Dans sa lettre aux Romains, après avoir expliqué que la transformation qui amène à la droiture (cela s’appelle la justification) est le résultat du moyen de la foi et non le résultat de la loi, et après avoir expliqué que « par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes » (Romains 5:19 NEG79), Paul continue en disant : « Or, la loi est intervenue pour que l’offense abonde, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 5:20-21 NEG79).
Le terme traduit ci-dessus par la loi est nomos qui signifie toute chose établie, toute chose acceptée par l’usage. Le terme traduit par intervenir est pareiserchomai qui signifie s’introduire secrètement, se glisser. Le terme traduit par offense est paraptoma qui signifie tomber à côté, il a le sens de déviation par rapport à la vérité et la droiture. Le terme traduit par abonder est pleonazo qui signifie surabonder, se multiplier, faire accroître. Ainsi, il est important de comprendre le fait que toute chose établie et acceptée par l’usage, la loi, s’est glissée afin que la déviation par rapport à la vérité se multiplie ! Il va de soi que ce n’est pas Dieu qui est à l’origine d’une telle déviation et multiplication. Le terme traduit par péché est harmatia qui signifie faux état d’esprit, il a le sens de manière de penser contraire à la pensée de Dieu. Et là où les fausses manières de penser se sont multipliées, la grâce a abondé au-delà de la mesure. Le terme traduit par grâce est charis qui signifie bonté, volonté conforme à ce qui est bon, faveur, miséricorde. Charis a aussi le sens de ce qui fournit la joie, la douceur, la tendresse. La grâce a surabondé malgré la multiplication des fausses manières de penser dans les choses établies et acceptées par l’usage, et cela déjà parmi ceux qui ont précédé celui qui a rendu témoignage à la vérité, c’est-à-dire Jésus-Christ. Par leur foi, les hommes dit « du peuple de Dieu » avaient déjà goûté à la grâce, malgré leurs fausses manières de penser contraires à Dieu qui se sont multipliées. Paul dit que la surabondance de la grâce est là afin que, comme les fausses manières de penser ont régné par la mort, ainsi la grâce règne par la justice. On peut percevoir un parallèle que Paul fait dans ce qu’il exprime.
1. Le péché règne par la mort.
2. La grâce règne par la justice.
Paul place ainsi indirectement la grâce comme étant à l’opposé du péché, et la justice comme étant à l’opposé de la mort. Ainsi, on comprend que :
L’opposé du péché c’est la grâce, et l’opposé de la mort c’est la justice.
Le terme traduit par justice est dikaiosune qui signifie au sens large l’état de celui qui est comme il doit être, la condition acceptable par Dieu, et au sens étroit il signifie justice qui donne à chacun ce qui lui est dû. En conséquence, toute manière de penser contraire à la grâce est une fausse manière de penser qui appartient au péché. Et toute manière de penser qui contribue directement ou indirectement à la mort est une injustice, et donc une fausse manière de penser qui appartient au péché. Ainsi, celui qui cherche à faire mourir qui que ce soit se conforme à ce qui est injuste, à cause d’une fausse manière de penser. La mort est en soi, et dans tous les cas, une injustice. La pensée tout humaine, modelée par le père du mensonge qui est le meurtrier dès le commencement, considère le mal rendu pour le mal comme appartenant à la justice, et considère que faire mourir un meurtrier est conforme à la justice. Mais la vérité qui est en Jésus-Christ, et dont Paul parle ci-dessus, c’est que le mal pour le mal c’est de l’injustice. Celui qui agit selon la justice s’oppose au mal par le bien. Celui qui agit ainsi, en venant à bout du mal par le bien, est dans l’état de celui qui est comme il doit être, et pratique la justice. La justice conforme à la vérité qui est en Jésus-Christ, amène à comprendre que faire du bien à ses ennemis c’est leur donner ce qui leur est dû : l’amour qu’ils ne connaissent pas.
La grâce règne par la justice, c’est-à-dire par l’état de celui qui est comme il doit être. « La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1:17 NEG79). Celui qui est comme il doit être, le juste, vit par la grâce. C’est la grâce qui transforme les fausses manières de penser, c’est-à-dire le péché, pour amener à une manière de penser conforme à Dieu. Dieu est amour. Mais toute chose établie et acceptée par l’usage, la loi, s’est glissée afin que la déviation par rapport à la vérité se multiplie. Ce qui laisse percevoir des intentions contraires à Dieu dans les choses qui ont été établies et acceptées par l’usage. On peut observer dans les textes bibliques que dans les choses établies et acceptées par l’usage, la mort était même prescrite par les hommes au nom de Dieu. Cette prescription s’oppose à la vérité qui est en Jésus-Christ. Et Paul, qui étaient un fervent défenseur de telles prescriptions avant sa conversion à Jésus-Christ, relève que le péché a régné par la mort. Mais celui qui vit sous la grâce, par le moyen de la foi, voit le péché perdre son emprise. C’est ce dont Paul avait aussi déjà fait l’expérience en disant : « Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi (nomos), mais sous la grâce » (Romains 6:14 NEG79). « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ephésiens 2:8 NEG79). La délivrance du péché, c’est-à-dire le changement des fausses manières de penser, se produit par la grâce, au moyen de la foi. La grâce est le moteur de la transformation qui résulte du changement de manière de penser.
« Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice (dikaiosune). Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd’hui. Car la fin de ces choses, c’est la mort. Mais maintenant, étant affranchis (délivrés) du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:20-23 NEG79). Paul met ici en opposition la mort qui est le salaire du péché et la vie éternelle en Jésus-Christ qui est un bon de Dieu. A noter ici, la mort c’est le salaire du péché. Ce n’est pas le salaire que Dieu verserait à celui qui pèche. Non, la mort est le salaire versé par le péché. La vie de Jésus-Christ, son enseignement conforme au Père, et la mort que lui ont infligé les hommes en sont le témoin. La mort est ce que « verse » quelqu’un dont la manière de penser est contraire à la pensée de Dieu. Dieu donne la vie et ressuscite les morts (cf. Jean 5:21). Celui qui vit sous la grâce, par le moyen de la foi, voit la mort perdre son pouvoir et ne désire pas la mort de ses ennemis. Jésus-Christ en est le témoin.
« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il (Jésus-Christ) y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est à dire le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2:14-15 LSG). C’est le diable qui a le pouvoir de la mort. Et l’esclavage du péché, c’est-à-dire l’incapacité à sortir de fausses manières de penser, a régné par la mort, plus précisément par la peur de la mort. La conséquence c’est que les hommes ont cherché à sauver leur propre vie, donnant lieu à toutes sortes de manière de penser contraires à la vérité qui est en Jésus-Christ, et contraire au Père céleste qu’il a révélé. Par la crainte de la mort, les hommes sont incapables d’aimer leurs ennemis jusqu’à ne pas chercher à sauver leurs propres vies. Mais Jésus-Christ, par sa mort et par sa résurrection, « il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Colossiens 2:15 NEG79). C’est ainsi qu’il réduit la crainte de la mort à néant pour celui qui vit sous la grâce, par le moyen de la foi en Celui qui ressuscite les morts: le Père céleste. Délivré de la peur de la mort, et avec une manière de penser conforme à Dieu, la conséquence est un amour semblable à celui manifesté en Jésus-Christ.
« Tel il (Jésus-Christ) est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4:17-19 NEG79).
« Comme le Père m’a aimé, je (Jésus-Christ) vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour » (Jean 15:9 NEG79).
Magnifique ! Ce texte m’a permis d’approfondir ma connaissance de qui est véritablement Dieu.
Merci pour ce retour. C’est bien là mon coeur et ma prière : que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ, notre Seigneur (cf. 2 Pierre 1:2). La connaissance du seul vrai Dieu, le Père céleste, tel que le Fils l’a révélé est fondamentale dans notre relation au Père, et au Fils.