Des douze apôtres, Jean est probablement celui qui avait la plus profonde conscience de l’amour de Jésus (voir aussi L’amour: clé de la plénitude de Dieu). Cette conscience de l’amour de Dieu, qui vient d’une connaissance approfondie de l’amour de Jésus-Christ, conduit à une compréhension du pardon de Dieu à la mesure de son amour.
Dans la première lettre de Jean, il s’adresse soudainement aux enfants, aux pères et aux jeunes gens, et il commence par les enfants: « Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père » (1 Jean 2:12-13 NEG79).
En s’adressant ainsi aux « enfants« , aux « pères » et aux « jeunes gens« , Jean n’est pas en train de parler en termes de catégories sur le plan humain, mais en termes de maturité sur le plan spirituel, c’est-à-dire dans la connaissance de Dieu, et de celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ. Ces termes s’adressent à ceux qui se sont tournés vers Dieu par Jésus-Christ. Et ce qu’il écrit à ceux qui sont au stade « enfants« , c’est que:
Les péchés sont pardonnés à cause de son nom.
La lettre de Jean ne rajoute rien ici concernant le pardon des péchés, aucune condition particulière, aucune chose à faire. La réalité de cette vérité c’est que l’être humain n’a absolument aucune part « à faire » dans le pardon que Dieu donne. Les péchés ne sont pas pardonnés à cause de ce que l’être humain pourrait faire ou ne pas faire, mais uniquement à cause du nom de Celui qui est de toute éternité. Le terme traduit par nom est onoma. Il s’agit des noms propres à chacun utilisés pour tout ce qu’il recouvre, tout ce qui est pensé ou ressenti quand il est amené à l’esprit par sa mention, en entendant ce nom, en s’en rappelant, tant par le rang, l’autorité, les actions etc. Lorsque Celui qui est de toute éternité a donné et envoyé son Fils, celui-ci est venu avec le nom Yahshua (Jésus) qui signifie Yahweh (Dieu) sauve. Jésus-Christ est celui qui a fait connaître le nom du Père, aux hommes qu’il a choisi du milieu du monde (cf. Jean 17:6) et il a dit au Père: « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux » (Jean 17:26 NEG79). Jésus-Christ a démontré que Dieu sauve, Dieu pardonne. C’est lui qui a fait connaître les caractéristiques de son Père, le seul vrai Dieu, celui que personne n’a jamais vu (cf. Jean 1:18, 1 Jean 4:12). Jésus-Christ a démontré d’autres caractéristiques de Dieu que ce qui venait à l’esprit avant lui lorsque le nom de Dieu était mentionné. Dieu sauve, Dieu pardonne. Et la réalité de ce pardon est qu’il est pour tout être humain. Mais ce pardon, sans aucune intervention de l’homme, devient véritablement effectif avec ses conséquences, uniquement par le moyen de la foi. Il est nécessaire de croire que Dieu pardonne et de s’en saisir par la foi, pour en voir le fruit.
Croire n’est pas une part à faire parce que c’est un choix.
Toute notion de mérite dans ce choix reste exclue. Le pardon et ses conséquences ne sont pas effectifs parce qu’on aurait fait une demande de pardon à Dieu, mais parce qu’on croit que nous sommes pardonnés à cause de son nom. Et le chemin de la droiture/justification passe par croire le Fils, Jésus-Christ, lorsqu’il dit à cause du nom de son Père : « tes péchés sont pardonnés« . C’est là la réalité immense de la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu, l’expression de l’amour que Jésus-Christ a démontré. Dans ce sens, c’est intéressant de relever que lorsque Jésus dit au paralytique « tes péchés sont pardonnés » (Luc 5:17-26 ; Matthieu 9:2-8 ; Marc 2:1-12), ou à la femme adultère qu’il ne la condamne pas (Jean 8:1-11), il n’est relaté aucune demande de pardon de leur part, aucune chose qu’ils auraient faites pour mériter le pardon, l’effacement de leurs fautes, que Jésus le leur annonce. Jésus-Christ annonce et démontre simplement le pardon, tel que le fait et le vit l’homme à l’image de Dieu.
Dans la première lettre de Jean, il laisse comprendre que ce qui qualifie un croyant d’enfant spirituellement, c’est donc d’avoir encore des doutes sur le fait que les péchés sont pardonnés. Il ajoute même « Je vous le confirme, enfants: vous connaissez le Père… » (1 Jean 2:14 BDS). Cette connaissance du pardon de Dieu, dans toute son ampleur, sans intervention de l’homme autre que le moyen de la foi, démontre la connaissance du Père tel qu’il est véritablement, dans son amour dont la grâce en est l’expression. Et cette connaissance au sujet du pardon, saisi par le moyen de la foi, est la fondation nécessaire sans laquelle la croissance spirituelle vers l’état de « jeunes gens« , puis vers celui de « pères« , ne peut pas se produire.
A suivre…