La parole de Dieu: mystère caché de tout temps mais révélé maintenant aux saints

On entend beaucoup de choses au sujet de l’expression « la parole de Dieu ». Cette expression est malheureusement souvent utilisée comme un synonyme pour la Bible. Certains disent conformément à leur tradition : « toute la Bible est la parole de Dieu », avec l’idée plus ou moins avouée que l’on pourrait prendre n’importe quel verset de la Bible et dire c’est la « parole de Dieu », puisque c’est dans la Bible et qu’ils appellent la Bible « la parole de Dieu ». Mais ce n’est pas ainsi que les auteurs des textes bibliques ont considéré les Écritures, ni dans l’Ancien Testament, ni dans le Nouveau Testament. De plus, on voit par exemple Jésus parler des psaumes en disant « n’est-il pas écrit dans votre loi » (cf. Jean 10:34), ce qui signifie « n’est-il pas écrit dans ce que vous avez vous-mêmes établi et accepté par l’usage« . C’est là ce qu’amène le sens du terme nomos traduit par la loi, il s’agit des choses établies et acceptées par l’usage. Ainsi, Jésus ne s’associe pas avec la parole de l’Écriture à laquelle il a fait référence dans Jean 10. De même, lorsqu’il parle à ses disciples de la persécution venant de certains croyants et qu’il parle des psaumes en disant « leur loi » (cf. Jean 15:25). On ne peut donc pas qualifier de « parole de Dieu » une parole de l’Écriture que Jésus appelle « votre loi » ou « leur loi« , ces deux expressions se référant aux mêmes personnes. Jésus ne s’étant pas placé sous cette loi, puisqu’il ne l’appelle pas « notre loi » mais « votre loi » et « leur loi« . D’ailleurs, nul part dans les Évangiles on trouve Jésus utiliser l’expression « notre loi« , en général il parle de la loi (choses établis et acceptées par l’usage) de manière détachée en disant « la loi« , bien qu’il soit venu au monde en tant que Juif sous cette loi. Mais il était libre par rapport à cette loi et ne la faisait pas sienne sans discernement. De même, on ne peut pas prendre le verset qui dit de Jésus « il a un démon, il est fou; pourquoi l’écoutez-vous? » (cf. Jean 10:20) et dire que c’est « la parole de Dieu« . Non, le contexte et les paroles de Jésus montrent que c’est une parole de croyants qui ne connaissaient pas Dieu malgré leur judaïsme, leur loi et leurs Écritures. heart-bibleIls étaient sans discernement spirituel et n’arrivaient même pas à reconnaître en Jésus le Messie dont leurs Écritures parlaient pourtant. « Il a un démon, il est fou; pourquoi l’écoutez-vous? » était une parole tout humaine de croyants qui étaient dans l’erreur, et cela se trouve dans les textes bibliques. C’est l’ensemble qui nous permet de le savoir. C’est donc une erreur de vouloir utiliser l’expression « la parole de Dieu » comme un synonyme pour parler systématiquement de la Bible, et cela amène un manque de discernement des Écritures chez beaucoup à cause de leur tradition.

Dans les textes bibliques, il est toujours important de laisser la Bible interpréter la Bible. Si l’on recherche comment la Bible décrit la parole de Dieu, on trouve que Paul donne une description lorsqu’il écrit aux Colossiens: « C’est d’elle (l’Église) que j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que j’annonce pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints » (Colossiens 1:25-26 NEG79).

Ainsi, Paul décrit la parole de Dieu comme « le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints« . Voilà la définition de la parole de Dieu telle que Paul l’a décrite. Les Écritures, quant à elles, ne sont pas un mystère caché de tout temps et dans tous les âges. Mais la parole de Dieu, elle, est un mystère caché de tout temps et dans tous les âges, selon Paul, mais révélé maintenant aux saints. Un discernement est donc nécessaire. En d’autres termes, la parole de Dieu peut se trouver dans les Écritures, mais toute Écriture n’est pas synonyme de parole de Dieu. C’est ce que Paul sous-entend lorsqu’il écrit à Timothée en disant : « Toute Écriture est inspirée (comme un souffle) de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice (droiture), afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » (2 Timothée 3:16-17 NEG79).

Jésus lui-même s’est intéressé aux Écritures dès son jeune âge (voir Luc 2) et il se référait aux Écritures, car toute l’Écriture est « utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice (droiture), afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre« . Mais Jésus n’a pas fait des Écritures un synonyme de « parole de Dieu », et il a été clair sur le fait que la vie est en lui, et qu’il est donc nécessaire de venir à lui pour avoir la vie: « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! » (Jean 5:39-40 NEG79). Avec les Évangiles, aujourd’hui plus que jamais, les Écritures rendent témoignage de Jésus. L’ensemble pointe vers Jésus. Pour nous aujourd’hui, cela signifie venir à l’enseignement et au témoignage que Jésus a rendu à la vérité et que l’on trouve dans les Évangiles. Car beaucoup de ceux qui utilisent l’expression « la parole de Dieu » sans discernement pour parler de la Bible, prennent toutes sortes d’enseignement sans discernement, et sans confronter les choses écrites ou entendues à la vérité qui est en Jésus-Christ. Et il est essentiel de se rappeler que Jésus n’a pas utilisé l’expression « la parole de Dieu » comme synonyme des Écritures. De même, aucun des auteurs du Nouveau Testament ne l’a fait non plus. Ils disent « les Écritures » pour parler des Écritures. Et lorsque Jésus utilise l’expression « la parole de Dieu » en référence à des Écritures, c’est qu’il parle d’un certain passage en particulier, mais tout n’est pas parole de Dieu. Il est bon de ne pas oublier la parole de Jésus aux Sadducéens : « Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu » (Matthieu 22:29 NEG79). Et le terme original eido traduit par comprendre signifie voir, discerner, connaître et comprendre. Une bonne compréhension et un bon discernement des Écritures est donc nécessaire pour éviter d’être dans l’erreur, mais aussi en ce qui concerne la puissance de Dieu.

Que l’expression « la parole de Dieu » soit utilisée avec discernement et non comme un synonyme de la Bible. Dire de la Bible qu’elle est la parole de Dieu n’est pas une parole de Dieu et c’est précisément la Bible qui permet de le savoir…

Jésus a prié le Père en disant : « Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité » (Jean 17:17 NEG79) Ainsi, toute parole non conforme à la vérité ne peut pas contribuer à la sanctification, car seul ce qui appartient à la vérité sanctifie. Et Jésus a dit à Pilate: « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18:37 NEG79).

Holy Bible

La tradition: annulation de la Parole de Dieu – 3ième Partie

…suite de l’article précédent.

Voici ce que Paul dit à Timothée: « Cependant, l’Esprit déclare clairement que, dans les derniers temps, plusieurs se détourneront de la foi parce qu’ils s’attacheront à des esprits trompeurs et à des enseignements inspirés par des démons*. Ils seront séduits par l’hypocrisie de prédicateurs de mensonges dont la conscience est comme marquée au fer rouge. Ces gens-là interdiront le mariage, et exigeront que l’on s’abstienne de certains aliments, alors que Dieu a créé toutes choses pour que les croyants, ceux qui connaissent la vérité, en jouissent avec reconnaissance. En effet, tout ce que Dieu a créé est bon, rien n’est à rejeter, pourvu que l’on remercie Dieu en le prenant. Car tout ce qu’il a créé est saint lorsqu’on l’utilise conformément à sa Parole et avec prière. Expose cela aux frères, et tu seras un bon serviteur de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi et du bon enseignement que tu as fidèlement suivi. Mais rejette les récits absurdes et contraires à la foi. Entraîne-toi plutôt à rester attaché à Dieu » (1 Timothée 4:1-7 – BDS). A noter, la liste de Paul en parlant d’interdire le mariage et de s’abstenir de certains aliments n’est ni représentative ni exhaustive pour qualifier un « prédicateur de mensonges« . A noter aussi, les enseignements contraires à la foi préconisent souvent une grande discipline en vue de l’obéissance aux commandements. Mais c’est seulement par le moyen de la foi que l’obéissance à Dieu se produit (cf. Romains 1:5). Ceci parce que c’est par le moyen de la foi que nous sommes sauvés (cf. Ephésiens 2:8), c’est-à-dire délivrés du pouvoir de l’ennemi de Dieu. C’est la foi qui libère l’action de Dieu par Son Esprit dans la vie du croyant, et non pas la discipline et les efforts.

* Attention : ce n’est pas parce qu’une manière de penser est inspiré par des démons, que celui qui a cette manière de penser est possédé par un démon ! Par exemple, lorsque Jésus reprend Pierre en lui disant: « Arrière, «Satan»! Eloigne-toi de moi! Tu es un obstacle à ma mission, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu; ce sont des pensées tout humaines » (cf. Matthieu 16:23, Marc 8:33), il n’est pas en train de dire que Pierre est Satan en personne, ni même qu’il soit possédé par un démon. D’ailleurs Jésus ne va pas ensuite chasser un quelconque démon qui habiterait Pierre. Jésus parle de la manière de penser de Pierre, et il sous-entend que la manière de penser tout humaine provient de l’adversaire: Satan. En réalité, c’est une manière de penser qui est faussée, tordue, qui est de l’ordre du mensonge inspiré par celui qui est le « père du mensonge« .

« Prédicateurs de mensonges« 

Paul nous dit qu’une caractéristique du « prédicateur de mensonges » est une conscience coupable: « marquée au fer rouge« . En réalité, c’est parce que le « prédicateur de mensonges » vit sous le régime de la Loi qui le condamne. Il ne vit pas sous la réalité de la vérité qui est en Christ et qui purifie du péché. C’est sa fondation qui est déjà incorrecte. Mais parmi les croyants qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur, le plus souvent, cette fondation incorrecte est recouverte de grâce pour donner lieu à un mélange de grâce et du régime de la Loi. C’est la composante du régime de la Loi qui maintient la condamnation et garde le péché plein de force chez le croyant. Le « prédicateur de mensonges » ne vit pas ce qu’il recommande aux autres, il ne le peut pas à cause de cette composante du régime de la Loi. C’est ce qui fait de lui un hypocrite et contribue à sa conscience coupable, malgré son apparente bonne intention. Il ne peut simplement pas vivre ce qu’il recommande, car il reste esclave du péché à cause de ce qu’il croit. Le péché continue d’agir en lui à cause de son fonctionnement sous le régime de la Loi, car la fondation de ce qu’il croit est incorrecte. Il enseignera facilement aux autres d’aimer Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme et de toute leur pensée, et d’aimer leur prochain comme eux-mêmes, sans savoir comment on y parvient. Cela lui semble sage puisque ce sont les deux commandements les plus grands cités par Jésus lui-même. Mais le « prédicateur de mensonges » ne les vit pas lui-même. Il ne le peut pas parce qu’il ne connait pas la Vérité qui le lui permet et qui fait appel au moyen de la foi. Il ignore la Vérité qui libère de l’esclavage du péché. Ou parfois, il refuse de croire la Vérité du pardon des péchés sans prérogative, cela lui semble une folie, son fonctionnement sous le régime de la Loi l’empêche de croire cela. Ou alors, il prétendra qu’il le croit, pourtant il ne le met pas en pratique. Aussi, il ne donne pas de solution véritable dans ses discours. Il se contente souvent de transmettre des buts à atteindre, des valeurs et des idéaux avec une sagesse tout humaine. Tradition 3C’était déjà le cas des pharisiens et spécialistes de la Loi que Jésus reprenaient régulièrement. En général, le « prédicateur de mensonges » préconise des moyens humains, une sagesse modelée par le monde actuel, basée sur les principes de ce monde, et invite les autres à changer de comportement, comme s’ils pouvaient le faire par leur propre volonté et de la discipline sans changer leur manière de penser et de comprendre les choses au sujet de Dieu. Lorsqu’il présente des prétendues solutions, c’est rarement quelque chose à croire et à verbaliser au sujet de Dieu selon la vérité qui est en Jésus-Christ. Mais il recommande plus volontiers des choses à faire, des efforts à fournir et une grande discipline. En général, il n’y arrive pas lui-même parce qu’il est sans force (cf. Romains 5:6), comptant sur ses propres ressources qu’il accompagne de prières. Son discours peut sembler sage parce qu’il sonne juste à la sagesse humaine de ceux qui ne connaissent pas la Vérité qui est en Christ, et ne se rendent pas compte que cette sagesse est modelée par le monde actuel. L’Evangile apporté par un « prédicateur de mensonges » comporte forcément des contradictions et des incohérences plus ou moins flagrantes. Celui-ci cherche rarement à les résoudre par une recherche de la Vérité. Il vit avec ces incohérences et s’en accommode, par exemple en prétextant qu’on ne peut pas tout comprendre. Mais il ne cherche pas vraiment à comprendre, surtout si chercher à comprendre peut remettre en question des choses qu’il a enseignées dans ses prédications. La prédication d’un « prédicateur de mensonges » augmente rarement la confiance en Dieu de ceux qui l’écoutent. Il apporte peu d’encouragements à la foi et ne pousse pas à s’attendre à la bonté de Dieu dans toute sa « folie » sur la seule base de la bonté de Dieu. Le « prédicateur de mensonges » partage plus volontiers ce qu’il faut faire pour Dieu plutôt que ce que Dieu a montré et fait en Jésus-Christ pour l’humanité. Son enseignement s’appuie en grande partie sur la tradition des hommes, c’est-à-dire ce qu’il a entendu des autres, lu dans des livres et qui lui semble sage, mais peu sur une révélation personnelle de la Vérité qu’il aurait assidument cherchée indépendamment des autres, et trouvée dans une communion avec Dieu sous la conduite du Saint-Esprit, en cherchant dans la Bible. La tendance du « prédicateur de mensonges » c’est d’étudier un peu plus la Bible lorsqu’il a en vue une prédication devant une assemblée. Sa lecture de la Bible est facilement motivée par un sens du devoir. Sa tendance naturelle est donc de lire la Bible parce qu’il le faut et que c’est important, mais son contenu devient rarement comme du miel sur ses lèvres. Son cœur est rarement passionné par sa lecture biblique. Il peut difficilement en être autrement, parce qu’une lecture de la Bible dans un fonctionnement sous le régime de la Loi renforce une conscience des manquements à l’égard des commandements. La compréhension des textes bibliques est voilée à cause des lunettes de la tradition tout humaine. C’est naturellement avec ces mêmes lunettes que le « prédicateur de mensonges » approche Dieu lui-même. La question qui l’habite généralement c’est « que dois-je faire pour…?« . Jésus a souvent eu à faire à cette question de ceux qui fonctionnent sous la Loi avec un désir inconscient d’être justifié par leurs œuvres. La réponse de Jésus envers eux fut systématiquement les dix commandements, ou des paraboles qui illustrent ces commandements. Et lorsque ces gens avaient l’impression d’avoir réussi à obéir à certains de ces commandements, alors Jésus leur montrait ce qui leur manquait encore (cf. Marc 10, Matthieu 19). La réalité est qu’il manquera toujours quelque chose à celui qui cherche à être justifié en dehors du moyen de la foi en la vérité qui est en Christ, et qui produit l’obéissance, c’est-à-dire l’amour comme Christ. La tristesse et le découragement en découle, parce que c’est le cœur qui doit être transformé pour être libéré, mais les lunettes de la tradition tout humaine rendent incapable de comprendre.

Ce qui est dramatique c’est que le « prédicateur de mensonges » séduit du monde par ses discours qui s’appuient sur une sagesse tout humaine autour de la Bible. Et ceux qui sont séduits finissent par se détourner de la foi (confiance en Dieu). Certains restent toutefois attachés au groupe de croyants auxquels ils s’associent, parce qu’ils y placent leur identité et leur valeur. Etre détourné de la foi signifie: ne pas vivre avec cette pleine assurance des choses qu’on espère et sans démonstration des réalités qu’on ne voit pas (cf. Hébreux 11:1). Cela revient à vivre par ses propres efforts, comme un homme livré à lui-même, limité par les seuls principes élémentaires de ce monde, victime du dominateur de ce monde. C’est le doute et la crainte qui dominent alors celui qui ne vit pas dans/par le moyen de la foi. Le « prédicateur de mensonges » amène les croyants à avoir un cœur qui est bien loin de Dieu. Il suscite des croyants à sa propre image, qui honorent Dieu du bout des lèvres et qui gardent une conscience coupable. Ceux qui sont séduits marchent dans la tradition ainsi transmise et répliquent chez les autres ce qu’ils vivent eux-mêmes. La parole d’Esaïe rappelée par Jésus dresse un tableau qui en découle: « Ce peuple m’honore du bout des lèvres, mais, au fond de son cœur, il est bien loin de moi ! Le culte qu’il me rend n’a aucune valeur, car les enseignements qu’il donne ne sont que des règles inventées par les hommes » (Marc 7:6-7 – BDS).

Comment discerner ce qui est de la tradition humaine et ce qui est de la Vérité?

Tradition 5La réponse la plus courte c’est: l’amour semblable à Christ ! Dans sa première lettre qui vise à déceler les hérésies, les faux enseignements, Jean utilise l’amour comme la caractéristique essentielle pour reconnaître si ce que quelqu’un prétend être la vérité est bien la vérité: « Qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4:8 – BDS). La tradition humaine non conforme à la vérité qui est en Christ ne produit pas l’amour, car elle présente certaines caractéristiques de Dieu et des choses de Dieu qui ne sont pas la Vérité que Christ a démontrée au sujet de Dieu et des choses de Dieu. Les caractéristiques de l’amour sont très clairement présentées par Paul: « L’amour est patient, il est plein de bonté, l’amour. Il n’est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s’enfle pas d’orgueil. Il ne fait rien d’inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal. L’injustice l’attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère » (1 Corinthiens 13:4-7 – BDS). Quelqu’un qui ne connait pas la Vérité, malgré toute sa sincérité et sa bonne volonté, ne pourra pas être animé de cet amour-là et manifester ces caractéristiques. D’ailleurs, comment Paul a-t-il pu lister ces caractéristiques si précisément? C’est justement parce qu’il a expérimenté ce que la Vérité au sujet du don de la justification/droiture, auquel on accède par le moyen de la foi, a produit en lui. Et Paul connait celui qu’il était quand il était livré à lui-même, et qu’il agissait par ignorance parce qu’il n’avait pas la foi (cf. Romains 7). Si l’on observe Jésus dans les évangiles, on constate que l’amour peut se tenir en compagnie des « pécheurs notoires » et les aimer sans réserve, et sans les condamner (punir). L’amour se donne pour eux. Une autre caractéristique de la Vérité est une vie juste et sainte (cf. Ephésiens 4:24) d’une part, et d’autre part les signent décrits par Jésus qui accompagnent ceux qui croient (cf. Marc 16:15-20). Mais ces choses ne viennent pas de n’importe quelles croyances, mais c’est croire la Vérité qui est en Christ au sujet de Dieu qui amène ces réalités. Le croyant qui reste encré dans des traditions qui ne sont pas la Vérité, peut passer sa vie entière dans ses propres croyances sans jamais expérimenter la vie que Dieu donne véritablement. Tout au plus, il en effleure quelques caractéristiques occasionnellement, mais typiquement il n’arrive pas à renoncer véritablement à lui-même pour être disciple de Christ. Tous ses efforts et ses prières ne suffisent pas, il reste esclave du péché et ne pratique pas les mêmes œuvres que Jésus, ce qu’il a pourtant dit que ses disciples feraient. La tradition tout humaine comprend le plus souvent un subtil mélange de vérité et de mensonge au sujet de Dieu et des choses de Dieu, c’est ce qui permet la séduction. Le « père du mensonge » se plaît dès le commencement à déformer partiellement la vérité au sujet de Dieu et des choses de Dieu pour masquer le mensonge. Cela ne veut pas dire que le « prédicateur de mensonges » déforme volontairement la vérité, mais par un manque d’amour de la Vérité et de recherche personnel pour connaître Dieu, il se trouve séduit par ce qui n’est pas la Vérité (cf. 2 Thessaloniciens 2:10-12), mais qui sonne juste à la pensée tout humaine (voir Proverbes 14:12, 16:25).

Jésus donne une clé qui permet de reconnaître des « faux prophètes« , ou des « prédicateurs de mensonges« , c’est-à-dire ceux qui ne connaissent pas la Vérité qui est en Christ : « Gardez-vous des faux prophètes! Lorsqu’ils vous abordent, ils se donnent l’apparence d’agneaux mais, en réalité, ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Est-ce que l’on cueille des raisins sur des buissons d’épines ou des figues sur des ronces? Ainsi, un bon arbre porte de bons fruits, un mauvais arbre produit de mauvais fruits » (Matthieu 7:15-17 – BDS). Le fruit de celui qui est planté dans le bon arbre est la vie de Christ en lui. Cette vie est notamment caractérisée par le fruit de l’Esprit qui est: l’amour (agapê) avec les caractéristiques décrites dans 1 Corinthiens 13, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité (foi), la douceur, la maîtrise de soi (cf. Galates 5:22-23). Cette liste de caractéristiques est un seul et même fruit, celui de l’Esprit. La tradition tout humaine qui n’appartient pas à la vérité ne produit pas ce fruit, même chez quelqu’un qui aurait pourtant reçu l’Esprit de Dieu et appartient à Dieu. Ce fruit n’est pas le résultat d’efforts et de discipline, mais il découle de l’Esprit de Vérité, de la connaissance de la Vérité dans l’union avec le Christ. Ce fruit est un tout, il ne peut pas comporter seulement certaines caractéristiques et pas les autres. Toutes ses caractéristiques sont présentes en même temps et avec la même ampleur. Si ce n’est pas le cas, nous ne sommes pas en présence du fruit de l’Esprit, mais de certaines caractéristiques que la personne a développées elle-même, par ses propres forces. La différence est facilement reconnaissable, le fruit de l’Esprit est totalement indépendant des circonstances. Il demeure présent dans l’épreuve, sous la pression et la persécution, car le royaume que nous recevons est inébranlable (cf. Hébreux 12:28).

Il peut être bon de préciser que les caractéristiques mentionnées dans cet article au sujet de ceux que Paul appelle « prédicateurs de mensonges » ne sont ni représentatives, ni exhaustives. Elles n’ont pas été partagées pour que certains s’en saisir afin de condamner des prédicateurs, ni pour que quelqu’un qui se reconnaîtrait dans ces caractéristiques ressente une quelconque culpabilité et accusation. De telles pensées ne seraient pas de Dieu. Il ne s’agit pas de faire une chasse aux « prédicateurs de mensonges » pour les condamner, ce serait contraire à Christ. Mais il s’agit pour chacun d’être équipé dans la recherche de la Vérité en vue de la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ qui produit l’amour. Il s’agit d’avoir du discernement face aux messages entendus ou lus, ainsi que face aux témoignages rendus. Il est important d’être attentif à ce qui est de la tradition tout humaine, conscient de l’importance de la Vérité et de ce qu’elle seule produit. Ce sont les mensonges contenus dans la tradition tout humaine qui ont pour résultat de produire des « prédicateurs de mensonges » et de les multiplier. En réalité, celui qui voudrait accuser et condamner les autres doit prendre conscience que tout croyant qui partage aux autres des choses qui ne sont pas la Vérité concernant Dieu et les choses de Dieu, se trouve être lui-même dans une position de « prédicateur de mensonges« . Ce n’est pas pour rien que Jacques souligne: « ne soyez pas nombreux à enseigner; vous le savez: nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement » (Jacques 3:1 – BDS). Il n’y a pas lieu ici d’accuser et de condamner qui que ce soit, « car chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Romains 14:12 – BDS). Celui qui connaît Dieu et la vérité à son sujet, est rempli d’amour nous dit Jean. C’est l’amour qui le poussera à partager la Vérité aux autres, et ce sans accuser ni condamner (Jésus lui-même ne l’a pas fait), car « aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même » (Romains 14:7 – BDS). La Vérité ne consiste pas à accuser les autres pour leurs erreurs et manquements, mais la Vérité consiste en la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu en Jésus-Christ (voir aussi La vérité dans l’amour: clé de la croissance et La grâce c’est la vérité et la vérité c’est la grâce). La Bonne Nouvelle c’est la folie de ce que Christ a démontré: il a pardonné les péchés sans prérogative pour produire la vie en celui qui croit. « C’est l’Esprit (Dieu est Esprit) qui donne la vie; l’homme n’aboutit à rien par lui-même. Les paroles que je (Jésus) vous ai dites sont Esprit et vie«  (Jean 6:63 – BDS).

Jésus est La Parole de Dieu. La Parole de Dieu produit la vie, toute tradition humaine qui n’appartient pas à la Vérité annule la Parole de Dieu et produit la mort.

La tradition: annulation de la Parole de Dieu – 2ième Partie

…suite de l’article précédent.

14250111468_67d9c63688_kJésus a souvent repris les chefs religieux et les théologiens qui étaient ceux qui enseignaient le peuple et leur servaient d’exemple. Ce que Jésus souligne c’est que l’hypocrisie de certains qui sont sensés enseigner les gens mais qui demeurent sous le régime de la loi de Moïse (fonctionnement au mérite) les empêchent d’entrer eux-mêmes dans les réalités du royaume des cieux. En réalité, le fonctionnement légaliste est souvent inconscient et présent à cause d’un attachement aux traditions tout humaines, et ce fonctionnement demeure présent par un manque de préoccupation de la Vérité. Cet attachement est en général inconsciemment motivé par une crainte des hommes. Il s’agit de ce désir de plaire aux hommes et d’être aimé et accepté en demeurant conforme au groupe de croyants avec lequel la personne s’identifie, et dans lequel la personne trouve sa valeur. Cette réalité est en général inconsciente, elle n’est pas forcément volontaire. Elle provient du fait de s’appuyer sur ce que les autres croient majoritairement, au sein d’un même groupe, et sur les croyances héritées sans chercher à discerner la tradition tout humaine et la Vérité. Ainsi, par les traditions et l’hypocrisie qui en découlent, ceux qui sont sensés enseigner les gens barrent l’accès aux autres aux réalités du royaume des cieux, pour leur propre malheur. C’est là ce que Jésus soulignait déjà en son temps: « Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites! Parce que vous barrez aux autres l’accès au royaume des cieux. Non seulement vous n’y entrez pas vous-mêmes, mais vous empêchez d’entrer ceux qui voudraient le faire » (Matthieu 23:13 – BDS). Jésus fait prendre conscience que ce sont les enseignements erronés et maintenus par la tradition qui empêchent, ceux qui voudraient, d’entrer dans le royaume des cieux. Le royaume des cieux c’est la réalité du règne de Dieu que Jésus a démontrée possible pour celui qui croit. Le règne de Dieu consiste, par l’Esprit-Saint, à nous rendre justes pour mener une vie juste et sainte, et à nous donner la paix et la joie (cf. Romains 14:17). Il s’agit d’être libéré du pouvoir du dominateur de ce monde, pour être pleinement sous l’autorité du pouvoir de Dieu, déjà dans ce monde présent.

La tradition et l’hypocrisie barrent l’accès au royaume des cieux.

En réalité, la tradition et l’hypocrisie vont de pair parce que seule la Vérité libère du péché (fausse manière de penser) et du pouvoir du dominateur de ce monde. C’est la Vérité que Christ a enseignée et démontrée qui produit la vie de Christ dans la vie du croyant. La tradition tout humaine, elle, ne produit pas cela. L’hypocrisie soulignée par Jésus est une conséquence d’un fonctionnement qui reste sous le régime de la Loi, un fonctionnement au mérite basée sur une pensée toute humaine. La Loi avec les commandements (le décalogue) donne seulement la connaissance du péché (cf. Romains 3:19-20). Celui qui essaie d’être déclaré juste par l’obéissance à la Loi donne de la force au péché (cf. Romains 5:20, 7:8, 1 Corinthiens 15:56). Il abordera l’obéissance avec de mauvaise motivation et ne pourra que constater son incapacité et sa conscience sera « marquée au fer rouge« , parce que la Loi est ce qui le condamne. Ni sa bonne volonté, ni ses efforts, ni ses prières ne changent rien. C’est la Vérité en Jésus-Christ qui change tout. C’est la vérité qui transforme le croyant par le changement de sa manière de penser et de comprendre les choses, et qui habilite le croyant à vivre de l’amour de Dieu et dans l’amour.

Celui qui fonctionne sous le régime de Loi insiste volontiers sur l’obéissance aux commandements (décalogue) alors qu’il échoue lui-même à cette obéissance. Il ne peut pas enseigner comment on parvient à être capable d’obéir au décalogue parce qu’il ne le sait pas lui-même. Sa conscience sera forcément chargée de culpabilité et son discours sera forcément hypocrite parce qu’il tend à promouvoir une obéissance aux commandements sans connaître le moyen d’y arriver. Il vit en général avec l’idée fausse d’une justification par l’obéissance aux commandements, même s’il ne veut pas le reconnaître. Il ne vit pas dans une justification par le moyen de la foi. En réalité, il le démontre par sa vie et son enseignement, sans s’en rendre compte. Son enseignement aura souvent une couleur subtile du type « faisons ce que je dis, pas ce que je fais« , aux couleurs superficielles d’humilité, car il ne sait pas comment on parvient à l’obéissance aux commandements qu’il rappelle, et auxquels il n’arrive pas lui-même à obéir. Mais comme il s’appuie sur des commandements issus de la Bible, dont les commandements de Jésus, il aura l’impression d’enseigner quelque chose de sage et de raisonnable. Ce n’est pas que l’obéissance aux commandements ne soient pas une bonne chose, mais c’est qu’elle est impossible pour l’homme livré à lui-même (cf. Romains 8:7) dont la manière de pensée et de comprendre les choses est tordue. L’obéissance est impossible sans le moyen de la foi en la vérité, Christ est la Vérité, c’est Lui qui l’a révélée. C’est impossible pour celui qui essaie par ses propres forces, sans connaître la Vérité dont il faut se saisir par le moyen de la foi, et qui produit cette obéissance.

Pousser les gens à obéir aux commandements sans leur donner la solution de Dieu pour ce faire c’est donner plein de force au péché dans leur vie.

A noter, celui qui se sent coupable de ses manquements va naturellement condamner les autres dans son cœur. Ses paroles et ses actes démontreront d’une manière ou d’une autre l’expression de son cœur et de sa mauvaise conscience. Car celui qui fonctionne sous le régime de la Loi se juge lui-même en fonction de la Loi, alors il jugera naturellement aussi les autres de la même manière. Mais le croyant qui vit sous le régime de la grâce voit cette hypocrisie disparaître. Car, vivant sous la grâce en Jésus-Christ par le moyen de la foi, il traitera les autres en fonction de cette même grâce, et avec cette même grâce. Sa conscience sera déchargée de la culpabilité, d’autant plus que, vivant sous le régime de la grâce par le moyen de la foi, le péché ne le dominera plus (cf. Romains 6:14), il en est délivré. Il commencera à être capable de mener une vie juste et sainte, obéissant aux commandements, par l’Esprit de vérité qui agit en lui pour produire cette vie-là.

Tradition 2La préoccupation de la Vérité doit être constante parce que la tradition tout humaine ne produit pas ce que seule la Vérité produit: une vie juste et sainte (cf. Ephésiens 4:24) conforme à Christ. Pour ce faire, l’examen permanent des Ecritures est important pour connaître Dieu lui-même par la Vérité que révèle Jésus-Christ. Mais aussi, pour vérifier les enseignements reçus et déceler ce qui n’est que traditions humaines et n’appartient pas à la Vérité. On trouve un exemple de cette préoccupation de la Vérité chez certains auditeurs de Paul et Silas: « Ils y trouvèrent des gens qui étaient bien mieux disposés que les Juifs de Thessalonique et qui accueillirent la Parole de Dieu avec beaucoup d’empressement; ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était juste » (Actes 17:11 – BDS). – Toutefois, il peut être bon de savoir que ces Juifs de Thessalonique ne possédaient pas les évangiles contenant les paroles et enseignements de Jésus pour confronter la théologie de Paul qui s’appuyait essentiellement sur la compréhension des hommes de l’Ancien Testament. – Cet examen personnel des Ecritures (Bible entière) avec l’aide du Saint-Esprit, pour être conduit dans la Vérité tout entière (cf. Jean 16:13), est fondamental pour éviter de croire aveuglément des enseignements erronés qui semblent correctes à la sagesse humaine, ignorant que ceux-ci s’opposent à la Vérité qui est en Christ. En réalité, il faut être conscient que ce qui passe pour sagesse aux yeux des hommes est bien souvent une folie aux yeux de Dieu. Et, la sagesse de Dieu est souvent ce qui semble folie aux yeux des hommes. La Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu, démontrée en Christ, le fait que les péchés soient pardonnés sans prérogative, tel que Christ l’a démontré, est précisément ce qui semble une folie aux yeux des hommes. Pourtant, c’est précisément la puissance de Dieu pour celui qui croit! (cf. 1 Corinthiens 1:18-27, 3:19-20).

Tout ce qui n’est pas conforme à la Vérité qui est en Christ ne vient simplement pas de Dieu, car il n’y a pas de mensonge en Dieu. Depuis la faute d’Adam, tout homme vient au monde dans un environnement de mensonges, au sujet de Dieu et des hommes, établit par le « père du mensonge » (cf. Jean 8:44): le diable. C’est lui qui domine ce monde mais dont Jésus est vainqueur (cf. Jean 14:30-31, 16:33). C’est Dieu qui règne lorsqu’on se place sous le pouvoir de son autorité par le moyen de la foi. Jésus est venu montrer la Vérité concernant le Père, il a rendu témoignage à la Vérité (cf. Jean 18:37). Le rétablissement de la Vérité, se trouve en Jésus-Christ. La connaissance de la vérité est ce qui ramène l’homme dans l’intention initiale de Dieu pour lui. Mais celui qui s’attache à des enseignements qui en réalité sont issus de la tradition tout humaine, sans se préoccuper de la Vérité, restera sous la domination du « père du mensonge« . Il n’est pas arraché au pouvoir des ténèbres pour passer dans le royaume de Dieu (cf. Colossiens 1:13). Il expérimentera la déception face à des promesses de Dieu qui semblent ne pas se produire dans sa vie, ou seulement de manière aléatoire et incompréhensible. Il aura une tendance à un fonctionnement religieux sans passion pour Dieu et les choses de Dieu. Il honorera Dieu seulement du bout des lèvres. Sa conscience restera chargée de culpabilité et il finira souvent par se détourner de la foi (confiance en Dieu). Ceci, parce que ce qu’il croit être vrai est, en vérité, du mensonge maintenu par la tradition à laquelle il s’est attaché par manque de préoccupation de la Vérité.

A suivre

La tradition : annulation de la Parole de Dieu – 1ère Partie

Tradition 1Dans l’un des nombreux échanges entre Jésus et les pharisiens et les spécialistes de la Loi, Marc nous relate celui-ci: « Les pharisiens et les spécialistes de la Loi demandèrent donc à Jésus: Pourquoi tes disciples ne se conforment-ils pas à la tradition de nos ancêtres? Pourquoi prennent-ils leur repas avec des mains impures? Hypocrites, leur répondit-il, Esaïe vous a fort bien dépeints dans sa prophétie où il est écrit: Ce peuple m’honore du bout des lèvres, mais, au fond de son cœur, il est bien loin de moi ! Le culte qu’il me rend n’a aucune valeur, car les enseignements qu’il donne ne sont que des règles inventées par les hommes. Vous mettez de côté le commandement de Dieu, pour observer la tradition des hommes ! Puis il ajouta: Ah! vous réussissez parfaitement à mettre de côté le commandement de Dieu pour établir votre propre tradition! En effet, Moïse a dit: Honore ton père et ta mère et que celui qui maudit son père ou sa mère soit puni de mort. Mais vous, que dites-vous? Si un homme dit à son père ou à sa mère: «La part de mes biens avec laquelle j’aurais pu t’assister est corban (c’est-à-dire offrande à Dieu)», alors vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou sa mère. Voilà comment vous annulez la Parole de Dieu par votre tradition, celle que vous vous transmettez. Et vous faites bien d’autres choses du même genre » (Marc 7:5-13 – BDS).

Tout au long des évangiles, on observe que ce qui préoccupe systématiquement les pharisiens et les spécialistes de la Loi, ce sont les règles auxquelles ils sont attachées, les traditions qu’ils ont reçues de leurs ancêtres et qui trouvent une place importante dans leur culte. Ils semblent sans cesse excédés et condamnent volontiers ceux qui ne suivent pas leurs traditions et n’agissent pas comme eux. A la lueur de ce que Jésus souligne, il semble qu’ils ne comprennent ni le sens des commandements de Dieu ni son intention. Jésus souligne clairement ici que ceux-là même qui pointent la désobéissance des autres aux règles de la tradition, n’obéissent pas eux-mêmes aux commandements. C’est ce que Jésus qualifie d’hypocrisie. Jésus défini indirectement dans ce passage que:

L’hypocrisie c’est juger les autres par rapport à la loi de Dieu sans l’accomplir totalement soi-même.

Tradition 3Certainement que les pharisiens et les spécialistes de la Loi prenaient soin de ne jamais prendre de repas avec des mains « impures ». C’est la raison pour laquelle ils se permettent de soulever le manquement des disciples de Jésus envers cette règle-là. Mais il est nécessaire de relever que cette règle est une tradition toute humaine et non un commandement de Dieu. Une caractéristique de celui qui vit sous le régime de la Loi est celle de souligner systématiquement les fautes des autres, celles que lui-même ne commet pas ou dont il n’a pas conscience. C’est un fonctionnement qui relève de l’auto-justification et non de la justification par la foi. Jésus parle de cette tendance à pointer les fautes des autres lorsqu’il dit: « Pourquoi vois-tu les grains de sciure dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien? Comment oses-tu dire à ton frère: «Laisse-moi enlever cette sciure de ton œil, alors qu’il y a une poutre dans le tien»? Hypocrite! Commence donc par retirer la poutre de ton œil, alors tu y verras assez clair pour ôter la sciure de l’œil de ton frère » (Matthieu 7:3-5 – BDS, Luc 6:41-42).

Les pharisiens et les spécialistes de la Loi arrivaient sans difficulté à suivre ce qui touche à la religiosité, aux règles et au rituels, et ils définissaient leur justification en fonction de ces choses, mais ils manquaient aux paroles qui concernent le fait d’aimer Dieu et son prochain: le décalogue. Ils modelaient le décalogue à leur convenance et en détournaient le sens et l’intention de Dieu. Dans le commandement que Jésus souligne en Marc 7, on voit que les pharisiens et les spécialistes de la Loi ont adapté le commandement de Moïse pour le tourner dans un prétendu acte d’amour pour Dieu, une offrande pour lui, alors que le commandement d’honorer son père et sa mère donné dans le décalogue consiste à leur témoigner de l’amour, dont le soutien en fait partie. Une autre caractéristique de celui qui vit sous le régime de la Loi, c’est de faire des choses pour Dieu au lieu de faire les choses en Christ et par Christ par le moyen de la foi. Il fera des choses pour Dieu croyant que faire des choses pour Dieu est ce qui lui plaît, même si ce qu’il fait est motivé par une auto-justification (dont il n’a pas forcément conscience), au lieu d’être motivé par un amour véritable pour Dieu et pour son prochain. Mais Jésus nous a révélé le Père qui n’a pas changé, et il nous dit: « Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir lui-même et donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Matthieu 20:28 – BDS). « Voilà pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ a dit: Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande: tu m’as formé un corps » (Hébreux 10:5 – BDS). Les sacrifices que l’homme peut faire ne transforment pas son cœur, ils ne produisent aucun changement en lui. C’est la confiance en Dieu, la vérité de la grâce de Dieu qui est en Jésus-Christ qui produit le changement (voir aussi Le coeur est affermi par la grâce), notamment par l’amour que Dieu déverse dans le cœur par son Esprit (cf. Romains 5:5). Jésus dit qu’il y a encore bien d’autres choses, du même genre que détourner le commandement évoqué, qui sont faites et il termine en disant que c’est de cette manière que:

par les traditions tout humaines, la Parole de Dieu est annulée!

Tradition 4Il y a de nombreuses choses qui continuent d’être transmises aujourd’hui et qui sont issues de la tradition et qui s’oppose à la vérité qui est en Christ et que l’on trouve dans les Ecritures. La tradition c’est l’ensemble des manières d’agir ou de penser qui sont transmises à l’intérieur d’un groupe de personnes. Toutes les manières d’agir et de penser devraient impérativement être confrontées à ce que Celui qui est la Parole de Dieu (c’est-à-dire Christ) dit véritablement, et non à ce que les gens prétendent, par tradition, être la Parole de Dieu. Sans une préoccupation et une recherche sincère et sérieuse de la Vérité qui est en Christ, c’est la tradition tout humaine qui devient alors la prétendue vérité, parce qu’elle est là depuis des générations et que la majorité agit et pense ainsi. Bien que de nombreuses traditions s’appuient sur des choses écrites dans la Bible, ce n’est pas le garant que ces traditions soient la Vérité conforme à Dieu, Christ, parce qu’elles peuvent être le résultat de mauvaises interprétations et une mauvaise compréhension de l’Evangile (voir aussi Approche théologique). Lorsque la tradition n’est pas en ligne avec la Vérité qui est en Christ, elle annule la Parole de Dieu. Ainsi, on verra de nombreux croyants agir et penser d’une manière qui ne correspond pas à la Vérité qui est en Christ, malgré qu’ils confessent Jésus-Christ comme Seigneur et croient dans leur cœur que Dieu l’a ressuscité des morts. Mais ils restent attachés à leurs croyances parce que c’est leur tradition, ils ont reçu cela des générations précédentes, par des croyants qui sont leurs ainés, et ils s’y accrochent parce que la majorité des croyants autour d’eux agissent et pensent pareil. Ceci tend à les rassurer dans ce qu’ils croient, même si cela s’oppose à Christ et à la vérité qui est en Lui. La Parole de Dieu est ainsi annulée dans leur vie, à cause de la tradition. Cela veut dire que la Parole de Dieu ne produit pas son fruit. C’est au fruit qu’on observe la conséquence de la tradition tout humaine. On peut observer un zèle ardent pour Dieu mais sans discernement. L’amour pour les gens (et pas seulement envers ceux qui sont aimables, mais par exemple l’amour envers les « gens de mauvaise vie ») et les réalités du royaume de Dieu sont en grande partie absents de leur vie. La tradition tout humaine ne produit pas ces réalités, car c’est la Vérité qui y donne accès.

Face à l’absence du fruit que seule la Vérité produit, il n’y a pas de condamnation de la part de Dieu mais une indication précieuse au sujet de ce qui est cru. Il est important de comprendre alors que ce qui est cru être la Vérité est en réalité de la tradition tout humaine qui n’est pas la Parole de Dieu. La tradition peut être un obstacle sérieux à la Vérité lorsque la foi est placée dans la tradition, croyant fermement que celle-ci est la Vérité puisque tout un groupe de personnes agi et pense de même et, de plus, cela fait des générations qu’il en est ainsi. Le croyant peut alors être dans la crainte de s’éloigner de la prétendue vérité s’il commence à s’éloigner de la tradition avec une manière d’agir et de penser différente de la majorité qui l’environne. Mais le drame est que cet attachement à la tradition tout humaine est ce qui fait obstacle pour découvrir et recevoir la Vérité, la Parole véritable de Dieu qui est en Christ, et la vie qui en découle.

A suivre