On ne peut parler que de ce que nous savons réellement – 2ième Partie

…suite de l’article précédent.

Connaissance 1Nicodème était quelqu’un sensé connaître les Écritures puisqu’il enseignait les autres, mais Nicodème ignorait visiblement ce que les Écritures disent concernant l’Esprit et comment on naît d’en haut, c’est-à-dire d’Esprit. Jésus semblait s’attendre à ce que Nicodème sache cela, d’autant plus que Jésus rendait témoignage de l’Esprit. Dans les évangiles, on voit que les chefs religieux et théologiens qui enseignaient le peuple pourtant à partir des Écritures, ont été en grande partie de ceux qui n’ont pas reconnu Jésus. Ils ont été de ceux qui ne l’ont pas reconnu comme le Messie dont les Écritures parlent pourtant. Ils ont aussi été de ceux qui ont remis en question les œuvres de Jésus qui manifestaient le règne de Dieu, et remis en question la puissance par laquelle il agissait, c’est-à-dire l’Esprit (cf. Matthieu 12:22-32Marc 3:22-30). Jésus, s’adressant à ceux qui enseignaient le peuple, leur a dit: « Malheur à vous, professeurs de la loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes (dans le royaume de Dieu) et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés » (Luc 11:52 SG21). Ceux qui enseignent les autres sans connaître les réalités du règne de Dieu, non seulement n’y entrent pas eux-mêmes, mais ils empêchent les autres d’y entrer parce qu’ils ne peuvent parler uniquement de ce qu’ils savent réellement. Cela correspond à des enfants dans leur union avec le Christ qui enseignent des enfants dans leur union avec le Christ. Ceci a pour résultat de reproduire des croyants qui restent au stade d’enfants et qui sont étrangers à la vie d’adulte dans leur union avec le Christ. Sauf pour ceux qui recherchent réellement à connaître Dieu et Jésus-Christ avec une préoccupation réelle de la vérité contenue dans les Écritures. Ceux-là seront plus enclin à laisser de côté les lunettes de la tradition qu’ils ont reçue et qu’ils continuent d’entendre. Ils seront moins facilement sous l’influence des croyances de ceux qui sont considérés comme matures et sages selon les critères de ce monde, alors qu’en vérité ils sont encore au stade d’enfants dans leur union avec le Christ. Il est nécessaire de chercher à connaître Dieu, donc la vérité à son sujet, avec l’aide de Dieu lui-même, avec l’aide de celui qu’il a donné pour ce faire: le Saint-Esprit. La problématique d’avoir des enseignants aux stades d’enfants dans leur union avec le Christ, et qui enseignent des enfants, c’est qu’en peu de temps un groupe complet de croyants se retrouve composé que de croyants au stade d’enfants, enseignants compris. Et l’une des caractéristiques du stade d’enfant étant le manque de discernement (voir article à venir sur les caractéristiques bibliques du stade d’enfant dans l’union avec le Christ), c’est la garantie de se retrouver avec une grande partie du corps de Christ en souffrance, ce qui est le cas de nos jours…

Quelqu’un qui ne connaît pas l’ensemble des Écritures, et dont la Parole de Dieu ne demeure pas en lui parce qu’il n’a pas la pensée de Christ, se verra facilement séduit par des raisonnements qui semblent justes à la pensée humaine, même si ces raisonnements sont contraires à ce que disent véritablement les Écritures à travers Jésus-Christ. L’enfant dans la foi* est facilement séduit par ce qui semble juste à la pensée humaine et qui est modelé par les principes élémentaires de ce monde, modelé par une nature humaine corrompue qui n’a pas la pensée de Christ. Toutefois, chacun est responsable pour lui-même de chercher à connaître Dieu et la vérité (cf. Romains 14:12). Dans l’auto-évaluation, il est toujours important de faire preuve d’humilité et reconnaître, sans condamnation ni sentiment de culpabilité, la réalité d’où nous en sommes réellement par rapport à ce que la Bible laisse entendre, Jésus étant la référence absolue. Ce n’est pas que l’amour de Dieu pour nous en dépende. Aucunement, mais c’est notre connaissance intime de cet amour qui en dépend, de même que tout ce qui découle de cet amour et qui en est la conséquence. Il est donc important de rester établi dans le fait que notre valeur aux yeux de Dieu n’est pas liée à notre maturité dans la foi et au stade où nous en sommes, mais notre valeur véritable est liée au « prix » que Dieu a été prêt « à payer » pour chacun de nous: sa venue en personne, dans son Fils unique Jésus-Christ, jusqu’à donner sa propre vie pour nous, alors que nous étions encore hostiles à Dieu (cf. Romains 5:7-8, Jean 10:18). Cette manière d’exprimer les choses reste une image. Mais Christ a démontré la valeur des hommes/femmes à Ses yeux, ceux du Père, durant toute sa vie jusqu’à inclure sa mort et l’après.

Il est donc non seulement important d’examiner les Écritures à la lumière de la vérité qui est en Jésus-Christ pour vérifier les enseignements entendus, mais il est aussi important d’examiner la vie de ceux qui enseignent, en particulier par rapport aux choses qu’ils enseignent. Parce que chaque enseignant ne peut parler que de ce qu’il sait réellement concernant les choses qu’il enseigne. Il faut discerner s’ils savent vraiment de quoi ils parlent. S’ils ne vivent pas encore les choses dont ils parlent, en réalité ils ne savent pas de quoi ils parlent. Ils ne peuvent donc pas amener quelqu’un à vivre ce qu’ils ne vivent eux-mêmes pas encore. L’examen concernant les enseignants et leurs enseignements doit se faire à la lumière des Écritures, elles-mêmes lues à la lumière de la vérité que Jésus-Christ a révélée. Pour donner un exemple, quelqu’un qui ne démontre pas dans son quotidien un amour pour ses ennemis et pour les gens détestables aux yeux des hommes, ne peut pas conduire les autres à le vivre. Il n’a pas encore la connaissance des clés bibliques pour y parvenir lui-même et ne peut donc pas enseigner correctement au sujet de l’amour du prochain. S’il le fait, il est fort probable qu’il le fasse selon des caractéristiques de ce monde concernant l’amour et non selon les caractéristiques bibliques. Il ne pourra pas non plus enseigner correctement concernant l’amour de Dieu, car l’amour du prochain est directement lié à l’amour de Dieu (cf. 1 Jean 4:7-819-21). De même, si quelqu’un démontre encore un attachement au monde et aux choses du monde, il ne pourra pas enseigner correctement concernant l’amour de Dieu, parce que Jean nous dit qu’un attachement au monde et aux choses du monde démontre que l’amour du Père n’est pas dans cette personne (cf. 1 Jean 2:15), ou que cette personne n’a pas d’amour pour Dieu, ce qui revient au même car les deux sont intimement liés. Cette personne ne pourra donc pas enseigner correctement non plus au sujet du contentement, car elle parlerait en ne sachant pas de quoi elle parle, même si elle semble être sûr d’elle à ce sujet. D’ailleurs, il est fortement probable qu’elle ne vive pas le contentement à l’exemple de Paul (cf. Philippiens 4:12-13), et que si elle parle du contentement elle suggèrera des solutions tout humaines, comme par exemple commencer d’apprendre à être content pour des petites choses, comme si c’était ainsi que le contentement allait se produire. Alors que la cause du contentement en toute circonstance, ce que vivait Paul, vient de la révélation de l’amour de Dieu qui satisfait pleinement le cœur.

Connaissance 3Quelqu’un qui connait réellement les Écritures, parce qu’il est devenu familier avec l’expérience qui démontre ce qu’elles disent, décèlera facilement les erreurs dans les enseignements qui concernent les domaines qui touchent ce qu’il sait lui-même réellement. Mais pour celui qui est au stade d’enfant dans la foi, il devra être vigilant, et chercher Dieu en examinant de près les Écritures, à la lumière de la vérité qui est en Jésus-Christ. Parce que croire quelque chose qui n’est pas la vérité, et le croire parce que des gens qui apparaissent sages et matures aux yeux des hommes l’enseignent, ne produit pas ce que seule la vérité produit, malgré tous les titres que ces gens peuvent avoir et le crédit aux yeux des hommes. Aussi, celui qui est au stade d’enfant, comme celui qui ne l’est plus, doit chercher avec humilité à examiner les choses, non pour rabaisser ceux qui enseigneraient des hérésies, mais pour avoir du discernement afin de pouvoir lui-même grandir dans la connaissance de la vérité et grandir dans l’union avec le Christ par cette connaissance. Et celui qui cherche trouve et celui qui demande reçoit (cf. Matthieu 7:8).

Ce n’est pas pour rien que Paul a donné le conseil suivant aux Philippiens: « Suivez tous mon exemple, frères, et observez comment se conduisent ceux qui vivent selon le modèle que vous trouvez en nous » (Philippiens 3:17 BDS), et de même aux Corinthiens: « Suivez donc mon exemple, comme moi, de mon côté, je suis celui du Christ » (1 Corinthiens 11:1 BDS). Christ demeure l’exemple à suivre par excellence. Paul est, quant à lui, un très bon exemple de quelqu’un qui était précédemment sous la loi du péché, lorsqu’il n’avait pas la foi malgré son zèle pour Dieu, mais qui en a été délivré et qui était parvenu au stade d’adulte. Ainsi, il vivait les réalités du règne de Dieu et la plénitude qui est en Christ. Paul est un modèle de ce dont il parle dans ses lettres. Dans son invitation à suivre son exemple, c’est seulement pour ce qui est semblable à Christ dans sa vie, mais non pour ce qui ne le serait pas. La référence reste Jésus-Christ, et c’est en fonction du Christ que Paul évalue sa propre maturité. Paul sous-entend clairement que ce qu’il pouvait vivre, le stade où il en était, est accessible à tous ses lecteurs. Et ce, parce qu’il savait clairement par quel moyen sa vie avait été transformée pour arriver à la maturité qui était la sienne dans l’union avec le Christ, le stade d’adulte. Il sait que ce stade est accessible à tous, parce que le moyen est à la portée de tous, il s’agit du moyen de la foi en la vérité qui est en Christ. C’est parce qu’il connaît la manière dont la transformation se produit qu’il peut dire: « Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée » (Romains 12:2 BDS).

Au début du chapitre, Paul avait clarifié: « Car, bien que je n’aie rien à me reprocher, ce n’est pas cela qui fait de moi un juste. Celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1 Corinthiens 4:4 BDS). Mais ce que Paul décrit ensuite place la barre de l’exemple de Christ qu’il suit lui-même, tout en étant persécuté: « Jusqu’à présent, nous souffrons la faim et la soif, nous sommes mal vêtus, exposés aux coups, errant de lieu en lieu. Nous nous épuisons à travailler de nos propres mains. On nous insulte? Nous bénissons. On nous persécute? Nous le supportons. On nous calomnie? Nous répondons par des paroles bienveillantes. Jusqu’à maintenant, nous sommes devenus comme les déchets du monde et traités comme le rebut de l’humanité » (1 Corinthiens 4:11-13 BDS). Ce ne sont pas là que de belles paroles de la part de Paul avec une intention de se mettre en avant. Non, Paul expose là ce qu’il vit concrètement, par la force du Christ qui agit en lui puissamment (cf. Colossiens 1:28-29). Il s’agit des caractéristiques de la vie de Christ en lui. C’est ainsi qu’il démontre la véracité de l’Évangile qu’il annonce: « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20 NEG79). Quelqu’un peu bien citer ce passage biblique et en parler, mais s’il ne le vit pas en faisant le constat évident de la vie de Christ en lui, en réalité il ne saura pas de quoi il parle. Et ce constat se fait par les caractéristiques qui en découlent. Ces caractéristiques de l’attitude de Paul qui répond au mal par le bien ne sont pas issues de ses propres capacités, mais de ce que la vérité de l’Évangile produit chez celui qui croit. Paul ne démontre pas d’amertume, à aucun moment il ne se pose en victime avec des plaintes, mais il vit la réalité suivante face à l’opposition: « Mais dans tout cela nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8:37 BDS). Ses lecteurs ont pu observer la vie de Paul, et la cohérence entre sa prédication et sa vie. Il dit notamment à Timothée, alors qu’il l’invite à prendre soin de la vérité et de confier le message de l’Évangile à des personnes dignes de confiance, ceci pour le retransmettre correctement: « Mais toi, tu as pu m’observer dans mon enseignement, ma conduite, mes projets, ma foi, ma patience, mon amour, mon endurance. Tu as pu voir quelles persécutions et quelles souffrances j’ai endurées à Antioche, à Iconium et à Lystre. Quelles persécutions, en effet, n’ai-je pas subies! Et chaque fois, le Seigneur m’en a délivré » (2 Timothée 3:10-11 BDS). Paul va aussi rappeler aux Corinthiens du fait qu’il leur a démontré les caractéristiques d’un apôtre parmi eux: « Les marques qui caractérisent un apôtre ont été produites parmi vous: une persévérance sans faille, des miracles, des prodiges, des actes extraordinaires » (2 Corinthiens 12:12 BDS). En réalité, seul quelqu’un qui est plus mature que nous en Christ, selon les critères bibliques de cette maturité et non selon les critères du monde, peut réellement nous enseigner comment parvenir à une maturité supérieure à la nôtre. Mais il ne pourra difficilement nous permettre de parvenir plus loin que là où il en est dans son union avec le Christ. Toutefois, avec les clés qui permettent de grandir soi-même dans la connaissance de la vérité, il est possible d’aller plus loin dans la maturité en Christ que ceux qui nous entourent, ou nous enseignent, en étant encore au stade d’enfant. Dieu se révèle lui-même à tous ceux qui le cherchent véritablement. Ainsi s’accomplit cette parole de l’Écriture: « Ils n’auront plus besoin de s’enseigner l’un l’autre, en répétant chacun à son compagnon ou son frère: Il faut que tu connaisses l’Eternel! Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands, l’Eternel le déclare, car je pardonnerai leurs fautes, je ne tiendrai plus compte de leur péché » (Jérémie 31:34 BDS, Hébreux 8:11 BDS). Et Jésus a clairement dit que le Saint-Esprit conduit dans toute la vérité et qu’il enseigne toute chose (Jean 16:13, Jean 14:26). Ainsi, celui qui cherche sincèrement la vérité, sans avoir peur de déplaire aux hommes, la trouve.

Connaissance 4L’observation de la vie de tous ceux que nous écoutons est importante, et ce peu importe leur position, leurs responsabilités, leur niveau d’études, leurs titres ou l’absence de ces critères humains. La tendance humaine est d’écouter de préférence ceux qui répondent à ces critères humains, pensant que c’est ce qui leur donne du crédit. Et pour ceux qui correspondent eux-mêmes à ces critères humains, la tendance humaine est de penser que ce sont ces critères par lesquels ils sont accrédités pour enseigner les autres. Ces manières de penser sont effectivement présentes pour ceux qui restent sans discernement, encore au stade d’enfant. Dans ce qu’il écrit aux Galates, Paul montre que, bien qu’il ait été voir les dirigeants les plus influents pour des questions liées à ce qu’il enseignait, il ne tenait pas compte du fait qu’ils étaient des dirigeants influents (cf. Galates 2:6). En réalité, on peut supposer que Paul a été vers eux parce qu’ils avaient une connaissance de première main en ayant été enseigné par Jésus lui-même, mais aussi parce qu’il devait être évident que la vie de ces dirigeants les plus influents était cohérente avec leur enseignement. Leur vie devait certainement refléter la vie de Christ en eux, démontrant un stade adulte, pour que Paul leur accorde un tel crédit. Paul était cohérent aussi pour lui-même avec le fait de ne pas non plus se juger lui-même d’après des critères humains: « En ce qui nous concerne, Apollos et moi, qu’on nous considère donc comme de simples serviteurs du Christ, des intendants chargés de communiquer les secrets de Dieu. Or, en fin de compte, que demande-t-on à des intendants? Qu’ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée. Pour ma part, peu m’importe le jugement que vous, ou une instance humaine, pouvez porter sur moi. D’ailleurs, je ne me juge pas non plus moi-même. Car, bien que je n’aie rien à me reprocher, ce n’est pas cela qui fait de moi un juste. Celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1 Corinthiens 4:1-4 BDS).

Concernant les critères d’évaluation purement humains, Jésus lui-même a dit aux pharisiens et aux spécialistes de la Loi: « Vous jugez selon des critères purement humains, moi, je ne juge personne. Et à supposer que je porte un jugement, ce jugement est vrai, car je ne suis pas seul pour juger, mais avec moi, il y a aussi le Père qui m’a envoyé » (Jean 8:15-16 BDS). Et Paul dit aux Corinthiens: « Si quelqu’un parmi vous se croit sage selon les critères de ce monde, qu’il devienne fou afin de devenir véritablement sage » (1 Corinthiens 3:18 BDS). C’est pour cela qu’il leur précise encore dans sa deuxième lettre: « désormais, nous ne considérons plus personne d’une manière purement humaine. Certes, autrefois, nous avons considéré le Christ de cette manière, mais ce n’est plus ainsi que nous le considérons maintenant » (2 Corinthiens 5:16 BDS). A noter: ce n’est pas le fait de se croire sage qui est une folie et un manque de sagesse selon les critères bibliques, mais le fait de se croire sage basé sur les critères de ce monde. La sagesse est à recevoir de Dieu, elle vient de l’union avec le Christ, par la connaissance de la vérité qui est en lui, et lorsque cette sagesse-là commence à nous habiter nous savons qu’elle est là (cf. Jacques 1:5-8, Colossiens 2:3). Nous savons qu’elle est là, notamment parce qu’elle ne correspond pas aux critères de sagesse de ce monde et que les caractéristiques de Christ sont manifestes en nous. Sachant d’où nous venons et où nous en sommes, et par quel moyen la croissance s’est produite.

Même dans l’évaluation du Christ, une considération de manière purement humaine est une folie. Il est nécessaire d’inclure notamment les critères liés à l’Esprit de Dieu qui était en Christ, car c’est ce même Esprit qui nous est donné par la foi en la Bonne Nouvelle (cf. Galates 3:2-5). Paul invite à ne plus évaluer les hommes selon des critères purement humains, car ces critères sont modelés par le monde actuel avec une pensée tout humaine. Ils ne correspondent pas aux réalités du royaume de Dieu, aux réalités du monde céleste. Celui qui vit le constat de la vie de Christ en lui expérimente le fait que: « Sans doute, nous sommes des hommes et nous vivons comme tels, mais nous ne menons pas notre combat d’une manière purement humaine » (2 Corinthiens 10:3 BDS). Vivre comme des hommes ne veut pas dire vivre esclave de l’ancienne nature. Celui qui constate la vie de Christ en lui se bat avec les armes célestes (cf. Ephésiens 6:10-17). « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements » (2 Corinthiens 10:4 BDS). Lorsqu’on constate la vie de Christ en nous-mêmes, on sait et réalise à quel point les critères d’évaluation selon ce monde sont une folie, ainsi que les conseils et les solutions que la pensée du monde suggère. Malheureusement, bien souvent les moyens humains basés sur les principes de ce monde sont mélangés à l’Évangile par de nombreux croyants qui enseignent tout en étant encore au stade d’enfant dans leur union avec le Christ. Ce mélange rend l’Évangile inefficace et sans puissance dans leur propre vie et dans la vie de ceux qui les écoutent. La conséquence est que la mort de l’ancienne nature ne se produit pas chez ceux qui s’attachent à ces enseignements, et les mêmes œuvres de Christ sont aussi absentes de leur vie, de même que de nombreuses promesses que Dieu a faites. Les solutions suggérées qui sont basées sur les critères purement humains sont une folie, car ce n’est pas ainsi que l’on arrive à la victoire sur le mal pour régner dans la vie. C’est en se saisissant, par le moyen de la foi, des trésors surabondants de la faveur imméritée de Dieu, ainsi que du don de la justification/droiture qu’il nous a révélé en Christ (cf. Romains 5:17).

Ce qu’on croit détermine ce qu’on vit.

Il est encore bon de préciser que la seule cohérence entre la prédication et la vie d’un prédicateur n’est pas une garantie que sa prédication repose sur la vérité. La cohérence avec ce que les Écritures révèlent véritablement dans l’ensemble est nécessaire. Et la référence à Christ comme la vérité et l’exemple à suivre reste essentielle.

Connaissance 2Chaque enseignant parle de ce qu’il vit concrètement. Si ce qu’il vit correspond au stade d’enfant dans la foi, il parlera de Dieu et des choses de Dieu avec une approche correspondante au stade d’enfant dans la foi. Ce qu’il vit sera cohérent avec ce qu’il prêche et ce qu’il prêche sera cohérent avec ce qu’il vit. Mais sa prédication sera certainement incohérente avec la vérité contenue dans les Écritures à la lumière de Jésus-Christ, à cause des caractéristiques propres à ce que la Bible nous dit que la vérité produit. Ainsi, certainement un tel enseignant ne mènera pas une vie juste et sainte qui est caractéristique de celui qui a vaincu le mal, c’est-à-dire celui qui n’est plus au stade d’enfant (cf. 1 Jean 2). Sa vie ne pourra pas être à l’exemple de Christ (cf. 1 Jean 2:6), certainement pas non plus à l’exemple de Paul, et sans doute même pas à l’exemple d’Ananias (cf. Actes 9:10-19).

Par exemple, nombreux sont ceux qui sous-entendent que l’on reste esclave du péché. En général, c’est parce que c’est leur expérience, ils n’arrivent pas à se défaire de cette esclavage et qu’ils n’ont jamais vu quelqu’un vivre autre chose que leur réalité. Ou encore, un enfant dans la foi, qui n’a jamais vu de sa vie un adulte dans la foi, ne considérera pas forcément Paul comme un exemple du stade adulte dans la foi, mais comme un super homme que Dieu aurait choisi précisément pour ses qualités intrinsèques humaines exceptionnelles et ses antécédents Juifs, Romains, Hébreux, pharisiens, spécialistes de la Loi, et autres. Et il est encore moins probable qu’un enfant dans la foi considérera que tous les croyant sont invités à vivre les mêmes réalités de l’Évangile que Paul vivait. Un enfant dans la foi pensera peut être que la puissance de Dieu vécu par Paul était seulement pour les apôtres et les premiers disciples, ou que Paul était un homme d’exception quant à son caractère et sa capacité à être victorieux dans l’épreuve. Pourtant, Paul parle clairement du stade adulte comme un objectif pour tout homme: « C’est ce Christ que nous, nous annonçons, en avertissant et en enseignant tout homme, avec toute la sagesse possible (pas une sagesse humaine), afin de faire paraître devant Dieu tout homme parvenu à l’état d’adulte dans son union avec le Christ » (Colossiens 1:28 BDS). Mais là encore, Paul peut parler du stade adulte dans l’union avec le Christ, parce qu’il connait ce stade. Il parle de ce qu’il sait réellement. Il a vécu la croissance de la non-foi jusqu’au stade adulte dans l’union avec le Christ. Aussi, il sait comment il y est parvenu. Il sait ce dont un enfant dans la foi a besoin pour grandir et sortir du stade d’enfant. Seul un adulte dans l’union avec le Christ sait réellement comment on parvient au stade d’adulte, parce qu’il est devenu familier au stade adulte avec l’expérience. Il sait de quoi il parle parce qu’il a vécu les étapes de cette croissance. Et lorsqu’un adulte lit les Écritures, il interprète correctement les textes qui se réfèrent au sujet de la croissance. Ceux qui essayent d’en parler sans avoir conscience qu’ils sont encore eux-mêmes au stade d’enfant, malgré qu’ils peuvent se prétendre adulte, en parleront avec un regard du stade d’enfant. Ils seront incapables de dire comment on passe du stade d’enfant à celui d’adulte, parce qu’il n’en ont pas fait l’expérience. En général, ils ne connaissent pas non plus les textes bibliques qui en parlent. Les solutions qu’ils proposeront seront basées sur une sagesse tout humaine et selon les principes de ce monde. En général, l’absence de l’expérience véritable de ce dont parle la Bible contribue à l’incompréhension des textes correspondants. Mais à la lueur des textes de la Bible, malgré la prétention par certains d’être adulte, leur vie démontrera clairement les caractéristiques d’un stade d’enfant dans l’union avec le Christ. En général, la prétention au stade adulte est là à cause d’un jugement selon des critères purement humains. C’est pour cela qu’il est important de connaître ce que les Écritures disent, à la lumière de la vérité qui est en Jésus-Christ, afin de ne pas être freiné dans la croissance en demeurant au stade d’enfant, juste parce que les enseignements de certains semblent juste à la pensée humaine, et qu’ils parlent parfois de ce qu’ils ne savent pas réellement…

Parler de ce qu’on ne sait pas réellement amène des hérésies. Chaque hérésie est décelée par les incohérences qu’elle amène. Et il est nécessaire aussi de prendre conscience que tout croyant, peu importe sa maturité, véhicule un certain nombre d’hérésies malgré lui. Car c’est la connaissance de la vérité qui dévoile les hérésies. Une absence totale d’incohérence montrerait d’être parvenu à une connaissance de la vérité tout entière et un vécu selon la vérité tout entière, l’exemple c’est la vie de Christ. Bien sûr chacun grandit dans la connaissance de la vérité, et la révélation est progressive. Chacun se trouve à différents stades et il est important de rappeler encore une fois que l’amour de Dieu pour nous ne dépend en rien d’où nous en sommes! Notre valeur à ses yeux, elle non plus, ne dépend pas d’où nous en sommes dans notre connaissance de la vérité! Il l’a montré en Christ une fois pour toute! Tous les hommes depuis Adam ignoraient la vérité concernant Dieu lorsque Dieu est venu lui-même, en Christ, pour révéler la vérité au sujet de Dieu et des choses de Dieu. Il a été nécessaire que Dieu vienne en personne pour dire et démontrer la vérité, parce que la pensée tout humaine modelée par le père du mensonge empêchait de le saisir. L’ignorance de la vérité touche directement et profondément notre compréhension de notre valeur véritable aux yeux de Dieu, et notre compréhension de son amour pour nous.

En grandissant dans la connaissance de la vérité, les incohérences disparaissent progressivement, souvent à commencer par les grosses incohérences pour aller vers de plus petites plus subtiles. Les plus grosses incohérences ne sont pas les plus faciles à corriger, car ce sont celles qui sont souvent le plus rependues par la majorité et le plus profondément enraciné dans de faux raisonnements maintenus par la tradition. Ceci dit, l’Évangile ne nécessite pas une connaissance approfondie des Écritures pour être libéré de la loi du péché et faire les mêmes œuvres que Christ! Dieu a prévu que tout ce qu’il offre dans le salut soit accessible à ceux qui sont comme des enfants (cf. Matthieu 19:14, Marc 10:14). Un enfant (sur le plan humain) est capable de recevoir les trésors surabondant de la grâce et le don de la justification/droiture. En général, ce sont les adultes (sur le plan humain) qui ont plus de peine, car leur pensée a été plus longtemps exposée à la pensée du monde et sous son influence. Toutes les hérésies n’ont bien sûr pas les mêmes conséquences. Par exemple, des hérésies en ce qui concernent certaines promesses de Dieu, peuvent avoir comme conséquence de ne pas voir s’accomplir ses promesses. Mais par exemple, des hérésies en ce qui concerne le pardon des péchés a comme conséquence de rester dominé par le mal et de rester esclave du péché, commettant le mal indésirable et n’arrivant pas à faire le bien désiré. La conséquence est donc l’impossibilité d’aimer ses ennemis et son prochain comme soi-même. Et malheureusement, nombreux sont ceux dont c’est la seule expérience, parce qu’ils ne connaissent pas réellement ce que disent les Écritures, à la lumière de Jésus-Christ, au sujet du pardon des péchés. Aussi, lorsqu’ils en parlent, ils ne parlent que de ce qu’ils savent réellement, et cette connaissance exclue le vécu de la libération de la loi du péché, la délivrance de cette force agissante dans l’homme livré à lui-même. Cette délivrance vient de la vérité que Christ a révélée, par ses paroles et par sa vie.

Chacun est appelé à grandir dans la connaissance de la vérité tout entière. Il s’agit de grandir dans la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ, pour grandir en maturité dans son union avec le Christ, et manifester l’amour du Père dans le monde comme Christ lui-même a montré l’exemple. La préoccupation de Paul était d’amener tous les croyants à parvenir au stade d’adulte dans leur union avec le Christ. Si un croyant n’est pas vigilant et manque de discernement avec ses propres lectures, ou avec les enseignements qu’il entend et par lesquels il se « nourrit », cette nourriture peut potentiellement l’empêcher de sortir du stade d’enfant dans l’union avec le Christ et l’empêcher de grandir pour atteindre le stade adulte dans sa vie.

Cet article, comme tous les autres de ce site, a pour but de favoriser la croissance de chacun, où qu’il en soit dans son union avec le Christ. Cet article a pour but de donner des clés pour discerner et grandir dans la connaissance de la vérité, afin d’aimer comme le Christ a aimé. Nous sommes tous invités à être des disciples et à faire des disciples (cf. Matthieu 28:19). Cet article s’adresse à la base surtout pour ceux qui sont encore au stade d’enfant (sans forcément en avoir conscience) et les aider à discerner les choses qu’ils peuvent entendre ou lire. Maintenant, le fait est que, malheureusement et malgré l’intention de cet article, une des caractéristiques du stade d’enfant est de ressentir encore des sentiments de culpabilité et la condamnation. Alors pour rappel: Il n’y a pas de culpabilité à éprouver encore ces sentiments-là, mais il ne faut pas les accepter car ils ne sont pas inspirés par Dieu ! Aussi, puisqu’il n’est pas possible de transmettre par écrit toute la douceur et l’affection avec lequel cet article est écrit, c’est les paroles de Jean qu’il semble nécessaire de rappeler ici: « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même un apaisement pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom«  (1 Jean 2:1-2, 12 NEG79). Et c‘est avec les paroles de Paul que cet article se conclut: « Si j’écris ainsi, ce n’est pas pour vous remplir de confusion. C’est pour vous mettre en garde comme des enfants bien-aimés » (1 Corinthiens 4:14 BDS).

Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ, notre Seigneur.

 

* A noter: le stade d’enfant dans l’union avec le Christ n’est pas lié au nombre d’années dans la foi. Il est possible de rester à un stade d’enfant durant toute la vie, surtout pour ceux qui n’ont jamais vu à quoi ressemble un adulte dans l’union avec le Christ, et qui ne connaissent pas les caractéristiques que donne la Bible concernant la maturité dans la foi. Ils confondent alors la maturité du monde avec sa sagesse tout humaine (modelée sur les principes de ce monde) et la maturité dans la foi. En général, ils évaluent la maturité par le niveau des responsabilités des croyants, la taille de leur « ministère », ou par le niveau d’études, ou par la capacité à parler en publique, ou par leur nombre d’années dans la foi ou dans le « ministère », ou par le miraculeux, etc.

On ne peut parler que de ce que nous savons réellement – 1ère Partie

Savoir réellement 5Dans le chapitre 3 de l’évangile de Jean, on voit Jésus avoir une discussion avec Nicodème. Cet homme était un membre du parti des pharisiens (courant religieux) et un chef des Juifs. Ils ont une discussion au sujet de la nécessité de naître d’en haut, c’est-à-dire de naître d’Esprit. Jésus dit que sans cette naissance on ne peut pas voir ni entrer dans le royaume de Dieu. En d’autres termes, sans cette naissance on ne peut pas vivre le règne de Dieu sur terre comme au ciel à la manière que Jésus et ses disciples après lui ont démontrée. Nicodème ne comprend pas de quoi Jésus lui parle, ni comment cette « naissance d’Esprit » peut se produire, et Jésus lui dit: « Tu es l’enseignant d’Israël et tu ne sais pas cela! En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage » (Jean 3:10-11 SG21). Le terme original ici pour « avons vu » (en grec ἑωράκαμεν, Horao) signifie non seulement voir avec les yeux, mais aussi voir avec l’Esprit. Le terme original inclue aussi le fait d’être devenu familier avec l’expérience. Il s’agit de parler en connaissance de cause. C’est une connaissance éprouvée, pratique, concrète qui inclut l’expérience de ce dont on parle. Jésus sait de quoi il parle et il le démontre pratiquement par la manifestation du règne de Dieu, c’est-à-dire par les œuvres qu’il accomplit. Pourtant, le témoignage de sa propre vie n’est pas reçu par les chefs religieux, ni par les spécialistes de la Loi. Le terme original pour « ne recevez pas » (en grec lambano) signifie notamment se saisir, prendre, admettre. Nicodème ne sait pas de quoi lui parle Jésus, car c’est quelque chose qui ne fait pas partie de ce qu’il a vu lui-même, ni quelque chose qui fait partie de sa propre expérience. Paul et tous les auteurs du Nouveau Testament savaient, comme Jésus, de quoi ils parlaient lorsqu’ils parlaient de certaines choses de Dieu. Ils parlaient de ce qu’ils avaient vu et de leur propre expérience de ces réalités. Ils ne parlaient pas de ce qu’ils avaient entendu dire par les autres sans que ces choses soient une réalité concrète dans leur vie. Ils ne parlaient pas que d’enseignements théoriques qu’ils auraient eux-mêmes reçus, mais ils démontraient par leur vie et par leurs œuvres ce qu’ils enseignaient. Ils démontraient la véracité de leur enseignement par ce que seule la vérité produit en celui qui croit. C’est pourquoi, ils pouvaient en parler de la manière dont ils l’ont fait. Ils en parlaient avec l’assurance que donne l’Esprit. Car l’Esprit est celui qui produit les réalités dont ils parlent. Ces réalités sont inaccessibles à ceux qui n’ont pas cet Esprit. Il ne s’agissait pas que de théories et de discours intellectuels, le témoignage de leur vie démontrait ce dont ils parlaient. Le fait est que:

On ne peut parler que de ce que nous savons réellement !

Un exemple de cette vérité : quelqu’un qui n’a pas vécu la nouvelle naissance (« naître d’Esprit« ) dont Jésus parle à Nicodème, ne pourra pas parler véritablement sur la thématique de « naître d’Esprit« . Tout au plus, si c’est quelqu’un qui lit la Bible, il pourra en parler avec les descriptifs qu’il peut trouver dans la Bible. Mais il ne pourra pas véritablement comprendre, ni connaître, la réalité et la vérité en ce qui concerne la nouvelle naissance tant qu’il ne l’a pas vécue. Toute l’approche explicative de cette personne pour ce qui se rattache à « naître d’Esprit« , sera dépourvue de la connaissance qui vient du vécu. Une telle personne cherchera naturellement à comprendre les choses par un raisonnement intellectuel modelé sur les principes élémentaires de ce monde. Mais n’ayant pas l’expérience de cette réalité spirituelle, elle ne pourra quasiment pas comprendre correctement les textes bibliques relatifs à ce sujet. Elle ne peut qu’essayer d’imaginer quelque chose qu’elle n’a pas vécu. Elle ne pourra pas connaître la vérité au sujet de la nouvelle naissance, d’autant plus que le Saint-Esprit qui caractérise cette naissance est nécessaire pour être conduit dans la vérité tout entière (cf. Jean 16:13). Car seul l’Esprit de Dieu, c’est-à-dire l’Esprit de Vérité, permet de connaître la vérité au sujet des réalités invisibles, c’est-à-dire les réalités célestes, qui sont rendues visibles dans le monde visible, seulement par le moyen de la foi. On ne peut pas connaître la vérité de ces réalités qui sont invisibles sans la foi, et sans l’Esprit de Dieu. A noter: si une personne, malgré qu’elle ait reçu l’Esprit-Saint, ne cherche pas véritablement à connaître la vérité, sa tendance naturelle sera d’interpréter ce qu’elle trouve dans la Bible uniquement en fonction de sa propre expérience. Aussi, tant que l’expérience d’une personne n’inclut pas l’expérience de ce qui se trouve dans la Bible à ce sujet, elle n’arrivera pas à la connaissance de la vérité dont parle la Bible concernant ce sujet. Elle ne pourra pas en parler en pleine connaissance. Pour l’exemple de la nouvelle naissance, l’absence de l’expérience de celle-ci, amènera pour sûr des explications incohérentes en parlant des textes bibliques qui concernent la nouvelle naissance. Car cette personne parlera de ces textes en les comprenant à travers sa propre expérience qui ne comprend pas la nouvelle naissance. Elle en parlera avec les seules réalités des principes de ce monde visible, alors que la nouvelle naissance implique les réalités du monde céleste qui est invisible, mais dont il est fait mention dans la Bible.

Savoir réellement 8Pour continuer avec cet exemple, en parlant de « naître d’Esprit« , Jésus savait de quoi il parlait. Notamment parce qu’après avoir reçu le baptême de Jean, il a reçu l’Esprit-Saint (Matthieu 3:13-17, Marc 1:9-13, Luc 3:21-22) et ensuite fait l’expérience des réalités du règne de Dieu auxquelles cet Esprit donne accès par la foi. Aussi, il a démontré ces réalités dont il parlait. Jésus était familier avec l’expérience de l’Esprit en Lui. Ses enseignements n’étaient pas juste des hypothèses non démontrées. Il démontrait tout ce qu’il enseignait concernant ce qui est possible par le moyen de la foi dans le monde présent. Un autre exemple, simple et facilement compréhensible pour illustrer les choses : comment quelqu’un qui est aveugle de naissance pourrait-il parler de tout ce qui est en lien direct avec la vue? Il pourra essayer de s’imaginer les choses. Il pourra se représenter certaines formes dans son imagination, celles qu’il peut saisir par d’autres sens comme le toucher. Mais pour ce qui est des réalités qui proviennent uniquement de la vue, comme les couleurs par exemple, cela lui est inaccessible. Ainsi, un aveugle de naissance ne peut pas parler de la vue, en vérité. Il peut seulement essayer d’en parler. Peut être il sera même capable de donner quelques descriptions correctes, mais seulement pour ce qui est en lien avec ce qu’il peut percevoir avec ses autres sens. Mais il ne peut pas connaître la vérité en ce qui concerne la vue, et encore moins enseigner quelqu’un correctement en ce qui concerne la vue… Il en va de même pour toutes les réalités spirituelles dont parle la Bible: on ne peut parler véritablement que de ce que nous savons réellement.

Le fait de ne pouvoir parler que de ce que nous savons réellement est important à savoir. C’est important pour soi-même, afin de grandir avec humilité dans la connaissance de Dieu et des choses de Dieu. Mais c’est encore plus important lorsqu’on enseigne les autres, mais aussi lorsqu’on entend d’autres personnes qui nous enseignent. Parce qu’on peut se retrouver en face d’enseignants, ou être nous-mêmes des enseignants qui « se posent en enseignants de la Loi (ou l’Evangile) mais, au fond, ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d’eux-mêmes » (1 Timothée 1:7 BDS). C’est d’autant plus important d’en avoir conscience pour celui qui est « jeune dans la foi », s’il ne veut pas être ballotté comme une barque par les vagues, et emporté çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur (cf. Ephésiens 4:14). Paul, parce qu’il savait réellement de quoi il parlait, pouvait discerner facilement que certains enseignants ne comprenaient pas ce qu’ils disaient, ni les sujets sur lesquels ils se montraient si sûrs d’eux-mêmes. Chacun ne peut parler que de ce qu’il sait réellement. C’est valable pour tous les croyants, et tous ceux qui enseignent les autres ne font pas exception à cette vérité. Chacun va donc parler en fonction de ce qui est issu de sa propre expérience. Mais personne ne peut parler correctement et précisément de ce qui est en dehors de son propre vécu. Par exemple, celui qui n’a pas goûté à certaines réalités du règne de Dieu aura tendance à en parler comme quelque chose qui ne fait pas partie de la réalité présente, d’autant plus si cela fait de nombreuses années qu’il s’est tourné vers Dieu à travers Jésus-Christ. Typiquement, il aura tendance à affirmer que ces réalités ne sont pas pour le monde présent. Il donnera des explications autour des textes bibliques de manière à ce que cela corresponde à sa propre expérience, à ce qu’il a vu, à la réalité qu’il connaît parce que c’est ce qu’il vit et beaucoup d’autres aussi autour de lui. Il lira les textes bibliques avec les lunettes de son expérience, alors il pourra difficilement en parler autrement. Il aura tendance par les explications qu’il donne, à justifier la réalité qu’il expérimente et à se rassurer ainsi dans son propre vécu. Et de manière générale, tous ceux qui ont la même expérience que lui et vivent la même réalité, auront tendance à approuver son enseignement, parce que c’est également leur expérience. Les seuls qui désapprouveront l’enseignement d’une telle personne sont ceux qui vivent au quotidien les réalités du règne de Dieu que l’enseignant prétend ne pas être pour le monde présent. Ceux qui ont déjà vu d’autres croyants vivre ces réalités du règne de Dieu, mais ne le vivent pas eux-mêmes, auront probablement certaines réserves quant aux affirmations d’un tel enseignant, ou seront partagés, ne sachant que croire. Ceci laisse déjà apparaître que:

L’expérience seule n’est pas la garantie de la vérité.

Et ceci ne dépend pas du nombre de personnes qui expérimente la même chose. Il faut peut être préciser que ce qui est en question, ce n’est pas l’authenticité du vécu d’une expérience, mais la prétention de ce vécu comme la seule réalité possible à chacun dans le monde présent. Par exemple, certains peuvent prétendre que le monde spirituel n’existe pas et l’affirmer avec conviction parce qu’ils n’ont jamais fait l’expérience, ni vu de leur propre yeux, quelque chose qui pourrait mettre en doute cette affirmation. C’est leur vécu personnel, leur expérience. Leur vécu est réel, il est la vérité s’ils ne mentent pas en ce qui concerne leur vécu. Mais ce qu’ils prétendent est-il la vérité? Non, et ceux qui expérimentent au quotidien les réalités du monde spirituel le savent. Ils peuvent dire que ces autres gens ne savent pas de quoi ils parlent. Alors comment savoir si ce que quelqu’un prétend à partir de son expérience, correspond à la vérité dont parle la Bible? Comment savoir si l’interprétation de textes bibliques que quelqu’un utilise pour enseigner, et que son expérience semble confirmer, correspond effectivement à la vérité?

Déjà et premièrement, en cherchant véritablement ce que la Bible dit. Dieu éclairera toujours celui qui cherche la vérité. Le Saint-Esprit joue d’ailleurs un rôle fondamental dans cette recherche. La vérité de Dieu qui est en Christ permet d’examiner les choses pour parvenir à avoir du discernement face aux enseignements qu’on peut entendre, ou que l’on donne nous-mêmes. Il y a de nombreuses caractéristiques données par la Bible qui sont propres à la vérité et que seule la vérité produit. Il est donc important de savoir ce que la Bible dit. La question fondamentale à se poser est de savoir comment ces caractéristiques sont produites? Et de chercher les réponses que la Bible donne à ce sujet. Parallèlement, comment savoir alors que l’on a bien compris ce que la Bible dit? La réponse est dans la caractéristique suivante, intrinsèque et unique à la vérité: la cohérence de l’ensemble. La vérité tout entière a des réponses cohérentes à toutes les questions. Ce qui appartient à la vérité est cohérent.

La vérité est cohérente.

OLYMPUS DIGITAL CAMERADes explications, concernant des textes bibliques et certaines thématiques, qui ne correspondent pas à la vérité seront forcément incohérentes dans l’ensemble de ce que la Bible dit sur ces thématiques. Car seule la vérité est cohérente totalement. Et le vécu doit lui aussi être inclus dans la cohérence avec ce que la Bible dit. Le défi est que la tendance naturelle de celui qui est au stade d’enfant dans la foi est de chercher l’approbation des autres. Sa tendance est de chercher des gens qui vivent les mêmes choses que lui, qui croient les mêmes choses que lui, et de se rassurer de cette manière concernant ce qu’il croit. Ceci peut sembler sage à priori, car s’appuyer sur ceux qui ont plus de vécu dans la foi n’est pas une mauvaise chose en soi. Le problème c’est lorsque ceux qui entourent les enfants dans la foi, et qui enseignent les autres parce qu’ils ont un plus long vécu et un certain niveau d’études, sont eux aussi à un stade d’enfant dans leur union avec le Christ. Ils pourront difficilement en avoir conscience s’ils pensent que c’est leur nombre d’années, leur sagesse aux yeux du monde et leur niveau d’études qui qualifient la maturité. Ainsi, ils vivent dans l’illusion d’être mature dans la foi. Le stade de maturité dans l’union avec le Christ doit être évalué en fonction des caractéristiques bibliques de cette maturité et non en fonction des principes de ce monde avec sa sagesse humaine. La sagesse du monde est liée à l’expérience du monde avec les caractéristiques du monde. La sagesse qui est en Christ est liée à l’expérience de Dieu et de son royaume avec les caractéristiques qui lui sont propres. Sans l’union avec le Christ cette sagesse ne peut pas être acquise car « En lui (Christ) se trouvent cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Colossiens 2:3 BDS).

En général, un enseignant qui est encore au stade d’enfant présente rarement les clés pour chercher à connaître la vérité dans les Ecritures, et encore moins comment déceler les mensonges dans ce qu’on croit et dans ce qui est enseigné. Mal équipé lui-même pour grandir dans la connaissance de la vérité, il ne peut pas donner aux autres ce qu’il n’a pas. Celui qui est au stade d’enfant dans l’union avec le Christ, aura tendance à chercher l’approbation des autres pour vérifier ce qu’il croit, et à se plier à leur compréhension si ces autres sont considérés comme matures par la majorité ambiante, ou sages aux yeux des autres. A noter: la foi apparaît souvent comme folie à l’esprit du monde et à la sagesse humaine qui est basée sur les principes de ce monde. Pourtant, la foi alignée sur la Parole véritable de Dieu, Christ, est la véritable sagesse qui vient de Dieu. Cette sagesse de Dieu a pour conséquence une vie semblable à Christ, avec la même confiance dans le Père qu’il avait, et les mêmes œuvres qu’il a faites. A cause de la confusion en ce qui concerne la sagesse, par ignorance de ce que disent les Écritures, la sagesse du monde est alors souvent perçue faussement comme une maturité dans la foi par ceux qui sont encore au stade d’enfant, peu importe leur nombre d’années de leur vécu dans la foi.

En général, celui qui est au stade d’enfant connaît rarement les caractéristiques bibliques de la maturité spirituelle. En conséquence, il ne discernera pas sa propre immaturité spirituelle ni celle des autres. L’approche qui consiste à chercher l’approbation des autres pour se rassurer dans ce qui est cru a le potentiel d’empêcher de grandir dans la foi, et d’empêcher de sortir du stade d’enfant dans l’union avec le Christ. Quelqu’un qui connaît uniquement le stade d’enfant et qui n’a jamais vu à quoi ressemble le stade d’adulte, ne pourra pas parler de ce qu’est le stade d’adulte. Il ignore ce qu’est la réalité d’adulte dont parle les Écritures, notamment par les écrits de Paul et Jean. C’est important d’avoir conscience de ces choses parce que cette vérité est valable pour chaque individu. C’est aussi pour cette raison qu’il est vital d’examiner tout enseignement en fonction de ce que disent véritablement les Écritures. Celles-ci donnent certaines caractéristiques qui correspondent au stade d’enfant, ou à celui de jeune gens et à celui d’adulte. Mais celui qui est au stade d’enfant, même s’il enseigne pourtant les autres, en général ne les connaît pas ou n’y est pas attentif, en sorte que ces caractéristiques n’entrent pas dans son évaluation de la maturité, ni pour lui-même, ni pour les autres. Il a tendance à juger de sa maturité dans la foi en fonction d’une sagesse tout humaine modelée par le monde actuel, sans même en avoir conscience. Sa manière de penser est en grande partie alignée avec la pensée du monde et non avec la pensée de Christ.

A suivre…

Apôtre, prophète, évangéliste, pasteur et enseignant: pour équiper les autres

Ministère 6Dans sa lettre aux Ephésiens, Paul parle de la construction du corps de Christ, l’Eglise, soit l’ensemble des croyants qui confessent Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Voici ce qu’il dit : « C’est lui (Dieu) qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants. Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ. Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ » (Ephésiens 4:11-13 BDS).

Paul dit que ceux qui appartiennent à Dieu ont besoin d’être équipé pour servir en vue de la construction du corps de Christ. Il dit que cet équipement est apporté par certains hommes qui sont donnés comme apôtre, comme prophète, comme évangéliste, comme pasteur et enseignant. Paul utilise ces qualificatifs, ces noms, pour ceux qui équipent les autres dans ces domaines respectifs. C’est aussi pour cela que lorsque Paul décrit aux Corinthiens comment vivre les rassemblements au sein du corps de Christ, en vu d’être équipé, il dit que tous ne sont pas apôtres, tous ne sont pas prophètes, tous ne sont pas enseignants, tous ne font pas des miracles (cf. 1 Corinthiens 12:29). Bien que toute la communauté des croyants a besoin d’être équipée dans tous les domaines que couvrent ces hommes donnés, tous ne sont pas déjà équipés dans tous les domaines, y compris ces hommes donnés. C’est pourquoi, tous ne peuvent pas nécessairement enseigner les autres dans tous ces domaines. Sans compter que le fait d’enseigner les autres n’est pas à prendre à la légère, c’est ce à quoi Jacques rend attentif : « Mes frères, ne soyez pas nombreux à enseigner; vous le savez: nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement » (Jacques 3:1 BDS). Et dans les rassemblements de croyants, même si tous les croyants étaient équipés dans les dons de l’Esprit, tous ne vont évidemment pas manifester tous les dons de l’Esprit durant ces rassemblements. Car les rencontres ne servent pas à la démonstration de l’équipement de chaque individu, son aptitude à servir (au sens où Paul l’entend) et à l’application des dons de l’Esprit, mais, durant les rassemblements, « en chacun, l’Esprit se manifeste d’une façon particulière, en vue du bien commun » (1 Corinthiens 12:7 BDS). Dans ce chapitre de la première lettre aux Corinthiens, il est question des rassemblements entre croyants et de comment les vivre. Mais chaque croyant est appelé à faire des disciples et à les immerger dans le nom de Jésus-Christ. Chaque croyant est appelé à vivre les réalités du règne de Dieu, à vivre les dons de l’Esprit qui démontrent la souveraineté de Dieu, à conduire les non-croyants à Jésus-Christ et en faire des disciples. Ainsi, dans le livre des Actes on voit par exemple un disciple du nom d’Ananias qui est simplement conduit par l’Esprit qui vit en lui. Il reconnait et discerne la voix du Seigneur et s’en va voir Saul (Paul), lui impose les mains pour qu’il soit guéri, et qu’il reçoive le Saint-Esprit et qu’il soit baptisé (cf. Actes 9:10-19). Ananias montre à quoi ressemble la vie d’un disciple du Christ qui est correctement équipé pour servir à l’image du Christ. Il montre à quoi ressemble ce service en vue de la construction du corps de Christ, l’Église. Ananias est quelqu’un qui a reçu le Saint-Esprit, se laisse conduire par celui-ci et agit par la puissance de cet Esprit au moyen de la foi. Il a été correctement enseigné, il est équipé et ainsi habilité à prier pour Saul (Paul) afin qu’il soit guéri. Il sait quoi faire pour baptiser Saul (Paul) et comment prier pour lui afin qu’il reçoive aussi le Saint-Esprit, maintenant que Saul (Paul) s’est tourné vers Dieu par la foi en Jésus-Christ.

Ministère 7La réalité est que tout croyant est appelé à être semblable à Ananias, équipé dans tous les domaines couverts par les apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et enseignants, et ce afin d’être amené à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ. En d’autres termes, cela signifie vivre comme le Christ a vécu et faire les mêmes œuvres que lui, et faire des disciples comme il l’a demandé et fait lui-même. Le stade où se manifeste toute cette plénitude du Christ est ce qui caractérise un adulte dans l’union avec le Christ (que Jean appelle « père » dans sa première lettre – cf. 1 Jean 2:12-14). Paul aussi peut en parler parce qu’il est un exemple du stade adulte. Tout croyant est appelé à être un représentant du Christ en manifestant la puissance de Dieu par le Saint-Esprit, comme Ananias évoqué ci-dessus. Tout croyant est appelé à donner des paroles d’encouragement et d’édification pour fortifier les gens. Tout croyant est appelé à partager l’Évangile et faire connaître la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu autour de lui. Tout croyant est appelé à aimer les gens comme Christ et à en prendre soin. Tout croyant est appelé à connaître les choses de Dieu pour les vivre et les rendre manifestes au monde. C’est pour cela que les hommes qui sont donnés comme apôtre, comme prophète, comme évangéliste, comme pasteur et enseignant, sont nécessaires pour que tous ceux qui appartiennent à Dieu soient « rendus aptes » à accomplir leur service en vue de la construction du corps de Christ. Sans ces aptitudes chez les croyants, la construction du corps de Christ est en souffrance parce que ceux qui appartiennent à Dieu ne sont pas équipés, ou mal équipés. Pas équipés ou mal équipés, ils ne peuvent pas parvenir au stade où se manifeste toute la plénitude qui est en Christ, et bien souvent ils restent même au stade d’enfants dans leur union avec le Christ, esclave du péché. Toutefois aujourd’hui, chaque individu peut potentiellement trouver dans les textes bibliques, avec l’aide du Saint-Esprit qui enseigne toutes choses et conduit dans la vérité tout entière, tout ce qui est nécessaire pour parvenir au stade d’adulte où se manifeste toute la plénitude qui est en Christ, pour autant qu’il recherche la vérité sans se laisser modeler par des traditions tout humaines.

Malheureusement, de nos jours l’enfant dans la foi demeure souvent au stade d’enfant dans la foi malgré les années. Il parvient difficilement au stade de « jeune gens » dont la caractéristique est d’avoir vaincu le mal (cf. 1 Jean 2:13). En général, c’est parce qu’il est mal enseigné au niveau du pardon des péchés et du don de la justification/droiture dont on se saisit par le moyen de la foi et qui produit une vie juste et sainte. L’enfant dans la foi vit aussi en général sans la manifestation de la puissance de Dieu, parce que cette puissance ne lui a jamais été démontrée ou correctement enseignée. La conséquence est une foi fragile, remplie de doutes, avec de la difficulté à avoir pleinement confiance en Dieu. Et aussi, pour ce qui est d’être témoin du Christ, cela restera limité à des discours timides et incertains, facilement ébranlés. Mais lorsque Paul annonçait l’Évangile, il ne se contentait pas de discours basés sur la sagesse humaine pour essayer de convaincre ses interlocuteurs, il agissait en manifestant l’amour du Christ et par la puissance de l’Esprit. Il était son propre témoin par le fruit de l’Esprit et aussi par les dons de l’Esprit. Ce fut le cas chez les Corinthiens : « De plus, quand je suis arrivé chez vous, je me sentais bien faible et je tremblais de crainte. Mon enseignement et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la «sagesse», mais sur une action manifeste de la puissance de l’Esprit. Ainsi votre foi a été fondée, non sur la «sagesse» humaine, mais sur la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 2:3-5 BDS). La puissance de Dieu, la démonstration que c’est Dieu qui règne tel que Christ l’a vécu, est ce sur quoi la foi des Corinthiens a été fondée et une des raisons pour laquelle Paul fait le constat suivant : « En effet, vous avez été comblés en lui dans tous les domaines, en particulier celui de la parole et celui de la connaissance, dans la mesure même où la vérité dont le Christ est le témoin a été fermement établie chez vousAinsi, il ne vous manque aucun don de la grâce divine tandis que vous attendez le moment où notre Seigneur Jésus-Christ apparaîtra » (1 Corinthiens 1:5-7 BDS).

La tradition a transmis faussement que les caractéristiques couvertes par les hommes donnés comme apôtre, comme prophète, comme évangéliste, comme pasteur et enseignant sont uniquement réservées à ces hommes. Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul parle de ce qui caractérise un apôtre, c’est-à-dire un véritable représentant du Christ. Et il dit qu’il a démontré ces caractéristiques, ces marques, parmi les Corinthiens : « Les marques qui caractérisent un apôtre ont été produites parmi vous: une persévérance sans faille, des miracles, des prodiges, des actes extraordinaires » (2 Corinthiens 12:12 BDS). Ce sont là les caractéristiques d’un véritable représentant du Christ. Et Paul prend ces caractéristiques pour confronter certains hommes qui commençaient à prêcher et enseigner aux Corinthiens un Évangile déformé, et qui apparemment se prétendaient « apôtres », c’est-à-dire représentants du Christ. Paul dit d’eux qu’ils sont de faux apôtres, des ouvriers malhonnêtes déguisés en apôtres du Christ (cf. 2 Corinthiens 11:13-15). Ce n’est pas que leur intention était volontairement mauvaise, mais le message que ces hommes prêchaient était tordu et non conforme à la vérité qui est en Christ. Leur message ne correspondait pas à la vérité de l’Évangile de Jésus-Christ. Ces hommes-là n’étaient pas comblés dans tous les domaines avec tous les dons de la grâce divine, et encore moins dans le domaine de la parole et de la connaissance. La raison est que la vérité dont le Christ est le témoin n’était pas établie chez ces hommes prétendus apôtres, dont Paul parle. Dans sa première lettre aux Corinthiens, une lettre antécédente, Paul parle d’aller chez les Corinthiens pour se rendre compte de ce dont certains hommes aux beaux-discours sont capables (cf. 1 Corinthiens 4:19). Parce que les caractéristiques que seule la vérité permet, ne peuvent pas être produites chez quelqu’un qui ne connait pas la vérité qui libère du péché (le don de la justification/droiture saisie par le moyen de la foi). L’apôtre est quelqu’un qui vit ces caractéristiques de la puissance de Dieu qui permet d’avoir une foi fondée sur cette puissance, sur les réalités du règne de Dieu. Et le règne de Dieu consiste à nous rendre justes et à nous donner la paix et la joie par le Saint-Esprit (cf. Romains 14:17). L’apôtre au sens biblique est donc en position d’enseigner ces réalités aux autres pour qu’ils soient équipés pour ce qui touche aux caractéristiques de l’apôtre. Pour enseigner correctement ces réalités et amener les autres à les vivre, il est nécessaire de les vivre soi-même et d’en avoir une compréhension correcte. Une compréhension correcte n’est possible que pour celui qui le vit. Il en est de même pour les hommes donnés comme prophètes et comme évangélistes. Ainsi, dans sa lettre aux Ephésiens ci-dessus, Paul ne parle pas du qualificatif de prophète pour quelqu’un qui se contente de prophétiser, ou de l’évangéliste comme quelqu’un qui se contente de partager l’évangile. Il utilise ces termes pour celui qui enseigne les autres dans le domaine de la prophétie (le prophète) et pour celui qui enseigne les autres dans le domaine du partage de l’Évangile (l’évangéliste). Mais il va de soi que seul quelqu’un qui est établi dans le don de prophétie peut enseigner à prophétiser, et seul quelqu’un d’établi dans le partage de l’Évangile peut enseigner à le faire.

« Il y a toutes sortes de dons (charisma: faveur que reçoit quelqu’un sans aucun mérite de sa part), mais c’est le même Esprit. Il y a toutes sortes de services (diakona: service qui répond aux besoins des autres), mais c’est le même Seigneur. Il y a toutes sortes d’activités (energema: chose travaillée, façonnée, opération effectuée) mais c’est le même Dieu; et c’est lui qui met tout cela en action chez tous » (1 Corinthiens 12:4-6 BDS).

Ministère 8En recevant l’Esprit Saint, chaque croyant possède par cet Esprit la totalité de ce que peut produire cet Esprit (Dieu est Esprit et il est Seigneur). Mais si le croyant n’est pas correctement enseigné dans les domaines couverts par l’apôtre, le prophète, l’évangéliste, le pasteur et enseignant, il reste étranger à la vie que Dieu donne véritablement. Il reste étranger à ce que permet et produit l’Esprit de Dieu, et toute sa puissance ne sera pas manifestée dans la vie du croyant. Un croyant mal équipé ignorera ce qui lui a été donné avec l’Esprit qui est en lui. Il ne saura pas comment « activer » (recevoir/saisir) ces réalités qui lui sont déjà données, et il passera à côté de faire les mêmes œuvres que Christ et que de nombreux disciples ont faites après lui et font aujourd’hui encore de par le monde.

Paul fait une distinction entre les dons de l’Esprit, les services et les activités, mais il dit que tout cela est mis en action chez tous, sans restriction, par Dieu. Le résultat n’est pas l’œuvre des hommes dans ce qu’ils peuvent faire par eux-mêmes avec les principes de ce monde, mais l’œuvre de Dieu par l’Esprit au moyen de la foi, qui fait appel aux réalités invisibles qui ont été rendue visibles en Christ. C’est la puissance de Dieu par l’Esprit-Saint qui est manifestée. Mais la tradition tout humaine a amené de nombreux croyants à croire faussement que les caractéristiques de l’apôtre, du prophète et de l’évangéliste, ne sont pas pour eux, ni pour tous. La plus part des traductions des passages de 1 Corinthiens 12 et Ephésiens 4 amènent d’ailleurs de la confusion, et démontrent une influence certaine de la tradition tout humaine dans la pensée des traducteurs, et la méconnaissance dans la pratique de ces dons. Très probablement, les traducteurs n’étaient pas parvenus à l’état où se manifeste toute la plénitude qui est en Christ et ne vivaient pas eux-mêmes les réalités dont parle ces textes. Par ailleurs, cette confusion amenée par les traductions et la tradition tout humaine, ont aussi amené ceux qui manifestent certaines réalités et caractéristiques que l’Esprit permet, à en parler systématiquement en terme de « ministère« , ce qui veut dire service. Ainsi, cela amène quelqu’un qui sait prophétiser à dire qu’il a un « ministère de prophétie« . Celui qui sait guérir les malades dira qu’il a un « ministère de guérison« . Et souvent ces mêmes gens sont qualifiés/nommés/identifiés par leur « ministère« . Cela amène les gens à qualifier de prophète quelqu’un qui donne des paroles prophétiques en s’appuyant sur les textes d’Éphésiens 4, même s’il n’enseigne pas les autres dans le domaine de la prophétie. Pourtant, ce n’est pas ainsi que Paul en parle dans Éphésiens 4. Cette méconnaissance des réalités de l’Esprit et des rôles d’apôtre, de prophète, d’évangéliste, de pasteur et enseignant a comme conséquence de pousser les gens à croire systématiquement qu’ils ont un « ministère particulier« , alors qu’ils manifestent simplement un don de l’Esprit. Bien souvent ce « ministère particulier » définit alors une grande partie de l’identité de ces hommes et de leur valeur à leurs propres yeux et aux yeux des autres. Ceci démontre qu’ils n’ont eux-mêmes pas été correctement équipés, ni correctement enseignés. Parallèlement, ceux qui ne manifestent pas encore ces réalités de l’Esprit, parce qu’ils sont mal enseignés et mal renseignés, se considèrent alors comme « sans ministère particulier« . Et effectivement, ils peuvent difficilement répondre aux besoins des autres et servir à la construction du corps de Christ, car ils ne sont pas équipés par ceux qui le sont. Ces croyants diront alors qu’ils ne sont pas apôtre, pas prophète, pas évangéliste, pas pasteur et enseignant, en pensant que les caractéristiques de ces domaines respectifs ne sont pas pour eux, ou que cela ne leur a pas été donné par Dieu, et/ou ne se sentent pas forcément « appelés » à les avoir. Ainsi, leur tendance sera de vouloir servir essentiellement avec les dons naturels de ce monde, mais pas avec ce qui fait pas appel aux réalités de l’Esprit à saisir par la foi. Pourtant Paul lance cette incitation à tous : « Aspirez (zeloo: brûler de zèle, désirer sincèrement, poursuivre) aux dons les meilleures » (1 Corinthiens 12:31). Et il ne parle pas ici des dons naturels de ce monde que tout être humain peut développer sans Dieu et sans le moyen de la foi, mais Paul parle des dons de l’Esprit. Mais la réalité pour une majorité des croyants est qu’ils ne sont simplement pas ou mal équipés dans ces domaines respectifs, parce qu’ils ne sont pas enseignés correctement dans ces domaines. Et les croyants qui pratiquent certains dons de l’Esprit sans aider les autres à s’en saisir aussi, et agissent ainsi parce qu’ils pensent qu’ils ont un « ministère particulier » dont ils ont fait leur identité, voir même leur carrière, ne contribuent pas à construire le corps de Christ. Ceci dit, nombreux sont ceux qui commencent à redécouvrir la vérité biblique autour des dons de l’Esprit, à le vivre dans leur quotidien, et qui le transmette aux autres croyants pour leur permettre d’entrer dans ces réalités du règne de Dieu.

Dans le passage d’Éphésiens 4, Paul laisse entendre aussi que c’est en étant correctement enseigné et équipé, autrement dit « rendu apte« , dans tous les domaines couverts par ceux qui sont donnés comme apôtre, comme prophète, comme évangéliste, comme pasteur et enseignant que l’on parvient tous ensemble à l’unité non seulement dans la foi, mais aussi à l’unité dans la connaissance du Fils de Dieu. Il n’est donc pas étonnant qu’une mauvaise compréhension de ce qui est des hommes donnés comme apôtre, comme prophète, comme évangéliste, comme pasteur et enseignant, et une mauvaise compréhension des dons de l’Esprit, génère des divisions depuis des siècles parmi ceux qui se réclament de Jésus-Christ, au lieu de parvenir tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu.

Paul était un disciple au stade d’adulte dans la foi, quelqu’un chez qui se manifestait toute la plénitude qui est en Christ, raison pour laquelle il peut en parler. A travers le livre des Actes qui relate son parcourt, on voit Paul être conduit par l’Esprit, on le voit apporter des paroles de connaissance/prophétique, on le voit guérir des malades et faire des signes miraculeux, et à travers toutes ses lettres on le voit prendre soin des gens, on le voit partager l’Évangile et donner de nombreux enseignements dans tous les domaines. C’est pour cela que Paul rappelle à Timothée : « C’est pour publier ce témoignage que j’ai été institué prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas), pour enseigner aux non-Juifs ce qui concerne la foi et la vérité » (1 Timothée 2:4-7 BDS).

Les hommes qui sont donnés comme apôtre, comme prophète, comme évangéliste, comme pasteur et enseignant, sont donnés pour équipés les autres afin que chaque croyant soit équipé et manifeste les caractéristiques que ces hommes peuvent transmettre. Cela ne veut pas dire que ces hommes ne sont pas censés être eux-mêmes équipés dans les autres domaines que le domaine où ils ont le plus d’expérience, bien au contraire. Toutefois, chacun sera le plus apte à équiper les autres dans les domaines qu’il pratique le plus et avec lequel il est le plus familier. Malheureusement aujourd’hui, bien souvent ceux qui sont qualifiés par les autres (ou par eux-mêmes) d’apôtre, de prophète, d’évangéliste, de pasteur et enseignant ne sont eux-mêmes pas forcément correctement équipés, notamment dans les autres domaines que celui qu’ils pratiquent couramment et enseignent. Ceci a pour conséquence une mauvaise perspective et compréhension pour eux-mêmes, même dans le domaine qui est celui qu’ils enseignent, car tous ces domaines interagissent entre eux. Par exemple, celui qui a son identité dans son « ministère » ou dans l’exercice des dons de l’Esprit, a visiblement souffert d’un manque certain dans les domaines couvert par le pasteur et enseignant, et ainsi le fruit de l’Esprit est en souffrance (cf. Galates 5:22). Si chacun a besoin d’être équipé dans tous ces domaines pour être « rendu apte » à servir en vue de la construction du corps de Christ et parvenir au stade adulte, ceux qui équipent les autres dans certains domaines particuliers ne font pas exception. Au contraire, ils se doivent de veiller sur leur enseignement, comme Paul recommande notamment à Timothée : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement. Sois persévérant en cela. En agissant ainsi, tu assureras ton salut et celui de tes auditeurs » (1 Timothée 4:16 BDS). Si ces hommes qui enseignent les autres ne sont pas eux-mêmes correctement équipés, ils ne peuvent pas être eux-mêmes à l’état d’adulte. Ils ne peuvent pas être à un stade où se manifeste toute la plénitude qui est en Christ. Ils sont donc eux-mêmes à un stade qui n’est pas celui d’adulte… Ceci amène à s’interroger sur leur véritable aptitude à équiper les autres en vue de les amener au stade d’adulte dans l’union avec le Christ, ce stade où toute la plénitude qui est en Christ se manifeste. Car comment quelqu’un qui n’est lui-même pas au stade d’adulte pourrait-il enseigner les autres enfants dans un domaine nécessaire au stade d’adulte? Jésus a dit clairement: « Le disciple n’est pas plus grand que celui qui l’enseigne, ni le serviteur supérieur à son maître » (Matthieu 10:24 BDS).

 

* A noter: lorsque Paul a écrit la lettre aux Ephésiens, il n’y avait pas encore un recueil contenant les évangiles (qui n’étaient d’ailleurs même pas encore mis par écrits au temps des lettres de Paul!) et toutes les lettres que l’on trouve aujourd’hui dans les textes bibliques, auquel chaque croyant aurait pu avoir accès pour lui-même. Les apports des hommes donnés comme apôtres, comme prophètes, comme évangélistes, comme pasteurs et enseignants étaient essentiels parce que les textes de l’Ancien Testament ne contenaient pas l’enseignement de Christ. Il n’y avait guère la possibilité autrement que par les premiers apôtres/disciples de parvenir à l’état où se manifeste toute la plénitude de Christ. Mais aujourd’hui, le Nouveau Testament contient suffisamment d’informations pour que celui qui recherche la vérité par lui-même, avec l’aide du Saint-Esprit, puisse y accéder, et ce malgré un manque certain aujourd’hui au niveau des enseignements au sein de l’Église.