La crainte adhère au châtiment

33533398575_9ce42bb209_kDans la première lettre de Jean, qui est une aide pour déceler les hérésies, l’amour avec ses caractéristiques y est décrit comme caractéristique de la connaissance de Dieu et de la vérité à son sujet. C’est pourquoi Jean écrit : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme un apaisement[1] pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, parce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui déclarera publiquement que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jean 4:7-16 ~NEG79).

En effet, ces choses s’accordent avec les paroles de Jésus : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu » (Jean 3:16-21 NEG79).

Le « périssement » des hommes est déjà présent dans le monde. Le jugement par lequel les hommes sont jugés provient de leurs croyances appartenant aux ténèbres, qui produisent leurs œuvres mauvaises, et à cause desquelles ils ne viennent pas à la lumière et préfèrent les ténèbres, poussés par le désir que leurs œuvres mauvaises soient cachées. Dieu n’est pas dans l’ignorance des œuvres de chacun, et il n’est pas dans l’ignorance de ce qu’il se passe dans les ténèbres (cf. Psaume 139:11-12, Luc 12:2, Hébreux 4:13, Daniel 2:22). Mais celui qui agit selon la vérité fait des œuvres appartenant à la lumière, et de telles œuvres sont faites en Dieu, par Dieu, avec Dieu, à l’exemple du Fils de Dieu. Comme le Fils de Dieu, Jésus-Christ, l’a clairement exprimé : « Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé » (Jean 5:22-23 NEG79), « Vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne » (Jean 8:15 NEG79). Le Père céleste ne juge personne, le Fils non plus. Et tout le jugement que le Père a remis au Fils consiste à avoir un discernement clair entre ce qui appartient à la vérité et ce qui ne lui appartient pas, entre ce qui est conforme au Père et ce qui ne l’est pas, afin que lorsque le Fils prononce un jugement, c’est-à-dire lorsqu’il donne une opinion concernant toute chose, son jugement ne soit pas un jugement des personnes, mais un verdict concernant les manières de penser, les croyances des uns et des autres. Les hommes suivent les unes ou les autres manières de penser. Mais l’opinion donnée par le Fils concernant toute chose est conforme à la vérité qui est dans le Père. C’est pourquoi Jésus s’est exprimé en disant : « Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul; mais le Père qui m’a envoyé est avec moi » (Jean 8:16 NEG79). Le jugement du Fils est dans l’amour, par amour et pour l’amour. C’est pourquoi, « en professant la vérité dans l’amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Ephésiens 4:15 NEG79). Dans le livre des proverbes, on trouve cette parole : « Voici encore ce qui vient des sages: Il n’est pas bon, dans les jugements, d’avoir égard aux personnes » (Proverbes 24:23 NEG79). C’est pourquoi Jésus n’a pas jugé ni condamné, par exemple, les pharisiens et les sadducéens, mais il a clairement mis en garde contre leurs enseignements, leurs fausses manières de penser, car « un peu de levain fait lever toute la pâte » (cf. Matthieu 16:11-12, Marc 8:15, Galates 5:9).

XKivj-900x562Dans la première lettre de Jean, il est écrit ensuite: « Tel il (Jésus-Christ) est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4:17-19 NEG79). Il est écrit plus haut que Dieu est amour et ensuite ci-dessus que la crainte n’est pas dans l’amour. Le terme pour crainte est phobos qui signifie la peur, la terreur, la crainte. Le verbe correspondant est phobeo qui a le sens d’avoir peur, de s’enfuir, de faire fuir en terrifiant. De telles caractéristiques ne sont pas en Dieu. Il y a deux termes derrière le verbe bannir, il y a ballo qui signifie jeter ou laisser tomber une chose sans se préoccuper de l’endroit de la chute, suivi de exo qui signifie dehors, à l’extérieur. Ainsi, l’amour parfait abandonne la crainte et la laisse dehors. Le terme traduit par supposer est echo qui signifie avoir dans le sens de posséder, et le sens de se trouver ou se tenir soi-même de telle ou telle manière, mais il a aussi le sens de s’attacher à une chose, adhérer à, s’accrocher à. Le terme traduit par châtiment est kolasis qui signifie correction mais dans le sens de punition, de châtiment, de pénalité. Ainsi, la lettre de Jean révèle que celui qui vit dans la crainte est attaché au châtiment, à la punition. En d’autres termes, celui qui vit dans la crainte ne pardonne pas mais réclame un châtiment, il adhère à la punition, il y est favorable. Celui qui vit dans la crainte espère et souhaite le châtiment de ses ennemis. Mais celui qui est la vérité conforme au Père céleste a enseigné : « Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent » (Luc 6:27-28 NEG79). Typiquement, c’est par le châtiment des fautifs que celui qui vit dans la crainte croit faussement qu’il pourra sauver sa propre vie et se protéger du mal, sans même avoir conscience que, ainsi, il perpétue le mal en y participant lui-même. Celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Par ce qui est écrit dans la première lettre de Jean, nous comprenons que :

Il n’y a pas de châtiment dans l’amour.

Le châtiment existe en dehors de l’amour. C’est pourquoi celui qui vit dans l’amour ne craint pas de châtiment au jour du jugement (séparation, opinion donnée concernant toute chose), parce qu’il connait les caractéristiques de l’amour. Dieu est amour. Dieu sauve. C’est Jésus-Christ qui l’a fait connaître. Le châtiment existe et il est pratiqué parmi ceux qui ne vivent pas selon l’amour, mais qui vivent dans la crainte et dans les ténèbres, selon les caractéristiques du père du mensonge en qui il n’y a pas de vérité et qui est le meurtrier dès le commencement (cf. Jean 8:44, Matthieu 8:28-29). Celui qui châtie ne connaît pas l’amour avec ses caractéristiques. De même, la persécution de qui que ce soit vient par ceux qui vivent dans la crainte, parce qu’ils ne connaissent pas l’amour. Ils ne connaissent pas l’amour parce qu’ils ne connaissent pas Dieu, le Père qui a envoyé son fils Jésus-Christ (cf. Jean 15:20-21). Et ils ne connaissent pas le Père parce qu’ils ne connaissent pas le Fils qui a révélé le Père qui l’a envoyé.

Ainsi, si nous constatons encore une soif quelconque de châtiment, il est important de s’interroger sur les craintes présentes, car cette soif de châtiment n’est pas en Jésus-Christ, ni dans le Père céleste qui l’a envoyé. Et en cas de crainte, quelle qu’elle soit, elle est un indicateur qu’il est nécessaire d’avoir une plus grande révélation de l’amour de Dieu. C’est un amour à connaître et à se saisir avec foi. En sorte que comme Jean, le constat devienne : « Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jean 4:16 NEG79).

« Que la grâce, la miséricorde et la paix soient avec vous de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et l’amour! » (2 Jean 1:3 NEG79)

[1] Le terme original est hilasmos qui signifie apaisement, propitiation, le moyen d’apaiser. Ce terme est utilisé uniquement dans 1 Jean 2:2 et 4:10. Malheureusement, influencées par la tradition, de nombreuses versions dont la NEG1979, LSG, SG21, Colombe, TOB ont traduit par « victime expiatoire« , ou « sacrifice » comme la PDV, BFC, amenant certains parallèles avec la loi de Moïse qui sont trompeurs. D’autres versions comme la Bible du Semeur ont traduit hilasmos par « apaiser la colère de Dieu« , alors qu’il n’est pas parlé de colère de Dieu ni dans le terme original ni dans ces versets en questions. Par la vérité qui est en Jésus-Christ, il va de soi que ce n’est pas Dieu qui avait besoin d’être apaisé pour nos péchés, mais ce sont les hommes qui ont besoin d’un apaisement concernant leurs péchés et concernant ceux du monde entier. Dieu est Esprit et le fruit de l’Esprit c’est la paix (cf. Galates 5:22, Romains 4:17). L’opposé de la paix, c’est précisément la colère, l’irritation, et il est important de noter que la loi produit la colère (cf. Romains 4:15). De plus, l’enseignement de Jésus concernant la colère est clair, celui qui se met en colère contre son frère sera lié au jugement, sujet au jugement et responsable de jugement (cf. Matthieu 5:22). C’est là le sens du verbe echonos utilisé dans ce verset. L’amour ne s’irrite pas (cf. 1 Corinthiens 13:5). Dieu est amour. Aussi, c’est une erreur de projeter sur Dieu l’irritation/colère qui habite les hommes ignorants les caractéristiques de l’amour et ne connaissant pas Dieu (cf. 1 Jean 4:8). Dieu n’est pas à l’image des hommes du monde, mais Jésus-Christ est à l’image du Père céleste.

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