, au sujet des hommes et des réalités de ce monde visible (terrestre) qui est régi par des réalités invisibles (célestes). La foi, cette confiance en Dieu, vient donc des paroles que l’on entend, pour autant que ces paroles soient la vérité, c’est-à-dire qu’elles s’appuient sur la parole du Christ. Car cette parole du Christ, la parole de vérité au sujet de Dieu et des hommes, n’avait pas été dites avant Jésus. La parole dite avant lui par les hommes au nom de Dieu, était mélangée avec une pensée toute humaine. Jésus a été clair en disant: « Tous ceux qui sont venus avant moi étaient des voleurs (kleptes qui signifie celui qui détourne, nom utilisé pour les faux enseignants qui n’ont pas soin d’instruire mais abusent de la confiance pour leur propre gain) et des brigands. Mais les brebis (ses disciples) ne les ont pas écoutés » (cf. Jean 10:8 BDS). Il s’agit donc de croire ce que Christ a révélé concernant Dieu, mais que le monde, y compris les plus grands hommes de Dieu, n’avait pas compris avant sa venue. Ils ne le comprenaient pas, à cause d’une pensée modelée par le monde visible qui reflète l’œuvre du mal. Aujourd’hui encore, nombreux sont les croyants qui voient leur cœur rempli de doutes. En général, ces doutes proviennent du message qu’ils ont entendu, qu’ils continuent d’entendre autour d’eux, et qu’ils croient et continuent de croire. Le message qu’ils entendent et croient ne suscite pas la foi. C’est un message souvent mélangé et qui s’appuie en partie sur ce qu’on dit les hommes de l’Ancien Testament, au lieu de s’appuyer pleinement sur la parole du Christ. Christ est le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis (cf. Jean 10:9-11). Nombreux sont les croyants qui ne comprennent pas ce qu’ils lisent dans l’Ancien Testament et ne discernent pas les pensées toutes humaines mélangées à la pensée de Dieu. Alors qu’il venait d’aborder le retour du Seigneur et l’importance d’être pur et sans reproche devant Dieu, et d’être dans la paix qu’il donne, Pierre avait déjà fait le constat suivant: « Comprenez bien que la patience du Seigneur est le salut des hommes. Paul, notre frère bien-aimé, vous l’a aussi écrit avec la sagesse que Dieu lui a donnée. Il l’a fait comme dans toutes ses lettres, où il aborde ces sujets. Certes, il s’y trouve des passages difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies déforment le sens, comme elles le font aussi – pour leur propre ruine – des autres textes de l’Écriture » (2 Pierre 3:15-16 BDS).

Mortetvie7Ainsi, l’esprit de ces croyants est dans la confusion à cause de leur incompréhension de l’Ancien Testament, parce qu’ils ne le lisent pas avec les lunettes de la vérité que Christ a révélée (voir aussi 2 Corinthiens 3:14). Ils n’arrivent pas à discerner, ni même à croire que certaines perspectives étaient tordues par une manière de penser tout humaine, qui attribue à Dieu le mal et place dans sa bouche des paroles de malédiction contre les hommes. De tels croyants restent dans l’ignorance parce qu’ils n’ont pas la foi, et ils n’ont pas la foi parce que le message qu’ils entendent et croient n’est pas celui de la grâce démontrée en Christ (cf. 1 Timothée 1:13-14). Pourtant Jésus a démontré la vérité concernant Dieu. Il a démontré que Dieu n’est pas un voleur qui vient pour voler, pour tuer et pour détruire (cf. Jean 10:10), mais que Dieu donne la vie, il délivre, libère, restaure, guérit, rétablit. En résumé: Dieu sauve (Yeshua). L’apôtre Jean dit que Jésus leur a clairement dit qu’il n’y a aucune trace de ténèbres en Dieu (cf. 1 Jean 1:5). L’idée du mal n’est même pas en Dieu. L’Amour ne conçoit pas le mal et il n’en tient pas compte (cf. 1 Corinthiens 13:5). Ce n’est pas pour rien que lorsque Jésus s’entretient avec Elie (représentant des prophètes) et Moïse (représentant de la loi de Moïse avec ses prescriptions données en marge du décalogue), le Père fait entendre sa voix à Pierre, Jacques et Jean qui sont présents et leur dit: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie. Ecoutez-le! » (Matthieu 17:5 BDS, Marc 9:7, Luc 9:35). Contrairement à tout homme de Dieu avant lui, il n’y avait aucun mensonge en Christ, rien de corrompu dans sa nature. Sa manière de penser était totalement conforme à Dieu. Toutes ses paroles correspondaient à l’intention de Dieu, et il n’a fait que les œuvres du Père. C’est pourquoi c’est Jésus que le Père souhaite que nous écoutions attentivement. Il a enseigné et démontré une image totalement correcte de Dieu. C’est à travers Christ que la vérité qu’il a révélée met en lumière les mensonges de l’ennemi au sujet de Dieu. Lorsque la vérité est rétablie au sujet de Dieu, la confiance en Lui est présente, car Dieu est amour et il n’y a pas de mal en lui.

La confiance en Dieu est à la mesure de la connaissance de la vérité à son sujet.

Au début de sa lettre, Jacques souligne déjà la réalité de la grâce de Dieu et comment on y accède: « Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui la lui donnera, car il donne à tous généreusement et sans faire de reproche. Il faut cependant qu’il la demande avec foi, sans douter, car celui qui doute ressemble aux vagues de la mer agitées et soulevées par le vent. Qu’un tel homme ne s’imagine pas obtenir quoi que ce soit du Seigneur. Son cœur est partagé, il est inconstant dans toutes ses entreprises » (Jacques 1:5-8 BDS). Jacques est très clair sur le fait que le doute, l’absence de foi, est l’obstacle qui empêche de recevoir ce qu’on demande (voir aussi Le doute: conséquence d’un cœur partagé). Il est important de relever que Dieu donne à tous sans faire de reproche ! Jacques souligne ici que la problématique du fait de ne pas recevoir est du côté du demandeur et non du côté de la volonté de Dieu (voir aussi Jacques 3:1-4). C’est rempli d’amour pour les hommes que la préoccupation principale de Jésus, en pensant à son retour, c’est: « Alors, pouvez-vous supposer que Dieu ne défendra pas le droit de ceux qu’il a choisis et qui crient à lui jour et nuit, et qu’il tardera à leur venir en aide? Moi je vous dis qu’il défendra leur droit promptement. Seulement, lorsque le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre? » (Luc 18:7-8 BDS). Jésus laisse aussi comprendre que le fait de voir Dieu tarder à agir, ne vient pas de la volonté de Dieu qui, de plus, agit promptement, mais le problème est au niveau de l’absence de foi… A noter: Il est important d’entendre ces choses sans recevoir de la culpabilité, mais dans une perspective de chercher à connaître la vérité qui donne accès à toute la plénitude qui vient de Dieu et qui se trouve en Christ (cf. Colossiens 2:10, 2:3). Car cette plénitude ne peut être vécue uniquement par le moyen de la foi et pas autrement. L’incrédulité des hommes est malheureusement ce qui les maintient sous le pouvoir du dominateur de ce monde, alors qu’il est déjà condamné (cf. Jean 16:11) et que Christ a désarmé toute Autorité et tout Pouvoir à la croix (cf. Colossiens 2:13-15). A noter, Paul illustre cette réalité, en disant que l’acte qui établissait nos manquements à l’égard des commandements a été annulé à la croix. Paul le verbalise ainsi parce qu’il regarde les choses avec les lunettes des prescriptions de Moïse. En vérité, c’est l’effacement (pardon) des péchés qui permet la vie et Christ a enseigné et démontré le pardon déjà avant sa mort sur la croix (voir aussi Dossier: Le point sur le pardon des péchés). Mais le don de sa vie jusqu’à la croix, sans aucune manifestation à l’encontre de ses ennemis, démontre le pardon de Dieu de manière puissante et indéniable.

Mortetvie8Les disciples se sont réjouis de constater que même les démons leur étaient soumis, lorsqu’ils leur donnaient des ordres au nom de Jésus (cf. Luc 10:17). Mais lorsqu’ils n’ont pas réussi à guérir un épileptique, Jésus s’exprime à toutes les personnes présentes et leur dit: « Génération incrédule et perverse, répondit Jésus, jusqu’à quand serai-je avec vous? Jusqu’à quand devrai-je vous supporter? Amenez-le-moi ici » (Matthieu 17:17 SG21). Ici aussi, il faut entendre ce que Jésus dit avec les caractéristiques de l’amour et avec le sens de ce qu’il dit. Jésus relève ici que cette génération est sans foi (incrédule), c’est-à-dire incroyante et sans confiance en Dieu. Ce n’est pas une dévalorisation de ses auditeurs, mais c’est un cri du cœur de Jésus qui soupire à ce que les hommes croient à ce qu’il leur dit, et qu’il leur démontre concernant Dieu, et concernant son règne et sa justice, afin que les hommes soient délivrés de l’œuvre du diable. Jésus dit que cette génération est pervertie, c’est-à-dire qu’elle a une manière de penser qui est déformée, corrompue, qui ne correspond pas à la pensée de Dieu. Et c’est la raison de l’absence en eux de la foi, et qui est le moyen qui les sauverait. Rempli d’amour, Jésus se demande jusqu’à quand il sera nécessaire qu’il soutienne et aide cette génération là. Car il sait qu’il ne restera pas indéfiniment au milieu d’eux, et que chaque être humain doit se saisir pour lui-même des clés du règne de Dieu. Mais ces clés impliquent le moyen de la foi, car les réalités qui régissent le monde visible se trouvent dans l’invisible. Jésus sait qu’il devra remonter auprès du Père afin d’envoyer le Saint-Esprit, pour que tout homme qui croit puisse faire les mêmes œuvres que lui, c’est-à-dire détruire les œuvres du diable et cette lutte n’est pas contre des hommes (cf. Ephésiens 6:10-18). Jésus n’est pas entrain de reprendre ses disciples comme le ferait un homme excédé, conduit par une nature sans Dieu. Mais le cœur de Jésus souffre de voir les hommes être incrédules et ne pas réussir à se saisir des réalités du règne de Dieu afin qu’ils soient sauvés. Car l’incrédibilité est ce qui les maintient sous le pouvoir du dominateur de ce monde, ce qui les maintient victimes du mal. Dans ce passage, les disciples n’ont pas compris la problématique de l’incrédulité. « Alors, les disciples prirent Jésus à part et le questionnèrent: Pourquoi n’avons-nous pas réussi, nous, à chasser ce démon? Parce que vous n’avez que peu de foi, leur répondit-il (Jésus). Vraiment, je vous l’assure, si vous aviez de la foi, même si elle n’était pas plus grosse qu’une graine de moutarde, vous pourriez commander à cette montagne: Déplace-toi d’ici jusque là-bas, et elle le ferait. Rien ne vous serait impossible » (Matthieu 17:20 BDS). Jésus dit que même un peu de foi est suffisant. Les disciples n’avaient donc même pas eu ce peu de foi en face de l’épileptique. Jésus parle de cette même clé: croire que ce qu’on dit va se réaliser. Jésus a réussi à chasser le démon par le moyen de la foi, mais les disciples n’y sont pas parvenus. La volonté de Dieu c’est de guérir et de libérer, mais les disciples eux n’ont pas réussi cette fois-ci… On peut imaginer que les disciples ont ordonné les mêmes paroles qu’ils avaient déjà utilisées précédemment pour chasser les démons. Ils ont certainement « fait » comme les autres fois. Mais les circonstances étaient un peu différentes. Précédemment Jésus les avaient envoyé guérir les malades et chasser les démons (cf. Matthieu 10), alors que cette fois-ci quelqu’un était venu vers eux en l’absence de Jésus. Ont-ils douté que l’autorité que Jésus leur avait donnée soit toujours valable? Le texte ne nous permet pas de le savoir. Mais il est probable que le cas de l’épileptique devait être plus impressionnant à leurs yeux que ce qu’ils avaient rencontré, semant ainsi le doute dans leur cœur en sorte que leurs paroles n’ont pas eu d’effet. Il y a même de fortes chances pour qu’ils s’y soient pris à plusieurs reprises, s’essayant les uns et les autres. Mais le résultat n’étant pas là, le doute a probablement augmenté même aux fils des essais infructueux des uns et des autres… Dans le récit transmis par Marc (voir Marc 9:14-29), on voit que les disciples étaient en discussion aussi avec la foule et les spécialistes de la loi. Il est aussi probable que cette foule et les spécialistes de la loi n’encourageaient pas les disciples à la foi, mais contribuaient au doute en eux. Même si ce sont là des suppositions, ce qui est clair c’est que le doute semble avoir été général auprès des disciples, car aucun d’eux n’a réussi à guérir l’épileptique, alors que « Jésus menaça le démon, qui sortit de l’enfant, et celui-ci fut guéri à partir de ce moment-là » (Matthieu 17:18 SG21). Jésus a clairement démontré ici que la volonté de Dieu est de guérir, mais les disciples eux n’ont pas réussi à le faire cette fois-ci… Le problème n’était pas au niveau de la volonté de Dieu: « Car il veut que tous les hommes soient sauvés (délivrés, libérés, restaurés, rétablis, guéris, bénis) et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2:4 BDS). Le problème était au niveau de l’absence de foi des disciples…

A suivre…

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